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Dans La Jungle (parue en 2011 au Livre de Poche), Upton Sinclair nous raconte la vie d'une famille de migrants européens lors de leur arrivée dans la ville américaine de Chicago, au tournant des 19ème et 20ème siècles. Un témoignage très fort sur les conditions de vie, ou plutôt de survie, de la classe ouvrière dans ce pays naissant…




Que peut la littérature ? A cette question posée fréquemment par François Busnel dans son émission La Grande Librairie, le roman d'Upton Sinclair « La Jungle » offre une réponse claire : faire prendre conscience des souffrances de la classe ouvrière pour faire changer sa condition.

Le roman s'ouvre sur le mariage du personnage central, Jurgis, et de sa future épouse rencontrée en Lituanie, Ona, après leur émigration aux Etats-Unis. Jurgis est une force de la nature, un « dur à la tâche » qui trouve d'ailleurs rapidement un emploi dans les abattoirs de Chicago. Ceux-ci sont l'employeur principal de la région, 30.000 personnes y travaillent pour 8 à 10 millions d'animaux tués par an (à cet égard, le passage où Sinclair décrit les lieux est magistral). Les premiers pas du jeune couple et de leur famille s'avèrent porteurs d'espoir dans ce nouvel environnement.

Passées ces premières semaines, de nombreuses difficultés viennent jalonner leur parcours : l'achat d'une maison à un véritable escroc, l'arrivée du froid (et avec lui la baisse d'activité économique qui jette sur le pavé sans aucune protection un grande nombre de travailleurs), différents chantages conduisent la famille à la misère et à un parcours loin de celui escompté au départ.

La première partie du roman est un véritable coup porté au lecteur : un réel dégoût émerge rapidement à la lecture des pages. J'ai été profondément choqué par l'absence de moralité de cette société, où la corruption se retrouve à tous les niveaux. Certaines règles sont fixées pour empêcher le travail des enfants ? N'en déplaise, on falsifie leur âge pour qu'ils puissent travailler. Sans parler de la falsification les marchandises avariées pour les faire entrer à nouveau dans la chaîne alimentaire ou encore des conditions de travail dans les usines d'engrais… Ce livre regorge de tels exemples qui font que le parcours normal d'un immigré est celui d'une chute irrémédiable. Au moindre accident de la vie, les protagonistes se retrouvent dans un grand état de dénuement.

Sans vouloir révéler la seconde partie du roman, il semble évident qu'Upton Sinclair a voulu faire endosser à Jurgis plusieurs rôles jusqu'à l'ouverture vers une étape plus prometteuse de sa vie. Cette partie est un peu plus décousue (peut-être) que la première mais n'en demeure pas moins intéressante.

Ce livre a eu un fort retentissement dans le pays, puisqu'il a provoqué une enquête sur les pratiques des trusts de la viande, confirmant les propos de Sinclair, ce dernier ayant même été reçu par le président Roosevelt. Une législation sociale a ensuite été mise en place. Un bel exemple du pouvoir de la littérature !

Vous l'aurez donc compris, j'ai beaucoup apprécié ce livre
Lien : https://etsionbouquinait.com..
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Un classique qui a permis de faire prendre au conscience du public de l existence des cartels et de la misère au début du XIXe siècle aux États Unis. le livre est bien écrit et se lit facilement. Il est très probablement très empreint de vérité. Cependant, j'ai eu du mal à le trouver intéressant. Cette accumulation de malheur, c'est trop, surtout quand on découvre que c'est pour finir avec une éloge du socialisme pendant les trois derniers chapitres, éloge extrêmement ennuyeuse.
A lire pour les curieux.
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Bien que La Jungle relate une fiction, ce roman s'apparente davantage à un documentaire qu'à une véritable oeuvre littéraire. Vu sous cet angle, on peut dire que l'ouvrage livre une description bien renseignée, sans concession, édifiante et totalement effrayante de la misérable vie des immigrés aux Etats-Unis au début du XXème s. Un livre intéressant, donc. le mythe du pays de Cocagne en prend un sacré coup à la lecture de ces lignes, tout autant que s'envolent les illusions sur la bonté de l'humanité.
Un bémol toutefois pour la longue, très longue tirade à la gloire du socialisme naissant à la fin du livre. Il est sûr que cet éveil à la conscience ne pouvait pas être passé sous silence en ce début de siècle, mais une dizaine de pages auraient suffi. J'avoue avoir poussé un soupir de soulagement en arrivant à la dernière ligne de cette harangue s'étirant sur 70 pages (oui, quand même !).
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De romanesque, il n'y a rien dans ce roman. C'est plutôt une longue enquête minutieuse des conditions de vie de la classe ouvrière du quartier des abattoirs à Chicago au début du XXe siècle. Upton Sinclair a fait paraître ce texte sous forme de reportage dans les journaux à ses débuts et ce faisant, a créé le scandale autour de ses révélations. Avec raison car tout dans ce récit est révoltant : l'exploitation éhontée des immigrants européens par les trusts de la viande, leur parcage dans des taudis insalubres, l'environnement malsain dans les usines d'abattage, le mépris avec lequel les industriels traitaient leurs employés (enfants y compris). Pas surprenant que, dans ce contexte de capitalisme pur et dur, le socialisme ait pu opérer une percée fugace dans la politique américaine du moment. C'est une charge vibrante contre l'exploitation de l'homme par l'homme et force est de constater qu'il en est encore de même aujourd'hui sur cette planète.
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grande épopée racontant le destin tragique d'une famille d'immigrants arrivant au Etat unis en 1906 dans l'espoir d'avoir une vie meilleur ils découvriront les abattoirs de Chicago, l'union stock yard possédé par une mafia d'entrepreneurs, les personnages tenterons de vivre de se battre dans cette enfer de travail et d'usure, la ou la bestialité des animaux rejoint les hommes. l'écrivain journaliste de métier travaillera 7 semaines dans les abattoirs afin de s'immergé, c'est un roman de fiction / documentaire, très poignant, très réaliste, il ne laisse personne indifférent après l'avoir lu. chef d'oeuvre.
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Ce livre est composé de deux tomes, « Les abattoirs de Chicago », et « Les affranchis ». (Selon les éditions, ils peuvent être rassemblés, ou, suivant la traduction, avoir un autre sous-titre)
tome 1 : Les abattoirs de Chicago
Dans le premier tome, Upton Sinclair décrit la spirale de la misère dans laquelle est entraînée une famille lituanienne, récemment immigrée aux USA. Ils arrivent à Chicago, dans une vaste zone industrielle, sale et polluée, un désert urbain. le lieu où ils vivent est un ancien marécage, devenu ensuite une décharge de détritus et de polluants. Renfloué, le site reste insalubre. Tous leurs rêves (avoir une maison à eux, élever un enfant, mettre de l'argent de côté, etc.) sont broyés par le système capitaliste, qui ne leur laisse même pas le minimum pour vivre, afin de les maintenir dans une dépendance continuelle à l'égard des patrons de la ville. Les conditions de travail aux abattoirs où travaille Jurgis sont particulièrement sordides, et l'exploitation féroce (les contremaîtres sont de vrais tyrans). Sinclair décrit pendant plusieurs pages les différents postes de travail : chargeurs de boeuf, hisseurs, arracheurs de laine, employés en salles de cuisson, aides de cuisines, ouvriers aux ateliers de boîtes de fer-blanc, aux ateliers d'engrais, etc...
Finalement, il peint de manière très poignante la lente descente aux enfers de cette famille, la pauvreté de leur condition de prolétaires faisant du moindre problème ou accident de la vie une catastrophe qui précipite leur chute dans une spirale infernale de malheur...

tome 2 : Les affranchis
Le travailleur immigré lituanien Jurgis, après que sa femme et son fils soient décédés, s'enfuit à bord d'un train de marchandise, qui va l'amener à retrouver la campagne, la nature qui l'enchante et lui rappelle sa verte Lituanie natale. Vivant comme un vagabond, au gré de menus travaux agricoles, puis de rapines, il va suivre les déplacements de centaines, de milliers de tâcherons qui trouvent à s'employer en suivant les récoltes, qui se succèdent au gré de la saison dans le pays.
L'hiver venu, il doit cependant revenir chercher du travail en ville. Il croise à nouveau la route d'un jeune cambrioleur, un peu anarchiste, et pour qui voler les riches rétablit un peu de justice sociale. Celui-ci initie Jurgis aux différents procédés de vols et d'escroqueries. Ayant intégré la “ pègre ” de Chicago, il trouvera ensuite à s'employer lors de campagnes électorales, car les politiciens véreux de Chicago utilisent les voyous pour effectuer leurs coups-fourrés. Jurgis va même devenir un “ jaune ”, lors de la grande grève des ouvriers de la viande de Chicago, avant de devenir inemployable pour les patrons et la pègre eux-mêmes.
Se retrouvant à nouveau pauvre et à la rue, c'est en s'abritant dans une salle où se tient un meeting socialiste que va se révéler à lui un nouvel avenir : la lutte ouvrière.
Upton Sinclair, à travers le personnage de Jurgis, voudrait bien montrer que le militantisme est plus grisant... que l'alcoolisme ! : “Pour le prix d'un verre de bière, on pouvait acheter cinquante exemplaires d'une brochure, les distribuer aux malheureux que l'Idée n'avait pas encore régénérés, et s'enivrer ensuite de la pensée du bien qu'on pouvait faire.”

Finalement, ce livre est très intéressant. Upton Sinclair fut accusé d'avoir déformé la réalité, afin de servir sa cause (il était militant du parti socialiste, et aux USA, cela veut dire beaucoup !). Il répondit toujours que la réalité qu'il avait décrite était malheureusement le lot de beaucoup de gens aux USA. D'ailleurs, le gouvernement US de Roosevelt réagit, en élaborant une législation sur l'abattage des animaux de boucherie... car ce qui choqua le plus, ce ne sont pas les conditions de travail des ouvriers, mais le risque sanitaire que faisait courir à la population le traitement industriel du secteur de la viande... Upton Sinclair déclara, après le triomphe de son livre à l'époque : “J'avais visé le coeur, et j'ai touché l'estomac de la nation ! ”.
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le voici enfin! le livre que nous attendions depuis tant d'années! "La Case de l'oncle Tom" de l'esclavage du salariat! L'ouvrage du camarade Sinclair, "la Jungle", et, ce que la "Case de l'oncle Tom" a fait pour les esclaves noirs, "la Jungle" a de grandes chances de le faire pour les esclaves du salariat d'aujourd'hui.
C'est essentiellement un livre actuel. (...) Il est vivant, plein de chaleur. Plein de vie, jusqu'a la brutalité. Il est écrit de la sueur, du sang, des gémissements et des larmes. Il décrit, non pas l'homme tel qu'il devrait être, mais comme il est contraint d'être dans notre monde du vingtième siècle. Il décrit notre pays, non pas tel qu'il devrait être, tel qu'il semble être dans l'imagination des orateurs éloquents célébrant l'anniversaire du 4 juillet, c'est-à-dire la patrie de l'égalité des chances; mais il le dépeint tel qu'il est en réalité, la patrie de l'oppression et de l'injustice, un cauchemar de misères, une géhenne de souffrances, un enfer pour l'homme, une jungle de bêtes féroces.
Jack London
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La famille de Jurgis arrive à Chicago aussi naïvement que le bétail entrant dans les immenses abbatoirs de cette ville et ils y subissent un sort comparable.
Avec force détails Upton Sinclair décrit l'industrialisation de l'alimentation, les épouvantables conditions de vie des ouvriers et la misère qui attend les immigrés dans les grandes villes américaines au début du XXème siècle (qui n'est pas sans rappeler Germinal).
L'accumulation de malheurs qui s'abat sur la famille Lituanienne pourrait décourager le lecteur de poursuivre le roman mais, comme son héros, on veut continuer à croire que les choses vont s'arranger et on est embarqué par le réalisme des descriptions servit par une belle écriture.
J'ai seulement moins apprécié les dernières pages qui m'ont semblé un long pamphlet à la gloire du socialisme.
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Les Misérables au pays de l'oncle Sam.
Alors que les champions du capitalisme prônent depuis maintenant deux siècles le laisser faire, et les bienfaits de la main invisible théorisés par Adam Smith (remember le ruissellement macronien ?), Upton Sinclair en dénonce dès 1906 ses principes. le récit de Jurgis Rudkus immigré lituanien fraîchement débarqué sur le sol américain avec sa famille sera l'occasion d'une démonstration implacable de l'ignominie de ce système économique et culturel véritable "spectre invincible", qui brise l'esprit, déshumanise, avili les plus faibles et enrichi les biens-nés (scoop).
Au fil des pages le lecteur navigue entre le naturalisme cher à Zola et l'étude sociologique dans un climat apocalyptique.
Alors oui, pour servir son propos, le père Sinclair y va fort dans le pathos, mais cette oeuvre est d'utilité publique. le style est certes désuet, mais le thème abordé reste cruellement d'actualité.
Les choses ont-elles vraiment changé ?
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j'ai relu ce livre ce weekend. J'avais aimé à l'époque, mais depuis j'ai lu le roman d'Upton Sinclair.
Finalement, le principal intérêt de cette adaptation est de m'avoir fait découvrir l'oeuvre d'Upton Sinclair. de la construction dramatique du roman de Sinclair, de l'ineluctabilité de la tragédie (plutôt de la succession de tragédies qui frappent Jurgis), il ne reste qu'un empilement de péripéties à peine évoquée et pas toujours d'une grande clarté. le style de Kuper fait diversion, mais j'ai presque l'impression d'un compte-rendu de lecture illustré. Au moins Kuper ne tombe pas dans le misérabilisme larmoyant, mais en si peu de pages, il ne peut pas exprimer grand chose de construit ou d'intéressant formellement.
Au moins, grâce à Peter Kuper, j'ai découvert Upton Sinclair. C'est déjà ça.
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