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4,21

sur 579 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Récit épique très accessible sur un des plus savants du Moyen-Orient :
Ibn-Sina, en abrégé
cheik el-raïs, "prince des savants", par ses disciples surnommé
Avicenne , en occidentalisé.
Persan parsi particulièrement doué, doté d'une mémoire phénoménale, , il acquiert très vite un savoir colossal, et devient médecin à seize ans. Il consacrera sa vie , quelles qu'en soient les conditions ( traqué, emprisonné, exilé ) aux études, (dans bien des disciplines), et aux écrits (autobiographie- encyclopédies), aidé en cela par son "script" et fidèle disciple, El- Jozjani, sans jamais se départir de son précieux calame, , et en jouissant de la présence de la belle Yasmina, l'amour de sa vie.

Des prouesses médicales, jugées miraculeuses ( extraction d'un calcul de la vessie- trachéotomie- amputation et césariennes réussies) vont lui permettre parfois de sauver sa peau, d'asseoir sa renommée, de se voir gratifié et honoré, jusqu'à même être nommé Vizir.

Malgré la complexité du contexte politico-religieux, les différents conflits engendrés par les différentes dynasties, je fus rapidement et durablement charmé par ce pays des mille et une nuits, aux parfums envoûtants ! Magie de l'Orient !
Un roman savant sans être barbant, comme ceux de cet auteur déjà lus précédemment.
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J'ai découvert Gilbert Sinoué il y a 20 ans avec La pourpre et l'olivier. J'ai dû lire une petite dizaine de ses romans. Avec Avicenne, j'ai retrouvé ce qui m'a toujours plu chez l'auteur : ses qualités de conteur, son écriture magnifique (et poétique) et bien sûr l'histoire avec un grand H. Merci à Srafina de l'avoir rappelé à mon bon souvenir.

À travers la vie d'Ibn Sina (980-1037), Sinoué nous entraîne dans un fascinant voyage dans la Perse médiévale. de Boukhara (Ouzbékistan) à Ishpahan (Iran), on suit le parcours de l'auteur d'un nombre impressionnant de livres dont le célèbre Canon, une colossale encyclopédie sur le savoir médical de l'époque.

Bien sûr, certaines choses ont été remises en question plus tard, par Léonard de Vinci par exemple, mais il faut quand même souligner que l'ouvrage a été utilisé comme base dans l'enseignement de la médecine jusqu'au 17e siècle.

Pour en revenir à cette biographie romancée, j'ai été captivée du début à la fin. Cela m'a donné envie d'en apprendre davantage sur l'histoire du monde arabe. J'ai trouvé aussi que l'on était loin de l'obscurantisme médiéval occidental.

Vers la fin du livre, une citation m'a marquée :« … qu'il soigne les princes ou les mendiants, un médecin n'est pas mieux loti qu'un esclave. » N'est-ce pas toujours le cas ?

Une chouette première LC du challenge historique de BazaR!




Challenge pavés 2020
Challenge livre historique 2020
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Après avoir lu « Le médecin d'Ispahan » de Noah Gordon, j'ai eu envie de découvrir la vie d'Avicenne, médecin, philosophe, mathématicien et astronome, homme de lettre et prince des savants. Gilbert Sinoué nous livre une biographie romancée sur la vie de ce grand homme qui a écrit de nombreux livres sur la médecine, la philosophie, les mathématiques etc.... Son ouvrage al-Qanun fi al-Tibb, connu comme le "Canon" a été le manuel de référence des écoles Européennes jusqu'au 17ème siècle.

C'est un livre qui nous raconte avec le style très imagé et stylé de Gilbert Sinoué, la vie, les moeurs, les guerres de toute une époque en terre persane et environnante.
Avicenne est un médecin hors-pair, connu de tous et des plus grands, pour son bonheur et son malheur. Car la guerre des élites se répercute sur ceux qu'ils emploient. Avicenne sera un grand voyageur par la force des choses. Il soignera, instruira et profitera aussi pleinement de la vie, il aimera les femmes, le bon vin en opposition avec la religion prédominante et montante que sera l'Islam à cette époque. Ce sera un esprit libre et indépendant, très brillant.
Le roman est bien documenté, avec les références aux ouvrages d'Avicenne et de sa pharmacopée : les plantes qu'il utilisait. Ou l'on apprend aussi que le suppositoire existait déjà à l'époque, ainsi que la trachéotomie.
J'ai pris grand plaisir à découvrir l'écriture et le style de Gilbert Sinoué ainsi que la vie d'Avicenne qui fut un des grands précurseurs de la médecine moderne.
Je continuerai ma découverte des oeuvres de Gilbert Sinoué. C'est très prometteur.
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Parfois le hasard fait bien les choses. Les copines et moi on a organisé cette LC au débotté parce que deux d'entre elles voulaient le lire. Finalement on s'est tous régalés avec ce roman biographique exotique à la fois divertissant et instructif, et nos échanges ont été riches et fructueux. Grand merci à elles.

Au travers du récit de la vie d'Ibn Sina – nom occidentalisé en Avicenne – c'est toute une époque peu connue par chez nous du Moyen Orient médiéval que l'on découvre : les régions de Perse, du Turkménistan ou d'Afghanistan aux alentours de l'an mille (calendrier de chez nous aussi). La première croisade est encore loin dans le futur et la civilisation de l'Islam se développe aussi bien dans son identité religieuse que dans la succession de la culture antique. En usant du chausse pied, je ferais bien un parallèle avec l'Europe du 16ème siècle : une civilisation qui développe sa connaissance du monde par les sciences et la philosophie (toujours un peu mélangées sauf à notre époque), bâtit des merveilles et, en parallèle s'investit dans la foi. Les rois sont des mécènes mais ce sont aussi des rivaux et les guerres locales sont légion, bien qu'interdites par l'Islam si elles ne sont pas « saintes ». Les courant religieux « irréconciliables » jouent leur rôle ici. Si Avicenne nous montre une région essentiellement chiite, la menace turque sunnite impérialiste et intolérante, dont la cruauté est aussi légendaire que celle d'Attila, le grignote peu à peu. On peut retrouver une atmosphère similaire dans la première partie de Samarcande de Amin Maalouf (au travers du poète mathématicien Omar Khayyâm).

A travers le récit – probablement un peu hagiographique – de son disciple et biographe Abou-Obeïd el-Jozjani (aimablement « traduit » par Gilbert Sinoué), Avicenne apparaît comme un géant de la connaissance, une machine de travail, un touche-à-tout du cérébral autant à l'aise en médecine qu'en mathématique, en philosophie ou en grammaire arabe. Tous ses pairs s'inclinent devant lui. Mais c'est clairement dans le domaine de la médecine que ses connaissances et son expérience impressionnent. Nombreuses sont les scènes où il les met en pratique avec l'esprit affuté d'un détective qui en aurait remontré à Sherlock Homes pour trouver le bon diagnostic. J'ai à chaque fois été soufflé par le niveau atteint par cette discipline à l'époque, et par les innovations apportées par Avicenne.
Hagiographique ai-je dit ? Pas vraiment non plus. Abou-Obeïd ne cache pas les « défauts » de cet homme parfois fier jusqu'à la présomption, abusant du vin, abusant des femmes même si seules quelques-unes ont su trouver le chemin de son coeur (le personnage de Yasmina, sa dernière épouse, est d'une incroyable richesse). Tombant parfois dans de profondes déprimes.
Et pourquoi ne déprimerait-il pas parfois ? Je n'imaginais pas que sa vie ait été autant en dent de scie très pointues, avec des hauts très élevés et des bas très profonds se succédant à une vitesse fulgurante. Avicenne se considère comme un éternel exilé et, le temps passant, a de plus en plus de mal à l'accepter.

Après Léon l'Africain, c'est mon second coup de coeur historique oriental de l'année, un peu pour les mêmes raisons. Et c'est mon premier Gilbert Sinoué. Gageons que ce ne sera pas le dernier.
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Lecture très agréable et instructive.

J'ai pris mon temps, mais j'ai savouré chaque chapitre de ce roman historique. Gibert Sinoué y raconte avec talent la vie du célèbre Avicenne, surnommé alors « prince des savants ». Il s'est inspiré pour cela du récit de Abou Obeïd el-Jozjani, ancien disciple du cheikh el-raïs.
On suit avec délice la vie du médecin dans la Perse du XIeme siècle. J'y ai découvert pour ma part les tensions politiques et religieuses d'alors, mais aussi le faste des palais y rassemblant les plus grands intellectuels.

Ali Ibn Sina a eu une vie époustouflante, jalonnée de hauts et de bas au gré des humeurs des puissants. Un jour idôlatré, le lendemain exilé ou emprisonné, on le verra aussi bien nomade que vizir.
Reconnu comme le plus grand des médecins par ses pairs, il s'intéressait également à la philosophie, à l'astronomie, même à la maîtrise de la langue arabe. le cerveau constamment en ébullition, il était impressionnant par ses capacités de mémorisation. Diverses capacités intellectuelles qu'il ne cessera jamais d'exploiter toute sa vie durant, au bénéfice des sciences en générale et de la médecine en particulier.

Un livre passionnant et écrit magnifiquement. A lire sans hésitation !

Lu dans le cadre du Challenge Livre Historique 2020
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Gilbert Sinoué nous fait découvrir l'Orient qu'il aime à travers plusieurs romans. Sa passion pour cette région transparaît dans la biographie d'Avicenne, philosophe et médecin d'exception du début du XIe siècle.

Ali Ibn Sala naît en Ouzbékistan en 980, et rapidement le jeune homme montre des capacités intellectuelles hors-norme. Sa mémoire impressionnante lui permet de retenir les enseignements des grands médecins de l'Antiquité qu'il a lus. Exigeant, il ne se fie qu'à son observation et à son sens de la déduction pour diagnostiquer, soigner et chercher. Cet état d'esprit démontre une intelligence rationnelle éloignée du cliché du médecin du Moyen Âge.

Comme les autres intellectuels remarquables du passé, son savoir ne se limite pas à la médecine, bien au contraire : il maîtrise aussi les mathématiques, l'astronomie, et se révèle un philosophe parmi les plus grands. Inlassablement, il écrit des sommes sur toutes ces disciplines, dont les plus célèbres sont des traités de médecine et de philosophie.

J'ai souvent été étonnée par les compétences médicales d'Avicenne, et j'ai plusieurs fois vérifié qu'une opération ou que la connaissance d'une maladie existait déjà à l'époque… parce que j'avais du mal à y croire. Correspondant avec les autres savants de son temps et de sa région, il a la chance de vivre à une ère d'intenses effervescences intellectuelles et scientifiques.

Sa vie s'avère fascinante : il se met au service des émirs, s'élève aux postes les plus prestigieux avant de chuter, et doit prendre le chemin de l'exil et tout recommencer dans une autre cour. Réclamé par les princes, il est soumis à leur bon vouloir, et un tel destin est peu commun. Cette biographie romancée est l'occasion de découvrir une civilisation que beaucoup d'entre nous connaissent mal, entre l'Ouzbékistan, la Turquie et la Perse. Les paysages, les villes, les parfums et les senteurs nous entraînent dans un ancien Orient complexe, chaque émir étant en conflit ou sous la coupe d'un voisin.

Ce récit est inspiré des biographies existantes, et parfois il a un aspect hagiographique. Hormis une intransigeance qui suscitera haines et jalousies, Avicenne n'a que des qualités et pas de défauts… du moins pour un lecteur du XXIe : Avicenne s'adonne à la boisson et aux plaisirs de la chair, malgré la morale religieuse. C'est bien la seule chose qui le rend humain !

Une lecture que je recommande pour découvrir un personnage mal connu de la plupart des Européens, alors qu'il a marqué l'histoire de la médecine et de la philosophie.
Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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C'est une très belle découverte, à la fois d'un auteur et d'un "personnage" historique que je ne connaissais pas vraiment, si ce n'est de nom.

Le style de l'auteur est très agréable à lire, parfois poétique, très vivant, en tous les cas, avec de nombreux dialogues. J'ai de grosses lacunes dans l'histoire et la géographie de cette partie du monde, je dois l'avouer, et cela m'a été parfois difficile d'arriver à savoir "où" je me situais. J'ai toutefois fait quelques progrès grâce à ce livre, à force de chercher ! :)

La vie et la personnalité d'Avicenne font un peu penser à Mozart, du moins moi ça m'y a fait penser. Son génie éclate à la face de tous dès sa plus jeune enfance, et il est d'une rare précocité, comme Mozart. Par moments noceur et truculent, très porté sur le sexe et l'alcool, et bosseur infatigable et forcené en permanence, il a une productivité absolument étonnante dans tous les domaines "scientifiques" de son époque, depuis les mathématiques jusqu'à la philosophie, en passant par l'astronomie et la philologie, c'est confondant.

Les aléas de sa vie, puisqu'il a besoin de mécènes, suivent les grandeurs et décadences de ceux-ci, et il va devoir en changer plutôt souvent. Son intransigeance, en plus, n'aide pas, au départ, et être suspendu aux lubies de ces riches "girouettes" ne lui plait pas beaucoup, ce qui se comprend. Il mettra à force de revers un peu d'eau dans son vin, lol, si j'ose dire...

Je me suis vraiment régalé en lisant ses aventures, relatées par son fidèle Jozazni. le seul petit bémol que j'y ai trouvé est une fin "expédiée", trop rapide...
Je pense que l'auteur a suivi assez fidèlement ce qui est resté de lui.
Bref, un excellent moment que je dois à BazaR et la lecture commune qu'il a organisée sur ce livre.
Nul doute que je lirai d'autres livres de l'auteur.
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Connu en occident sous le nom d'Avicenne, Ibn Sina est considéré comme le plus grand intellectuel de monde Perse. Il vécut au XIème siècle. Artiste, théologien, philosophe, écrivain, astronome, mathématicien, médecin, etc, …amateur de vin, …il était connu, reconnu, adulé donc craint par les Princes qui le vénéraient dans le besoin puis le rejetaient.
Gilbert Sinoué prend la plume au nom d'Abou Obeid el-Jojani qui fut l'ami, l'élève d'Avicenne, qui le suivi pendant 25 ans aussi bien dans l'errance, l'exil que dans la gloire, la puissance.
Il nous met en contact avec un monde perse évolué aux connaissances multiples, partagées mais un monde rude en proie aux invasions ottomanes, aux guerres de succession.
Celui que l'on appelait le Prince des médecins mourut à l'âge de 57 ans.
Un grand plaisir de lecture.
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Avicenne ou Ibn Sina est à 27 ans, le philosophe et le médecin le plus renommé de Perse.
De Samarkand à Chiraz, de Boukhara à Ispahan... sont "savoir" éblouira tous les hommes. Il sera nommé le "Prince des Médecins" par les plus grands califes et vizirs de Perse.
Il fut aussi un grand écrivain; sa bibliographie est très importante.
Les principaux ouvrages sur la médecine sont les suivants :
- La Philosophie d'El-Aroudi (Al-Hikmat al-Aroudhya)
- le Canon de la Médecine (Al-Qanoun fi'l tibb)
- le Salut (El-Najat)
- La Guérison (Le Shifa)
- le Livre des Sciences (Danesh-Nâma)
Mais malheureusement, les visionnaires ne sont jamais à l'abri de la jalousie et de la bêtise humaine. Avicenne dû s'exiler durant plusieurs années.
Sa dernière étape le conduira à Ispahan où il meurt à 57 ans après avoir bu, jusqu'à l'ivresse à la coupe du savoir et de l'amour.
Gilbert Sinoué à écrit cet ouvrage avec beaucoup de sensibilité, en rendant hommage à Avicenne mais aussi à tous les médecins qui oeuvrent dans l'ombre pour prolonger la vie...
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À LIRE : les amoureux de la Perse et de l'orient, vous allez voyager et vivre sans doute au plus profond de vous à travers la biographie du Cheik El raïs l'histoire de ce savant et médecin mais pas seulement car vous allez traverser des paysages ! Incroyable personnage, et dire qu'au XXI siècles ces terres sont toujours et encore en déchirement, idem pour la religion, et pour ma part je suis attristée de voir que nous en sommes toujours au même point alors que l'on doit beaucoup en Occident à de très nombreux savants de l'Orient. Je ne sais pas pour vous mais le seul point négatif dans sa biographie c'est l'âge de cette jeune esclave, mineur… culturellement c'est malheureux c'est encore d'actualité, c'est ces dernieres lignes qui m'ont mis un froid dans le dos. Mais je vous laisse découvrir cette homme. Bonne lecture !
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