AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,5

sur 246 notes
5
10 avis
4
10 avis
3
9 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle atmosphère!
Premier roman de Dan Simmons, le chant de Kali est un sacré voyage, qui ne vous laissera pas indifférent.

L'ambiance est malsaine, malaisante même. On plonge dans les bas-fonds de Calcutta, sur les traces d'un poète et de son nouveau manuscrit. Sauf que ledit poète est censé avoir passé l'arme à gauche 8 ans auparavant. On suit donc Robert Luczak et sa famille s'enfoncer dans ce cauchemar de maladies, de pauvreté, et de rites autant sauvages que mystiques.

On suffoque, le rythme cardiaque s'emballe au fil du récit, mais on en redemande malgré tout.
L'histoire est prenante, les personnages soignés, et pour ce qui est du style, c'est du Simmons, fluide et haletant.
Commenter  J’apprécie          202
Robert Luczack, journaliste et poète américain, part à Calcutta avec sa femme et sa fille pour récupérer la prétendue dernière oeuvre du poète indien Das, que l'on pensait mort. le voyage devait être court. Mais c'était sans compter sur l'emprise de la ville et de l'effroyable Kali, déesse de la destruction...

Je découvre l'écriture de Dan Simmons avec ce titre (son premier roman). Et elle ne m'a pas laissée indemne. le récit est à la fois effrayant, écoeurant et fascinant, un peu comme Calcutta, qui est en quelques sortes le personnage central du roman.
On est plongé dans un monde impitoyable et on souffre avec le narrateur. On trouve aussi toute une réflexion sur la mort, la violence, la poésie et le pouvoir, “seul grand principe qui régit notre univers. Tout ce que nous redoutons, nous le redoutons parce qu'une force exerce son pouvoir sur nous. “

Un détail : je ne comprends pas trop pourquoi ce livre est classé science-fiction, c'est pour moi davantage un récit d'épouvante, fantastique peut-être voire gothique, mais pas SF.

Un grand merci aux éditions Pocket et à l'opération Masse critique qui m'ont permis de sortir un peu de mes lectures habituelles avec ce livre étonnant (et même s'il ne m'a honnêtement pas du tout donné envie d'aller un jour à Calcutta...).
Commenter  J’apprécie          70
KALIENTE!

Tout d'abord, je m'excuse platement pour le jeu de mot. Ceci fait, parlons un peu de ce "Chant de Kali", livre que j'aurai mis bien lentement à me procurer en regard des nombreux conseils qu'on m'avait glissés ces dernières années. Si "Le Chant de Kali" ne m'a jamais été présenté comme un "must-have" ou une pépite du genre, il m'a toujours été présenté avec un certain respect. Et surtout, dans chaque éloge, cette constante image: celle d'une oeuvre difficile, exigeante et éprouvante, ne ménageant surtout pas le lecteur. Alors c'est vrai qu'on ne va pas se mentir, on est entre nous, j'aime bien les défis de ce genre.

En ce qui concerne Dan Simmons, il ne m'était pas inconnu. Je l'avais découvert avec une science-fiction barbante et brouillonne ("Ilium" et "Olympos", mais je n'en ai que de vagues souvenirs), puis je l'avais retrouvé magistral, voire exceptionnel, avec le chef-d'oeuvre "L'Echiquier du Mal". Je parlais tout à l'heure de la réputation qu'a "Le Chant de Kali" d'être d'une noirceur incompressible: je pense que j'y avais déjà largement goûté avec "L'Echiquier du Mal" qui, dans le genre, était particulièrement intense. A propos des "incontournables" Hypérion/Endymion de l'auteur: je ne les ai malheureusement jamais lus. Mais ça viendra!

Revenons-en à ce petit livre qui nous concerne. Je ne me permettrai pas l'audace d'un résumé, puisque déjà, c'est un véritable plaisir (tout à fait malsain) de découvrir ce court roman, et deuxièmement, je l'ai lu il y a déjà quelques mois et n'en ai plus une image claire. Ceci étant, j'aimerais revenir sur certains points particulièrement intéressants.

Tout d'abord, Calcutta, bien sûr. J'aime ces histoires où les lieux, les villes, jouent un rôle à part entière. Et pour le coup, elle fait très fort. Si Stephen King avait réussi, avec la ville de Derry, à instiller une atmosphère douçâtre, qui petit à petit nous plongeait dans un malaise toujours grandissant et miraculeusement génial; Dan Simmons a choisi quant à lui une option nettement plus directe: c'est un euphémisme de dire qu'il ne fait pas dans la dentelle. de la première page décrivant Calcutta à la dernière, la ville est horreur. Viciée, tordue, suintante, moite, puante, maléfique, immonde, vomitive, pourrissante... En voilà des adjectifs que vous pourrez retrouver dans le livre. Dan Simmons est un auteur très doué, et il réalise ici un tour de force: rarement le lecteur aura lu ville plus torturée. On connaissait ces "villes maudites", ces "endroits de malheur", dans la littérature, mais une chose est sûre: on n'avait pas encore mis les pieds à Calcutta.
On ne dira pas, en revanche, que l'auteur fait dans la finesse. Son travail autour de la ville, s'il est notable et exceptionnel, est maladroitement exécuté: comme je vous l'ai dit, du début à la fin, c'est une horreur. Et cela fait son effet sur le lecteur qui s'enfilera deux-cents pages d'un coup d'un seul: il finira dégoûté, à bout de souffle. Et c'est en ce sens qu'heureusement que M. Simmons a contré son envie de faire un gros pavé: ç'aurait été, ici, impossible. Car oui, dans son vocable, dans son atmosphère, dans son histoire, dans ses personnages et bien sûr dans ces lieux: "Le Chant de Kali" est d'une intensité épouvantable et salvatrice. Cela fait l'effet d'un grand coup de marteau sur la cage thoracique: ça faisait longtemps.
Je vous propose un petit extrait, pour ceux qui douteraient de la noirceur qui coule dans ces lignes:

"La créature que j'avais portée telle une épousée avait peut-être été
naguère un être humain. Mais plus maintenant. le corps avait gonflé et
faisait deux fois la taille d'un homme. Il ressemblait plus à une
étoile de mer géante et putride qu'à un être humain. Ce n'était plus
qu'une masse blanche avec des trous tout plissés et des fentes
bouffies à l'emplacement des yeux, de la bouche et du nez. le cadavre
était blanc, tout blanc, de la blancheur des carpes que rejette la
Hooghly. Sa peau avait la texture d'un champignon vénéneux et pourri
en train de suppurer. Il était tout boursouflé. Tous les organes
avaient enflé et semblaient prêts à exploser. L'épouvantable pression
interne des gaz en expansion avait dilaté la peau. Dans cette masse
spongieuse, çà et là, des os fracturés pointaient, tels des bâtonnets
plantés dans une pâte à pain en train de lever."

Alors, ça ne fait pas rire, n'est-ce pas?

Le deuxième point que je voulais aborder est la comparaison fréquente du roman avec les écrits lovecraftiens. Ne connaissant pas suffisamment cet auteur (je n'ai lu que quelques récits du Mythe de Cthulhu), j'ai du mal à me faire un avis. S'il y a dans le cours du récit un côté "embarqué, exploré" qui me fait penser à ce que j'ai lu de Lovecraft, il n'y a pas dans la suite des choses de véritables parallélismes entre les deux auteurs. Ok, l'ambiance "adorateurs/divinités" peut évoquer l'auteur de Providence, mais il ne faut au contraire par faire de raccourcis trop faciles. Si le thème se rejoint, il n'est pas exploité pareil. Déjà, Kali est une divinité "réelle", et ceci a une importance capitale. Intégrée dans la religion des hommes, on lui a donné un sens, un message et c'est ici primordial, puisque le "chant de Kali", dont on connaît véritablement la nature en fin de roman, fait "sens". Autrement dit, alors que les Dieux Anciens de Lovecraft touchent à l'inconcevable, à l'impossible; Kali n'est qu'une déesse traditionnelle: terrible, certes, mais porteuse de messages.
Ce qui, peut-être, rapproche les deux auteurs, c'est le narrateur halluciné, au bord de la folie. Robert Luczak vit un cauchemar, et finalement, on ne sait rien du paranormal dans ce livre. A la manière d'un fantastique traditionaliste, le doute est présent, jusqu'au bout: le surnaturel a-t-il eu un rôle dans cette histoire? Tout cela est-il le fait d'une divinité, ou simplement de l'horreur insoluble de l'homme? C'est peut-être un des points les plus forts du récit, les plus excitants.

On ajoutera également tout le jeu extrêmement réussi autour de la sensualité de Kali, le bouquin ayant des sursauts d'érotisme au fil de ses pages. Un érotisme, vous l'aurez compris, parfois très troublants.

En bref, "Le Chant de Kali" vaut le détour. Petit roman d'une intensité rare, il disperse une noirceur incroyable et une intelligence du récit louable. Tantôt adrénaliné, tantôt glaçant: on passe par tous les état lors de la lecture. Une chose est certaine: difficile d'en sortir indemne.
Et je me demande bien comment on peut accepter d'aller visiter Calcutta après tout ça.
Commenter  J’apprécie          60
C'est totalement par hasard que j'ai découvert ce titre de Dan Simmons puisque je l'ai remporté sur Twitter lors d'un concours organisé par les éditions Pocket. J'avais hâte de m'y plonger, Dan Simmons étant un maître dans l'art de la terreur. Si je n'ai guère frissonné à la lecture ce ce roman, j'ai pourtant beaucoup apprécié la plume et l'intrigue de cette histoire.

Dès le départ, Dan Simmons adopte un ton résolument vieillot qui procure tout son charme à l'ouvrage. J'ai pu lire ici et là que ce style avait dérangé certains lecteurs. Pour ma part, j'ai grandement apprécié ce parti pris. Dan Simmons situe son roman dans les années 70 et emploie un ton un peu suranné qui donne tout son charme au livre. J'ai adoré les références humoristiques à Stephen King, jugé « médiocre » par le narrateur » ou encore au premier volet de « Star Wars » perçu comme totalement inintéressant par la femme du personnage principal!

L'auteur a choisi de situer son récit à Calcutta, en Inde. Robert Luczak a pour mission de ramener aux États-Unis, le manuscrit de Das, un poète très célèbre, présumé mort voilà quelques années. Robert se rend donc avec femme et enfant dans cette ville dont il ne connaît rien. Dès le départ, le lecteur est happé par la description de cette ville tentaculaire, moite et sale. Sans aucun doute, Calcutta est le personnage principal de ce roman. Dan Simmons nous renvoie une description poussiéreuse et misérable de cette cité qui semble engloutir tout. Les pauvres, les mendiants, les bidonvilles, la sueur, la touffeur de la mousson mais surtout la violence d'une ville gangrenée par la saleté, la pègre et les immondices qui en tapissent le sol. On étouffe littéralement à la lecture de ces pages. Dan Simmons en rajoute peut-être un peu à tel point qu'on ressent la ville comme un immense cloaque puant et misérable.

Le personnage De Robert va donc évoluer dans cette ville horrible pour retrouver le manuscrit de Das. Il va aller de rencontres étranges en rencontres étranges, lui qui ne maîtrise aucun code lié à cette ville. Et puis il y a la rencontre avec l'un des derniers hommes à avoir croisé le chemin de Das. Celui-ci est-il réellement mort comme on le prétend? Derrière l'ombre de Das, plane celle de Kali, la déesse de la mort qui envoûte de son chant funèbre et qui annonce la fin du monde.

Si j'ai trouvé finalement assez convenue l'évolution de l'histoire, j'ai été bluffée par la fin. Dan Simmons nous entraîne là où ne l'attendait pas et j'ai vraiment eu de la peine pour Robert et sa quête dont il paiera un prix inestimable.

Le Chant de Kali est un très bon roman qui mêle fantasy et enquête. D'une noirceur intense, le lecteur ne ressortira pas indemne de ce chant funèbre porteur de malheur.
Lien : https://carolivre.wordpress...
Commenter  J’apprécie          40
Tout d'abord, merci a Babelio et aux editions poker de m'avoir fait parvenir ce livre.
De Dan Simmons je suis une grande fan de sa serie Space Opera Hyperion. Avec ce nouveau roman, enfin vieux mais nouveau a mes yeux , j'esperais retrouver ce style, cette plume si particuliere qui m'avait plu des années auparavent... et sur ce point la au moins je n'ai pas été décue ! Il a vraiment une maniere de raconter, de presenter les choses, la ville notament.. on a l'impression d'y etre, de sentir la chaleur et la malfaisance autour de nous c'est vraiment tres bien ecrit. Quant a l'histoire de fond franchement j'adore. le culte de Kali a toujours.. fasciné, dérangé, on a tous en memoire je supose Indianna Jones et le temple maudit hein, bon ben fatalement j'ai eu ses images la dans la tete tout le long de ma lecture ^^ Mon seul petit regret peut etre, j'aurais aimé me retrouver plus plongé au coeur des kapalinka, on assiste bien a l'initiation mais.. enfin voila j'aurais aimé un peu plus ( mais c'est surement mon coté "noiquiaimelesanglant" qui revient ) ^^
Enfin voila, un roman.. tout a fait acceptable, je ne vais pas vous mentir c'est pas non plus le livre du siecle, mais c'est pas non plus un enorme navet non, c'est un Dan Simmon qu'il convient peut etre de lire pour se faire une idée du style avant de se jeter sur les cantons d'Hyperion ^^
Commenter  J’apprécie          40
J'ai bien aimé le chant de Kali en raison du style d'écriture typique d'une autre génération.
Bien meilleure que la génération d'écrivain d'aujourd'hui.
Enfin pour moi.
Dans ce genre de plume, on s'y retrouve largement, on plonge directement dans l'histoire, on la vit, on ressent le chant de Kali, on a l'impression d'être dans Calcutta.
C'est un des premiers romans de Dan Simmons, si je ne me trompe pas et, d'après ce que j'ai pu lire, ce n'est pas le meilleur.
C'est vrai qu'il y a quelques longueurs, on peut même dénoter parfois un manque de rebondissement. Bon, personnellement, ça ne m'a pas trop perturbé, j'avoue, mais je ne peux nier ces faits.
Après Calcutta est bien décrite, à tel point qu'on a l'impression d'étouffer par moment. C'est peut-être pour ça qu'on a l'impression que la prose se ralentit ?
L'intrigue n'a rien d'extraordinaire, il faut plus s'attarder sur l'ambiance qui accompagne celle-ci et le décor environnant. Une ambiance moite dans un décor malsain.
Simmons fait vraiment en sorte que Calcutta hypnotise le lecteur. Alors, ça va de l'extase à la nausée. Pour le meilleur et pour le pire…
Les personnages sont très bien travaillés. Côté psychologie, on y est, il n'y a rien à redire. Robert Luczak n'est pas un héros, c'est juste un personnage basique qui reste cependant très crédible.
La fin fait plus morale qu'autre chose. Personnellement et encore une fois, j'ai bien aimé.
J'ai même adoré les dernières lignes.
Lien : http://jldragon.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          40
Je ne suis allé en inde qu'une seule fois en 1982. Avec des amis nous avions choisis Calcutta ! Nous sommes arrivés le matin. le soir même je reprenais l'avion pour rentrer seul ! J'avais eu le blues de l'inde, un malaise profond qui m'obligea à rentrer ! Je ne suis plus retourné en Inde pour tenter de « faire du tourisme ».
Ce fut longtemps un mystère pour moi !
En 1999, j'ai lu le chant de Kali !
Et j'ai compris ce qui m'était arrivé symboliquement à Calcutta, la ville de Kali !
Commenter  J’apprécie          30
Le premier roman de la carrière de Simmons et déjà sa patte est bien présente, même si j'ai ressenti l'influence d'un certains H.P Lovecraft. Beaucoup de chose m'ont fait penser à du Lovecraft mais sans le style vieillot et avec des personnages forts. La narration à la première personne déjà, le personnage principale qui est un écrivain et qui va découvrir une culture qui va fortement le déranger. L'épée de Damoclès divine qui semble planer sur la tête du héros et celle de sa famille, voir sur le monde entier. le récit initiatique du milieu de bouquin qui approfondi la mythologie Hindou et surtout le culte de Kali. Même si Simmons utilise de "vraie" divinité à l'inverse d'un Lovecraft. le "terrain de jeu" est aussi un élément essentiel du récit, le Calcutta des années 70 décrit par Simmons dans ce livre est effrayant, il confère un sentiment d'insécurité constance, un coté poisseux, misérable, assez dérangeant pour n'importe quel occidental. Il approfondit aussi la culture local, très dépaysant, on apprend beaucoup de chose. Les personnages principaux sont peu nombreux mais bien élaborés. Leurs psychologie, leurs réflexions, leurs évolutions psychologiques et leurs émotions sont des parties essentielles du bouquin. Je pense au demeurant qu'on peut tout autan, voir plus, ranger ce livre du coté des Thrillers que du Fantastique au final. La dernière partie du livre est une merveille, comment lutter contre la haine, la folie qui nous guette après un gros traumatisme, et en pensant (à tord ou a raison) qu'une menace divine rôde. Bon à coté de ça la fin sans réponse clair en décevra peut être certains, mais c'est un truc classique dans le genre du fantastique. Difficile au final de dire si le coté Fantastique de cette histoire est réel ou juste dans la tête du narrateur, et ça fait tout le charme du livre.

En bref ce livre est fabuleux, dépaysant, parfois dérangeant mais pourtant si humain. Il pose de vrai réflexion, possède une profondeur insoupçonné. Sans doute le meilleur pour commencer avec Simmons, en plus il n'est pas très long (380 pages).
Commenter  J’apprécie          30
À la fois captivant et extrêmement dérangeant, Dan Simmons nous plonge dans une enquête fantastique dans les ambiances de Calcutta...
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre n'a fait que confirmer ce que je pensais de l'Inde, un pays à éviter pour moi, qui souffre d'agoraphobie.

Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (580) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous les 7 pèlerins allant sur Hypérion ?

Comment s'appelle le poète ?

Martin Silenus
Lénar Hoyt
Sol Weintraub
Paul Duré

10 questions
15 lecteurs ont répondu
Thème : Le cycle d'Hypérion, tome 1 : Hypérion de Dan SimmonsCréer un quiz sur ce livre

{* *}