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sur 579 notes
Gilbert Sinoué nous fait découvrir l'Orient qu'il aime à travers plusieurs romans. Sa passion pour cette région transparaît dans la biographie d'Avicenne, philosophe et médecin d'exception du début du XIe siècle.

Ali Ibn Sala naît en Ouzbékistan en 980, et rapidement le jeune homme montre des capacités intellectuelles hors-norme. Sa mémoire impressionnante lui permet de retenir les enseignements des grands médecins de l'Antiquité qu'il a lus. Exigeant, il ne se fie qu'à son observation et à son sens de la déduction pour diagnostiquer, soigner et chercher. Cet état d'esprit démontre une intelligence rationnelle éloignée du cliché du médecin du Moyen Âge.

Comme les autres intellectuels remarquables du passé, son savoir ne se limite pas à la médecine, bien au contraire : il maîtrise aussi les mathématiques, l'astronomie, et se révèle un philosophe parmi les plus grands. Inlassablement, il écrit des sommes sur toutes ces disciplines, dont les plus célèbres sont des traités de médecine et de philosophie.

J'ai souvent été étonnée par les compétences médicales d'Avicenne, et j'ai plusieurs fois vérifié qu'une opération ou que la connaissance d'une maladie existait déjà à l'époque… parce que j'avais du mal à y croire. Correspondant avec les autres savants de son temps et de sa région, il a la chance de vivre à une ère d'intenses effervescences intellectuelles et scientifiques.

Sa vie s'avère fascinante : il se met au service des émirs, s'élève aux postes les plus prestigieux avant de chuter, et doit prendre le chemin de l'exil et tout recommencer dans une autre cour. Réclamé par les princes, il est soumis à leur bon vouloir, et un tel destin est peu commun. Cette biographie romancée est l'occasion de découvrir une civilisation que beaucoup d'entre nous connaissent mal, entre l'Ouzbékistan, la Turquie et la Perse. Les paysages, les villes, les parfums et les senteurs nous entraînent dans un ancien Orient complexe, chaque émir étant en conflit ou sous la coupe d'un voisin.

Ce récit est inspiré des biographies existantes, et parfois il a un aspect hagiographique. Hormis une intransigeance qui suscitera haines et jalousies, Avicenne n'a que des qualités et pas de défauts… du moins pour un lecteur du XXIe : Avicenne s'adonne à la boisson et aux plaisirs de la chair, malgré la morale religieuse. C'est bien la seule chose qui le rend humain !

Une lecture que je recommande pour découvrir un personnage mal connu de la plupart des Européens, alors qu'il a marqué l'histoire de la médecine et de la philosophie.
Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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C'est une très belle découverte, à la fois d'un auteur et d'un "personnage" historique que je ne connaissais pas vraiment, si ce n'est de nom.

Le style de l'auteur est très agréable à lire, parfois poétique, très vivant, en tous les cas, avec de nombreux dialogues. J'ai de grosses lacunes dans l'histoire et la géographie de cette partie du monde, je dois l'avouer, et cela m'a été parfois difficile d'arriver à savoir "où" je me situais. J'ai toutefois fait quelques progrès grâce à ce livre, à force de chercher ! :)

La vie et la personnalité d'Avicenne font un peu penser à Mozart, du moins moi ça m'y a fait penser. Son génie éclate à la face de tous dès sa plus jeune enfance, et il est d'une rare précocité, comme Mozart. Par moments noceur et truculent, très porté sur le sexe et l'alcool, et bosseur infatigable et forcené en permanence, il a une productivité absolument étonnante dans tous les domaines "scientifiques" de son époque, depuis les mathématiques jusqu'à la philosophie, en passant par l'astronomie et la philologie, c'est confondant.

Les aléas de sa vie, puisqu'il a besoin de mécènes, suivent les grandeurs et décadences de ceux-ci, et il va devoir en changer plutôt souvent. Son intransigeance, en plus, n'aide pas, au départ, et être suspendu aux lubies de ces riches "girouettes" ne lui plait pas beaucoup, ce qui se comprend. Il mettra à force de revers un peu d'eau dans son vin, lol, si j'ose dire...

Je me suis vraiment régalé en lisant ses aventures, relatées par son fidèle Jozazni. le seul petit bémol que j'y ai trouvé est une fin "expédiée", trop rapide...
Je pense que l'auteur a suivi assez fidèlement ce qui est resté de lui.
Bref, un excellent moment que je dois à BazaR et la lecture commune qu'il a organisée sur ce livre.
Nul doute que je lirai d'autres livres de l'auteur.
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Qui n'a jamais entendu le nom d'Avicenne ? Cependant, force est de constater que si le nom est connu et associé à certains hôpitaux, les gens n'en savent souvent pas beaucoup plus au sujet de ce personnage. Par déduction, on devine qu'il s'agit d'un médecin, mais souvent les connaissances des gens s'arrêtent la. Finalement, qui était exactement Avicenne ? Je reconnais que pour ma part, mes connaissances au sujet de ce personnage ne sont jamais allées beaucoup plus loin.
Avicenne, de son vrai nom Abu ʾAli al-Husayn Ibn Abd Allah Ibn Sina, était un médecin persan qui a vécu de 980 à 1037
Il est certes toujours connu pour ses connaissances médicales, mais ce serait réducteur de l'enfermer uniquement dans cette catégorie. Il fut aussi un grand lettré, s'intéressant à plein de domaines comme par exemple la philosophie et l'alchimie.. Bref, une personne brillante, un peu trop quelquefois surement pour certaines personnes (les gens qui excellent dans tous les domaines qu'ils touchent ne se font pas toujours que des amis, au contraire…)
Gilbert Sinoué nous offre donc avec « Avicenne, ou la route d'Ispahan », une biographie romancée de ce personnage hors du commun.
J'ai donc suivi et lu avec beaucoup d'intérêt les aventures et pérégrinations d'Avicenne, alias Abu ʾAli al-Husayn Ibn Abd Allah Ibn Sina.
C'est son disciple et ami Abou Obeid el-Jozjani qui va nous raconter la vie souvent mouvementée de son mentor.
Avicenne, médecin tellement brillant qu'il enseigne à des étudiants des l'âge de 18 ans.
J'ai découvert avec étonnement que souvent à cette époque, les personnes que l'ont qualifierait aujourd'hui d » intellectuelles «ou de « savants » avaient intérêt à avoir « un protecteur » pour pouvoir s'épanouir dans leur domaine de compétences.
Avicenne a eu la chance de pouvoir compter sur plusieurs mécénats, allant jusqu'à devenir vizir de l'un d'entre ces grands.
Sa vie a été jalonnée de fuites, sur fond de guerres entre les différents peuples de cet empire.
Je reconnais avoir eu quelques difficultés à m'en sortir avec les différents conflits entre les ghaznawides, les samanides, les buydes…. . Cela a un peu gâché le plaisir de ma lecture, car j'ai senti que je ne maitrisais pas complètement cette histoire.
Lecture intéressante donc, mais loin du coup de coeur selon mes critères. de plus Avicenne, malgré son coté bon vivant n'a pas vraiment réussi à susciter chez moi beaucoup d'empathie. Je suis restée assez détachée de ce personnage, je le reconnais
Challenge Pyramide

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Ce récit décrit la vie passionnée, tumultueuse et riche de l'une des hautes figures de la pensée universelle, en l'occurrence Avicenne ou Ibn Sina. On est subjugué par le savoir immense détenu par cet homme qui voue sa vie entière, à produire des connaissances dans différentes domaines scientifiques et philosophiques, et à ne jamais se lasser d'écrire jour comme de nuit, ses différentes observations et réflexions multiples transcrites dans les manuscrits, à l'aide de disciples fidèles et admiratifs face à l'abnégation et la passion de leur maître.

Mais Avicenne, c'est aussi le médecin qui n'hésite pas à accourir au chevet du malade, quelque soit sa condition sociale, construisant à 18 ans une réputation et une renommée incontestée dans le champ médical.

le savant Ibn Sina, curieux de tout, incontournable en médecine, consacre son temps à débattre avec d'autres savants, des sujets aussi divers se rapportant à la médecine, la philosophie, l'astronomie, etc. Très vite, le savant est capté de force ou de gré par les différents princes qui ont pour souci premier de «posséder» dans leur cour, les plus prestigieux savants, mais aussi d'élargir constamment leurs territoires, par la médiation de la guerre, et ce, des confins de la Turquie et de la Perse du XIème.

Ce récit nous raconte de façon saisissante et précise les rapports entre les savants de cette époque et les pouvoirs prêts à utiliser tous les stratagèmes pour les intégrer dans leur cour, en achetant à prix fort leurs compétences, ou n'hésitant pas à les poursuivre pour qu'ils se soumettent à leurs désirs et à leurs ordres. le savant est pris dans la tourmente et dans les drames produits par ceux qui ne se lassent jamais du pouvoir, rien que le pouvoir pour assouvir des vengeances ou des revanches. Ibn Sina, écrivant à son ami El-Birouni, lui-même grand savant astronome, lui rappelle ce propos combien significatif : «Il me souvient d'une phrase que tu as prononcée le soir où nous débattions dans la maison de mon père des «choses de l'univers». Tu disais: «Nous ne sommes que des fétus de paille sous le souffle de nos mécènes». Il ajoute: «Pour le plaisir du prince, j'ai joué, il y a bientôt quatre mois, le rôle d'un vulgaire faiseur de tours. Avais-je le choix ?».

Le savant Ibn Sina avait conscience de sa fragilité et de sa dépendance à l'égard des mécènes avides de l'intégrer dans leur sphère de pouvoir, pour qu'il prenne soin de leurs propres personnes et de leurs familles. Toute l'ambiguïté du médecin-savant, est qu'il est à la fois courtisé et intégré dans la cour des «grands» quand ses services semblent indispensables pour la reproduction du pouvoir des princes, mais rejeté et poursuivi quand il ose enfreindre les règles du palais du prince. Avicenne ou Ibn Sina devient tour à tour l'intellectuel organique au service de sa «majesté» qui le neutralise en lui offrant richesse et prestige; mais quand le «citron a été pressé», que ses services ne sont d'aucune utilité, il subira les foudres de ses anciens protecteurs, contraint au nomadisme, et à la quête d'un autre mécène.
Ce récit sur Avicenne est passionnant pour comprendre aujourd'hui encore les rapports ambigus entre les pouvoirs et les intellectuels. Bien sûr que le contexte sociohistorique est différent, mais les mécanismes politiques s'appuient sur des logiques et des registres analogues qui font aussi référence au mode d'intégration de l'intellectuel dans les sphères du pouvoir. de façon encore plus radicale, l'intellectuel n'est pas reconnu par sa production scientifique autonome et critique, mais essentiellement parce qu'il s'inscrit et adhère au jeu social dicté par le pouvoir. L'important est qu'il opère d'abord et avant tout dans la voie tracée par celui qui lui donne l'opportunité d'être du dedans, dans une sorte de collusion avec les autre acteurs politiques ou syndicaux qui participent dans un même élan de solidarité à consolider les puissants du moment. Il semble difficile d'être dedans et de continuer à aiguiser son sens critique ou de s'aventurer à remettre en question le mode de fonctionnement des institutions.
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Connu en occident sous le nom d'Avicenne, Ibn Sina est considéré comme le plus grand intellectuel de monde Perse. Il vécut au XIème siècle. Artiste, théologien, philosophe, écrivain, astronome, mathématicien, médecin, etc, …amateur de vin, …il était connu, reconnu, adulé donc craint par les Princes qui le vénéraient dans le besoin puis le rejetaient.
Gilbert Sinoué prend la plume au nom d'Abou Obeid el-Jojani qui fut l'ami, l'élève d'Avicenne, qui le suivi pendant 25 ans aussi bien dans l'errance, l'exil que dans la gloire, la puissance.
Il nous met en contact avec un monde perse évolué aux connaissances multiples, partagées mais un monde rude en proie aux invasions ottomanes, aux guerres de succession.
Celui que l'on appelait le Prince des médecins mourut à l'âge de 57 ans.
Un grand plaisir de lecture.
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Quatre étoiles et en fait entre 4 et 5 pour moi.
Rares sont les livres qui, tout en restant faciles à lire , optimistes et toniques, peuvent en même temps apporter tant d'informations, de savoirs différents et de faire autant rêver.
A la première vue c'est un roman biographique, romancé : celui de la vie d'Avicenne. Rien que cet éblouissant personnage détonnant d'intelligence, d'énergie, de courage et de contradictions, rendu vivant et crédible par Gilbert Sinoué aurait pu suffire a rendre le livre inoubliable. Mais en plus il y a dedans tout ce rêve et mystère d'un Orient toujours autant complexe et difficile a appréhender hier comme aujourd'hui. Il y a l'histoire de la médecine et celle de la Perse éternelle menacée par la conquête ottomane. Il y a des aventures, de l'amitié et de l'amour, de la trahison et de la résilience.
Un très bon livre que j'ai connu par les critiques lues sur Babelio.
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Une biographie ou un roman d'aventures, selon le bon plaisir du lecteur. Ali Ibn Sina, médecin prodige, poète, philosophe, astronome, mathématicien, philologue, séducteur et voyageur... Comment ne pas succomber aux charmes d'Avicenne? Des aventures, des trahisons, des histoires d'amour, des miracles médicaux, tout y est, entre Samarkand et Ispahan.
D'Avicenne, je ne connaissais que le nom. La reconstitution de sa vie, pour passionnante et facile à lire qu'elle fût, m'a un peu laissée sur ma faim: plus proche de l'hagiographie que de la biographie, comme le veut le genre de la "biographie romancée".
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Ce livre est une biographie romancée a partir des documents rédigés et réunis par l'assistant d'Avicenne.
On sait que la médecine arabe, qui a prolongé avec brio la médecine grecque, était très avancée, Avicenne étant un de ses pionniers.
Le choix du roman, par rapport à l'essai historique, fait perdre la vision scientifique et détaillée du savoir-faire de l'époque, et on suit plutôt les actions sur le terrain, les coup de génie d'Avicenne, les anecdotes, mais aussi ses aventures et ses pérégrinations amoureuses.
Dans un monde arabe en perpétuelle lutte de pouvoir et de guerres de succession, le savant officiel valorisait celui qui l'attirait auprès de lui, mais se retrouvait très exposé aux revirements, ce qui lui a valu de nombreuses fuites, dans des conditions parfois très violentes.
L'écriture manque un peu d'intensité, et tout est un peu raconté sur un ton assez neutre. de plus Sinoue n'est pas très porté sur les paysages, villes ou palais, souvent vite traités comme de simples décors.

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Avicenne ou Ibn Sina est à 27 ans, le philosophe et le médecin le plus renommé de Perse.
De Samarkand à Chiraz, de Boukhara à Ispahan... sont "savoir" éblouira tous les hommes. Il sera nommé le "Prince des Médecins" par les plus grands califes et vizirs de Perse.
Il fut aussi un grand écrivain; sa bibliographie est très importante.
Les principaux ouvrages sur la médecine sont les suivants :
- La Philosophie d'El-Aroudi (Al-Hikmat al-Aroudhya)
- le Canon de la Médecine (Al-Qanoun fi'l tibb)
- le Salut (El-Najat)
- La Guérison (Le Shifa)
- le Livre des Sciences (Danesh-Nâma)
Mais malheureusement, les visionnaires ne sont jamais à l'abri de la jalousie et de la bêtise humaine. Avicenne dû s'exiler durant plusieurs années.
Sa dernière étape le conduira à Ispahan où il meurt à 57 ans après avoir bu, jusqu'à l'ivresse à la coupe du savoir et de l'amour.
Gilbert Sinoué à écrit cet ouvrage avec beaucoup de sensibilité, en rendant hommage à Avicenne mais aussi à tous les médecins qui oeuvrent dans l'ombre pour prolonger la vie...
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Un livre magnifique, qui fait référence aux écrits d'Avicenne, médecin, savant, un homme intuitif.

On y découvre des actes médicaux, que je pensais impossible au Xème Siècle tel que la trachéotomie, le traitement du paludisme, des maladies virales, les plantes qu'ils utilisaient, alors que les virus étaient inconnus à cette époque....

Dans les sous-sol, certains pratiquaient des autopsies, avec le risque de perdre leur vie, ces dernières étant interdites....

Un livre qui se dévore....
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