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3,68

sur 2006 notes
Ouah!! Une claque .ce roman!
Je ne regrette qu'une chose : ne pas l'avoir ouvert plus tôt! .
Adèle et Richard: aux yeux des autres c'est un couple modèle et heureux: elle,journaliste ,belle femme,beaucoup de personnalité, lui,médecin, enchaînant garde sur garde ,et faisant des journées " à rallonges" ,afin que sa petite famille vive confortablement dans l'aisance matérielle pour leur petit garcon : Lucien ,3 ans ,qu'Adèle adore.
Tableau ydillique, sauf qu'Adèle souffre d'une addiction: addiction au sexe ,aux hommes ; rassurez-vous ce n'est pas un livre où Eros est roi, bien au contraire ,c'est magnifiquement bien écrit ,la psychologie des personnages est bien étudiée et l'on assiste à la descente d'Adèle, qui au travers ses nombreuses aventures se sent vivre et en même temps se détruit. A l'aide d'alcool ,de drogues ,elle comble ce vide énorme en elle ,plaisirs fugitifs parfois ressentis dans la cruauté et la souffrance,elle le sait ,et l'après, elle le connaît aussi: le dégoût, le dégoût d'elle- même.
Elle se détruit et en est consciente jusqu'au jour où......
J'ai adoré et j'ai dévoré ce livre,j'avais déjà apprécié cette auteure pour son roman: chanson douce ,prix Goncourt 2016 ,là je recommande chaleureusement ce roman.⭐⭐⭐⭐⭐
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Il y a quelques jours, à l'annonce du lauréat du Prix Goncourt 2016, je me suis précipitée, comme beaucoup de lecteurs, visiblement, chez mon libraire, espérant pouvoir passer ma soirée avec une "Chanson douce" de Leïla Slimani. Hélas, le stock de la boutique avait déjà été dévalisé; le cru 2016 serait plus accessible que celui de l'année précédente ("Boussole" de Mathias Enard)...
Qu'à cela ne tienne, je ne repartirais pas les mains vides, emportant le premier roman de la jeune femme, "Dans le jardin de l'ogre".
Je ne regrette pas d'être passée par ce premier roman qui m'a permis de découvrir l'écriture de Leïla Slimani. sujet est d'ailleurs étonnant pour une auteure d'origine maghrébine: la double vie d'une femme atteinte d'une addiction au sexe. La vie de l'héroïne, Adèle, en est totalement déstructurée. D'un côté, elle a une vie de famille tout à fait rangée, mais dont elle s'échappe dès que possible pour vivre des aventures multiples répondant à ses pulsions obsédantes. C'est vraiment troublant, cette maladie existant réellement, mais l'on comprend que les personnes qui en sont atteintes la tiennent sous silence tellement les tabous sont lourds, d'autant plus pour une femme.
Bref, un roman sur un sujet loin d'être évident mais traité ici avec brio; servi par une écriture fluide et accaparante.
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Adèle est aux yeux de tous, belle, intelligente, discrète. Mais en réalité, Adèle est tout autre.
Elle s'ennuie énormément dans sa vie parfaite.
Elle a tout, mais rien ne la rend heureuse ,rien ne peut la faire se sentir vivante.
Adèle à un secret : elle est addicte au sexe ce qui la pousse à aller toujours plus loin.

De cette addiction découle une grande solitude, un dégoût de soi, un goût amer dans la bouche, une insatisfaction.
Adèle ne supporte pas sa vie, la vie, elle se lasse de tout très vite.

Le sexe la dope quelques heures et puis plus rien, elle s'enfonce de nouveau dans le gouffre noir.

C'est une histoire d'une grande tristesse, où on voit le personnage se débattre avec ses démons, se détacher de tout, vivre à côté d'elle même.
Un monstre froid semble t'il.
Et on aurait l'impression qu'on pourrait facilement la détester mais non. L'auteur réussit le tour de force de créer un attachement, de l'empathie pour elle.

Ici, le sexe est le personnage principal tout autant qu'Adèle.
Il est son double, son ombre.
Il est elle, elle est à lui.

Un magnifique roman qui met en lumière à quel point l'addiction peut nous mettre en marge, nous isoler, se sentir incompris.

Sans mauvais jeu de mots, un roman addictif que je vous conseille vivement.
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Alors que j'étais au volant d'une voiture en compagnie de cinq hommes éméchés, j'ai dû me coltiner leur conversation sur la sexualité dans le couple après 20 ans de vie commune, bla bla bla, de l'importance de ne pas s'exposer à une situation de laquelle découlerait l'infidélité, bla bla bla, de la nécessité de parler, bla bla bla...
Il y en a un qui bloquait sur le fait de ne pas savoir si sa copine jouissait ou pas, et il finit par m'interpeler : "Hein ?! Comment on sait si on fait jouir sa copine ?!".
Comme l'habitacle puait l'alcool je n'ai pas pris la peine de faire appelle à Madame tact ou Monsieur psy et j'ai lâché : "Quand on se pose la question, y'a de fortes chances pour que la réponse soit non".
Le silence de plusieurs secondes qui s'ensuivit et le changement de conversation soudain me fit réaliser que, pour eux, la sexualité de la femme recelait encore bien des mystères.
C'est pourquoi en refermant "La maison de l'ogre" j'ai pensé à eux en leur souhaitant de tomber sur ce bouquin, histoire de leur donner quelques sueurs froides en faisant connaissance avec Adèle, son aimabilité, sa jolie vie, et son addiction.
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Quelle souffrance ce livre, il m'a été difficile de le lire sans ressentir tout ce mal que porte Adèle. Si seule face à ce mal. Il semble impossible d'imaginer une femme prise par ce démon, et en parallèle vivre "normalement" . Une maladie qui demande à être soignée, on espère que son mari, médecin de son état saura l'aider et la diriger vers une guérison durable.
La fin m'a déçue je l'avais imaginée autre. L'écriture est agréable, et le portrait d'Adèle engluée dans ce mal bien dépeint. Ce récit est intéressant de comprendre comment la maladie peut être dissimulée, comment elle est perçue par son entourage proche en l'occurrence son mari, comment poursuivre une vie de couple sachant ce qu'il sait. Beaucoup de questions qui se soulèvent quand la vérité éclate.

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Leïla Slimani a fait le pari de mettre en mot une addiction ; la nymphomanie. Leïla Slimani a tenu son pari, et n'est jamais tombé dans le vulgaire ou le facile. Il y a certes quelques passages crus, mais jamais gratuitement. Ces passages sont nécessaires à l'histoire, pour faire comprendre aux lecteurs combien les choses du sexe tiennent Adèle en otage et lui brisent la vie ; ce trou dans le ventre qu'elle doit remplir à tout prix, toujours plus fort, plus loin, plus violemment. Elle essaie de se guérir ; en courant, en travaillant, en mariant un homme plat, en ayant un enfant... mais toujours, toujours, le sexe revient la hanter, reprends le contrôle de ses gestes, de ses pensées et de son corps... Jusqu'à se perdre, jusqu'à presque tout perdre.

J'ai apprécié ma lecture, même si, je trouve, que l'autrice aurait pu aller beaucoup plus loin. Les personnages sont fort bien construits et leurs psychologies bien développées, mais je n'ai pu m'attacher... La froideur d'Adèle, qu'on sent cependant très souffrante, a eu le dessus, et ne m'a pas ému plus que ça. Et que dire de Richard, son mari, rationnel, pragmatique, analytique... qui veut la soigner comme il soigne ses patients des maux physiques qui viennent le consulter. Il n'aide en rien la cassure d'Adèle, dont le mal va bien au-delà de ce corps qu'elle ne peut combler... Et bien qu'on saisi un peu d'où vient ce mal à l'âme d'Adèle, Slimani reste plutôt discrète sur le sujet... Dommage, parce que ça aurait pu beaucoup plus me plaire, mais comme c'est rester trop en surface pour moi, je sors un peu déçue de par cette lecture.
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L'histoire d'une femme enchaînée à une addiction qu'elle ne peut pas maîtriser. Pourtant elle se dit qu'elle doit arrêter pour elle, pour son couple... mais elle replonge et se déteste chaque fois un peu plus. Un enfer tellement bien décrit.
Mais, même si cela semblera bizarre à certains, j'y vois aussi l'amour, celui qui la poussera à accepter une vie qu'elle ne voulait pas, celui qui poussera son mari à accepter une femme devenue si différente de celle qu'il pensait qu'elle était. Enfin, à la fin du roman, j'y vois une image du bonheur serein auquel on peut aspirer ... mais ce bonheur de carte postale est-il vivable ?
Un très beau roman.
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Leila Slimani a tout pour attiser ma curiosité :
- Un premier roman
- Un sujet tabou : la dépendance sexuelle, mais au féminin !!
- Et il ne faut pas oublier que nous portons le même prénom et sommes toutes les deux marocaines

Dans ce roman Leila se frotte à un sujet qui, quelle que soit la culture, reste du domaine de l'indicible, du tabou : la dépendance ou l'addiction sexuelle, qui plus est la plus perverse et la plus destructrice de toutes les addictions.

Adèle est journaliste, maman d'un petit garçon Lucien et épouse d'un chirurgien Richard.
« Adèle a fait un enfant pour la même raison qu'elle s'est mariée. Pour appartenir au monde et se protéger de toute différence avec les autres. En devenant épouse et mère, elle s'est nimbée d'une aura de respectabilité que personne ne peut lui enlever. Elle s'est construit un refuge pour les soirs d'angoisse et un repli confortable pour les jours de débauche » Une vie parisienne bien calme où tout est déjà tracé. Mais cela ne la satisfait pas ! La vraie Adèle, c'est ça : « Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres... Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre
Adèle ne s'appartient pas, elle est esclave du désir, le désir est son maitre. Une expression bien de chez nous, la qualifierait à merveille, Adèle est habitée (je ne veux pas tomber dans le mysticisme, mais c'est ce qui l'a défini le mieux !)

"Ses obsessions la dévorent. Elle n'y peut rien. Parce qu'elle requiert des mensonges, sa vie demande une épuisante organisation, qui lui occupe l'esprit tout entier. Qui la ronge. Organiser un faux voyage, inventer un prétexte, louer une chambre d'hôtel. Trouver le bon hôtel. Mentir mais ne pas trop se justifier. Les justifications nourrissent les soupçons."
"Adèle ne tire ni gloire ni honte de ses conquêtes. Elle ne tient pas de livres de comptes, ne retient pas les noms et encore moins les situations. Elle oublie très vite et c'est tant mieux. Comment pourrait-elle se souvenir d'autant de peaux, d'autant d'odeurs ?"
La nymphomanie la consume à petit feu, il faut penser à tout, ne laisser aucune trace, garder le sourire et renter chez soi comme si de rien était. Mais Richard, victime d'un accident de la route, se retrouve immobilisé pendant quelques semaines à la maison ! Adèle ne pouvant se défaire de son vice, doit être encore plus vigilante…
"Être belle, être prête. Se tromper, inévitablement, de priorité."

A mon avis, Leila Slimani a su déjouer deux grands pièges pour ce premier roman :
- Elle est marocaine, mais tous les personnages du livre n'ont aucun rapport avec le Maroc, on n'a pas le droit au sempiternel premier roman autobiographique de la majorité des auteurs maghrébins
- Elle traite du sexe, de l'addiction sexuelle même, mais sans tomber ni dans la pornographie ni dans l'érotisme.

Un livre déconcertant, une écriture mordante, une maestria des mots qui ouvre la porte aux sceptiques… Je ne souhaite pas me transformer en thuriféraire de ce roman, mais il vaut la peine d'être lu !

Lien : http://leeloosenlivre.blogsp..
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Après Chanson douce, je souhaitais mieux connaître Leila Slimani, notamment à travers son premier roman, publié en 2014.
Dans le jardin de l'ogre convoque aussi par son titre l'univers de l'enfance et du conte de fées. L'héroïne fait figure de poupée, princesse narcissique, prisonnière de ses pulsions et punie de ses mauvaises actions.

Je retrouve le trio familial : une jeune femme mal dans sa vie et dans sa peau, un mari qui ne voit rien venir, un enfant aimé mais subi comme une contrainte… C'est le même milieu de bobos parisiens… Univers déjà lu, reconnu, sans véritable surprise. Dans ce premier roman, l'écriture était déjà efficace, neutre, factuelle. Leila Slimani possède une patte particulière, une manière bien à elle de poser sa trame qui se repère et se reconnaît et un goût évident pour les situations malsaines et dérangeantes.
Ici, la maternité est abordée par ses contradictions, ses confusions et ses paniques dans une emprise du quotidien qui la bride. La sexualité du couple est convenue, hygiénique, sans efforts ni complicité.
Adèle, le personnage principal, joue sa vie au lieu de la vivre ; elle se met en scène, en fait trop et se donne en spectacle ; elle maltraite son corps dont « elle cultive la maigreur comme un art de vivre » et le met à la disposition des hommes qu'elle séduit. Sa nymphomanie est plus une mise en situation avilissante qu'une expression d'un désir sexuel ; ainsi, elle se désocialise, perd le goût du travail, est incapable de ressentir de l'amitié ou de l'amour, de s'occuper de son enfant, d'assumer ses responsabilités familiales. Son déséquilibre psychique date de l'enfance ; les passages concernant ses parents ajoutent au malaise général.
L'insatisfaction d'Adèle est à ce point destructrice que le lecteur a du mal à éprouver de l'empathie à son égard. Leila Slimani parvient à créer une distance de sécurité vis-à-vis d'elle. Son cas est posé, analysé, donné à voir sans possibilité de rémission. À ses côtés, son mari gagne en profondeur dans sa capacité à pardonner, dans sa « patience déraisonnablement optimiste ».

Que dire en conclusion ?
Les deux livres de Leila Slimani que j'ai lus sont dérangeants et me laissent un arrière goût dans la tête quand je les referme.
À lire, en ayant à l'esprit que ce ne sera pas sans y laisser quelques plumes !
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Ce n'est pas mon livre préféré de Leïla Slimani mais sa plume reste unique par sa justesse. Même si on ne s'attache pas vraiment à Adèle, son addiction ressemble à tant d'autres qu'on est vite plongé dans son enfer. Quel sens donner à sa vie quand on court après un bonheur inatteignable puisqu'il n'est qu'illusion. Bravo à l'auteure dont j'ai dévoré l'ouvrage en un seul week-end !
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