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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

C'est avec une grande impatience que j'ai entrepris la lecture de ce roman. Je l'avais, en attente sur les étagères, le gardant comme un trésor, convaincue que sa lecture serait un moment merveilleux et c'est bien ce qui s'est passé !

J'ai eu l'impression d'une conversation avec Patti Smith : un moment de partage avec celle qui nous invite chez elle, le temps de nourrir ses chats, nous emmène au Café Ino où elle a ses habitudes pour nous parler de moments de sa vie : voyages pour donner des conférences qui l'emmènent en Allemagne ou au Japon, visites de cimetières pour retrouver des écrivains aimés et leur déposer quelque présent gage d'admiration, musiques pour retrouver les accords de la Beat, lectures de morceaux choisis. On aimerait un livre de 1000 pages entrecoupées de ces petits textes étranges et féériques dont elle a le secret.

Quelques "recettes" de quiétude de la part de cette poétesse solitaire, quelques fougues pour s'enticher de certains lieux ou certains objets et une apparente facilité à perdre toutes sortes de choses sans s"en rendre compte.

Beaucoup d'humilité et de modestie dans ce livre, rempli de photos toutes simples à l'image de cette grande artiste.


Je vais le relire, il ne peut en être autrement !
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M.Train est un roman autobiographique exceptionnel. C'est un voyage magnifique, bouleversant dans l'univers de Patti, avec des arrêts qui nous emmènent dans son monde, de New-York au Japon en passant par Londres. Elle se dévoile, raconte son passage à la casa azul, son voyage à Cayenne avec Fred Sonic Smith, ses rencontres, son amour pour ce petit bungalow à Rockaway Beach qu'elle achète, ses moments privilégiés avec ses chats, ses promenades matinales pour aller boire son café et écrire, écrire ce qui deviendra des poèmes, des chansons, des livres, comme celui-ci, pour notre plus grand plaisir ! Encore une pépite de la littérature américaine ! Chaque endroit décrit, peint avec beauté, poésie et humanité à travers le temps, sans aucune chronologie, surprenant toujours le lecteur qui s'impatiente de découvrir l'arrêt suivant, la prochaine destination. Chaque arrêt nous dévoile une partie de l'artiste à un moment précis de son existence et nous donne envie de continuer le voyage à ses côtés ! Un livre exceptionnel d'une femme exceptionnelle !
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Qu'est ce que je peux aimer cette femme!!!!! Ça va au delà de son statut d'icône....c'est elle que j'aime. Sa simplicité. Après l'avoir "découverte" avec Just Kids, c'est avec un immense plaisir que je la retrouve, comme une amie, dans M Train. J'adore sa simplicité, son humanité....elle est touchante à tous les points, quand elle parle d'une vieille bicoque dont personne ne veut, qu'elle achète et qui finalement est la seule à résister à l'ouragan ..Sandy je crois. Elle l'est aussi quand elle parle de son addiction à la série Les experts, qu'elle voit apparaître Horatio Cain à tous les coins de rue, ou encore à ses marathons New York Police Criminelle (ou judiciaire) , ou je ne sais plus quelle autre série anglaise culte. J'aime aussi son amour pour son mari défunt, son honnêteté lorsqu'elle parle de la douleur qu'elle a ressenti lors de sa mort. J'aime la façon dont elle décrit le fauteuil et le bureau de son père, le manteau qui est devenu un vrai compagnon, les cafés qu'elle traque dans toutes la planète, sa timidité et son humilité face à un groupe de scientifiques formant un cercle "secret" dédié à un feu explorateur du Pôle Nord, et de son cafouillage lors d'une cérémonie où elle ne savait absolument pas quoi dire....ça m'a rappelée ce qui s'est passé lors de la cérémonie de remise du Nobel de Littérature à Dylan, lorsqu'elle a oublié les paroles de la chanson. Mais par dessus tout, j'adore lorsqu'elle parle de livres, de Murakami notamment. C'est un être humain absolument délicieux, tout en douceur et chaleur. Je suis tombée sur M Train dans l'aéroport d'Istanbul, en rentrant de Saint Petersbourg. Il était en anglais. J'étais dans un sale état, dévastée à l'idée de quitter cette ville magnifique, et j'avais besoin de réconfort. Patti était là. Elle m'a réconfortée.....et continue de le faire
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Je n'ai vraiment rien à voir avec Patti Smith : elle boit café sur café, je n'aime pas ça ; elle chante, je ne connais pas sa musique (mais son nom, oui!) ; elle est toujours par monts et par vaux, je suis assez statique..Et pourtant...
J'ai beaucoup aimé ce livre, ou plutôt cette rencontre. Je l'ai dégusté gorgée par gorgée, texte par texte, et j'ai eu l'impression de l'accompagner. Ou qu'elle m'accompagnait. Je ne sais plus bien.
On la suit dans ses voyages, intérieurs et extérieurs, notamment sur les traces des écrivains/artistes qui l'ont marquée ; dans ses pensées ; dans son quotidien (comme tout le monde, elle regarde Les Experts!)... et c'est bien. Beau. Imagé. Imaginé. On suit ses rêves, ses envies, ses douleurs.
Et comme je viens de l'écrire, je l'ai lu en même temps que je lisais un petit roman de Christian Bobin. A priori, rien à voir. Et pourtant... pour moi, ils sont cousins. Tout en étant très différents, je trouve qu'ils ont une belle manière de dire les choses, de les imaginer...
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J'avais adoré Just Kids et on retrouve un peu le même univers dans M Train, mais découpé en petites scènes de vie quotidienne, sans lien les unes avec les autres. Il s'agit toujours d'un roman autobiographique, dans lequel elle nous parle de ses passions, pour le café, les séries policières et les lubies qu'elle peut avoir. J'adore son univers solitaire, rêveur, décalé, idéaliste, entier et passionné. Certains passages font vraiment sourire.
Dans chacun de ses livres, on trouve sa personnalité simple et attachante. le livre est également ponctuée de photos qu'elle a prises au cours de différents voyages, qui illustrent les paragraphes .
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Que c'est bon et beau de prendre des cafés en compagnie de Patti Smith et de discuter avec elle, de plonger dans ses souvenirs et dans sa vie.
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Lorsque j'ai tourné la dernière page, j'ai crié : « Oh ! C'est fini ! » Je m'étais habituée à cette rencontre quotidienne avec une personnalité hors du commun et si attachante : Patti Smith.
En fait, je ne connaissais rien d'elle sinon quelques chansons que j'écoutais autrefois, il y a bien longtemps...
Tout d'abord, ce qui m'a fascinée dans ce livre, c'est la photo de couverture : elle est assise dans un café, une tasse blanche devant elle. Elle porte un bonnet de laine, une veste d'homme et un jean. Elle tient son visage dans sa main droite et regarde sur le côté. Présente et absente. Sa main gauche est posée sur la table. Je crois que je n'ai jamais autant regardé une couverture de livre. Patti Smith raconte en quelles circonstances cette photo a été prise : tous les matins, elle se rend au café Ino, situé sur Bedford Street, dans Greenwich Village, commande du café noir, un toast de pain complet et un ramequin d'huile d'olive.
Or, ce jour-là, elle apprend que l'établissement ferme. C'est un choc pour elle. On lui sert tout de même un dernier café lorsqu'une jeune fille qu'elle connaît passe. Elle lui demande d'immortaliser ce moment difficile, « l'image de l'affliction » dira-t-elle. C'est vrai, elle a l'air profondément triste. Je crois que c'est cette grande mélancolie que j'ai ressentie et qui m'a touchée.
« Ce n'est pas si facile d'écrire sur rien. » dit le cow-boy de son rêve, « Il est bien plus facile de ne parler de rien », ajoute-t-elle…
Écrire sur rien, parler de rien … en réalité, Patti Smith nous emmène avec elle, dans son train, à son rythme, sans horaires, ici et là. Elle nous embarque et on la suit dans son « vagabondage », un peu partout sur la planète et dans ses rêves aussi, aujourd'hui et hier, autrefois et demain.
Vie quotidienne peuplée de chats, de cafés et de livres, rencontres d'auteurs, voyages dans les rues de New-York et ailleurs, au Japon, au Maroc, à Londres, méditations sur le passé, sur ceux qui l'ont quittée et qu'elle a aimés, sur le temps, tout se mêle, se lie, se correspond et s'enchaîne, à l'image de la vie, décousue, fragmentée, surprenante, insensée parfois. Les horloges ont perdu leurs aiguilles et le monde sa boussole...
Elle aime le café et les cafés, aurait aimé ouvrir un petit établissement mais son ange, l'amour de sa vie, le musicien Fred « SONIC » Smith, l'a appelée à Détroit : elle est partie.
Ils sont allés à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane française pour voir les vestiges de la colonie pénitentiaire où l'on envoyait les pires criminels. Genet évoquait ce lieu pour lui sacré dans Journal du voleur mais ne l'aura jamais vu. Elle ramassera quelques cailloux et les portera sur la tombe de l'écrivain, au cimetière chrétien de Larache, au Maroc. de même, à Charleville, Rimbaud aura droit à des perles de verre bleu de Harar...
Les auteurs sont sacrés, elle leur fait des offrandes, nettoie leur tombe, vit avec leurs livres dispersés çà et là, dans sa maison, un sac, une chambre d'hôtel. Elle les aime, toujours et encore, leur parle, écoute leur voix même s'ils ne sont plus. Plus présents parfois que les vivants, ils partagent le quotidien de la chanteuse, Bolaño, Rimbaud, Michima, Kurosawa, Dazai, Akutagawa, Plath, Kahlo… Elle aime aussi Sarah Linden, l'enquêtrice de The Killing et n'imagine pas un seul instant ne plus la revoir quand la série sera finie.
Ses êtres chers, ses frères …
Elle a aussi d'autres compagnons de route : ce sont les choses, les objets : sa cafetière, un dessus de lit, son lacet. Elle leur parle, ils lui répondent. Parfois, elle les perd et elle a remarqué d'ailleurs que plus elle les aime, plus elle les perd : son vieux manteau noir, son livre de Murakami Chroniques de l'oiseau à ressort, son vieil appareil photo… C'est comme les gens finalement, ceux qu'elle a aimés ont disparu, elle les a perdus eux aussi… Elle reste là, seule ou presque.
Et puis, comment ne pas parler de ses photos : la chaise de Roberto Bolaño, la table de Schiller à Iéna, le lit et les béquilles de Frida Kahlo, la canne de Virginia Woolf, la machine à écrire de Hermann Hesse, les tombes, les cafés … Quel que soit le sujet, l'image en noir et blanc, floue parfois, fascine, me fascine. Je la regarde plusieurs fois comme pour en percer le mystère. Il s'en dégage une force que j'ai rarement vue ailleurs…
Patti Smith parle d'elle, des autres, de la vie, des oeuvres qui lui sont chères, des auteurs qu'elle porte en elle, des siens, de son ange, de son bungalow de Rockaway Beach, du quotidien. Je ne la connaissais pas, il me semble avoir fait une belle rencontre, une de celles que l'on n'oublie pas, une femme dont l'univers poétique est riche et profondément mélancolique, quelqu'un avec qui j'aurais aimé partager un coin de table, là-bas ou ailleurs. Pas forcément pour parler. Pour être là, sentir ce que le soir a à nous dire et écouter le temps qui passe...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Patti Smith a toujours été une artiste avec de nombreuses cordes à son arc : chanteuse, poète, peintre, photographe, écrivaine… Avec M Train, en évoquant sa vie dans le début des années 2000, elle élargit encore l'éventail de son talent si particulier.

Le livre est composé de chapitres apparemment disparates, entre New-York et les nombreux endroits où elle est allée de par le monde, au hasard des occasions, de ses désirs, de ses engagements, de ses admirations, de ses amitiés. le récit est survolé par l'ombre de son mari, son époux le guitariste Fred « Sonic » Smith , mort brusquement en 1994, suivi par celle de son frère, Todd. Mais elle n'écrit pas vraiment un livre de mémoire. Elle annonce son intention : « Ce n'est pas si facile d'écrire sur rien. »

Oui, ce livre est une évocation du rien, ce rien qui ouvre à d'autres réalités moins superficielles, plus intérieures, plus profondes. Ce livre est un aller-retour toujours recommencé entre la réalité et l'outre réalité, ce beau surnom que le poète français d'origine libanaise Salah Stétié donne à la poésie. de chapitre en chapitre, de voyage en voyage, de rencontre en rencontre, c'est par le banal que Patti Smith commence, sa surconsommation de café, son addiction aux séries télévisées, son chat, son manteau noir usé… de chapitre en chapitre, elle évoque son passé, mais pas celui « sex, drug & rockn'roll » qu'elle avait décrit dans son livre précédent « Just Kids » qui révélait déjà son talent littéraire.

De ce quotidien plutôt banal, Patti Smith s'en détache pour évoquer quelques passages de sa vie qu'elle avait photographiés avec son vieux polaroïd, photos à la fois prosaïques, délicates, tremblantes. le récit se fait mélancolique : « Insensiblement, je m'enfonce dans un malaise persistant. Non pas une dépression, davantage une fascination pour la mélancolie, que je retourne dans ma main comme s'il s'agissait d'une petite planète, striée de bandes d'ombre, d'un beau impossible ». Au point de constater que « (…) sans aucun doute, notre réalité éclipse parfois nos propres rêves. ».

Ce livre est celui du passage continuel entre la réalité, celle du moment présent, celle de ses souvenirs et de ses rencontres, et les rêves, encore que ce mot soit trop précis pour évoquer l'impalpable d'où éclot toute la poésie de ce texte. Elle évoque de façon disparate ses souvenirs privés, ses rencontres avec d'autres grands, comme Murakami, ses révérences à des disparus comme Virginia Wolf, Mishima, Frida Kahlo, Jean Genet… L'écriture devient sa seule exigence « J'écris avec ferveur, telle une élève à son pupitre, penchée sur son cahier de rédaction, composant non pas pour produire ce qu'on lui demande, mais pour assouvir un désir. »

L'écriture lui donne le moyen de la dépossession, de l'abandon. Sorte d'entrée initiatique dans la vieillesse qu'il faut finir par accepter, voire chérir. Elle en perd son fameux manteau noir. « Aria pour un manteau. Requiem pour un café. Voilà ce que je pensais, dans mon rêve, en contemplant mes mains ». C'est ainsi que le livre s'interrompt.

Patti Smith rappelle ainsi de manière méditative, mélancolique et poétique que vieillir est le moment de l'abandon, du lâcher-prise, du manque que l'on tente de compenser par le souvenir, le désir de la mémoire, un moment privilégié où l'outre-réalité peut s'ouvrir et s'épanouir.
Lien : http://jmph.blog.lemonde.fr/..
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Patti Smith, la musicienne également peintre, photographe et poète qui relève ici un défi que lui lance un cow-boy dans un rêve : CE N'EST PAS SI FACILE d'écrire sur rien.

Le résultat : un récit poétique, tout en simplicité et humilité où se mêlent des rêves, pensées et divagations quotidiennes de l'auteure, des pèlerinages sur les tombes d'écrivains disparus, des réflexions et confidences sur ses lectures, des promenades et visites dans ses cafés favoris ou sur la plage de Rockaway Beach, des bribes de souvenirs avec ses parents ou son défunt mari Fred… où le rien devient le tout d'une vie.

Il y a là-dedans de quoi me charmer, d'autant que Patti Smith m'a parue très intuitive, présente et reliée à ce qui l'entoure. Je me suis donc immergée dans une lecture lente, méditative, pensive et parfois rêveuse.

Le côté très intuitif de Patti Smith m'a fasciné. J'ai eu l'impression de quelqu'un qui « coule », qui se laisse totalement porter par les flots de la vie, qui est à l'écoute de tout signe extérieur et intérieur (via les rêves notamment) ce qui ne l'empêche pas d'agir avec une certaine détermination et entrain. J'ai aimé sa façon de vivre ses rêves, sa connexion à l'univers et aux êtres vivants ou morts, son naturel et sa simplicité en tout lieu et avec quiconque, sa solitude habitée de littérature, son abandon à sa mélancolie et j'ai souri face à ses dialogues avec les objets.

Ce récit déborde également d'amour pour tout, pour la vie et en particulier, pour les êtres qu'elle a chéri comme son mari Fred. Il y a de la nostalgie et en même temps, il m'a semblé que son deuil était fait, qu'il s'agissait de saines résurgences du passé dans le présent… au travers du présent.
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
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J'avais lu et apprécié Just Kids, récit de la jeunesse de l'auteure et de ses amours avec Robert Mapplethorpe. J'ai ici retrouvé avec plaisir la plume sensible et vagabonde de Patti Smith. « Nos pensées ne sont-elles rien d'autre que des trains qui passent, sans arrêt, sans épaisseur, fonçant à grande vitesse devant des affiches dont les images se répètent. » (p. 66) de sa table attitrée dans un petit café de Bedford Street à New York en passant par le Mexique, l'Angleterre, le Japon et beaucoup d'autres pays, elle donne à voir ce qui constitue la carte de son monde intérieur. À 66 ans, avec plusieurs chats, un appartement à New York, une passion pour les séries policières et les livres, l'auteure ne s'impose rien. « Je suis certaine que je pourrais écrire indéfiniment sur rien. Si seulement je n'avais rien à dire. » (p. 8) Ses déambulations physiques ou mentales ne sont ni vaines ni précises, mais autant d'errances poétiques et délicates en elle-même. « J'ai vécu dans mon propre livre. Un livre que je n'avais jamais eu l'intention d'écrire, enregistrer le temps écoulé et le temps à venir. » (p. 156) Entre rêve et réalité, passé et présent, Patti Smith évoque des souvenirs et chante la fuite du temps, avec élégance et nostalgie.

Illustré de clichés pris par Patti Smith elle-même, cet ouvrage est un peu un inventaire à la Prévert, une carte aux trésors. On suit l'auteure sur le chemin de ses maîtres, à la rencontre des références qui ont forgé son univers artistique : livres, films, séries télévisées et musiques, nombreuses sont les oeuvres qui composent son panthéon personnel. En montrant ce qu'elle aime, Patti Smith se dévoile, forces et fêlures indistinctement mêlées. « le lecture souhaite-t-il seulement me connaître ? Je ne peux que l'espérer, tandis que j'offre mon monde sur un plateau rempli d'allusions. » (p. 54) Dans son monde intime, il y a un cow-boy qui hante ses rêves, le souvenir toujours douloureux de son mari Fred trop tôt disparu, des artistes croisés et aimés, une maison presque en ruines près d'une plage. Sans vraiment s'expliquer comment ni pourquoi, Patti perd des choses : livres, manteau et appareil photo sont autant de cailloux blancs laissés derrière elle. « Nos possessions pleurent-elles de nous avoir perdu ? » (p. 183)

Inclassable, tout comme son auteur, ce texte se savoure comme un carnet de voyage intime. Il n'y a rien à apprendre, rien à découvrir au bout du chemin, mais une multitude d'émerveillements à saisir tout au long du parcours, jusqu'au moment de revenir à la maison, dans une bienheureuse quiétude bâtie sur des certitudes simples. « Mon chez-moi est un bureau. L'amalgame d'un rêve. Mon chez-moi, ce sont les chats, mes livres, et mon travail jamais fait. Toutes les choses disparues qui, un jour peut-être, m'appelleront. » (p. 188) M Train est un charmant ouvrage, délicat et émouvant, à l'image de son auteure, poétesse maudite bénie des muses.
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