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sur 581 notes
Autant il est facile d'imaginer une réécriture de l'Iliade dans un roman de Fantasy, autant l'exercice peut surprendre dans une oeuvre de Science Fiction. C'est pourtant ce qu'a réalisé Dan SIMMONS dans une vaste fresque en deux volumes, Ilium suivi d'Olympos. Et SIMMONS étant l'auteur que l'on connaît, l'oeuvre mérite que l'on s'y arrête.

L'action d'Ilium, du nom latin de la cité de Troie, se déroule dans le système solaire quelque quatre millénaires en aval de notre XXIème siècle. L'intrigue qui s'y déroule est une trame de trois récits dont la convergence s'achève à la fin d'Olympos, d'après le nom du plus haut relief connu du système solaire, Olympus Mons, volcan bouclier situé sur la planète Mars et culminant à 27 000 mètres.

Les dieux de l'Olympe sont des posthumains. Ils ont depuis longtemps assimilé les arcanes de la physique quantique ce qui leur confère une quasi-immortalité et des pouvoirs illimités. Ils sont ainsi capables de traverser l'espace et le temps, et d'intervenir dans le devenir des hommes. Ils sont basés sur le Mont Olympe de la planète Mars terraformée où est en train de se dérouler une guerre antique, celle de Troie. Les dieux s'amusent bien entendu de ce spectacle et jouent à comparer ce conflit avec celui qui a été narré jadis par HOMERE dans l'Iliade. Pour les aider dans cette tache, ils recrutent un corps de vérificateurs, les scholiastes, des humains qui ont vécu pendant l'Ere Perdue et qui sont ressuscités pour surveiller le déroulement du conflit, et signaler le moindre écart avec le poème bien connu. Il est vrai que dans leur première vie ils étaient des hellénistes spécialistes d'HOMERE et de l'Iliade, comme Thomas Hockenberry, Professeur d'université du XXème siècle, que nous suivons tout particulièrement.

Dans la ceinture d'astéroïdes, les moravecs sont des organismes autonomes, conscients et biomécaniques. Nommés ainsi en hommage au roboticien Hans Moravec, ils sont strictement spécialisés et parfaitement adaptés au vide et aux radiations qui règnent dans la ceinture d'astéroïdes ou sur les lunes de Jupiter. Ils s'inquiètent de l'intense activité quantique sur Mars et y dépêchent une expédition à laquelle prennent part Mahnmut et Ophu d'Io. Humanistes tous les deux, ils sont respectivement passionnés par les oeuvres de SHAKESPEARE et de PROUST sur lesquelles ils aiment débattre en toutes circonstances.

Quant à la Terre elle est peuplée de quelques milliers d'humains "à l'ancienne". Ils vivent dispersés sur une planète vidée, se déplaçant d'une de leurs résidences à l'autre en empruntant des portails-fax. Inspirés des Eloïs de WELLS, ils sont totalement oisifs et ne s'interrogent pas sur le monde qui les entoure, ni sur le fonctionnement des machines, serviteurs robotiques qui assurent leur confort, et Voynix qui les protègent des bêtes sauvages, dont les dinosaures ressuscités. Sauf qu'une poignée d'entre eux font figure d'iconoclastes en se posant justement des questions et en cherchant les réponses. Parmi eux il y a Hannah qui s'est mis en tête d'inventer la forge, Harman qui a appris à lire et rêve d'aller dans l'espace pour gagner quelques années de vie supplémentaires, limitée à 100 ans pour tous, Ada et Daeman, tous deux inspirés de Ada ou l'ardeur de Vladimir NABOKOV, la première étant amoureuse d'Harman, le second d'Ada.

Trois histoires dans une grande histoire donc. La première est telle que la mythologie grecque a laissé son empreinte dans l'imaginaire collectif, pleine de bruit et de fureur. La deuxième rend hommage à la technologie poussée à son extrême grâce à laquelle les robots sont plus humains que les hommes eux-mêmes. La troisième montre l'humain dans toute sa faiblesse, totalement inerte dans un monde mécanisé, et obligé de tout réapprendre dès lors que les machines sont défaillantes. Les trois sont traitées avec beaucoup d'humour, ce qui est une première pour Dan SIMMONS. Ce qui n'est pas nouveau en revanche, c'est que l'auteur s'appuie sur une multitude de références littéraires tout au long du roman ; c'est ainsi que Thomas Hockenberry s'appuie sur ses connaissances de scholiaste pour analyser et anticiper les évènements qui se déroulent sous ses yeux, que les moravecs Mahnmut et Ophu d'Io s'en remettent sans cesse à leurs passions respectives pour mieux comprendre les humains, que ces derniers sont contraints d'en revenir à l'écrit pour se sortir d'une situation dans laquelle ils sont totalement démunis. En d'autres termes, la culture d'une manière générale, et la culture littéraire en particulier, sont essentielles pour vivre dans une société civilisée.

Pour toutes ces raisons Ilium/Olympos est une oeuvre d'une grande richesse et les personnages de Thomas Hockenberry, de Mahnmut et d'Ophu d'Io sont particulièrement réussis et attachants. C'est malheureusement moins vrai des humains "à l'ancienne" qui n'en finissent pas de se perdre dans des aventures aussi extraordinaires que peu crédibles. Si cela est peu dérangeant dans le premier volume, qui se concentre surtout sur le scholiaste et les deux moravecs, c'est beaucoup plus pénible dans le second, qui se consacre longuement au pourquoi et au comment du destin de l'humanité à grand renfort de figures mythologiques, certes inspirées des personnages de la Tempête de William SHAKESPEARE, mais pour le moins saugrenues et confuses dans le contexte de ce roman. Mais le ridicule est atteint quand l'élément clé de l'intrigue d'Olympos est dévoilé, et par le biais duquel Dan SIMMONS s'égare dans un militantisme pro-sioniste et franchement anti-palestiniens aussi malvenu que douteux.

La lecture du diptyque Ilium/Olympos ne peut donc qu'engendrer des sentiments mitigés. Si la première partie est enthousiasmante grâce aux aventures martiennes de Thomas Hockenberry et des moravecs, et en dépit des faiblesses des aventures terriennes des humains, la seconde, plus longue et moins rythmée, est bien plus ennuyeuse, voire même agaçante pour le parti pris manifeste de l'auteur. Et comme la seule lecture d'Ilium s'achève sur un sentiment d'inachevé, celle d'Olympos s'impose et fait que ce sont les sentiments négatifs qui dominent une fois le livre refermé. En d'autres termes, on est bien loin de la qualité de nombreuses autres oeuvres de Dan SIMMONS, et notamment de sa précédente oeuvre de Science Fiction, Hypérion.
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Après avoir relu l'Iliade et l'Odyssée ,j'ai eu envie de relire une variation sur ce thème:. Dan Simmons ne doute de rien !Pour ce pavé de 600 pages (et ce n'est que la première partie !) il s'est adjoint des assistants prestigieux :Homère, Shakespeare et Proust ! 3 arcs narratifs : une guerre de Troie réactivée (sur Mars) , une Terre idyllique où s'ébattent quelques milliers d'humains (les autres ont été éliminés par un VIRUS !!!) ,une civilisation de robots pensants aux confins du système solaire. Des êtres très variés , les Zek petits hommes verts , les Voynix E.T. énigmatiques et inquiétants ,les Calibanis produits de la manipulation génétique .. Un empilement de niveaux de pouvoir : humains à l'ancienne , post-humains, les olympiens homériques , le panthéon shakespearien de la Tempête (Prospero, Ariel, Caliban ) et des méta-dieux (Detébos,Le Quiet) . On mixe le tout et c'est parti !
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Je suis une fan inconditionnelle des romans de Dan Simmons. Sa saga Hypérion et Endymion est MA saga SF préférée de tout l'univers et j'ai déjà lu deux fois son roman fantastique L'échiquier du mal qui est également pour moi un chef d'oeuvre. Et heureusement, il me reste encore plein d'autres de ses ouvrages à découvrir.

Cela faisait déjà quelques années que j'avais sa duologie Ilium et Olympos. Je m'étais lancée dans Ilium aussitôt après ma première lecture d'Hypérion et Endymion et comme c'est totalement différent, je n'étais pas parvenue à m'accrocher. Recommencer et finir cette duologie était un de mes objectifs 2023.

Imaginez que les dieux de l'Olympe vivent sur Mars. Ils se déplacent dans le temps et l'espace grâce à leurs pouvoirs quantiques. Leur plus grand plaisir, c'est la guerre de Troie qui se joue sous leurs yeux. Pour y mettre un peu plus de piment, ils envoient des érudits terriens modifier les évènements à leur gré, avec le récit d'Homère comme référence. Mais en orbite autour de Mars, de petits observateurs surveillent les jeux divins.

Comment vais-je parvenir à vous parler de gigantesque roman ??? Oui car même s'il comprend 2 tomes, c'est un seul et même roman car on ne peut se contenter de lire Ilium ! C'est gigantesque, colossal à l'image des dieux de l'Olympe imaginés par l'auteur ! C'est dense, complexe et la lecture demande concentration. Je l'ai faite pour les 2 tomes en audiobook et il m'a fallu régulièrement réécouter des passages pour mieux les assimiler.

Des 3 axes narratifs proposés, j'ai préféré celui des humains à l'ancienne et celui des Moravecs (les échanges de Mahnmut et Orphu d'Io sont succulents !). J'ai aimé la partie avec les dieux grecs mais j'ai été moins emportée par les longues batailles d'Ilium. Mais la maîtrise du récit et la beauté de la plume sont tout simplement indéniables !

Je suis heureuse d'avoir repris et terminé cette duologie qui montre une nouvelle fois tout le talent de Dan Simmons avec un niveau d'exigence certain. Cependant, elle ne détrône pas, à mes yeux, Hypérion et Endymion !
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Adorant Dan Simmons, découvert grâce au Cycle d'Hypérion, et frustrée qu'il n'ait écrit que 2 oeuvres de Science Fiction, j'ai laissé passer plus d'une année avant de lire Ilium.
Comme avec Hypérion, on découvre dans ce premier tome, un univers très dense (avec beaucoup de références à l'Illiade ) et un xénovocabulaire ( le vocabulaire propre à l'univers du roman) riche assez ardu à assimiler de prime abord. Mais cela n'est en rien un défaut car cela présage un récit fort en intrigue et en complexité.

Passés les premiers chapitres digérés (environ 100/150 pages), nous plongeons à bras le corps dans une histoire à triple points de vues comme sait si bien le faire l'auteur. Comme dans Hypérion, le rapport entre le personnage est difficile à trouver au début et l'on se réjouit de ce qui va nous amener à le découvrir.

En plus des connaissances indéniables de Simmons sur l'oeuvre d'Homère, il joue avec celle-ci avec beaucoup de talents et nous pousse à nous y intéresser (en tout cas pour ma part de novice en la matière). Les personnages sont intéressants et les intrigues terriblement bien menées. de plus, on voyage... tantôt sur Mars, sur Terre, sur Jupiter, dans l'espace, dans le temps.

On tourne une page, puis l'autre... sans pouvoir s'arrêter.

A tel point que ses 500 dernières pages m'ont fait faire une nuit blanche.^^
Comme Hypérion, pour les amateurs Hard Science et de complexité scénaristique bien menée, ne passez pas à côté! ;)
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Aujourd'hui, fini de s'amuser, on se plonge dans l'Iliade. Homère. La guerre de Troie. "Hector au casque scintillant" , "Agamemnon roi de guerriers" et tous les autres, sans oublier les dieux de l'Olympe.
Mais une Iliade relookée nouvelles technologies.

Grecs et Troyens se battent depuis neuf ans, la guerre suivant en gros le déroulement prévu par Homère, sous l'oeil vigilant du scholiaste Hockenberry. Originaire de l'Indiana au 20ème siècle, spécialiste d'Homère, après que "les dieux m'ont reconstitué à partir de vieux os, de mon ADN et de fragments mémoriels extraits de mes restes retrouvés su terre", il est chargé de vérifier si l'histoire se déroule comme prévu. Car les dieux eux-mêmes ne connaissent pas l'avenir.
Passons aux dieux : la troupe est au complet, au mont Olympos, situé ... sur Mars, mais une planète Mars terraformée. Où habitent aussi les PHV (petits hommes verts)
Mais déjà je m'égare.

Un excès d'activités quantiques sur Mars alertent les moravecs, "organismes autonomes, conscients et biomécaniques", qui y envoient une mission (dite mission suicide). En particulier Mahnmut, petit robot humanoïde, passionné des sonnets shakespeariens, et son ami Orphu, ressemblant physiquement à un "crabe métallique gros comme une camionnette", très pointu sur l'oeuvre de Proust. Ces deux là sont irrésistibles, avec leur amitié indéfectible et leurs discussions littéraires.

C'est tout? Non, même si déjà c'est pas mal touffu comme histoire. Sur Terre habitent des hommes profitant de la vie sans se poser de questions, ne sachant plus lire, servis par des voynix, sachant que quoi qu'il arrivent la "firmerie sera là pour les réparer, jusqu'à leur centième année, après quoi ils rejoindront les "posthumains". Un petit groupe, auquel se joint Odysseus (oui, celui de l'Odyssée, pour faire court) décide d'en savoir plus. Ajoutons des personnages de la tempête de Shakespeare, Caliban, Prospero, etc...

Trois histoires se déroulent parallèlement pendant la majeure partie du roman, les chapitres s'achevant souvent sur des "cliffhangers" (mais c'est de bonne guerre), trois histoires de plus en plus passionnantes. Nos Grecs et Troyens vont essayer de secouer le joug des dieux (immortels?) - prédestination ou liberté? Nos nouveaux terriens vont évoluer (un peu rapidement pour Daeman, à mon avis) et secouer leur destin d'Elois (référence aux personnages de Wells).

Bref, je me suis follement amusée, suis à deux doigts de lire l'oeuvre d'Homère ; en tout cas Simmons sait vraiment rendre vivante cette épopée, en la décapant fortement avec humour.

Hockenberry prend l'aspect de Pâris et connaît Hélène, dans tous les sens du terme. Mais comment expliquer qu'il peut prendre la forme d'un personnage de l'Iliade?
"Je ne pensais pas qu'Hélène apprécierait une conférence sur les fonctions d'onde probabilistes et la simultanéité temporelle quantique."

"Selon Homère, expliqua Orphu, les "servants" sont des sortes d'androïdes forgés par Héphoestos à partir d'organes humains, utilisés à la façon de robots par les dieux ainsi que par certains mortels.
Es-tu en train de me dire qu'on trouve des androïdes et des moravecs dans l'Iliade? demanda Mahnmut.
On trouve de tout dans l'Iliade, répliqua Orphu."
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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J'ai pris mon pied. Un bon gros panard.
Pointure 47/48 je dirais.
C'est pas du pied de basketteur professionnel, mais on est tout de même sur une belle mensuration.

Ilium est un petit pavé d'environs 850 pages, mais je l'ai dévoré avec fougue, galvanisé par l'imagination de cet auteur que je découvre. Chaque page que je lisais en appelait une autre, à l'image d'Achille, le tueur d'homme, dont la lame insatiable ne cesse d'appeler le sang.
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Le peplum littéraire par excellence !
La façon de revisiter la guerre de Troie, en collant avec la référence mythologique (quelle érudition !) est au début à la fois surprenante et nous accroche à l'histoire, avec curiosité et envie de savoir quel chemin va prendre l'épopée.
Malheureusement, le système s'alourdit au point de devenir indigeste, et il faut lire le livre avec une liste des dieux et héros grecs, sinon c'est incompréhensible.
Dommage que l'auteur n'en ait pas profité pour revisiter un peu plus les évènements, parce que finalement on reste un peu sur la sensation que c'est juste la même chose ! sur Mars !
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Sacré pavé que ce Ilium de Dan Simmons. La lecture n'en a pas été pour autant laborieuse mais elle réclamait d'accepter de ne pas tout comprendre tout de suite.
Cette re-création de l'Iliade à la sauce science-fiction est un pari osé. Déjà parce que l'Iliade ça peut s avérer particulièrement indigeste et qu il allait falloir trouver une cohérence certaine. Si en plus de cela on vous y ajoute la Tempête de Shakespeare, c est la folie la plus totale. N'empêche que la sauce prend et elle prend même très bien.
Sur ce je vous laisse, la suite Olympos m'attend... et j en ai pour 1000 pages !
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Ilium est l'un des noms désignant la ville antique de Troie, et Dan Simmons s'inspire de l'Iliade d'Homère, en la transposant dans un univers futuriste. Dans le système solaire, quelques milliers d'années après qu'un virus appelé le Rubicon a anéanti l'humanité, seuls ont survécu quelques milliers d'humains qui disparaissent mystérieusement. La terre est passée sous le contrôle exclusif d'une nouvelle sorte d'humains, les posthumains, au corps modifié par les nanotechnologies et à l'ADN améliorée. Réfugiés dans des habitats spatiaux et dotés d'une technologie très avancée, notamment dans le domaine de la physique quantique, ils n'ont pas été atteints par le virus. Ils repeuplent la terre d'« humains à l'ancienne », avec quelques légères modifications génétiques, et leur offrent une vie terrestre limitée à cent ans, mais rendue agréable par les robots serviteurs qui s'occupent de toutes les tâches, et libérée de toute crainte des blessures, de la maladie et de la mort grâce à la « firmerie » chargée d'assurer l'entretien de leur corps. Ces humains perdent rapidement toute culture, connaissance et technique, et mènent une vie facile remplie de fêtes.
Sur les satellites de Jupiter, les robots envoyés puis abandonnés par les posthumains ont développé une société et une culture propres : ce sont les Moravec. Certains d'entre eux vouent, parallèlement à leurs taches quotidiennes, une passion débordante à l'étude littéraire de certaines oeuvres humaines, comme celles de Proust et de Shakespeare. Mais ces Moravec s'inquiètent des quantités importantes d'énergie quantique détectées sur une planète Mars récemment terraformée et qui menacent la structure de l'univers.

Sur une terre antique, la guerre de Troie fait rage, et les héros de l'Iliade s'affrontent depuis déjà neuf ans. Tous les dieux du panthéon grec sont présents, bien vivants, et dotés de pouvoirs puissants et d'une technologie très avancée. Ils observent les combats du mont Olympe sur Mars et se réjouissent, influant de plus en plus sur le déroulement de la guerre. Zeus a ressuscité une poignée de spécialistes de l'Iliade ayant vécu à différentes époques, dont le personnage principal Thomas Hockenberry qui était historien à notre époque, afin de s'assurer que le conflit se déroule conformément au récit d'Homère. Ces érudits, les « scholiastes », sont équipés de protections hautement technologiques, mais limitées, qui leur permettent de se mêler aux combattants, notamment en prenant l'apparence de personnages mineurs du récit.

On suit en fait trois groupes de protagonistes différents en même temps, qui évoluent à divers endroits de l'univers :
- Thomas Hockenberry se voit chargé par Aphrodite, la déesse la plus fervente partisane de Troie, de faire en sorte que les Achéens perdent la guerre et d'assassiner sa rivale Athéna. Elle lui donne quelques petits gadgets pour ça tels que le casque d'invisibilité qu'elle a subtilisé à Hadès et le médaillon TQ qui lui permet de se téléporter n'importe où. Et bien entendu, tout va dégénérer du fait des interactions qu'il va avoir avec les dieux et les héros achéens et troyens.
- Mahnmut et Orphu sont deux moravecs passionnés par Shakespeare et Proust qui quittent les lunes de Jupiter où ils sont installés pour partir en mission de reconnaissance sur Mars
- un groupe d'humains à l'ancienne, totalement assistés et habitués à une vie oisive sur Terre.

L'histoire est passionnante mais il faut quand même rentrer dedans. C'est dense, avec de nombreuses références littéraires et scientifiques, et ça ne se lit pas facilement même si l'écriture de Dan Simmons reste toujours agréable. Je n'ai eu aucun problème pour rentrer dans la partie sur la guerre de Troie, que j'ai trouvée d'entrée excellente. Peut-être parce que les personnages de la mythologie grecque me sont familiers.
Par contre, j'ai eu plus de mal pour les moravecs et, surtout, pour les humains qui sont vraiment à baffer. Mais au final, malgré cette mise en place un peu lourde, j'ai fini par m'attacher à tous les personnages et l'intrigue est vraiment passionnante.
Je vais quand même faire une petite pause avant d'attaquer la suite, Olympos, qui a l'air tout aussi consistante. Mais c'est un très bon Dan Simmons !
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Je vais faire simple et efficace : ENORMISSIME ! Il n'y a rien d'autre a dire. Un livre de science fiction qui mélange Shakespeare, Proust et la mythologie grecque (entre autres) doit être lu pour mesurer le tour de force qu'il représente.
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