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3,67

sur 820 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est le deuxième roman de Simenon que je lis et j'ai bien aimé l'ambiance de Concarneau en ce froid mois de novembre qui nous est proposée ici. le mystère est efficace, ainsi que la narration. le lecteur est en effet mis au même niveau que les autres spectateurs, que ce soit l'inspecteur Leroy ou tous ces curieux qui tournent autour du café de l'amiral, voire osent venir prendre un verre pour essayer de glaner une explication au mystère qui s'est abattu sur eux. Comme eux, j'ai passé le livre a essayé de comprendre ce qui pouvait bien se passer, à tendre l'oreille et à risquer un oeil à travers les fenêtres du café mais je n'ai eu droit qu'à des haussements d'épaule désabusés de Maigret et quelques onomatopées…

J'étais donc vraiment curieuse de connaître le fin mot de l'histoire et n'ai pas du tout été déçue par la révélation finale de Maigret en présence des différents protagonistes. Il a par contre mené son enquête en suivant son intuition et un peu en dépit du bon sens policier, représenté par Leroy qui était aussi déconfit que nous pendant toute l'enquête.

J'ai aimé aussi le geste de bonté finale complètement désintéressé de ce commissaire qui s'attache ici aux déshérités de Concarneau.
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Retour de lecture sur “Le chien jaune”, un très bon roman policier du belge Georges Simenon écrit et publié en 1931. Ce livre est ma première expérience de lecture avec cet auteur qui est pourtant le quatrième auteur en langue francophone, le plus traduit, et l'auteur de pas moins de 192 romans dont 75 Maigret, un monument de la littérature. Il raconte une enquête du fameux commissaire Maigret, que j'ai d'abord connu enfant à la fin des années 70, dans une série télé très soporifique, sous les traits du boute-en-train Jean Richard. le personnage a ensuite été repris de manière beaucoup plus convaincante dans les années 90 par le non moins boute-en-train Bruno Cremer, mais accompagné souvent de guest stars et dirigé par des réalisateurs de haut niveau comme Denys de la Patellière ou Pierre Granier-Deferre. Pour revenir à ce roman, l'enquête se passe à Concarneau, Mostaguen, un notable de la ville est grièvement blessé d'un coup de révolver dans la nuit alors qu'il rentrait chez lui, après avoir quitté un groupe d'amis à l'hôtel-bar-restaurant “L'Hôtel de l'Amiral”. le seul témoin du crime semble être un affreux chien jaune sorti de nulle part. Maigret est dépêché sur les lieux et commence son enquête dans cet hôtel où il aura affaire à une partie des principaux protagonistes de cette affaire, les amis de la victime, des notables comme lui, et la serveuse, la jeune Emma. Pour le côté roman policier, on a là une enquête plutôt de qualité, une intrigue complexe, crédible, avec un suspense efficace. On regrettera juste que tout n'est pas expliqué, et qu'il reste des zones d'ombre dans le cheminement de la pensée du commissaire. Mais le grand mérite de Simenon réside avant tout dans l'ambiance et dans la manière dont est décrite la vie quotidienne des gens dans cette ville de Bretagne, dans les années 30, sous une pluie sale et poisseuse. C'est une des grandes forces de l'écriture de Simenon, qui arrive à faire cela avec une grande économie de mots. Il réussit à faire de cette ville de Concarneau, un personnage à part entière de son roman. Dans cette atmosphère particulière se greffent ensuite des personnages très réalistes, que ce soient des petites gens souvent manipulés et exploités, ou ces notables de petite ville de province pour lesquels nous devinons vite la laideur qui se cache derrière leur façade bien-pensante. On notera dans ce roman un côté critique sociale qui, au même titre que cette petite ville de province, donne une coloration très Chabrolienne au roman, même si l'influence, s'il y en a une, s'est forcément faite dans l'autre sens. le taiseux commissaire Maigret, avec sa personnalité atypique, nonchalante, s'intègre à merveille dans tout ça et ne fait surtout rien pour détendre cette ambiance lugubre et un brin oppressante. Comme l'inspecteur Lavardin chez Chabol, il ne cache pas son antipathie pour ces notables qu'il est obligé de côtoyer. Pour conclure, ce n'est pas le roman du siècle, mais la très belle démonstration du talent d'un écrivain, dans un livre très court, l'occasion de passer quelques jours dans le Concarneau des années 30…sous la pluie.

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"Il pleuvait. Les rues étaient pleines d'une boue noire. le vent agitait des persiennes au premier étage. Maigret avait dîné dans la salle à manger, non loin de la table où le docteur s'était installé, funèbre.
A travers les petits carreaux verts, on devinait dehors des têtes curieuses, qui parfois se collaient aux vitres. La fille de salle fut une demi-heure absente, le temps de dîner à son tour. Mais elle reprit sa place habituelle à droite de la caisse, un coude sur celle-ci, une serviette à la main.
- Vous me donnerez une bouteille de bière dit Maigret."
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Un classique de Simenon où l'on retrouve toute l'atmosphère du romancier. En peu de mots, on est plongé dans cette ambiance pesante, inquiétante qui caractérise les romans policiers de Simenon. Une description à la fois sobre et intense. Ici Concarneau plonge dans la froidure angoissante.
On est loin de la description qu'en fait Jean-Luc Bannalec dans " enquête troublante à Concarneau".
Il s'avère intéressant de lire ces deux romans, à peu de temps d'intervalle, pour pouvoir comparer les styles.
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Mon premier Maigret, avec si je ne m'abuse une de ces enquêtes les plus connues le chien jaune.
J'ai bien apprécié l'ambiance de Concarneau, cette auberge où se retrouvent plusieurs notables, et ces crimes d'abord inexplicables.
La plume de Simenon est agréable, le commissaire Maigret dégage cette force de déduction tranquille qui est l'étoffe de ce genre de héros, bref une bonne lecture.
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Il y a longtemps que je l'avais sous le coude pour le relire. A-t-il bien vieilli ? Un peu déroutée au début avec l'emploi du participe passé. Puis j'ai vite été prise par l'enquête de Maigret et de son nouvel assistant. Règlement de compte à Concarneau d'une vieille histoire remise sur le tapis. Un bon petit plaisir de lecture ! Écrit en 1931 tout de même !
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Un Maigret, c'est une écriture légère, un style précis, concis, à la manière d'une Annie Ernaux. C'est un roman policier qui a fait son temps, je veux dire, vous ne trouverez pas là une histoire de Pierre Lemaitre ou d'une Camilla Läckberg où la lecture vous prend chaque boyau de votre corps. Un Maigret, c'est un commissaire qui fume sa pipe à chaque page. Vous en trouvez encore beaucoup des gens qui utilisent une pipe ? Et bien le temps passe, les moeurs, les tendances, les lois, le style, la croyance, la mode... et pourtant, me plonger dans un Simenon est comme un moment de ravissement. C'est calme, l'intrigue est habile, c'est un Hercule Poirot, on aime, c'est indémodable. Et ce Simenon, il a le don de vous envoyer en plein coeur de Concarneau, la ville du récit. On sent l'atmosphère, les marins, les ruelles sombres. Simenon, c'est encore et encore...
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Ce n'est pas mon premier Maigret, ni Simenon et j'aurais plutôt tendance à les lire quand j'ai envie d'une lecture facile et avec une ambiance.
Ici, nous nous retrouvons dans un café de Concarneau où plusieurs homicides ont eu lieu. Maigret comme à son habitude, se mêle à la population et mène son enquête comme si de rien n'était. Une espèce de Colombo à la Française. S'il ne faut pas s'attendre à de l'action à chaque page – ce n'est pas le style - l'enquête est bien menée et on passe un bon moment de lecture.
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L'histoire se passe à Concarneau, dans les années trente. Il pleut sur la ville comme aujourd'hui, sauf que ce jour-là est un vendredi 7 novembre, une tempête venue du sud-ouest met le désordre parmi les barques du port.
Le désordre, c'est aussi ce qui va secouer la tranquillité des jours mornes et ennuyeux d'une petite ville de province... le désordre et l'émoi, lorsque des crimes surviennent, étranges et saugrenus.
Si le récit semble un peu daté à plusieurs endroits, cela en fait aussi son charme désuet à souhait.
Ici, point de fioritures et d'effets tapageurs comme les polars d'aujourd'hui, c'est la police à la papa, ce monde de l'entre-deux-guerres, entre deux eaux, celle qu'on verse dans le Pernod sur le zinc du café de l'Amiral, des charrettes à bras tirées par des camelots que l'on peut croiser dans les rues des villes provinciales, le téléphone quand il marche pour joindre Paris par le truchement d'une opératrice qui sait manier les fils sur sa console avec autant de dextérité qu'un DJ d'aujourd'hui ses vinyles...
Sans doute la ville de Concarneau est propice à construire l'ambiance idéale pour accueillir cette histoire et son mystère. C'est une météo de circonstances qui embrume la ville close, ses remparts, le tintement du carillon de la vieille horloge et les bateaux de pêche qui rentrent au port dans le sillage des goélands qui éventrent le ciel bas et lourd, avec la plage des sables blancs plus loin...
Je vous propose de descendre à l'hôtel de l'Amiral, retrouver le commissaire Maigret dépêché sur les lieux pour enquêter.
C'est un roman policier d'une facture classique, dont l'écriture de Georges Simenon est à l'image de Maigret, sobre et magistrale.
Le commissaire ne se laisse pas départir malgré les pressions d'un maire peu avare de menaces, rappelons que Monsieur le maire, vieil homme aux allures aristocratiques, n'est autre que le cousin du garde des Sceaux, excusez du peu. « Allons, commissaire, trouvez-nous vite un coupable, n'importe lequel fera l'affaire, on ne peut pas laisser ainsi les concitoyens de cette ville dans le doute et l'inquiétude ! »
Les concitoyens, ce sont surtout ceux qui l'ont élu, les siens, une bourgeoisie conservatrice, composée de notables vissés sur leurs pré-carrés comme des berniques sur leurs rochers, englués dans leurs petits secrets hypocrites, leurs jalousies quotidiennes...
La manière dont Simenon dépeint la sociologie du cru est d'une férocité implacable.
Mais il en faut plus pour coller la pression à un Maigret, mutique, bourru avec son indéfectible pipe vissée à la bouche. Parfois une colère sourde semble venir comme une vague. La seule pression qu'il accepte, c'est celle qu'on lui sert au zinc du bar de l'Amiral.
Alors il pleut des crimes comme la météo...
La ville a peur, certains commerçants descendent le rideau métallique de leur échoppe, tandis que les journalistes autant locaux que parisiens affluent à l'hôtel de l'Amiral, devenu à la fois le quartier général mais aussi le théâtre de l'affaire...
D'autres personnages à la fois ordinaires et insolites traversent le récit, une jeune fille de salle nommée Emma, un vagabond aux empreintes formidables, mais surtout un chien errant, le chien jaune, dont Maigret et son acolyte l'inspecteur Leroy, un jeune homme bien élevé qui ne comprend pas toujours les méthodes de son patron, voudraient tant qu'il soit doté de la parole pour nous démêler l'écheveau de cette énigme. Un chien qui n'a demandé rien à personne et que la foule idiote et apeurée va vite en faire un bouc émissaire...
En toile de fond de cette intrigue, une histoire d'amour touchante apporte une note intime au drame.
Une poésie cinématographie ancre les pages de ce roman qui se laisse lire avec un plaisir infini à regarder la pluie tomber derrière la vitrine embuée du café-hôtel de l'Amiral.
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La Bretagne de Simenon est aussi différente que possible de celle de Jean-Luc Bannalec !
Au lieu de paysages enchanteurs, tempête, temps gris, bars tristes, ambiances sinistres.
Lire Enquête troublante à Concarneau m'a forcément donné envie de découvrir ce chien jaune, que le commissaire Dupin lit pour trouver la clé.

Je lis assez peu de Simenon, c'est tellement sombre ! Mais ce sont des enquêtes intéressantes, et j'ai des images en tête, pour en avoir regardé parfois.
Une ambiance, toute une époque.

Un homme sort de l'hôtel de l'Amiral à Concarneau. Un coup de feu, l'homme s'écroule, blessé.
Maigret, détaché pour un temps en Bretagne, arrive rapidement. Et ce ne sera pas inutile, les alertes se succèdent, et la panique monte rapidement dans la ville.
Un chien jaune, inconnu, venu de nulle part semble-t-il, se trouve sur les lieux chaque fois.
Le commissaire mène son enquête, comme à son habitude, de façon atypique, détachée, semblant ne pas se préoccuper de grand chose. Pourtant, il devine très vite ce que personne ne voit.
C'est aussi intéressant côté roman policier, que côté historique, la vie dans cette ville de pêche, entre notable, pauvres bougres, bourgeois.

On le lit bien entendu d'un autre oeil après celui de Bannalec. Car comme le suppose Dupin, le fond des deux affaires présente bien des points communs, même si tout le reste est si différent. Et notamment l'ambiance dans Concarneau.

J'ai adoré la fin. Il est tellement humain Jules Maigret !

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Dans le petit village portuaire de Concarneau, une effervescence rare règne. Un soir de beuverie, un homme s'effondre, touché par balle. Puis, s'ajoutent un disparu, un mort et un blessé. Et la présence d'un chien jaune que personne ne reconnait intrigue. Tout le village est en émoi, on se méfie de tout le monde, les journalistes et photographes de presse accourent de tout le pays, faisant monter la pression sur la police et participant au climat anxiogène.

Finalement, j'ai été agréablement étonnée par ma lecture de ce roman. Il y a du rythme, il se passe sans cesse quelque chose et on n'a pas le temps de s'ennuyer. Un policier plutôt bien mené et un jeune commissaire qui intrigue par ses méthodes hors normes.

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