En décembre 2021, j'avais lu et eu un quasi coup de coeur pour
Un jour en décembre, le précédent roman de
Josie Silver. Je mettais donc beaucoup d'espoir dans celui-ci, d'autant que les chroniques que j'en avais lu étaient toutes très positives.
L'intrigue me paraissait aussi assez originale:
Lydia Bird a perdu Freddy, l'homme de sa vie, de façon très soudaine. Elle sait qu'elle doit faire son deuil, que ses proches s'inquiètent pour elle, mais comment vivre après avoir perdu celui qui était toute votre vie? Un soir, alors qu'elle se résigne à prendre un somnifère afin d'enfin dormir un peu, elle se réveille dans une vie alternative où Freddy est bien vivant.
Le thème du deuil me fait souvent peur, mais ici l'idée de cette double vie me paraissait propice à éviter le pathos; et puis la lecture des Derniers Jours de Rabbit Hayes m'avait franchement réconciliée avec le thème.
J'ai retrouvé avec plaisir la plume délicate de
Josie Silver, parfaitement adaptée à cette histoire difficile. J'étais vraiment très intriguée par cette idée d'une vie rêvée où la mort n'aurait pas frappé, et j'étais curieuse de voir comment l'autrice allait traiter le sujet, quels seraient les choix de l'héroïne, et comment elle progresserait dans son deuil avec cette donnée inattendue.
Malheureusement, je me suis parfois ennuyée dans l'histoire, surtout dans son premier quart. Je pensais que l'intrigue de la vie rêvée serait plus développée, mais finalement j'ai trouvé que ces passages restaient assez rares. En fait, j'ai eu la sensation de rester en dehors de l'histoire. J'ai mis beaucoup de temps à m'attacher à Lydia, malgré les épreuves qu'elle traverse. En comparaison, Jonah m'a bien plus rapidement émue.
Mais surtout, deux choix narratifs de l'autrice m'ont réellement dérangée. D'abord, le traitement du personnage de Freddy. J'ai eu la sensation qu'à mesure que Lydia progressait dans son deuil, l'autrice mettait de plus en plus en avant les défauts de Freddy. Comme s'il fallait que Lydia le fasse tomber de son piédestal pour réussir à survivre à sa mort. Certes, personne n'est parfait, mais je ne pense pas qu'il était besoin de "salie" le personnage pour que Lydia avance.
Le deuxième point, encore plus gênant pour moi, est le choix final de l'autrice quant à la vie amoureuse de Lydia. Je ne l'ai pas compris et j'aurais préféré que ce personnage reste un ami indéfectible, un pilier pour Lydia, mais c'est tout. Ici, j'ai eu la sensation d'un retour en arrière, d'un repli dans le passé, pour Lydia.
Pour tous ces points, malgré une lecture somme toute pas désagréable, ce roman m'a déçue. Je pense n'avoir pas compris les choix de l'autrice. Ce qui ne m'empêchera pas de lire ce qu'elle écrira ensuite car en revanche, je reste fan de sa plume!