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sur 1423 notes
JEUDI Kevin a commis l'innommable. Eva, sa maman revient sur les 16 années qui on séparé sa naissance de ce JEUDI. Avec en toile de fond la culbabilité, celle de n'avoir rien vu venir, celle de n'avoir pas été la mère aimante qu'elle aurait dû être, celle de n'avoir jamais vraiment désiré cet enfant.

Cet enfant est-il né avec avec cette nature ou l'a-t-il acquise? Au fil du récit sous forme de lettres au père de Kevin, on retrace ces années de doutes, de découragement face à un enfant bien particulier.

Très loin d'un récit feel good, un livre dense, très bien construit, qui nous capte et nous vide de toute joie de vivre.

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Voilà un roman que j'ai découvert lors de son adaptation cinématographique : j'adore Tilda Swinton et l'affiche m'avait forcément tapé dans l'oeil ! le thème abordé dans ce roman n'est pas un sujet facile et en tant que mère, j'avoue qu'il m'attirait autant qu'il m'effrayait. Il m'aura fallu un peu de temps et une critique enthousiaste de Stoner pour me décider à le lire enfin !

Car dans ce roman, l'auteure se penche sur un thème difficile : les tueries commises par des adolescents, notamment aux Etats-Unis. L'angle d'approche de ces drames est dur et sans concession puisque le récit nous est conté au travers de lettres écrites par Eva Khatchadourian, la mère de Kevin, jeune adolescent incarcéré pour une de ces tueries. Et dans ses lettres, Eva va remonter le fil du temps, s'interroger sur le pourquoi de ce drame, les raisons, les signes, les erreurs. Elle se pose la question de ses sentiments à l'égard de son fils et sans doute n'a-t-elle pas été une mère aimante et attentive. Mais cela peut-il suffire à expliquer l'horreur commise par son fils ?

Je trouve que ce qui fait la force et l'intensité de ce livre est le style, la plume de Lionel SHRIVER. Je suis admirative de la façon avec laquelle l'auteure a été capable d'imaginer et de restituer les pensées et les sentiments d'Eva. C'est magnifiquement bien écrit, empli d'une tension sous-jacente mais bien palpable, d'une émotion juste et mesurée, d'une tristesse et de regrets à peine voilés. Je retiens la lucidité et l'honnêteté avec lesquelles Eva revient sur les faits, sur son histoire et celle de son fils, comment elle perçoit Kevin, la méchanceté, la duplicité, la froideur et l'intelligence qu'elle pressent en lui dès son plus jeune âge, sans toutefois aller jusqu'à imaginer ce dont il finira par se rendre coupable. Et à l'inverse, l'aveuglement dont est capable Franklin, le père, son impossibilité à croire Eva dans l'analyse de différents événements impliquant Kevin, dont certains sont pourtant graves. Tout cela est magnifiquement mis en scène par l'auteure qui livre dans cette série de lettres écrites par Eva, les souvenirs, les anecdotes, les incidents, les réflexions, le tout raconté avec le recul du crime commis par Kevin bien sûr, mais avec une sincérité et une clairvoyance émouvantes. La fin, la véritable fin se laisse deviner ; elle est évidemment terrible et ce qui en ressort est que Kevin n'était vrai et sincère qu'avec sa mère, et que c'était là, l'expression, la preuve de ses sentiments pour elle, de l'amour qu'il lui portait, malgré elle et peut-être même malgré lui.

Un seul petit bémol : le dernier tiers, voire le dernier quart, du livre m'a semblé un peu long et certains passages, très détaillés, un peu redondants, auraient pu être raccourcis sans nuire à la qualité et à l'émotion du récit. Mais exception faite de ce bémol, c'est un livre choc mené par une écriture puissante et vraie ; une lecture qui m'a un peu malmenée, beaucoup interrogée et qui m'a beaucoup plu ! Bref, c'est un livre à lire !
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Voilà qui est bien compliqué.... C'est un livre dont j'ai beaucoup entendu parler. En bien. J'avais donc envie de le découvrir.

Une mère qui raconte son fils qui a commis une tuerie de masse aux USA, la veille de ses 16 ans, franchement ça m'intriguait. Je m'attendais à ce que la psychologie du "héros" soit décortiquée, analysée....
En fait au début du livre la mère ne fait que se raconter, elle. Sa jeunesse, ses voyages.... Il nous faudra attendre un peu avant de voir arriver le fameux Kevin. Oui mais attention les premiers mois de Kevin, que dis-je ses premières semaines de vie même.... Et oui car manifestement ce Kevin a été un être maléfique dès sa naissance. Au début je pensais que cette description était censée symboliser une espèce de post-partum... Ah bin non c'est à prendre au 1er degré.
Là j'avoue j'étais perplexe : un bébé qui ne vise que l'un de ses parents à qui il ferait vivre un enfer pour les séparer.
Plus que perplexe, consternée.... Là on serait dans le gêne du Mal en fait.
J'ai quand même continué le livre espérant rapidement atteindre l'adolescence et donc comprendre le pourquoi du comment de la tuerie.
Alors je l'avoue ça m'a échappé.
Je suis désolée de ne pas avoir apprécié ce roman qui semble réunir tant de suffrages positifs. Manifestement je suis passée à côté. J'ai toujours, dans ce cas-là, l'impression que c'est moi qui ai raté quelque chose. Là franchement le livre complet m'a échappé.
Je vais de ce pas lire quelques critiques afin de comprendre mon désarroi...
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(avril 2007)

L'histoire commence par un anodin "Je ne sais trop pour quelle raison un incident mineur survenu cet après-midi m'a poussée à t'écrire." et dont on ne comprend la dimension dramatique qu'à la fin du roman. Et je vous avoue dès maintenant que j'ai refermé ce livre la gorge sèche, et tendue, de celle qui accompagne toute "lecture-choc".

J'ai aimé l'intensité dramatique de ce livre
J'ai même re-pensé à ce jour où, tendant ma main à une bohémienne, celle-ci l'a prise et subrepticement relâchée, comme si elle y avait vu le diable. de son regard inquiet, j'ai conservé un malaise intérieur me disant d'une petite voix "que va-t-il donc t'arriver d'irréversible, d'incontrôlable, d'inexorable …?", comme si le destin pouvait s'imposer à nous avec une force telle que nous ne puissions qu'assister vaincus à notre défaite annoncée …. Tantôt chronologique, tantôt à rebours, Lionel Shriver nous tient en haleine et nous emmène vers le plus probable de l'improbable.

L'Amérique dépeinte ici n'est pas celle qui nourrit le "dream", c'est plutôt 'l'enfer du décor". "Il faut qu'on parle de Kevin" s'inspire du très grand émoi provoqué aux États-Unis par la fusillade du lycée Columbine (le 20 avril 1999, deux adolescents perpétrèrent un massacre avec des armes à feu, cette fusillade écolière a été la plus meurtrière de l'histoire des États-Unis jusqu'en 2007). Ce drame créa une psychose sociale sur le terrorisme et souleva de nombreux débats sur le contrôle des armes à feu, la sécurité dans les écoles, l'impact des jeux vidéo, de la musique et des films considérés comme violents aux États-Unis.

Lionel Shriver ne nourrit pas les polémiques, et laisse en l'état les nombreuses questions sans réponses certaines. L'auteur se place en tant que mère, en mère ordinaire, en mère même dévouée … Et oui, de l'eau a suffisamment coulé sous les ponts de Lacan et de Bettelheim pour savoir qu'un enfant ne s'explique pas que par sa mère …, que "maternité" rime avec "responsabilité" au même titre que "paternité" et "société" …

Et en tant que mère, je le dis sans ambages, cela fait peur. (…) Notre argumentation reposait sur l'idée que j'avais été une mère normale, ayant déployé une affection maternelle normale, et pris les précautions normales pour être sûre d'élever un enfant normal. Déterminer si nous avions été des victimes de la malchance, de mauvais gènes, ou d'une culture fautive relevait de la compétence de chamans, de biologistes ou d'anthropologues, mais pas d'une cour de justice. Harvey cherchait à jouer sur la crainte, latente chez tous les parents, qu'il était possible de faire absolument tout ce qu'il fallait, et de plonger néanmoins dans un cauchemar dont on ne se réveille pas. (…)

A aucun moment de lecture ne nous viennent les causes évidentes du drame; de même qu'à aucun moment nous ne sommes en mesure de nous dire que cela ne peut pas arriver chez nous. Toutes les conditions pour que le meilleur advienne étaient réunies : un couple uni d'amour, des moyens financiers, un environnement socio-culturel non carencé, même plutôt favorisé, une mère qui met entre parenthèses son activité professionnelle pour élever ses enfants, et le faire avec motivation … Où le bât a-t-il donc blessé ?


Alors je m'interroge sur nos attentes contemporaines de notre société …

Le XXème siècle s'est ouvert à la psyché, et l'individu y a gagné la responsabilité de son droit au bonheur. Revers de la médaille oblige, le XXIème consolide le pourvoi en révision de cette responsabilité individuelle grâce aux découvertes neurobiologiques. Pour caricaturer, nous découvrons que des "légumes" du XIXème , devenus des "malades mentaux" familialement mal entourés au XXème , sont possiblement victimes de prédisposition génétique et/ou de lésion cérébrale au XXIème . Maintenant que nous savons que les maladies ne sont plus purement psychologiques, que nous découvrons la complexité des interactions entre les facteurs de prédisposition génique et des facteurs environnementaux, cela devient tabou. Comment cela se fait-il ?

Et ici semble s'opérer comme une distinction entre victimes et bourreaux. Les victimes d'Halhzeimer, de sclérose en plaques, d'épilepsie, de Parkinson, d'autisme sont plus ou moins bien acceptées dans nos sociétés, car l'idée de la "maladie" rend prudent chacun. En revanche, évoquer une prédisposition génétique est très mal vécue s'agissant des bourreaux coupables de troubles du comportement aussi gravissimes que la pédophilie ou les meurtres en série comme ceux commis par ces adolescents de Columbine.

Et pourtant … Si, à matériel génétique égal, personnalité et habileté à faire face comparable, c'était la sévérité des stress psychosociaux issus de l'environnement qui déterminerait le risque pour un individu vulnérable de développer une maladie mentale … cela pourrait revenir à dire que nos sociétés sont aussi responsables de leurs maux.

Et d'un pas, nos valeurs judéo-chrétiennes a priori culpabilisantes sont déstabilisées en partageant la responsabilité entre l'individu et la collectivité. Et pourtant, cela paraît non seulement acceptable, mais de bon augure pour notre liberté ….


Parlons aussi de la violence ordinaire …

A plus petite échelle, quand la violence s'est installée dans nos petites écoles d'Europe, les réflexions, les débats, les émois ont tous mené à la même conclusion : "la violence engendre la violence". Et de combattre la violence ordinaire à l'école en interdisant le châtiment corporel dans l'élémentaire et toute forme de sanction en maternelle. Et de prouver que la violence physique peut être, en réalité, plus dangereuse pour la santé de l'individu que la violence morale.

L'adulte ignore souvent que le sentiment d'empathie n'est pas expérimenté avant l'âge de 11 – 13 ans. S'il est nécessaire, par l'éducation, d'apprendre aux enfants l'importance de "se mettre à la place de l'autre", ils ne le ressentent que plus tard. Focalisé sur les seules choses qu'il connaît, ses sentiments et ses sensations, l'enfant doit être protégé par l'adulte pour grandir dans la fierté d'être ce qu'il est.

Et si tout ceci revenait à rappeler que toute activité intellectuelle, et notamment philosophique, doit s'adapter à la réalité, et non l'inverse ? ….


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En laissant un instant de côté le tragique dénouement de la déviance, j'ai aimé la description sans concession des pensées – taboues – des femmes actives, libres et modernes, qui enceintes deviennent "habitées", et qui mères ne sont plus femmes. Oui, faire un enfant, c'est aussi perdre un temps un mari. Oui, donner la vie, c'est beaucoup donner de la sienne … Et la reconstruction d'un couple et d'un foyer est un projet en tant que tel, une histoire de vie. Et au nombre de divorces atteint par nos sociétés libres – et il n'y a pas à le regretter, il serait hasardeux d'affirmer que les (+) l'emportent facilement sur les (-) …

A noter que cet ouvrage a obtenu le Prix Orange Prize en 2005
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Kevin, le fils d'Eva et de Franklin, à 3 jours de son 16ème anniversaire, le 8 avril 1999, massacre, au sein de son lycée, 9 personnes : 7 camarades de classe, une enseignante et le serveur de la cafétéria.
Eva tente de comprendre comment il a pu en arriver à une telle horreur ; elle le fait sous forme de lettres à son mari, dont elle est séparée, du 8 novembre 2000 au 8 avril 2001, dans une forme de thérapie. Nous n'aurons que le point de vue de la mère.
Eva retrace ce que fut sa jeunesse, le couple qu'elle formait avec Franklin lorsqu'ils n'étaient que tous les deux. Elle ne souhaitait pas d'enfant car sa vie était agréable, avec un travail épanouissant ; elle ne se sentait pas prête à être mère ; c'est pour faire plaisir à son mari qu'elle accepte l'idée d'un enfant alors qu'elle a 37 ans. Mais dès la naissance, un rejet mutuel s'installe : Kevin refuse le sein et Eva ne ressent rien pour Kevin alors qu'on le pose sur sa poitrine. Les 18 années qui suivent vont être un combat sans trêve entre mère et fils, le fils refusant tout ce qui vient de sa mère, détruisant tout ce qui peut être important pour elle, la mère ne pouvant créer de lien avec son fils, malgré des efforts, le prenant en grippe. Une petite fille, Celia, naît alors que Kevin à 7 ans et Eva ressent enfin le sentiment maternel. Mais rien ne s'arrange, bien au contraire. On sent, de façon palpable, la peur d'Eva, face à son fils, qu'elle sent et sait dangereux.

Ce livre est bien sûr un réquisitoire contre la violence de la société américaine, où chacun est libre de détenir des armes et de potentiellement s'en servir, et en particulier contre les massacres en milieu scolaire qui frappent régulièrement et dramatiquement les États-Unis. C'est aussi une peinture du système éducatif : le père est très à l'écoute, copain plutôt que père, permissif, la mère est plus stricte ; nous pénétrons également dans une école Montessori dont les faiblesses sont soulignées.
Mais c'est surtout un roman qui interroge sur ce qu'est être une femme, une épouse, une mère et ce qui est attendu dans chacun de ces rôles par la société. Il brise principalement deux tabous profondément ancrés dans notre inconscient : celui de l'instinct maternel inné et celui de l'enfant, par essence, innocent. Ce livre est une illustration fictionnelle mais convaincante d'une théorie défendue par Elizabeth Badinter : « on ne naît pas mère, on le devient » (ou pas), paraphrasant la célèbre formule de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient ». le sentiment maternel ne serait pas inné mais acquis, imposé subrepticement aux femmes par la société au fil des siècles.
Le personnage incarné par Eva est d'une sincérité absolue en ce qu'elle admet et revendique ses émotions, ses sentiments même si ce ne sont pas ceux qui sont attendus culturellement. Elle fait montre de beaucoup de courage car il est toujours douloureux d'aller à contre-courant de la pensée générale. Elle se révolte contre l'idée que, si quelque chose ne va pas chez un enfant, c'est forcément de la faute de la mère même si la culpabilité de n'avoir pas su communiquer avec son fils l'habite.
« Il faut qu'on parle de Kevin » est percutant, dérangeant et fait profondément réfléchir sur tous les sujets évoqués. L'écriture est brillante, l'ironie mordante, la fin est glaçante. J'ai eu du mal à rentrer dans le roman car le rythme est lent mais cependant nécessaire pour établir la profondeur psychologique des personnages, quelques longueurs auraient probablement pu être évitées, mais j'ai fini par me laisser happer par le destin d'Eva et je ressors secouée de ma lecture.


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L'implication de son fils dans une tuerie de masse va plonger une femme, mère et ex-épouse dans l'horreur et l'incompréhension. Ce sont ces trois identités qu'elle va questionner dans le livre afin d'essayer de comprendre l'enchaînement des événements qui ont mené au drame. le récit se structure autour de lettres écrites à son ex-mari qui désacralisent la maternité à travers un regard sans concession ni tabou. "Il faut qu'on parle de Kevin" est une introspection maternelle au foisonnement incroyable dont on se demande comment Lionel Shriver s'y est pris pour donner autant d'épaisseur au personnage. le livre ne s'attarde pas sur les faits (il y fait juste allusion) mais transforme un fait divers horrible en un miroir de notre société. Une claque !
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Ce roman est un vrai uppercut qui vous cueille à froid et vous laisse groggy pour un bon moment.

Quelle intensité et quel malaise tout au long du déchirant monologue de cette mère, dont la vie a été percutée de plein fouet par le crime atroce et incompréhensible de son fils de 16 ans qui a décidé un beau jour de massacrer neuf de ces camardes de classe ainsi que leur professeur.

Car soyez prévenu d'avance, rien n'est confortable dans cette lecture. le style de l'auteure tout d'abord n'est pas toujours facile à appréhender, certaines phrases sont parfois tellement longues et les idées tellement développées qu'il faut une certaine concentration pour s'y tenir. Mais ce style colle tellement à la nature mêmes des faits qui sont relatés que j'ai fini par trouver cela naturel et servant admirablement l'histoire.

Ensuite, et sans conteste, les personnages et la plongée (en apnée) dans leur psychologie est une vraie expérience en soi. L'auteure a fait un boulot admirable à ce niveau. Chaque personnage est fouillé, sans concession et comme on peut s'y attendre, personne n'est épargné.

J'ai mis 5 étoiles à ce livre mais en vérité, c'est inapproprié car personne ne peut « aimer » un tel livre. Il fait ressortir nos plus anciennes craintes qui sont presque des tabous, sur l'enfance, la part de l'innée et de l'acquis, ainsi que sur le rôle de mère et du fameux « instinct maternel ».
On touche à des concepts quasi sacrilèges dans nos sociétés actuelles, tellement politiquement correctes, quand on évoque un enfant déviant, alors ce livre est forcément imprégné du sentiment de culpabilité de la mère qui reste, seule, emprisonnée dans l'atrocité des actes de son fils.

Et pourtant… et si certains humains pouvaient réellement naître intrinsèquement mauvais ? Telle est la question qui nous taraude tout au long de la lecture.

Un livre choc qui m'a profondément remuée et dont l'écho profond va résonner encore très longtemps en moi, en tant que femme et en tant que mère. C'est à ce titre qu'il mérite amplement ses 5 étoiles car pourquoi lirait-on si ce n'est pour être ébranlé dans les profondeurs de son être et ressentir ce malaise qui nous pousse à réfléchir et nous questionner ?
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A 16 ans, Kevin a tué plusieurs personnes lors d'un massacre dans son lycée.

Le roman est construit en lettres que Eva, sa mère, adresse à Franklin, son père.
Elle raconte les visites au parloir et se souvient de ce qui a mené au drame.

Pour ma part, j'ai pris une claque à la lecture de ce remarquable roman de l'Amérique contemporaine.

A lire !
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Je ne m'attendais pas à ce que l'histoire de ce roman soit si intense. Ce livre que j'ai dans ma PAL depuis au moins trois ans, me semblait moins sombre et pose la question de l'amour maternel. Que se passerait- il en cas de rejet de l'enfant pour sa mère. C'est une réalité qui arrive parfois. L'enfant rejette le sein de sa mère préférant le biberon. Et quand en plus, l'enfant n'accepte que son père pour le nourrir, comment doit réagir la mère. Elle va sans nul doute rejeter l'enfant à son tour, déçue de ne pas être aimée comme elle le souhaitait. Mais n'est- ce pas dû au fait que l'enfant a senti dans le ventre de sa mère qu'il n'était pas désiré. Telle est la question à laquelle personne ne peut réellement répondre. Encore que, des psy s'amusent bien à trouver des explications mais qu'en est-il vraiment ? Comment être sûre. Certes, l'enfant ressent les émotions de sa mère durant la gestation alors pourquoi ne pas imaginer qu'il réagit en rejetant celle qui ne le désirait pas.
Kevin, tout petit a des réactions bizarres. Il n'interagit avec personne, fait dans ses couches jusqu'à ses six ans, se comporte bizarrement en refusant tous les jouets, voire même en les détruisant. Plus tard, son comportement empire mais son père toujours prêt à prendre sa défense, ne voit rien. Seule la mère remarque l'étrange comportement de Kevin. Il refuse les câlins, les repas, très vite il va essayer de pourrir la vie de sa mère.
Mais comment expliquer qu'à l'âge de 16 ans, ce jeune garçon se décide à tuer 11 personnes avec un sang froid incroyable. Aucun regret, aucun remords. Est-ce la faute de ses parents ? Toute la question est là.
Bien que cette histoire soit purement fictive, j'en tremble encore. Durant toute ma lecture, je me suis sentie mal, détestant ce que devenais cet enfant, plaignant ces parents d'avoir engendré un tel monstre. Et pourtant, ce qu'il a fait n'etait- il pas un appel au secours, une désespérance d'amour sincère de sa mère
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Un an qu'il était dans ma PAL.
Et là. C'était LE moment pour le lire.
❤️ALERTE COUP DE COeUR ❤️

Nan mais. .. Il FAUT QU ON PARLE DE KEVIN !!!

Eva & Franklin Katchadourian (oé à tes souhaits, Minou)
Un couple heureux et riche. Elle ne vit que pour les voyages, son boulot.
Lui, rêve de fonder une famille. >> Go.
L'équilibre vacille avec l'arrivée du bébé.
K.E.V.I.N.
Fini le job de rêve, fini l'appart à N.Y.C. place à la vie de Mère et à la maison en banlieue avec jardin.
*
Elle revient sur le massacre qu'a fait son fils, Kevin, 2 ans plus tôt, le jeudi 8 avril 1999.
Kevin, 16 ans, a pris 7 ans de prison pour avoir tué et blessé plusieurs personnes de son lycée.

Elle retrace les moments de la vie de son fils dans des lettres adressées à son ex-mari.
Elle lui raconte son désarroi, ses émotions, de la naissance de K. au jeudi de l'horreur.

Un fils qu'elle n'aura jamais compris et qu'elle a eu du mal à aimer.
L'Instinct maternel aurait dû -t-il percevoir le côté malfaisant de son enfant ?
En avait-elle conscience sans s'en rendre compte !?
Comment un bébé innocent peut-il devenir un tueur ?

LE DÉBUT
Un seul mot : DIFFICILE. Mon dieuuuuuuuu que c'est loooong.
GNé.
Me fais chier à mourir. Des phrases inteeeeermiiinaaables, une diarrhée écrite sans intérêt. Les lamentations d'une mère que d'emblée tu détestes.
(sachant qu'elle écrit à son ex-mari, tu te dis que ça devait bien le saouler, tiens)

J'ai lutté de ouf pour ne pas stopper ma lecture. Merte, un an dans ma PAL pour ça ?!?

MAIS FRANCHEMENT... tiens bon Minou.
>> allez ! tiens jusqu'à la page 150 pour que cela devienne intéressant.
SI SI. Courage.💪😏
Une fois que Kevin entre en jeu, cela change TOUT.

❤️ALERTE COUP DE COeUR ❤️

AVOIR UN ENFANT- Déjà que ce n'était pas trop pour moi à la base, ce livre m'a donnée encore moins envie !!

Pour Eva ; la naissance de son fils ne lui procure rien. La grossesse est bof, et l'instinct maternel n'est pas au rdv.
Tout ce qu'Eva retient c'est la perte des kiffs de sa vie d'avant. >> VDM.

Kevin est aussi un enfant bizarre. Un enfant aux yeux noirs, amorphe. Qui enchaine les nounous. Qui pleure et crie pour rien. Il fait des bêtises horribles et les gens se méfient de lui… (tu m'étonnes)

Une mère froide et un père qui ne voit rien, un enfant qui joue un rôle différent selon le parent avec qui il est.

C'est simple : Tu ne vas aimer personne. Eva est détestable, Kevin pareil & Son père a des (putain) d'oeillères.
Quand tu lis ce que raconte Eva, tu te demandes Comment personne n'a rien vu.

La Relation complexe mère/fils est très bien écrite. Par moment tu oublies même que c'est une pure fiction, tellement les pensées et comportements paraissent réels.

LA SUITE >> DÉVORÉ DUNE TRAITE ‼️
En mode fusée ! Les pages se sont tournées toutes seules, le jour fatidique approchant.
Brrrrrr
J'ai dû finir par m'habituer au style, je me suis même radoucie concernant Eva qui a un humour décapant au final.

LE FINAL : PUTAIN – LA CLAQUE‼️
Tu sais dès le début que ça finit mal. Tu sais que tu approches doucement du JOUR J enfin, M (comme massacre)
Tu pensais tout savoir de la tuerie… QUE NENNI.
J'ai fini glacée.
Tellement ça paraissait réel.
La dernière page refermée je suis restée prostrée dans mon canapé.
Besoin de souffler.
Kevin m'a hantée quelques jours, à rôder dans mes pensées. Eva aussi.

>> BONUS 🎬
Si tu as la flemme, il y a le film. Récompensé à Cannes.

* *** *

Après des débuts difficiles ce livre est une pépite. Alors ne te laisse pas décourager, Minou et FONCE.

❤️ ALERTE COUP DE COeUR
(mais je te l'ai déjà dit je crois)
Hé bonnes vacances hein !

* A TANTOT ~ BISOUS LES MINOUS *
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