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Jürgis et sa famille lituanienne émigrent à Chicago. Nous sommes au début du XXe siècle. Il parvient à trouver du travail dans les immenses abattoirs industriels de la ville et leurs activités annexes. Mais peu à peu le rêve américain tournera au cauchemar.
Le livre aborde (brièvement, mais il faut le noter) le problème de la souffrance animale, la déshumanisation des emplois causée par l'industrialisation sauvage, l'absence de code du travail et ses conséquences humaines, l'absence de réglementation des produits, le tout dans le cadre d'un capitalisme tout-puissant. Jürgis connaîtra la misère, la déchéance morale et physique, et pour survivre devra se compromettre avec la pègre et les politiciens véreux, avant de prendre conscience de sa condition de prolétaire exploité et de s'engager politiquement..
Écrit dans un style simple et quasi journalistique, ce livre apparaît, à nos yeux de lecteurs du XXIe siècle, comme une découverte naïve des excès d'un capitalisme dérégulé. On n'y trouvera pas d'analyse psychologique ou des rapports sociaux poussée, contrairement à Zola à qui on pourrait comparer Upton Sinclair, mais c'est une formidable enquête sur le Chicago industriel du début du XXe siècle.
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Jurgis Rudkus, le personnage principal, et sa famille quittent leur pays natal, la Lituanie, pour traverser l'Europe et l'Atlantique et venir s'établir en Amérique comme tant d'immigrés à l'époque. Ils atterrissent à Chicago et trouvent tous du travail chez Durham et Compagnie, le trust de la viande qui n'hésite pas à employer pour des salaires de misère, hommes, femmes et enfants.
Ils découvrent très vite que la vie en Amérique est beaucoup plus chère que prévu et que leur salaire à tous ne suffira pas pour vivre. Les enfants ne pourront pas aller à l'école et ils resteront au bas de l'échelle malgré leur ardeur quotidienne à la tâche.
De plus les conditions de travail sont déplorables, l'été il fait une chaleur étouffante dans les locaux, l'hiver les mains et les pieds gèlent, les cadences sont infernales et les accidents quotidiens (gelures, coupures, intoxications, évanouissement, morts). le lecteur découvre effaré et choqué, les conditions de travail déplorables y compris pour les enfants, l'absence d'hygiène y compris pour les consommateurs futurs, rien n'étant jeté y compris la viande avariée ou celle des animaux malades...tout est transformé et mis sur le marché. Et je ne parlerai pas de la cruauté insoutenable qui règne dans les lieux.
La famille décide d'acquérir une petite maison que l'agent immobilier prétend neuve ce qui leur permettrait d'être chez eux un jour. Ils ne savent pas que cela précipitera leur perte, en cas de non paiement, la maison leur sera retirée sans compensation des sommes versées. Ils ne parlaient pas un mot d'anglais et donc c'était facile pour les exploiteurs de les tromper.
Il n'est pas étonnant que dans de telles conditions et devant les drames que doivent vivre la famille de Jurgis, celui-ci craque, se batte avec un supérieur qui a abusé de sa femme, et se retrouve en prison précipitant la famille dans la misère. Se retrouvant sur liste noire, il est impossible désormais pour lui de retrouver du travail à sa sortie. Il fera pourtant tout ce qui est en son pouvoir, partira sur les routes, tentera sa chance tout en essayant de survivre.
Les ouvriers ne peuvent dans ces conditions se rebeller car ils perdent tout, les femmes se prostituent, les enfants croulent sous la pénibilité du travail.
Pourtant malgré la déchéance physique, la perte de l'espoir, des solutions se profilent, appartenir soi-même à la mafia dirigeante ou au contraire se tourner vers cette nouvelle idéologie montante que l'on appelle le socialisme ? Jurgis devra choisir pour retrouver un sens à sa vie et sauver peut-être ce qui peut l'être.

Je suis restée abasourdie par cette lecture choc, dure et tellement réaliste que l'on se demande comment un tel monde a pu exister et malheureusement existe encore de nos jours avec les conséquences de la mondialisation, plus d'un siècle après l'écriture de ce livre qui a fait scandale lors de sa sortie en 1906.
Impossible de s'habituer à voir une telle souffrance animale ou humaine...un tel désespoir face à l'avenir et à l'effondrement de tant de vies d'immigrés gâchées pour toujours, qui ont cédé à l'attrait d'un monde meilleur. C'est un récit effroyable mais qui fait écho à l'actualité, à la montée de la pauvreté, au racisme ambiant, aux immigrés qui se noient en méditerranée et à notre monde où l'argent prime sur l'homme, et où les plus riches méprisent encore et toujours ceux qui leur ont permis d'acquérir leur richesse et de vivre leur vie de nantis et je ne parle pas de la classe politique corrompue.
Ce livre poussera le président des Etats-Unis de l'époque (Roosevelt) à enquêter sur les installations et les conditions d'hygiène et à créer une loi sur l'inspection sanitaire, mais aussi à enquêter sur les conditions de travail ce qui a permis à des réformes du droit du travail de voir le jour.
Certes, nous savons à présent que les conditions de vie des ouvriers ont évolué et que les millions d'hommes et de femmes, grâce aux grèves gigantesques de 1920, sont arrivés à faire entendre leur voix. Mais tout cela ne peut que nous mener à une terrible constatation, trop peu de choses ont changé dans certains pays.

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Leur découragement ne fit que croître lorsqu'ils comprirent que le coût de la vie en Amérique était infiniment plus élevé qu'en Lituanie. le monde entier les avait floués. Les deux derniers jours, ils s'étaient presque totalement privés de manger, tant ils étaient révoltés par le prix de la nourriture vendue dans le train." (P. 44)
Jurgis Rudkus a quitté avec son épouse sa Lituanie natale, en rassemblant toutes les économies de la famille....il était l'un de ces immigrants venus d'Europe centrale, prêts à accepter tous les travaux possibles, même mes plus dégradants, pour vivre au sein de cet Eldorado, de ce miroir aux alouettes qui les faisait rêver.. Alors ils arrivèrent à Chicago, ce gigantesque centre d'abattage des animaux américains. Les chiffres donnent le tournis. Là-haut, au bord de ces Grands-Lacs, on compte par millions les boeufs, moutons et porcs qui sont saignés chaque année!
Une véritable chaine, dans laquelle chacun fait, depuis des ans, toujours le même geste, Effrayant. L'animal avance, poussé par les coups, vers celui qui le saignera, il ressortira découpé, Aucune attention ne lui a été portée. Accidents ou pas, accidents des animaux ou des hommes....qu'importe : La chaîne avance inexorablement,.
Certains ouvriers malchanceux, glissant dans le sang ou la merde et tombant dans une trémie de hachoir....Ils finirons eux aussi en bouillie-saucisse ! Tant pis pour eux ! Tant pis pour celui qui sera estropié à vie. Dehors,! Place à un autre!
Aucune chaussure de sécurité...aucun vêtement de travail ne leur est fourni. Alors ils pataugent dans leurs grolles déformées qui les ramèneront le soir dans leur bicoque mal chauffée.
Et quand l'argent vient à manquer, plus un cent pour nourrir les enfants, les femmes pour bien peu d'argent donnent de leur personne pour quelques cents...
Jurgis est parvenu à se faire recruter, et gagnera les quelques dollars qui permettront de vivre un rêve : posséder sa propre maison. Oh! ce n'est pas le luxe,
Alors la famille va s'endetter...et se faire arnaquer par ces requins qui rodent.
Dans cette usine terrifiante tout, dans l'animal est utilisé, tous les sous-produits sont valorisés, cornes, poils, sabots. peaux... L'hygiène est un mot inconnu, les normes sanitaires actuelles également. Même les carcasses des animaux malades sont transformées en saucisses à grands renforts de mélanges, de mixtures qui les transformeront en saucisses pas chères, en plats cuisinés, achetées par les plus démunis....dont ces ouvriers.
Ne parlons pas de la considération accordée à ces salariés...ni non plus des normes sanitaires, des concepts inconnus
Tout bénéficie à ces sphères de capitalistes, chiffrant tout en millions de $...alors il ne faut pas se priver de pratiquer des retenues sur salaires de quelques dollars. C'est autant de plus dans leurs poches ....pour en gagner des millions!
Un immense malaise face à ce témoignage mais surtout le bonheur d'un lecteur qui découvrit un "auteur [...] promoteur du socialisme aux États-Unis." comme présenté sur Internet
Malgré ses textes, malgré cette honte qu'il décrit, il ne réussira pas à bousculer cet état d'esprit. Cette antinomie - socialisme VS États-Unis ne peut que troubler, mais ce titre m'a permis de découvrir un homme, un auteur engagé, une époque, des faits de société méconnus; en ce qui me concerne.
Alors comment par hasard ai-je découvert cet auteur que ne connaissent que de rares bibliothèques....il fait partie du passé!
Toutes les infos de notre actualité n'avaient qu'un seul mot à la bouche ....qu'un seul sujet de trouille à nous proposer : "Le PETROLE". Alors, j'ai cherché, quels étaient les titres de livres ayant déjà évoqué cette angoisse, mais d'autre titres que la série (je ne sais pas si c'est une série, ça ne m'intéresse pas)"Dallas, ton univers impitoyable"...et j'ai découvert cet auteur...deux de ses titres étaient disponibles sur le site d'ouvrages d'occasion.. "Pétrole" et "La Jungle"...J'ai été attiré par les mots "promoteur du socialisme aux États-Unis. "Chouette un auteur méconnu !"
Et malgré quelques longueurs, le plaisir fut au rendez-vous.....j'en souvent pensé à Zola et je reparlerai de lui et de "Pétrole" qui est sur ma table de lecture
".....dans une société régie par la compétition, l'argent est nécessairement une marque de supériorité, le luxe l'unique critère de la puissance. C'est pourquoi aujourd'hui nous vivons dans un monde où trente pour cent de la population sont occupés à produire des biens superflu tandis qu'un pour cent s'emploie à les détruire. [...] Pensez aux fabricants qui conçoivent des attrape-nigauds par dizaine de milliers pour nous soutirer de l'argent, aux marchands qui les exposent dans leur étalage, aux journaux et aux magazines qui en font la réclame à longueur de page!" (P. 514)
Actualité? Non un texte et des mots datant de 1905 !
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Plongez-vous dans l'univers sombre voire et miséreux des abattoirs de Chicago fin XIXème.
Accrochez-vous. Vous avez lu Germinal ? C'est pire. Une machine géante à broyer les bêtes et les Hommes. le gigantisme de l'industrialisation qui mène à des aberrations. La production de conserves et de viandes dans des conditions d'hygiène dignes d'un film d'horreur. Des conditions de travail tellement effroyables que vous n'avez pas besoin de prévoir de retraite pour les ouvriers : ils meurent tous avant. Des conditions de vie où chacun essaie de tirer la couverture à soi, mais elle est si petite pour tant de gens, que la misère est le lot du plus grand nombre. Sans parler de tous les gredins qui profitent d'un système tellement corrompu que l'honnêteté devient un handicap pour tenter de survivre.
Et puis pour les immigrants, s'ajoute la barrière de la langue. Leur espoir d'une vie meilleure en Amérique est tellement immense, intense, qu'ils sont prêt à tout et mettent un temps infini à se rendre compte qu'on les spolie, qu'on les exploite et qu'ils sont piégés dans la misère. C'est sombre et triste. Ça pue la viande avariée, les corps qui ne se lavent pas assez souvent, les vêtements usés et crasseux, la soupe trop claire, la neige grise, la canicule de plomb, les eaux stagnantes qui ont oublié qu'elles ont été limpides un jour, les greniers mal aérés aux matelas trop minces pleins de vermine, les gosses morveux et mal nourris, l'alcool bas de gamme, les blessures mal cicatrisées guettées par la gangrène.
Jurgis a du courage, de la force. On le suit avec sa famille de l'espoir lumineux des premiers pas en Amérique, à l'errance entre petites misère et grande misère. Il pense et nous aussi, avoir toucher le fond et non. Il y a toujours pire. C'est injuste, mais c'est comme ça.
La loi du plus fort est remplacée par la loi du plus malin, du plus rusé, de celui qui écrasera l'autre pour prendre sa place le plus vite.
Franchement notre vie actuelle à côté, c'est le paradis.

Au niveau du style, c'est moins romancé que du Zola. C'est plus comme un long reportage, très factuel. On finit par de longs discours sur le socialisme salvateur. J'ai trouvé cette partie un peu trop longue et politisée, mais dans le contexte elle avait sa place.

Alors, faut-il le lire ? Oui. A part peut-être si vous êtes végétarien…
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Dans le style d'un Zola ou d'un Steinbeck, ce roman, désormais classique nous plonge dans la machine broyeuse qu'est la pauvreté. En l'espèce, celle des travailleurs immigrés du secteur de la viande à Chicago dans les années 1900. C'est certes maintenant de l'histoire, et heureusement, nous n'en sommes plus là. Pourtant ces débuts du capitalisme sont instructifs. Les questions ne se posent aujourd'hui, dans nos pays occidentaux, plus de façon vitale, mais l'importance de l'éducation, de la connaissance des droits, des rapports de pouvoir et la dureté de la loi du marché sont toujours d'actualité. Si ce livre montre le chemin parcouru, il interroge aussi sur celui qui reste à parcourir et demeure de ce point de vue toujours actuel, même si la réponse socialiste collectiviste qui termine le livre a un peu vieilli. Pratiquement, le style est clair, l'histoire prenante et la lecture agréable.
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Le rêve américain dans toute sa splendeur.. Ici vous n'avez que deux partis, celui du capitalisme et celui du capitalisme, vous n'avez qu'un modèle de vie, celui de crever au travail et de fermer votre gueule. le seul type de réussite en Amérique en tant qu'immigré, c'est la prostitution pour les femmes et de rejoindre la mafia des trusts et oligopoles pour les hommes. Un capitalisme sauvage poussé à son paroxysme, la corruption et le désenchantement sont partout, à chaque fois que vous croyez avoir vu la partie la plus ignoble, vous vous retrouvez avec une partie encore plus ignoble.

Un surenchérissement qui vous fera découvrir l'Amérique, arnaque sur le logement par endettement, banquier et avocat au sourire carnassier, mise en concurrences de la main-d'oeuvre, précarité des emplois, flexibilité des salaires et des horaires, fermeture d'usines pour restructuration, contrôle et inefficacité des syndicats... Jurgis et Ona et les quelques autres membres de leurs familles passeront par toutes les étapes, toutes les épreuves possibles et imaginables.

Au début, on ne parle que des conditions de vie désastreuses et de la souffrance de cette besogne à la chaîne. le respect qu'on a pour les animaux de l'abattoir et similaire à celle qu'on a pour ces immigrants. Les abattoirs sont le symbole de la déchéance moderne, le contrôle sanitaire est inexistant et laisse place à toutes les mesures ignobles possibles pour faire des économies. Même le consommateur est comparé à un bétail...

Les fléaux et dangers comme l'alcool, les jeux, le sexe, les drogues, l'analphabétisme, la misère, la malnutrition sont omniprésent dans cette description des classes populaires. Puis la rencontre de Jurgis avec la justice va nous permettre de rencontrer les vainqueurs de cet univers infernal. Ceux qui aident et encadrent cette misère, une forme de police parallèle ou de mafia. Club fermé de traîtres qui ont la mainmise sur toute la société, obéissant à leur conscience de classe, à la seul règle en vigueur, le toujours plus.

L'administration, les partis politiques, la presse, la gestion des ressources, les réseaux de communications, le contrôle des prix, des moyens de transports... Ces gens ont tout et spéculent, ils se contrefichent de la société, la seule chose qu'ils leur importent, c'est de voir leur capital économique croître. Et puis l'eldorado, la fin de ce voyage, après la souffrance et l'échec, la découverte du socialisme libertaire. La fin est un peu forcée et les personnages sont avant tout présents pour dénoncer un modèle inhumain et dévastateur, même si remarquable dans leur volonté de vaincre.

Lorsque ce livre est sorti, personne ne se souciait vraiment beaucoup que les pauvres mouraient. Tout ce qui importait aux Américains, c'était que leur viande était dégueulasse. Apparemment, ils ne voulaient tout simplement pas manger de la merde. Dommage également que l'auteur n'ai pas vu la vague du Maccarthysme, pas de fin aussi forcée comme ca.. Les Américains se contrefichent de la pauvreté, ils préfèrent Ayn Rand au socialisme libertaire. On peut dire qu'ils sont restés fidèle au rêve américain.
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La Jungle s'ouvre sur un mariage et se referme sur une naissance. le mariage d'Ona et Jurgis Rudkus avec ses traditions folkloriques lituaniennes : l'acziavimas et la vesejila. Leur union est à marquer d'une pierre blanche car elle symbolise l'un des derniers moments de bonheur du jeune couple.

Mais revenons quelques mois en arrière, nous sommes au début des années 1900, quand Jurgis et Ona, accompagnés de leur famille ( douze personnes au total, six adultes et six enfants), débarquent à Chicago après avoir fui l'infortune lituanienne. Dans ce pays de cocagne où tout semble possible, pour qui veut bien travailler durement et servilement , ils espèrent trouver un avenir meilleur. Ils vont vite perdre leurs illusions et le rêve américain tourne au désenchantement. Une fois en Amérique, ils se rendent compte d'une cruelle réalité : "si les salaires étaient élevés dans ce nouveau pays, les prix l'étaient tout autant et un pauvre étaient aussi pauvre ici que n'importe où d'ailleurs sur cette terre". Sans parler de la corruption et des escroqueries en tous genres qui plongent la famille dans la tourmente. Désormais un seul mot d'ordre : survivre !

A Chicago, si l'on veut du travail, il faut se rendre à Packingtown, le quartier des abattoirs, propriété des trusts de la viande. Jurgis, notre colosse Lituanien, n'a aucun mal à se faire engager à la chaîne d'abattage. Malgré toute sa bonne volonté et sa force de travail, son maigre salaire ne suffit pas à nourrir tout le monde. Les membres de la famille, adultes et enfants, se mettent en quête d'un travail afin de subvenir à leurs besoins élémentaires. de la douce et délicate Ona, en passant par le vieil Antanas à la toux incessante ou au jeune Stanislovas, qui ment sur son âge, tous se retrouvent dans l'enfer de Packingtown.

A travers le destin tragique de Jurgis et de sa famille, Upton Sinclair nous plonge dans les abîmes du capitalisme du début du XX siècle. Il nous montre le quotidien de ces milliers de gens qui constituent les rouages indispensables de la gigantesque machine industrielle. le travail d'abattage à la chaîne aux cadences infernales est un supplice effroyable pour les ouvriers qui tuent et dépècent les animaux, été comme hiver, dans l'atmosphère confinée et suffocante des ateliers remplis d'une odeur putride de sang et de crasse. Les accidents sont très fréquents, un coup de lame maladroit qui entaille une main et c'est l'infection, un chariot qui sort de sa trajectoire et c'est la mort. Les usines qui ferment du jour au lendemain, pour plusieurs mois, laissant ces travailleurs dans le dénuement le plus total.
Et tout ça au nom de quoi ? du profit, de l'appât du gain, du capitalisme à outrance au mépris de toute humanité.
Comme évoqué en préambule, ce roman s'achève sur une naissance : celle du socialisme, qui donne une touche d'optimisme et un peu d'espoir à Jurgis et ses camarades.

Lors de sa parution en 1906, ce roman "coup de poing" fait grand bruit et pousse le président Theodore Roosevelt à engager une commission d'enquête sur les conditions de travail dans l'industrie de la viande et à faire mener des réformes du droit du travail et de la réglementation en matière de production alimentaire.
La Jungle fait partie de ces livres qui ont fait l'Amérique ! Un grand roman social.
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C'est l'histoire d'un émigrant lituanien qui découvre l'Amérique industrielle autour de Chicago. Il s'installe avec sa famille mais il va la perdre petit à petit car rongé par la condition sociale. Il faut dire que les ouvriers n'avaient guère la vie facile. Il y a un peu trop de malheurs pour une si petite épaule et cela en est presque exagéré.

C'est un véritable cri du coeur de l'ouvrier démuni contre le riche patron. C'est tiré d'un roman de 1905 et remis au goût du jour sous forme de bd. Un roman graphique que n'aurait pas renié un certain Karl Marx et qui sert bien une certaine forme de propagande politique. On regrettera l'absence de subtilité même si on sait bien qu'au fond cela décrit une dure réalité. La misère a toujours existé et ne fera malheureusement que s'accroître à l'avenir.
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Hallucinant tableau de la naissance de la civilisation industrielle et de son maître, le capitalisme! Un "voyage" aux racines du mal de notre société, faisant malheureusement tristement écho dans notre époque... le roman a souvent des accents de tragédie grecque, avec ses destins écrasés...par le nouveau dieu tout puissant de l'Olympe: l'argent, et ce au mépris de toute humanité. La fin se veut optimiste, le recul fait que nous le sommes moins.Chef d'oeuvre de littérature sociale!
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C'est à la radio que j'ai connu ce livre et que j'ai eu envie de le lire. Une claque .., entre Jack London, Steinbeck et Zola. Une dénonciation sociale réaliste terriblement d'actualité toujours… au delà des abattoirs c'est le fonctionnement de l'industrie américaine du début du siècle qui y est dénoncée et permet de mieux comprendre l'émergence du socialisme.
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