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3,68

sur 2006 notes
Je viens de prendre une bonne claque avec ce roman.
Histoire d'une femme. Description sans fard d'un mal-être névrotique , d'une addiction sexuelle compulsive, pour échapper à son passé, à la société, au conformisme de son environnement. Et retrouver dans les bras des hommes de passage un peu de l'amour dont elle a manqué pendant son enfance. Volonté de se perdre, de s'avilir, de s'affranchir de son rôle d'épouse et de mère qu'elle ne peut assumer, pour se retrouver, être sexué.
Besoin de cette débauche et de cette déchéance pour exister. de se sentir aimée par et pour son corps. Elle n'a plus que ça à offrir.
Ça me fait penser au film « Belle de jour » de Bunuel. La bourgeoisie bien-pensante, incarnée par le mari, chez Bunuel et Slimani, deviennent les symboles d'une société étouffante où le sexe doit être formaté, selon les conventions de la caste. le personnage de Richard dans le roman mérite également que l'on s'y arrête. Lui aussi est une victime, qui noie son amertume, son impuissance sexuelle dans le travail. C'est d'ailleurs, ce qui lui vaut, en partie, les relations adultérines de son épouse mais aussi son accident. C'est aussi un roman social. L'auteur pointe, sous une sociabilité superficielle mais complètement feinte, l'incompréhension entre les deux familles. Comment les époux peuvent-ils dépasser leurs éducations contradictoires basées sur une culture de classe ? C'est une des grilles de lecture du roman.
L'écriture est directe, rapide. Pas de poésie, de fioritures. On va droit au but. On décrit pour dénoncer. A la limite du naturalisme du XIXe siècle (je pense à Maupassant). Les chapitres sont courts comme pour correspondre aux multiples aventures d'un soir de l'héroïne. Et qu'on ne vienne pas me parler des scènes de sexe « choquantes ». La description des ébats, aussi dépravants et abjects qu'ils puissent être, sont absolument nécessaires pour comprendre la pathologie d'Adèle.
Ce roman est un chef-d'oeuvre et Leila Slimani une auteur à retenir pour sa description d'une société qui détermine nos pauvres existences. le parallèle avec Houellebecq, que fait Babelio me semble, sur ce point, assez justifié. C'est de la grande littérature.
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Adèle a une addiction au sexe. Mariée à un médecin et maman, son corps appelle à des rencontres de passage. Qu'importe l'homme pourvu qu'elle ait le sexe. Mot qui fait penser au plaisir ? Mais pour Adèle c'est la souffrance qui suinte en elle. Une écriture fine qui contraste avec le sujet. Une oeuvre forte qui ne peut laisser indifférent et qui remet en cause certaines idées reçues. J'ai envie de terminer par une blague. C'est quoi une nymphomane ? C'est le nom donné par les hommes aux femmes qui ont plus envie de faire l'amour qu'eux.
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Adèle une femme secrète. Trop secrète. Qui cache une addiction aux relations d'un soir.
Pourtant cette double vie la déchire, l'écorche, la détruit intérieurement.
Continuer à mentir malgré et à cause de cette compulsion à vouloir séduire tout le temps pour se prouver qu'elle existe.
Aller jusqu'au bout de ce mensonge en cachant ce qu'elle est vraiment intérieurement.
Être double. Ne pas être soi. Être la parfaite compagne de Richard, le faire valoir, le trophée de ce chirurgien qui lui permet de vivre la vie d'une bourgeoise qui s'ennuie tellement que pour pimenter sa vie elle se jette à corps perdue dans les bras d'inconnus.
Et puis il y a la révélation, la découverte, le coup de théâtre qui vient briser cet état de fait.
Richard l'enferme comme un oiseau en cage dans une propriété en province.
Elle se soumet à sa cruauté qui consiste à lui éviter toute tentation.
Peut-on survivre à un tel traitement ? Amour ou haine ?
Qui est le plus cruel des deux ? Adèle et ses infidélités compulsives ou Richard qui tente de la sauver en l'empêchant d'être libre ?
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Adèle a tout pour vivre une vie de rêve, elle est journaliste, mariée à Richard un chirurgien, ensemble ils ont un petit garçon, Lucien. Mais Adèle a une vie cachée, une vie dans laquelle elle n'est plus la jeune journaliste sage, l'épouse du chirurgien ou la mère de famille. Dans cette autre vie, Adèle multiplie les aventures, des histoires qui durent parfois un mois, une semaine, quelques heures. Cette autre vie qui pourtant ne la satisfait pas prend de plus en plus de place, elle prend de plus en plus de risques.


Pourquoi une femme comme Adèle, s'est-elle marié? Pourquoi s'est-elle enfermée dans cette petite vie bourgeoise? Pourquoi a-t-elle fait un enfant :


"Adèle a fait un enfant pour la même raison qu'elle s'est mariée. Pour appartenir au monde et se protéger de toute différence avec les autres. En devenant épouse et mère, elle s'et nimbée d'une aura de respectabilité que personne ne peut lui enlever. Elle s'est construit un refuge pour les soirs d'angoisse et un repli confortable pour les jours de débauche."

Adèle n'est pas satisfaite de cette vie, elle sait que son addiction au sexe est maladive. " Elle s'était dit qu'un enfant la guérirait!" Un accident immobilisant son mari va faire prendre conscience à celui-ci de la situation, il va essayer de guérir sa femme en partant vivre à la campagne. L'éloigner de la ville pour l'éloigner da la tentation.


Dans ce premier roman sur le thème de l'addiction sexuelle au féminin, Leila Slimani a su déjouer les pièges qui peuvent se présenter quand on veut traiter un tel sujet. Elle a su éviter l'ornière de la pornographie et ne pas tomber dans le roman érotique. Nous assistons à la descente aux enfers d'une femme victime de la surenchère de l'addiction. Un portrait sans concession mais sans jugement, sans voyeurisme malsain. Un beau portrait de femme luttant contre ses démons et essayant de s'en sortir. Un personnage à la fois attachant et déroutant. Un premier roman réussi.
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C'est ma deuxième lecture de Leïla Slimani et ce qui est sûr, c'est qu'elle sait distiller, dès les premières pages, un malaise dérangeant. Elle connaît l'art de jongler avec nos émotions et nous invite sans ménagement à nous mettre à la place de l'héroïne.
Dans le jardin de l'ogre est l'histoire d'une femme dépendante d'une substance dont on peine à y reconnaître l'addiction : le sexe.
Ou quand le plaisir devient esclavage...
Comment ne pas souffrir en découvrant la déchéance d'Adèle, mère de famille et épouse, capable de laisser son enfant à une presque inconnue pour une partie de jambe en l'air.
L'écriture de l'auteur ne nous épargne rien. C'est glauque. C'est violent.
C'est gênant. Dérangeant.
Mais on lit avec passion tant le talent de Leïla Slimani inonde chaque page.
Ce livre est terriblement malsain. Pourtant, je l'ai beaucoup aimé.
Que dois-je y comprendre ? :-)
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Qu'il est douloureux ce livre, jusqu'à l'insoutenable par moment.

J'ai ressenti tout ce qu'Adèle vit, son mal être , ses interrogations, ses contradictions, et surtout son addiction incontrôlable !

Ce feu dévorant qu'elle ne peut endiguer, qui l'englouti toute entière et devient la raison de se sentir exister.

Elle oublie tout, sa petite vie rangée, sans souci, son mari, son fils, son travail de journaliste, ses amies.

Rien ne compte plus que le plaisir des sens, cette jouissance du corps, cet oubli total de soi.

Sa vie de tous les jours lui semble inconsistante, insipide, elle n'arrive pas à s'en contenter malgré tous ses efforts.

Ces amours illicites, cachées, volées, désirées du plus profond de son être vont la consumer, la rabaisser, elle le sait qu'elle n'est rien et que dans ce rien elle se sent pourtant vivre enfin, vivante .

Son mari découvre tout, elle deviendra une enveloppe vide, anéantie, endormie, malmenée, surveillée , esclave d'une vie rangée qu'elle exècre où elle ne devra plus faire de vagues.

Désorientée - de plus en plus nerveuse

Le réveil sera brutal et doux à la fois
Une déchirure aux conséquences implacables.

Souffrances et douleurs de cette femme qui m'a touché ; en ai complètement oublié le mari qui pourtant méritait quelques lignes.



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Le premier Leila Slimani révèle déjà une parisienne bobo, apparemment heureuse ou du moins qui a tout fait pour l'être, mais dont la vie est perturbée par une compulsion sexuelle.

Toujours les faux semblants, toujours le feu qui couve sous la cendre, toujours le style à la fois cru et prosaïque.
Je n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement avec "une chanson douce" qui a de la caudalie.

Son style et une autre dramaturgie de la vie confirment une auteure qui procède par touches qui font sens ensemble.

Une impressionniste moderne de la littérature.

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Excellemment bien écrit. Un sujet qui mérite certainement que l'on s'y penche... mais un peu ennuyeux (assez, voire trop souvent). Il faut s'accrocher pour aller au bout de cette descente aux enfers charnelle qui se résume à une série de coucheries plus ou moins sordides et d'états d'âmes assez bien vus cependant.
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Un goût acre.
L'histoire
Adèle vit avec Richard, ils sont marié, ils ont chacun une profession prenante, surtout lui, il est chirurgien, elle est journaliste. Ils vivent à Paris. C'est le couple ordinaire, bourgeois. Adèle est une femme avide, vidée, insatisfaite. Elle veut être remplie de sensations. Son mari Richard ne peut rien et n'y peut rien, c'est une maladie. Pourtant Adèle a tout pour être heureuse. Richard cherche à combler sa femme avec des préoccupations financières, matériels et bien-sûre il veut un deuxième enfant. Des projets, il y en a, un déménagement en province, une grande maison, une nouvelle clinique, pour lui, des enfants, pour elle, pour eux.
Adèle ne pense ces projets, elle n'y pense pas non plus, ce sont les projets de Richard. Les projets de Richard sont les calculs, le banal, le quotidien. Adèle aime Richard, c'est évident, elle ne pourrait se passer de lui, de cette vie, de leur fils adoré. Mais cette avidité se loge toujours en elle. Elle souffre.
Tous ces projets cela ne change rien ou plutôt ce n'est pas cela qu'Adèle attend. Lui n'a jamais été très porté sur les choses liées au sexe. Il ne cherche pas l'orgasme à répétition. Il ne cherche pas comme elle en permanence de nouvelles liaisons sans lendemain, sans but précis, ou le seul but est cet abandon avec l'inconnu sexuel. le désir entre eux n'est plus ce qu'il était, ils se touchent moins, beaucoup moins. Lui n'a jamais aimé cela, le sexe pour le sexe.
Adèle n'est pas une personne comme tout le monde, ce n'est pas une femme comme toutes les autres. On ne sait pourquoi, ce n'est pas si important. Les raisons de son addiction sexuelle ? Son éducation ? son enfance ? les maladresses de ses parents ?la jalousie de sa mère ? l'entourage de son enfance ? un besoin irrépressible d'être désiré et prise par un ou plusieurs hommes ?
Adèle aime l'état d'excitation d'une rencontre, ce moment où les préliminaires n'ont pas encore commencés, ce moment où le désir monte. Elle aime se sentir désirer, elle aime être au centre du jeu. Elle aime se sentir prise. Adèle cherche en vain les moyens de satisfaire ce vide, cet ennui, cette dépression latente Elle aime ces rencontres maladives, furtives avec d'autres hommes.
Adèle dans un moment de très grand égarement va jusqu'à organiser son propre viol avec deux hommes. Son sexe en sort tuméfié, horrible. On supporte mal ce genre de passage. C'est le sexe incompréhension, le sexe dégoût. Adèle va à l'extrême de ses possibilités, à l'extrême du supportable pour sa santé psychique et physique.

Un soir Adèle rencontre un collègue de Richard, un autre chirurgien il s'appelle Xavier, et là fatale erreur, le pire pour Richard survient. Xavier et Adèle deviennent amant. Elle n'aurait pas pu choisir pire. Avant, pourtant, elle prenait plus de précautions. Et le secret tombe. Ils deviennent esclaves de leurs situations. A partir de là, Richard souffre comme sa femme. Et les infidélités maladives prennent fin.

Le pire, Richard attrape accident, sa jambe est fracturé pour quelques temps, il a encore plus besoin de sa femme. Celle qui le trompe est aussi son soutien de tous les jours. Cette situation devient pesante et il transpire des pages une atmosphère qui ne peut durer très longtemps.
Il l'aime tellement et il est médecin, il reste pragmatique, il fait le bilan avec sa femme et il menace. Ensuite, avec Adèle Richard fonctionne comme avec une patiente, comme avec un animal blessé dans sa chaire et dans son esprit. Elle mettra le temps pour guérir, loin de toutes tentations et plus proche que jamais de son fils se sera plus facile.

Mon avis, mes impressions
Leïla Slimani me fait découvrir le genre. Ce roman me donne le vertige grâce à cette fameuse ambiance pesante au rythme étonnant. Ambiance pesante, dans le sens comment cela va-t-il finir ? Je suis fasciné par ces deux êtres pris au piège. J'aime le rythme donné à l'histoire, il emporte tout. Leïla réussit très bien elle nous emmène dans la vie d'Adèle qui aime le sexe, pour le sexe et qui en est malade.
Cette histoire pose la question de la culpabilité, c'est très étrange et voulu mais on ne peut pas en vouloir à Adèle et l'on se met aussi à la place de Richard.
On est coupé en deux et on veut recoller les morceaux entre eux deux on veut plus de tendresse entre eux deux.
Je pense que toute l'originalité de ce court roman tient là, le fait d'avoir de la compassion pour ce couple à la dérive.
Et aussi parce qu'on ne saura jamais si Adèle recommencera. Si elle guérira, si lui s'en ira un jour, s'ils continueront à faire l'amour comme si rien ne c'était passé, comme si ce trauma était sans importance.

Leïla évite de tomber dans le tragique, c'est tant mieux, elle pose les choses, les problèmes, leurs conséquences à nous d'imaginer le reste.
A l'époque de « balance ton porc » et des mâles idiots qui nous emmerdent c'est ici un autre point de vue. Je continuerais ma découverte de cette auteure avec Chanson douce.
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Malgré la quantité de billets sur l'autrice et ses livres, c'est la première fois que je la lis… mais ce ne sera pas la dernière.
C'est l'histoire d'Adèle.
Adèle est une femme traumatisée qui est en très grande souffrance, et qui soigne sa souffrance par le sexe. Mariée à Richard, chirurgien, avec qui elle a un enfant qu'elle adore, elle est journaliste mais déteste son travail et méprise son équipe.
À sa manière, elle aime Richard mais elle enchaine les liaisons avec une multitude d'hommes qu'elle séduit dans l'amertume plus que dans le plaisir, à la recherche d'une satisfaction qui ne peut être éteinte car elle n'est pas définie.
Malgré les scènes explicites, ce n'est pas une oeuvre érotique, c'est la description de l'addiction et de la souffrance, du désespoir et du dégoût de soi.
L'autrice, Leïla Slimani, a reçu le prix Goncourt pour l'excellence de son travail, et c'est bien mérité: la souffrance est palpable, le dégoût de soi est difficilement soutenable, tout dans le style et la narration fait sens et nous sors les tripes. Un vrai grand moment inoubliable.
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