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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une écriture magique qui fait se passionner pour rien, pour des vagabondages poétiques sans consistance, les références dans le désordre de l'univers de Patti Smith. Il n'y a rien à raconter, mais on ressent à la lecture de ce livre beaucoup de chaleur et une sérénité qui soulage, loin de toute contrainte, préjugé, ou stress inutile. Attendre que le café soit passé dans le percolateur, se laisser entrainer par les mots d'un livre, rêver, suivre un fil imaginaire et le mélanger au réel, tout est prétexte à un vagabondage aussi important et magique que toute autre préoccupation, sur laquelle il a priorité. J'avais déjà aimé " just kids " dans lequel Patti Smith s'effaçait un peu devant Mapplethorpe et je me suis promené avec beaucoup de plaisir en sa compagnie dans ce livre plus personnel. Seul petit bémol, passé la première moitié du livre et le charme de la découverte , j'ai eu un peu de mal à tenir sur la distance, et reconnais être resté sur le bas côté de certaines des routes empruntées par l'auteur, parfois difficiles à suivre. Mais je ne dois pas avoir perdu entièrement le fil, car j'ai eu le plaisir de voir le livre se terminer par une photo de la canne de Virginia Woolf, qu'une association d'esprit m'avait fait rapprocher du texte de Patti Smith.
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Patricia Lee Smith dite Patti Smith, née en 1946 à Chicago, est une chanteuse et musicienne de rock, poète, peintre et photographe américaine. Son père, ancien danseur de claquettes, est employé de bureau dans une usine et sa mère, qui a abandonné une carrière de chanteuse de jazz pour élever ses quatre enfants, est serveuse dans un restaurant. A l'adolescence, Patti se détache de l'éducation très religieuse que sa mère, Témoin de Jéhovah, lui a donnée. Entrée à l'Ecole normale pour devenir institutrice, à 18 ans elle est radiée (suite à une grossesse) et doit travailler. Pendant la première partie des années 1970, Patti Smith pratique intensément la peinture, l'écriture, et se produit en tant qu'actrice au sein du groupe de poètes St Mark's Poetry Project. Les petits boulots alimentaires s'enchainent, les rencontres amoureuses on non aussi et de fil en aiguille, elle écrit des paroles de chansons (pour Blue Öyster Cult), des articles pour la presse rock (Creem, Rolling Stone) et finalement sort un premier album coup de tonnerre, Horses, en 1975.
Avec M Train qui vient de paraître, Patti Smith poursuit dans la veine autobiographique amorcée avec Just Kids mais d'une manière tout à fait différente. Si Just Kids était centré sur sa liaison amicale puis amoureuse avec Robert Mapplethorpe entre 1967 et 1989 (date de son décès), de façon très directe, M Train est plus distancié.
La vérité historique : A la fin des années 1970, Patti Smith rencontre Fred "Sonic" Smith, guitariste du défunt groupe américain MC5, qui partage notamment son amour de la poésie. Ils s'aiment, se marient et ont deux enfants, Jackson (né en 1980) et Jesse Paris (née en 1987). Patti Smith se retire alors presque entièrement du monde de la musique pour élever ses enfants, n'enregistrant en près de quinze ans qu'un seul album, Dream of Life, sorti en 1988. En 1994, la vie paisible de Patti Smith est brutalement interrompue par la mort de son époux, puis de son frère Todd, « La mort brutale de Todd, si peu de temps après la disparition de Fred, m'a été insupportable. »
Si le souvenir des êtres chers et disparus revient régulièrement au cours de ce texte, comme une ombre sombre planant au-dessus de l'auteure, l'écriture transpire la sérénité, une sorte de « zenitude » face à l'adversité, face à la vie que Patti Smith prend comme elle vient pour finalement n'en retenir que les bons côtés ou les instants magiques et heureux, mais il s'en dégage néanmoins un sentiment de solitude assumée.
La vie de Patti Smith s'avère d'une grande simplicité. Faite de petits rituels, petits déjeuners macrobiotiques (pain complet, huile d'olive et café), cafés qui tout du long scandent les journées de l'artiste, cafés-boisson comme cafés-lieux, elle les connait tous, de New York à Vera Cruz. Elle en boit des litres - « Je pouvais boire jusqu'à quatorze tasses sans mettre en péril mon sommeil » - et à mon avis, elle fait bien, car elle a tendance à s'assoupir souvent si je l'ai bien lue. Question fringues, un bonnet et un vieux pardingue avec dans ses poches, son calepin et un appareil photo, autant dire qu'il ne lui faut qu'un baluchon pour partir en voyage. Et dès qu'elle le peut, elle se cale devant un écran pour suivre les séries policières dont elle est très friande.
Le livre est découpé en chapitres sans chronologie aucune, faits de lieux (voyages à Berlin, Londres, Tokyo, Tanger, Mexico…) et de gens qu'elle rencontre ou d'écrivains nourrissant son imaginaire (la liste serait trop longue à dresser mais disons que Haruki Murakami est ici important). le texte marie les souvenirs, conservés précieusement dans ses carnets Moleskine qui ne la quittent jamais et dans lesquels elle note constamment tout ce qui lui passe par la tête, ah ! ces poètes… et des dérives oniriques qui ne manquent pas de charme. « Ce n'est pas si facile d'écrire sur rien » déclare Patti Smith en entame de son ouvrage, on la croit volontiers mais on peut la rassurer, elle s'en tire brillamment.
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Patti Smith n'est pas qu'une icône de la scène rock, elle est aussi l'auteure de plusieurs oeuvres autobiographiques.

Très connue et reconnue pour Just Kids, son talent littéraire n'est plus à démontrer.

C est donc confiante que j'ai entamé cette lecture, pensant lire des écrits poétiques et mélodieux...
Eh bien, pas du tout !

Je m'attendais à autre chose.
Ici, elle nous raconte ses voyages dans divers endroits du monde ou du coin de sa rue . Elle s'attarde sur les lieux.

Aussi, on passe beaucoup de temps avec elle au café qu'elle fréquente quotidiennement.
On comprend vite qu'elle est accro à la caféine et aux tartines d'huile d'olive !

Elle saute du coq à l'âne, du présent, au passé voir à un présent parallèle .

Ce récit n'a pas vraiment de fil conducteur et si vous aimez la rigueur, il ne sera pas faut pour vous .

Visitant à tour de rôle la Casa Azul, les tombes de ses écrivains préférés, le Japon, l'Allemagne,l'Espagne.. elle ne raconte ni son état d'esprit sur le moment , ni ne conte l'ambiance qui se trouve en ces lieux .
Elle digresse, s'envole très très loin ...
Un peu un voyage initiatique méditatif.

Je pense que ce bouquin est fait avant tout pour les fans de la chanteuse, qui à travers ses écrits, vont apprendre à connaître mieux le personnage, à rentrer dans son univers et ses habitudes de Madame tout le monde, ce qui la rend sympathique.

Je ne peux pas dire que son récit ne m'a pas intéressé mais il est certain que je n'ai pas été embarquée .

Juste kids attendra un petit peu pour que je me plonge dedans .
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Patti Smith est un personnage attachant et déroutant. Attachant car sa mélancolie est poétique, s'apparentant plus à un constat qu'à une plainte. Déroutant aussi car son récit est très fragmenté, à la fois chronologiquement et de par les thèmes abordés.
Ses songes et sa tristesse m'ont touchée, j'ai toutefois éprouvé une certaine lassitude devant l'accumulation et le désordre de ses récits. Peut-être est-ce un livre qu'il faut lire par petites touches.
S'il n'est pas simple d'accès au premier abord, il me semble qu'il faut s'y accrocher, le laisser, y revenir, et le terminer comme un doux rêve, pour acquérir la sensation qu'elle nous a montré ce qu'il fallait capter dans notre monde. S'accrocher aussi pour savourer l'écriture magnifique, douce et poétique, qui est celle d'une artiste avérée.
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Je ne résiste pas à débuter cet avis par la première phrase du livre « ce n'est pas si facile d'écrire sur rien », pour donner le ton de cette balade poétique très bien écrite.
Coup de chapeau pour l'objet livre : rempli de photos en noir et blanc et illustrant le récit, l'auteure est photographe aussi.
Ce livre, très personnel, est un hommage à l'art, tous ceux que Patti affectionnent : la photographie, la musique lorsqu'elle nous parle de Fred et sa guitare et surtout la littérature. J'ai particulièrement apprécié les passages sur la découverte de Haruki Murakami et son attachement à son livre fétiche « Chroniques de l'oiseau à ressort » dont la perte à Houston l'attriste beaucoup.
De Madrid à Berlin ou entre Mexico et New York son port d'attache, nous la suivons évoquant sa jeunesse, son amour des livres et de la photo, Fred son mari. Les moments défilent sans chronologie portés par des réflexions sur la vie, l'absence, le quotidien et ses rituels et sa solitude.
Poétique et touchant, un récit difficile à résumer plutôt à déguster avec un bon café, la boisson favorite de l'auteure.
À découvrir pour entamer avec Patti une réflexion en forme de méditation sur notre condition humaine. A réserver aux amateurs de ce type de récit. Je conseille aussi de lire cet ouvrage par petit bout, faire des pauses pour laisser notre esprit digérer sa prose puis y revenir, ou bien, ce que j'ai fait, d'alterner avec une autre lecture.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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Etrange bouquin! J'avais adoré Just Kids qui évoquait avec beaucoup de sensibilité les milieux d'avant garde artistique au tournant des années soixante. Ici, Patti Smith se livre à un vagabondage où elle évoque ce qu'elle aime, ce qui la touche, à grand renfort d'allusions littéraires mais aussi issues de la culture populaire. On croise Horatio Caine et l'équipe de New-York Police criminelle comme Genet et William Burroughs. L'auteur nous trimballe sans plan sur les lieux qui comptent dans sa vie, au Japon, en Islande mais aussi au Café 'Ino ou sur les planche de Long Island. Elle révèle d'étranges marottes comme cette admiration sans borne pour Wegener, l'homme de la théorie des plaques. On croise le chat Cairo, le fantôme de Fred son homme trop tôt disparu, Zak, un gamin qui rêve d'ouvrir son bar sur le boardwalk. C'est un peu narcissique, plutôt généreux, parfois prise de tête. Difficile de dire si j'ai vraiment aimé cette flânerie en compagnie de Patti Smith, mais ce qui est sûr c'est que je ne l'ai pas lâchée avant la fin...
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Il y a quelques jours, je lisais le dernier Robert Galbraight dont tous les débuts de chapitres comportaient une citation tirée d'une des chansons des Blue Oyster Cult. Il se trouve que Patti Smith a écrit quelques chansons pour ce groupe…..

Rien à voir ici, ce texte est une réflexion sur pleins de sujets.

Dominent toutefois son amour du café qui l'emmène boire le meilleur café du monde dans un coin reculé d'Amerique du Sud ; sa passion pour les séries télévisées et notamment The Killing ; la présence dans sa mémoire de son mari Fred ; les objets qu'elle perd ; son engouement pour les tombes d'écrivains décédés dont elle exhausse les dernières volontés ; son adhésion au club fermé des fidèles d'Alfred Wegener, le père de la théorie de la dérive des continents.

L'écriture oscille entre rêve et réalité.

Dans son écriture, il n'y a pas d'heures ni de jours. le temps n'existe pas.

Détail à vérifier : lorsque nous rêvons, nous ne voyons jamais nos propres mains.

L'image que je retiendrai :

Celle de l'hôtel au Japon dans lequel elle passe quelques jours en solitaire à se phaser avec le temps local.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2087
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Un voyage dans le quotidien et les souvenir de Patti Smith à travers différents endroits, des cafés principalement, dans lequel elle nous parle de sa façon de voir le monde et de l'écrire.

C'est un plaisir pour moi de retrouver Patti Smith que j'ai adoré suivre dans Just Kids. Et même si ce livre n'est pas un coup de coeur comme l'a été Just Kids, j'ai beaucoup aimé cette lecture. Dans ce livre on suit Patti Smith dans son quotidien mais aussi ses souvenirs et on se laisse emporte un peu comme dans un rêve.

J'ai aimé :

– le style onirique qui nous fait osciller entre souvenir, rêve et réalité.

– Les descriptions des différents endroits où elle aime s'installer pour prendre un café, qui nous donnent envie à nous aussi d'aller s'y installer.

– Découvrir encore un peu plus la femme qu'est Patti Smith, ce qu'elle aime au quotidien.

Une très bonne lecture, calme et tranquille. On se laisse bercer par le rythme et on a envie nous aussi d'aller s'installer dans un café pour lire ou juste regarder les gens passer.

Je vous souhaite de belles lectures 🙂
Lien : https://chronicroqueusedeliv..
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M Train, entre rêve et réalité, est une sorte de ballade que Patti Smith écrit à partir d'instantanés de souvenirs accompagnés d'illustrations Polaroïd. le roman nous entraîne dans une errance apparentée à un blues. Patti Smith, à 66 ans, accro au café, solitaire, souvent oisive, voyage beaucoup, regarde des séries télévisées, rêve et lit (Haruki Murakami ). Les morts sont très présents dans son univers intérieur: Fred, son mari, et Todd, son frère, mais aussi les artistes de la Beat Generation qu'elle a fréquentés ou des écrivains, comme Jean Genet. Patti Smith repère et décrypte des signes qu'elle interprète pour rendre encore plus présents ses disparus. Elle s'accroche aux vêtements, aux objets et aux lieux qui évoquent les êtres qu'elle aime. Mélancolique, elle ne s'apitoie jamais sur elle-même. Elle a trouvé une maison au bord de la mer où elle pourra se reconstruire bientôt.
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D'Horacio Caine à Jean Genet, des séries policière anglo-saxonnes au Pavillon d'or, les pérégrinations de Patti Smith nous emmènent aux confins de ses rêveries. Chaque petite chose, chaque petit élément du quotidien, du pétale de rose à une chaise, sont transcendés par l'écriture de l'auteur. « Peut-être ne pouvons-nous pas tirer de chair de la rêverie » nous dit Patti Smith dans cet ouvrage. En effet, ne cherchez pas de fil conducteur, de logique temporelle dans son récit, tout n'est que réflexions, rêveries et souvenirs. Cette absence apparente de « chair » ôte-t-elle de l'intérêt à ce document ? Peut-être. Sauf à se laisser porter par le texte d'une grand érudite, magnifiquement écrit et traduit, et à le lire par petites touches comme on lirait une poésie. Mais après tout, Patti Smith n'est-elle pas d'abord une poétesse ?
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