AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,67

sur 820 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Concarneau, novembre. de l'Hôtel de l'Amiral sort un homme ivre. Il fait quelques pas puis tombe à terre, fauché par une balle. le lendemain, à l'Amiral, un médecin de la ville déjoue une tentative d'empoisonnement, alors que le commissaire Maigret vient d'arriver. Puis un journaliste du coin disparaît mystérieusement. On remarque en ville, traînant autour du café un étrange chien jaune. Concarneau commence à avoir peur…

Avec « le chien jaune », je découvrais le commissaire Maigret et avec lui la plume de Simenon. Ce fut une lecture plaisante et agréable.

Si la première publication de ce polar date de 1931, je trouve qu'il n'a pas du tout vieilli tant sa force réside dans le fait de camper une atmosphère. Simenon a véritablement écrit un roman d'atmosphère à travers les descriptions sobres et précises qu'il livre au lecteur. le début notamment est saisissant : la tempête fait rage alors que la marée est haute. Ce temps agité inaugure un drame, le premier qui saisit Concarneau. A d'autres moments, le soleil est éclatant, lavant le ciel d'un bleu azur. Puis le vilain temps revient. Flux et reflux météorologiques, à l'image du cycle des marées. La présence du chien jaune apporte une touche un peu fantastique au récit : qui est cet étrange animal ? Quel est son rôle dans les meurtres ? Qui est son maître ?

L'enquête est classique mais magistrale, un peu comme dans les polars d'Agatha Christie. Maigret est un commissaire qui ne s'en laisse pas compter, surtout par de jeunes inspecteurs, qui aime à répéter qu'il ne faut jamais déduire, qui se forge secrètement sa propre opinion, puis la livre dans un final éblouissant qui fait éclater une vérité insoupçonnée. Tous les éléments disparates du polar s'emboîtent alors permettant au lecteur d'accéder au sens de l'oeuvre.

Une enquête passionnante, une écriture qui n'a pas vieilli, de belles descriptions qui concourent à camper une atmosphère oppressante d'où surgit au final la vérité.
Commenter  J’apprécie          120
Mostaguen, un notable de Concarneau est grièvement blessé d'un coup de révolver, alors qu'il rentrait paisiblement chez lui, de retour du bar-restaurant-hôtel « L'Amiral » qu'il fréquentait. Seul témoin du meurtre, un chien d'un jaune sale, de la couleur des chiens de personne.

Appelé sur les lieux, Maigret commence son enquête par ce fameux bar. Les clients en sont aussi des notables, des types semble-t-il à l'aise, des gens du type de ceux qu'on écoute.

J'ai lu de mauvaises critiques sur ce grand classique de Simenon : l'un trouvait que le livre datait, l'autre regrettait de ne pas retrouver l'ambiance Agatha Christie. Eh oui, ma bonne dame, Simenon n'a (heureusement, de mon point de vue) rien à voir avec l'auteur d'énigmes à la chaine bien connue. Simenon, c'est l'intérieur, l'interne humain, pas le cheveu oublié sur l'oreiller, cheveu qui prouve que, décidemment non, la victime n'était pas chauve !

J'ai lu aussi parlant de Simenon (elle s'appelle Lune, joli, non ?) « Vous nous ouvrez la porte de l'Hôtel de l'Amiral, nos narines reçoivent les odeurs de tabac, d'alcool, de bière, de repas tristes et gras. Nous épions, tapis sans être vus, une frange misérable de la population, les regards sournois de quelques notables dont nous devinons la laideur sous leur dehors de bien-pensants de petite ville de province où chacun se sourit, se déteste, magouille lâchement. Nous suivons Maigret, nous approuvons sa placidité et sa non-méthode qui, en fin de compte, en est une, la sienne ». En voilà au moins une qui a tout compris.

Simenon, ça se mâche, surtout à Concarneau, par la pluie qui remplit ce pot de chambre. Les hommes, leurs défauts, leur lâcheté, leur petitesse, ça se déguste en connaisseur. Ils sont vrais, ni héroïques ni dignes d'admiration, ils existent, tout simplement.

Autre aspect remarquable du roman, l'opposition entre l'intelligence sensitive de Maigret et la méthode plus « jugulaire-jugulaire » de son adjoint, apprise à l'école de police et répétée sans génie, la méthode à la mode de nos jours, faite d'indices, de preuves matérielles, de matériel tout simplement, qui ne permet pas de comprendre les ressorts d'une affaire mais de remplir les tôles françaises, si accueillantes comme chacun sait…

Lorsqu'Arletty s'indignait de paraître avoir une gueule d'atmosphère, c'est peut-être (peut-être seulement, hein ?) au « Chien jaune » qu'elle pensait, car ce bouquin, c'est de l'atmosphère mer saline, pluie sale, réflexes petits, trouillards-combinards, c'est de l'atmosphère d'exception, un des très grands écrits du Maître Georges.
Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          110
J'ai lu ce Maigret pour les besoins de mes examens;
C'est mon premier sans doute pas mon dernier.

Une petite pépite. J'adore le caractère du Commissaire, je suis également séduite pas l'écriture, les dialogues, ....

Whaouw j'aime Simenon!

J'ai hâte d'en lire un autre.
Commenter  J’apprécie          100
Il n'est jamais trop tard pour lire un polar d'autrefois.

Roman écrit en mars 1931, première publication en avril 1931, Éditions Fayard. Si l'écriture de ce récit est postérieure à « Pietr le Letton » , "Le chien jaune" a été publié un mois avant. La préface de l'exemplaire que j'ai lu ( Presses Pocket, impression avril 1976 ) est de Marcel Aymé.

Le commissaire Maigret détaché à la Brigade Mobile de Rennes est envoyé à Concarneau pour élucider une curieuse affaire. Un blessé par balle, la victime venait de quitter en pleine nuit le bar et ses trois amis, son déplacement n'était pas prévisible. Depuis cette agression un chien, une grosse bête jaune et hargneuse, a fait son apparition dans la ville.

Le commissaire établit ses quartiers à l'Hôtel de l'Amiral avec son bar et son restaurant où les quatre amis avaient leurs habitudes. Il va travailler avec Leroy, un jeune inspecteur débutant et prometteur. Disparition, empoisonnement, qui peut bien en vouloir à ce point au groupe des quatre qui fréquentait le café de l'Amiral ? La presse s'empare de ces énigmes, la peur s'installe à Concarneau, une véritable psychose. Des coups de feu sont tirés, au hasard semble-t-il. Même le chien jaune est blessé. Un vagabond a été aperçu, il fait un coupable idéal mais il reste introuvable.

Maigret s'enferme dans le silence. Il ignore la presse, ne répond pas aux provocations du maire qui veut rapidement des résultats. Maigret laisse Leroy rechercher des indices, il préfère observer et prendre des notes dans un vieux carnet. le raisonnement presque mathématique de Maigret porte rapidement ses fruits. Les indices recueillis par Leroy trouvent leur place. Maigret sait où découvrir les preuves manquantes. Il est temps pour le commissaire de réunir les protagonistes dans une ultime confrontation et de démasquer le coupable.

A Concarneau, Maigret a utilisé une méthode de travail inhabituelle. Il la confie à Leroy « Ma méthode a justement été de ne pas en avoir … J'ai pris l'enquête à l'envers, ce qui ne m'empêchera peut-être pas de prendre la prochaine à l'endroit … Question d'atmosphère … ». Cette atmosphère, Simenon sait très bien la restituer. Elle est faite de secrets pas toujours avouables de la bourgeoisie de province. Concarneau est désert et le lecteur ressent très bien que cela s'explique non seulement par le mauvais temps de novembre mais aussi par la peur.
Lien : http://romans-policiers-des-..
Commenter  J’apprécie          91
Un des Maigret les plus connus. le récit est bien rythmé, il se passe toujours quelque chose. Un très bon roman, mais je trouve la conclusion tirée par les cheveux
Il y a toujours cette ambiance "à la Simenon" , et ici dans le cadre bien particulier de Concarneau. Simenon plante bien le décor, comme dans chacun de ses textes: le paysage apparaît sous nos yeux à une heure particulière. Et cela avec une syntaxe très simple mais un vocabulaire précis (qui peut même pousser à ouvrir un dictionnaire) donc pas de périphrase verbeuse.
Commenter  J’apprécie          90
Ce n'est pas mon premier Maigret, ni Simenon et j'aurais plutôt tendance à les lire quand j'ai envie d'une lecture facile et avec une ambiance.
Ici, nous nous retrouvons dans un café de Concarneau où plusieurs homicides ont eu lieu. Maigret comme à son habitude, se mêle à la population et mène son enquête comme si de rien n'était. Une espèce de Colombo à la Française. S'il ne faut pas s'attendre à de l'action à chaque page – ce n'est pas le style - l'enquête est bien menée et on passe un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          80
Policier assez classique avec des morts mystérieuses, une enquête qui se complexifie et ne sera résolue qu'à la toute fin avec un grand discours explicatif du commissaire. Mais la question de la culpabilité est également complexe et invite le lecteur à une réflexion sur les degrés de responsabilité (celui qui tient l'arme, celui qui pousse au crime). Ce qui rend la narration de Maigret particulièrement intéressante est en conséquence la manière dont l'auteur porte un regard critique sur les personnages mis en scène, à travers son personnage de commissaire, avatar porte-parole, dont le caractère excentrique peut être considéré comme un instrument de défoulement pour l'auteur. Pitié pour les pauvres qui se rendent responsables malgré eux, jouets de la mécanique cruelle mise en place par une classe parasite. le récit souligne légèrement mais de manière assez claire tout de même le lien qui existe entre ces parasites et le maire. Est-il coupable ? Ou simplement fait de la même chair ? le récit ne tranche pas mais laisse le lecteur libre de juger sur le comportement de celui-ci qui veut un coupable facile et rapide. En tout cas, le commissaire et ses manières, antipathique pour ses gens d'importance que sont le maire et les journalistes fouille-merde, empathique pour les pauvres victimes et pauvres coupables, entraînera probablement l'adhésion du lecteur.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
Commenter  J’apprécie          82
Maigret, dépêché à la Brigade mobile de Rennes, est appelé à Concarneau car un homme nommé Mostaguen s'est fait tirer dessus à la sortie de l'hôtel de l'Amiral. A son arrivée, Maigret fait la rencontre d'un groupe d'amis, Servières le journaliste local, le “docteur” Michoux et M. le Pommeret autour duquel va se produire d'autres crimes. Les boissons qu'ils allaient s'apprêter à boire sont empoisonnées, Servières disparaît et M. le Pommeret est retrouvé mort. Alors que l'inspecteur Leroy multiplie les recherches et les déductions, le commissaire observe et semble ne rien faire. Au grand dam de M. le maire qui le presse d'arrêter le coupable désigné, un vagabond qui se promène avec un chien jaune.
Le chien jaune est un roman très agréable à lire, qui cache sous son apparente simplicité, une construction habile. Maigret, avec ses airs ne pas y toucher, laisse tout le monde, adjoint, journalistes, élu local s'agiter, pour finir par leur livrer le fin mot de l'histoire. Épatant !
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
Commenter  J’apprécie          80
La petite ville fortifiée de Concarneau, habituellement tranquille, est soudainement plongée dans une atmosphère de drame suite au coup de feu tiré sur un citoyen respectable et sans histoire alors qu'il rentrait chez lui après une soirée passée avec des amis au Bar de l'Amiral. Et ce n'est que le début d'une série d'événements aussi inquiétants qu'inexplicables qui plongent bientôt la cité dans l'effroi : on retrouve du poison dans une des bouteilles de Pernod destinée aux clients du bar susnommé, puis l'un des compères de la victime de l'agression disparaît, laissant derrière lui une voiture aux sièges ensanglantés.
L'enquête est confiée au Commissaire Maigret, qui, je ne sais plus pour quelle raison, est détaché dans la région. Il y est accompagné de Leroy, jeune inspecteur frais émoulu de l'école de police, qui, fort consciencieux, s'attache à recueillir témoignages et indices techniques. Il est un peu gêné par l'inertie de son patron, mais, respectueux de la hiérarchie et de l'expérience de son supérieur, n'en laisse rien paraître…

Il faut dire que la méthode d'investigation, ou plutôt l'absence de méthode du commissaire peut laisser perplexe. Restant en retrait, apparemment davantage préoccupé par des broutilles sans rapport avec le crime que par le crime lui-même, il laisse le monde s'agiter autour de lui sans s'embarrasser d'amabilités, s'irritant de l'impatience du maire qui attend des résultats, de l'effervescence des journalistes accourus sur les lieux, sympathise avec une jeune serveuse quasi transparente qu'il trouve d'emblée attachante malgré son manque de charme… son humeur semble à l'avenant de la grisaille humide qui plombe l'air ambiant.

L'auteur lui-même en dit très peu sur Jules Maigret, se posant en spectateur de cette apparente inertie, comme s'il avait lui aussi du mal à l'interpréter. Ceci dit, il est à peine plus prolixe sur les autres personnages de l'intrigue, se contentant, tout en économie et loin de toute analyse psychologique, de donner quelques repères, énonçant des faits, des comportements, laissant le lecteur appréhender l'ensemble pour se faire sa propre idée. C'est, ce faisant, l'occasion d'un "plongeon dans la vie provinciale" d'une petite ville attachée aux convenances, un microcosme dont on découvre l'hypocrise en même temps que les dessous peu reluisants -notables débauchant de jeunes ouvrières désargentées, trafics et pots-de-vin…

Il ne faut évidemment pas se fier aux apparences. Après s'être imprégné des atmosphères et s'être attaché mine de rien à décrypter les physionomies, ayant subitement décidé qu'il en avait marre de Concarneau, Maigret résout l'énigme en deux coups de cuiller à pot, dévoilant le rôle de ce chien d'aspect miteux, haut sur pattes et pourvu d'une grosse tête, qui traîne depuis le début de l'enquête dans les rues pavées de la cité bretonne…

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          70
J'ai vu il y a quelques temps le film de 1932 interprété par Abel Tarride. Ce film m'avait marqué pour son ambiance sombre avec un Maigret placide. Un bon gros bonhomme qui enquête LEEENTEMEEENT.
Je dois dire l'acteur a bien repris les traits du personnage.
Je connais Maigret qu'au travers des séries et films.
Je n'ai pas été déçu, Simenon nous dépeint un Commissaire imperturbable, tranquille presque distant.
L'ambiance brumeuse et angoissante sur un périmètre restreint, le tout articulé autour de notables pas très respectables constitue la colonne vertébrale de l'intrigue.
Les personnages sont suffisamment bien construits notamment le docteur Michoux ainsi que le maire. On ressent l'effervescence envahir cette ville tranquille. L'invasion des journalistes qui bouleverse la quiétude de ce bourg breton. La (fausse) nonchalance du commissaire contraste avec ce petit monde. Il faut attendre le dernier chapitre pour que le détricotage des multiples faits deviennent cohérent avec le fameux mobile.
Une histoire qu'on ne lâche pas et se lit rapidement.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (2386) Voir plus



Quiz Voir plus

Le chien jaune de Georges Simenon

Quel est le nom du commissaire chargé de l'enquête ?

Cremer
Maigret
Burma

10 questions
467 lecteurs ont répondu
Thème : Le chien jaune de Georges SimenonCréer un quiz sur ce livre

{* *}