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Un roman qui serait un mélange entre une ambiance glauque, humide et terrifiante à la façon de Lovecraft, une histoire tordue digne de Graham Masterton et avec le style d'écriture de Dan Simmons, moi, je dis oui tout de suite !
J'avais ce roman dans ma pile depuis des mois mais c'est seulement hier que je me suis plongée dedans. Et quelle plongée !
On débarque à Calcutta en même temps que le héros, un poète qui est venu récupérer le manuscrit d'un auteur porté disparu depuis des années dans cette ville labyrinthique, nauséabonde, fascinante, d'une saleté repoussante, bruyante, effrayante et captivante à la fois. On est tout de suite immergé dans le bain, même si c'est littéralement un bouillon d'excréments, de sang, de charognes, de miasmes en tout genre et surtout de folie.
J'ai adoré ce roman qui prend le lecteur à la gorge et qui ne le lâche qu'après l'avoir tordu dans tous les sens, l'avoir malmené, l'avoir terrifié, et le laisse complètement vidé même après avoir tourné la dernière page.
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Cela faisait un moment que je ne m'étais pas plongée dans un Dan Simmons, et ça me manquait, du moins je m'en suis aperçue quand je suis retombée sur ce livre, qui est le premier de l'auteur.
Et me voilà replongée dans l'histoire de Robert Luczak, journaliste, et de sa femme, Amrita, d'origine indienne ayant quasiment tout oublié de son pays natal. Mais quand un illustre poète indien semble avoir refait surface après avoir longtemps disparu, son journal envoie Robert à la rencontre de celui-ci, dans le but d'expliquer la mystérieuse éclipse de l'homme de lettres.
Accompagné de sa femme et son bébé sous le bras, notre journaliste part à la découverte d'une culture qui lui était complètement étrangère. La chaleur, la misère, la crasse, lui sont vite insupportables, et il compte bien regagner ses pénates le plus rapidement possible, mais les événements se liguent contre lui, tout comme les adeptes de Kali, pas vraiment réputée pour sa gentillesse.
Choc des cultures, problèmes d'adaptation, notre famille est en plein désarroi... et le surnaturel pointe le bout de son nez pour se mêler à la réalité.Je ne verrai plus jamais Calcutta de la même manière, si tant est qu'elle ait été un jour autre chose qu'un endroit que j'ai entendu mentionner.
Le livre nous embarque d'un bout à l'autre, et la fin est juste magistrale. Tout comme les personnages du roman, je n'en suis pas vraiment sortie indemne.
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On apprend que "Le chant de Kali" est un roman du début de la carrière de Dan Simmons, ce que le lecteur d'Hypérion ou de L'échiquier du mal reconnaîtra sans peine. Mais ce bref roman, qui tient du policier comme du roman fantastique, annonce déjà les oeuvres et les fresques grandioses qui vont suivre : la repoussante évocation de Calcutta annonce l'horreur des camps nazis ou des bidonvilles de Philadelphie. La littérature, toujours présente chez Dan Simmons, se manifeste en des citations réelles ou peut-être imaginaires au début des chapitres, et dans la référence au fameux poème de Yeats, tant de fois exploité (voir "Le Fléau" de Stephen King), "Le Second Avènement" :
"Tout se disloque. le centre ne peut tenir.
L'anarchie se déchaîne sur le monde
Comme une mer noircie de sang ; partout,
On noie les saints élans de l'innocence.
Les meilleurs ne croient plus à rien, les pires
Se gonflent de l'ardeur des passions mauvaises (...)
Et quelle bête brute, revenue l'heure,
Traîne la patte vers Bethleem, pour naître enfin ?"
Ce poème, que je ne cite pas en entier pour ne pas lasser, est la matrice profonde et secrète de tout le roman. Le poète Robert Luczak est chargé de retrouver dans le cloaque de Calcutta un grand auteur bengali disparu, et se heurte à une société secrète aux pratiques immondes. Ses aventures se doublent d'une dimension mythique (Kali) et métaphysique (le Mal). Mais le lecteur non prévenu ne s'en rendra pas compte et lira le roman au premier degré (roman parfois médiocre d'ailleurs), sans s'arrêter aux multiples signaux discrets d'une signification plus vaste, trop vaste d'ailleurs pour cet ouvrage. C'est un bel essai, mais depuis, nous avons lu mieux.
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Quelle atmosphère!
Premier roman de Dan Simmons, le chant de Kali est un sacré voyage, qui ne vous laissera pas indifférent.

L'ambiance est malsaine, malaisante même. On plonge dans les bas-fonds de Calcutta, sur les traces d'un poète et de son nouveau manuscrit. Sauf que ledit poète est censé avoir passé l'arme à gauche 8 ans auparavant. On suit donc Robert Luczak et sa famille s'enfoncer dans ce cauchemar de maladies, de pauvreté, et de rites autant sauvages que mystiques.

On suffoque, le rythme cardiaque s'emballe au fil du récit, mais on en redemande malgré tout.
L'histoire est prenante, les personnages soignés, et pour ce qui est du style, c'est du Simmons, fluide et haletant.
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En prélude, je peux dire avec conviction que son Prix World Fantasy de 1986 n'est pas usurpé, car ce Chant de Kali bourdonne déjà du savoir-faire du Maître Simmons.

Moins épais que bon nombre de ses successeurs, il vous happe pourtant sans délai, à l'instar de son incipit, qui malicieusement repris dans le synopsis, donne déjà la note : du mal, il sera ici question !

[...]

Sachez que le trouillomètre va chuter furieusement vers le zéro dès le débarquement en Inde, et ce malgré la chaleur suffocante du lieu de destination...

À peine parachuté dans cette ville de Calcutta, la sourdine d'une vague angoisse commence à résonner dans l'esprit de Bobby, et dans le notre aussi d'ailleurs ^^

Juste après avoir mis les pieds à l'extérieur, dans la nuit chaude et humide et le tohu-bohu des porteurs à la sortie de l'aéroport, se coule une angoisse, renforcée par l'état de choc ressenti face à la violence émanant de la ville.

Et juste après, ça y est... on commence à l'entendre ! Ce bruit... cette clameur... étourdissante... oppressante... qui s'insinue, puis submerge, jusqu'au bord de l'étourdissement.

C'est comme ça que débute ce chant de Kali, dans la rumeur de la ville, avec des sons tantôt stridents, tantôt gémissants, tantôt alarmants. Une agitation de misère et une plainte de désespoir qui heurtent. Un air glauque, poisseux, délétère.

La psalmodie de cette déesse de la destruction mènera Bobby en des endroits funestes et nauséabonds, l'obligeant à errer dans des ruelles emplies d'immondices pour retrouver les traces de ses adorateurs : les Kapalikas.

Piégé au coeur d'une étrange enquête, dans un pays dont il ignore tout, il devra aller jusqu'aux portes de la mort, lorsque le chant se transformera en une lamentation assourdissante qui emballera la roue de sa destinée.

Même lorsque le héros croira réussir à s'en sortir, Kali continuera sa complainte dévastatrice. L'impression d'être comme paralysé, et de sentir les événements lui échapper, le poussera vers une spirale infernale, qui n'aura de cesse que dans l'ultime refrain menant au bord de la folie.

En contrepoint de toute cette sinistre fureur, la poésie est bien là, dans la juxtaposition d'extraits de grands poètes venant comme battre la mesure d'une litanie funèbre.

Et à la toute fin du récit, une autre forme de poésie s'immisce aussi dans sa conclusion, et en fait une vraie réussite. Elle prend du sens et donne une ampleur supplémentaire au récit, pour le restituer juste et parfait !

En résumé : Ne vous attendez pas à une ballade platement dépaysante ou exotique, ou a un choeur criard et tapageur. Une mélopée horrifique un brin lancinante serait plus à même de la définir. Rien ne nous est épargné dans le funeste refrain de Kali. Avant de l'entonner, ayez le coeur bien accroché car certaines scènes pourraient bien jouer les ritournelles. Mais sa mélodie proclame surtout l'avènement d'un grand auteur qui n'a pas fini de nous fasciner ;-)
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Robert Luczak embarque femme et enfant dans les miasmes de Calcutta à la recherche du manuscrit improbable d'un poète supposé mort depuis longtemps. Dans une Calcutta grouillante, entre mafia locale et secte diabolique, la déesse Kali risque bien d'emprisonner son esprit si ce n'est son âme.

Je suis mitigée à la fin de ma lecture.
J'ai bien aimé la plume de Dan Simmons que je découvre ici à travers son premier roman mais je m'attendais à autre chose. Ce roman aurait-il mal vieilli pour ne plus faire peur avec une ambiance mystique pas assez poussée au vu de ce que la littérature du thriller et du fantastique peut proposer depuis sa parution il y a 40 ans? Sans doute.

Côté intrigue, on reste quand même fort dans le genre thriller moderne même si l'arrière fond est teinté de souhait d'épouvante.
La ville de Calcutta que l'auteur veut malsaine est très bien esquissée en un cloaque malodorant où pourriture et saleté semblent maîtres des lieux.
L'enquête en elle-même, avec le recul des années, est sans surprise alors qu'elle était peut-être bien inédite ou surprenante dans les années 80.

En résumé, j'ai pris plaisir à découvrir l'auteur et n'hésiterai pas à me replonger dans un des ses romans tout en imaginant bien qu'il ne me restera pas grand chose de ce roman-ci d'ici quelques temps.
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Une excellente lecture ici avec un auteur chouchou : Dan Simmons.

Bien que la couverture le classe en « épouvante » je l'ai trouvé assez soft par rapport à d'autres oeuvres de l'auteur.

Nous sommes ici avec un One shot , en Inde (à Calcutta), fin des années 70. Oui rien que le décor pourrait être qualifié d'épouvantable en soi il est vrai.

On suit donc un journaliste qui se rend sur place pour un article, à la chasse au poète disparu… Nouvellement papa , il est accompagné de sa femme et de son enfant. Évidemment ça ne va pas se passer comme prévu, surtout avec avoir mis le doigt sur une secte adoratrice de la déesse Kali.

J'ai adoré. Je l'ai dévoré en un après-midi, ne voyant absolument pas passer les 300 et quelques pages. Pas de temps mort, des rebondissements, de l'action mais pas que. C'était également très intéressant de se retrouver en Inde post-colonialisme, personnellement cette thématique était inédite pour moi en lecture.

Et puis le côté thriller horrifique encore une fois magnifiquement réussi. L'auteur est clairement maître en la matière même si mon seul regret ici sera de ne pas avoir ressenti réellement « l'épouvante » . Alors oui il y a des passages horribles au sens strict du terme mais … à peine plus aurait été parfait.
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Edition originale : 1985

Première édition française : 1989

Temps de lecture :
environ 4h30 pour un lecteur moyen (300 m/m)

Un mot sur l'auteur :
Dan Simmons est un auteur de fantastique / SF / Horreur américain né en 1948. il est relativement connu, notamment pour les Cantos d'Hyperion, saga SF, et pour d'autres romans fantastiques et d'horreur tels que « terreur » ou « l'échiquier du mal ».



Synopsis :



Que faut-il en retenir ?
Il est évident que vous ne verrez plus Calcutta de la même façon. le personnage sombre inexorablement dans les nuits de cette ville sinistre pour la plupart des personnes non préparées à la misère de l'Inde de cette fin de siècle. C'est, outre un bon roman d'horreur, une confrontation frontale et violente entre deux cultures que tout oppose.


Pour conclure :
premier roman de Simmons, ce texte recevra le prix World Fantasy Award en 1986. C'est étouffant, c'est moite, c'est gluant d'angoisse. La fin n'est pas un happy-end, tant s'en faut. Les lecteurs qui disent que ce texte leur rappelle HPL ne mentent pas : c'est une horreur lente et diffuse qui prend son temps. Une belle découverte (car j'admets ne pas avoir apprécié tous les ouvrages de l'auteur).
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Vous avez envie de plonger dans une poisseuse obscurité ?
Vous désirez ressentir la peur atavique d'être poursuivi, dans des rues pleines de détritus, par des fanatiques sanguinaires ?
Vous craignez d'être englouti et déchiré par une foule hystérique ?

Alors ce roman est pour vous.

Vous aurez en bonus…
L'angoisse de vous perdre de nuit dans une ville tentaculaire inconnue.
La sordide rencontre avec des adorateurs de divinités assoiffées de sacrifices.
La fréquentation de cadavre en décomposition.
La peur de perdre des êtres chers aux mains d'individus prêts à l'innommable. La rencontre avec un poète transformé pour le pire.
La confrontation avec la lèpre.
Un aperçu de première main sur des rites répugnants.
Une plongée dans de malsaines ténèbres.
La folie.
La souffrance physique et morale.

Vous l'aurez compris c'est un roman morbide, moite, glauque, mais fascinant.
Sans doute la lecture qui vous donnera le moins envie d'aller à Calcutta.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Robert Luczack, journaliste et poète américain, part à Calcutta avec sa femme et sa fille pour récupérer la prétendue dernière oeuvre du poète indien Das, que l'on pensait mort. le voyage devait être court. Mais c'était sans compter sur l'emprise de la ville et de l'effroyable Kali, déesse de la destruction...

Je découvre l'écriture de Dan Simmons avec ce titre (son premier roman). Et elle ne m'a pas laissée indemne. le récit est à la fois effrayant, écoeurant et fascinant, un peu comme Calcutta, qui est en quelques sortes le personnage central du roman.
On est plongé dans un monde impitoyable et on souffre avec le narrateur. On trouve aussi toute une réflexion sur la mort, la violence, la poésie et le pouvoir, “seul grand principe qui régit notre univers. Tout ce que nous redoutons, nous le redoutons parce qu'une force exerce son pouvoir sur nous. “

Un détail : je ne comprends pas trop pourquoi ce livre est classé science-fiction, c'est pour moi davantage un récit d'épouvante, fantastique peut-être voire gothique, mais pas SF.

Un grand merci aux éditions Pocket et à l'opération Masse critique qui m'ont permis de sortir un peu de mes lectures habituelles avec ce livre étonnant (et même s'il ne m'a honnêtement pas du tout donné envie d'aller un jour à Calcutta...).
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