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3,82

sur 255 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre est resté longtemps dans ma PAL , j'attendais le moment propice pour rencontrer ce "héros peu recommandable". Et puis il est aussi resté longtemps dans ma pile à critiquer!!
Difficile de parler de cet écrivain De l'Académie Française qui
- tombe amoureux de la femme de son fils, une juive allemande et qui pense que son fils ne la mérite pas , qu'il n'est pas à la hauteur, mais que lui par contre...
-déteste sa petite-fille parce qu'elle ressemble à son père,
- ayant l'air de faire le bien, est capable du pire,
- en 1942 écrit une longue lettre de dénonciation au commandant de la sous-préfecture d'Andigny dans l'Eure en racontant l'histoire de sa famille .

Un livre au contenu terrifiant.


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La citation du Point « Un héros peu recommandable, un grand livre à recommander » résume à elle seule le livre de Romain SLOCOMBE « Monsieur le Commandant ».

Le roman est écrit sous la forme d'une longue lettre de confession et de dénonciation envoyée par Paul-Jean HUSSON, aux autorités d'occupation allemande. Celui-ci est un homme de lettres et académicien de renom, héros de la Première Guerre mondiale durant laquelle il a perdu un bras au front, particulièrement respectable, fervent catholique, mais surtout en cette période d'occupation pétainiste et collabo convaincu.

Sa confession, c'est son amour fou et inavouable pour sa belle-fille. Terriblement belle, blonde, radieuse, douce et aimante envers son mari, celle-ci va très vite se retrouver seule avec sa fille, le fils ayant décidé de partir à Londres pour rejoindre la résistance. Son beau-père va alors se trouver dans l'obligation de les prendre en charge toutes les deux. Oui mais voilà, il va rapidement découvrir que sa belle-fille est juive allemande. L'horreur suprême pour cet antisémite notoire !
Malgré son antisémitisme viscéral mais guidé par cet amour interdit, se trouvant lui-même dans un dénuement affectif total suite à la mort de sa fille et de sa femme, Husson décide de prendre la route en compagnie de celle qu'il ne cesse de désirer. En plein exode, il part de sa Normandie afin de pouvoir les sauver.

Mais l'acte inconcevable pour tout être normal arrive, l'ignominie de la part de Paul-Jean HUSSON suivra : la dénonciation de sa belle-fille en tant que juive.

Ce livre est pour ma part une plongée terrifiante dans ces années de l'occupation allemande durant lesquelles l'être humain a montré à travers la collaboration la part la plus abjecte qui se trouve enfouie au plus profond de certains. C'est une vision impitoyable et glaçante de ce que pouvait être l'antisémitisme ordinaire : une scène de torture est à la limite du soutenable.

Magnifiquement écrit, ce roman m'a sonné mais surtout bouleversé. Il est d'ailleurs plus que dérangeant. Donc merci à Romain SLOCOMBE de l'avoir écrit et ne passez pas à côté. Bien sûr, ceci est mon humble avis !
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Quel est donc le secret de Romain Slocombe qui arrive à me faire lire des romans que je n'aurais jamais imaginés dans ma bibliothèque ?
Son talent, bien sûr, qui fait que dès les premières pages, et bien que je sache qu'à un moment j'aurais la boule au ventre, je suis embarqué dans son récit.
Il faut dire que Slocombe, à l'inverse de beaucoup de ses confrères, choisit ses principaux protagonistes parmi les pires salauds que l'on puisse rencontrer en littérature.
Il y a la série en cours avec Sadorski, que je conseille fortement à tous mes amis lecteurs, et il y a ce Monsieur le commandant (d'ailleurs son inspecteur y apparaît déjà, brièvement).
Peut-on parler de "héros" quand on parle de ce genre de personnages abjects ?
Bref, Paul-Jean Husson (ce n'est pas son vrai nom) était écrivain et académicien (Académie française dont il fut radié plus tard), revenu de la Grande guerre mutilé, père de famille, bientôt grand-père, dans cette France occupée de 1942, ce pétainiste et antisémite convaincu écrit à un commandant de l'armée d'occupation.
C'est ce courrier qui est ici restitué (avec, là aussi, quelques changements de patronymes pour ne pas heurter les sensibilités je suppose...). Sous la plume de l'auteur, Husson se raconte, il raconte sa haine, il raconte ses attentes, il raconte sa collaboration, il dévoile même quelques secrets intimes.
Collabo jusqu'à l'os.
Dans ses faits et gestes.
Dans ses regards.
Dans ses écrits.
Même envers ceux qu'il aime, envers ceux qu'il devrait chérir et protéger il éprouve de la méfiance, du mépris et de l'aversion.
Que cherche-t-il par ce courrier ?
À justifier ses actes odieux ?
À prouver sa fidélité et son dévouement aux autorités en place ?
À sauver celle qu'il aime et qu'il ne devrait pas aimer ?
Jusqu'où est-il prêt à aller ?
Jusqu'à l'impensable....
Un court roman, qui une fois de plus nous décrit la monstruosité d'une époque trouble de notre histoire.
Tous les Français n'étaient pas passif, tous les Français n'étaient pas résistants, tous les Français n'étaient pas collabos....
Mais il y avait de beaux salopards, et celui qui parle dans ce roman en fait partie sans aucun doute.
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Une lettre de délation d'un écrivain antisémite, pétainiste et collaborateur convaincus. Il dénonce par cette missive sa belle-fille, allemande et juive, à un officier nazi pendant l'occupation. Il a toujours été subjugué par sa bru. La révélation tardive de ses origines juives ne l'empêchera pas d'en faire sa maîtresse. Il est alors tiraillé entre son désir charnel et son dégoût du judaïsme. Une sombre plongée, entre réalité et fiction, dans la France de Vichy.
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C'est un roman effroyable.
Ce court récit est une longue lettre de dénonciation, adressée en Septembre 1942 au commandant allemand d'une sous-préfecture de l'Eure, par un notable local qui ne craint pas de la signer. Mutilé de la Grande Guerre, fan du Maréchal, romancier à succès, membre de l'Académie française, celui-ci est un fervent adepte de la Collaboration.
Je me suis d'abord bien amusée avec le style ampoulé recréé par Romain Slocombe, qui traduit toute la prétention de cet honnête patriote, bon bourgeois catho qui vomit la Gueuse, et attend avec impatience que l'ordre moral soit rétabli en France.
J'ai moins ricané en entrant peu à peu dans son cerveau dégorgeant d'une haine assumée à l'encontre des métèques, bolchévistes, Juifs, etc. Néanmoins, j'ai un peu mieux saisi le cheminement tordu qu'empruntaient (et empruntent encore) les individus comme lui pour justifier leur rejet de l'Autre.
Enfin, la dernière partie m'a totalement glacée. Plus envie de rire, plutôt envie de vomir, de fuir ce roman, m'en débarrasser, vite tourner les pages. Et dans la tête, cette chanson de la Maison Tellier, "Un bon Français", qui résonne lugubrement.
C'est un roman puissant, une plongée dans l'abjection dont on ne sort pas indemne, mais qui rappelle la nécessité de rester vigilant, ici et maintenant.
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J'avais découvert cet auteur lors d'une rencontre organisé par mon libraire préféré...et l'auteur m'avait convaincu de franchir le pas d'une première lecture. j'avais bien compris qu'il ne fallait pas s'attendre à un livre comique! je ne fus pas déçu car il s'agit d'un personnage noir dans une période sombre ( l'Occupation) .C'est fort bien écrit et mené et le dénouement final , bien que prévisible se dévoile dans une froideur dont on est finalement content de sortir en refermant le livre.....
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Comme chacun le sait, Occupation et secrets de famille font bon ménage ; après Grimbert (Un secret) ou Grémillon (Le confident), Romain Slocombe le montre à son tour plaisamment.

Monsieur le commandant prend la forme d'une longue lettre, de dénonciation, de confession, de demande d'absolution, presque. Son auteur : Paul-Jean Husson, un écrivain de droite, reconnu et établi, antirépublicain, antisémite, académicien, tombe sous le charme de sa belle-fille, une actrice allemande, dès que son fils la présente à la famille. Ce qui était une sympathie presque paternelle prend pourtant un tour radicalement différent avec la guerre, et la panique de l'exode joue comme le catalyseur d'une passion aussi intense que fugace.

Digne d'un drame grec, le petit roman de Slocombe se lit avec plaisir. le narrateur, un type réactionnaire au dernier degré, peu recommandable et qu'on aime détester, tout comme la belle-fille, moins nunuche qu'elle n'en a l'air, composent un couple étrange dont le portrait donne du relief à cette histoire sordide. le bouquin, documenté (peut-être un peu trop ...), reconstitue l'ambiance délétère de toute une partie de l'entre-deux-guerres, et on lui pardonne aisément quelques effets de manche pas toujours utile dans a construction du récent ou dans la forme. La réflexion sur l'aveuglement idéologique de certains intellectuels des années 1930 est même plutôt bien menée.
Romanesque, prenant et distrayant. Et le pire, c'est que ça pourrait bien être vrai.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Andigny, département de l'Eure, 1942
Paul-Jean Husson est un écrivain réputé, également académicien. Il est marié et a deux grands enfants : une fille, Jeanne, et un fils, Olivier, qui s'est lui-même marié en 1934 avec une jeune allemande. Ilse, c'est son prénom, ayant mis au monde une petite Hermione, il est donc désormais grand-père.
Profondément antisémite et pétainiste convaincu, Paul-Jean Husson n'a pas mis longtemps à choisir son camp au début de la guerre. Pour lui, les Allemands vont aider la France à se redresser en éradiquant la vermine juive. Olivier étant parti défendre la patrie au front, les ennuis de Paul-Jean vont commencer en même temps qu'il va se rapprocher dangereusement d'Ilse, découvrant par la même occasion des vérités cachées qu'il aurait mieux fait d'ignorer.

Monsieur le Commandant est paru dans la collection « Les Affranchis » aux éditions du Nil, dont le principe est le suivant. Il est demandé aux auteurs souhaitant l'intégrer d'écrire « la lettre que vous n'avez jamais écrite ». Bien qu'il ne s'agisse pas d'une correspondance mais d'un seul courrier, on peut dire que ce titre est d'une certaine manière un roman épistolaire. Destinataire, lieu, date, puis apostrophe « Monsieur le commandant, » : il s'agit bien d'un long courrier (divisé en chapitres pour faciliter la lecture) qui se termine par la signature du « narrateur » à la page 232.
Au fil des pages, Paul-Jean Husson n'a de cesse de raconter sa vie au Sturmbannführer Schöllenhammer. Il lui parle un peu de son métier d'écrivain et de l'Académie française et ne se prive pas de lui donner sa vision de la France. Mais surtout, il lui parle de sa famille, des relations qu'il entretient avec son fils, avec sa petite-fille, et surtout avec sa bru. Il lui décrit les bouleversements qu'Ilse a peu à peu amenés dans sa vie, elle qui a bousculé tous ses repères et l'amène à se poser des questions existentielles.
A travers ces quelques personnages bien dépeints, Romain Slocombe nous raconte une partie de la Seconde Guerre mondiale : collaboration, antisémitisme, occupation, incertitudes du quotidien. Sans avoir l'air d'y toucher, l'auteur parvient à accrocher son lecteur, distillant petit à petit de nouveaux éléments qui vont peu à peu changer la donne, et ce jusqu'au final très réussi.

Monsieur le Commandant est un roman étonnant et abouti qui devrait plaire à ceux qui aiment les fictions ancrées dans la réalité historique (l'intrigue s'inspire d'ailleurs largement de faits réels).
Romain Slocombe, qui est loin d'être un débutant – on lui doit de nombreux romans, nouvelles, scénarii de films et de bandes dessinées... – a peut-être été surpris par le parcours de ce livre. En effet, il a été largement salué par la critique et présélectionné pour certains prix littéraires dont le Goncourt ! Enfin, il vient de remporter le Trophée 813 du meilleur roman francophone.
Lien : http://hanniballelecteur.ove..
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Efficace
le roman de Romain Slocombe est particulièrement agréable à lire, on se laisse vraiment prendre par une intrigue très bien ficelée, et qui ne parait pas trop artificielle (ce n'est pas un roman de Michel Bussi à cet égard). La reconstitution de la période de la guerre est très précise, très parlante, et l'on imagine très bien le film qui pourrait être fait (si c'était aujourd'hui on imagine que Benoît Magimel et Léa Seydoux seraient sur les rangs..).
Voici en tout cas un livre qui m'a donné envie de lire d'autres ouvrages de cet auteur. Je ne sais pas s'ils seront aussi bien ?
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Qui est vraiment Paul-Jean Husson ? Académicien, ancien combattant blessé de guerre, homme de réseaux… Pour lui, les belles lettres sont un champ de bataille. Ce manchot qui écrit à la plume se grise de style et des beautés de la nature. Mais les années quarante ne laissent pas le choix : il faut choisir son camp, et pour ce catholique fervent, traditionnaliste, l'antisémitisme est quasi constitutif. Ami de Bataille, admirateur de Céline, P-J Husson n'a aucun scrupule à signer des éditoriaux incendiaires, appelant à se débarrasser de la peste qui menace la race pure, celle des vrais français. On l'a compris, il faut éradiquer du territoire : le juif, le youpin, le youde, le youtre, appellations dont il use ad nauseam. Mais Husson est-il un salaud ? ou un homme égaré ?
la critique complète sur rmon blog
Lien : http://jeanne.desaubry.over-..
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