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3,82

sur 139 notes
D'après l'auteur, si vous avez l'extrême affront d'être né blanc et homme (« oh lalala, quelle horreur »), vous êtes au mieux un violeur, au pire un violeur-tueur-esclavagiste

Si vous êtes abonné à Télérama, auditeur assidu de France Inter et utilisez l'écriture inclusive, ce livre deviendra votre nouvelle bible
Si vous avez au moins trois neuronnes en état de marche, passez votre chemin
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Honnêtement toutes mes lectures SF sont toujours remplies d' a priori avant de tourner la première page, je ne suis pas fan et je crois qu'après cette lecture, je serai encore plus difficile à convaincre. Cette lecture a été si laborieuse du début à la fin, les personnages, les thèmes, le style, tout est brouillon, confus, inconsistant. Et pourtant il y avait de quoi en faire un livre mémorable, pour moi ce ne fut pas le cas, ce qui est encore plus dommage.
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J'ai reçu l'incivilité des fantômes dans le cadre des explorateurs de l'imaginaire. Merci aux forges de Vulcain et au site lecteurs.com pour cette belle découverte.
Une excellente lecture
La Terre a été dévastée ce qui a fait fuir les terriens sur un vaisseau, le Mathilda et ses 26 ponts, un pour chaque lettre de l'alphabet. Dans cet espace confiné, il vaut mieux habiter le pont C que T et être un homme blanc, hétérosexuel qu'une femme noire homosexuelle. le principe clé de cette communauté est la ségrégation et le retour de l'esclavage. On suit Aster, une jeune personne intersexe et noire comme la majorité des personnes de bas-ponts mais même pour le pont Q, elle est différente, elle est autiste.
On ne va pas se mentir, il y a beaucoup de choses qui ne sont pas exceptionnelles dans ce roman mais ce qui est réussi fait oublier tout le reste. L'intrigue ne casse pas trois pattes à un canard : Aster cherche ce qui est arrivée à sa mère disparue peu après sa naissance. La résolution de l'énigme n'est pas très originale et ne tient pas bien la route. La science évoqué est pleine de failles et d'incohérence. le rythme est inégal et les transitions ne sont pas toujours très fluides. le personnage de Gisèle est une purge et pourtant ce livre est vraiment bien. La force de ce roman réside dans l'émotion, il nous prend aux tripes tout du long. Rivers Solomon est non binaire, noire et autiste et ça se ressent dans la construction de son héroïne. Aster est criante de vérité et les personnages secondaires aussi. La ségrégation et tous ces corollaires crée une lecture en apnée.
Maltraitance, violences physique et psychologique, viols, tout est gratuit et banalisé. Et pourtant à aucun moment, on ne tombe dans un débordement de gore. On sait que c'est là, que c'est omniprésent mais seules quelques scènes sont décrites. La majorité du temps la violence n'est que ambiancée, sans surenchère tout en réussissant à ne rien minimiser. On a la réalité crue dans tout ce qu'elle a de malaisant, de révoltant. Et c'est pour ça que ça marche on ressent les choses sans avoir besoin de lire une liste détaillée de sévices. Différence et haine ambiante se répondent. Rien n'est oublié, racisme, homophobie, et autres haines des différences en tout genre : religion, mode de vie, sexe, catégorie social, handicap… C'est un reflet de notre monde amplifié par le confinement. Ca fait peur, ça révolte et ça permet de ne pas avoir envie de lâcher le livre. Ce microcosme où il ne fait pas bon d'être différent vaut vraiment la peine d'être découvert.
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Retour de lecture compliqué à rédiger que celui de L'incivilité des fantômes… Ce premier roman de Rivers Solomon a traîné quasiment 2 ans dans les limbes de ma wishlist/PAL, avant que je finisse par faire le dernier pas et me plonger dans cette oeuvre dont j'attendais beaucoup.

Un bilan positif, quoiqu'un peu contrasté pour ce roman de science-fiction « sociale ». Amateurs de hard-SF, de formules quantiques et de logarithmes népériens, passez votre chemin. Ici, c'est une boule d'énergie qui fait tourner le vaisseau, on sait pas trop comment, et on s'en fout. Ce qui compte, dans cette Incivilité des fantômes, et ce qui constitue l'une de ses plus grandes réussites, c'est son contexte.
On est dans un pur roman social qui dénonce les pouvoirs de domination de classe, de race, de genre. Les nombreuses références à l'esclavage, du nom du vaisseau – Matilda - aux travaux forcés dans les champs, le climat de peur dans lequel vivent les populations des Bas-Ponts, les viols, les violences, font de ce roman un véritable brûlot contre toute forme d'oppression. Cet engagement de tous les instants, cette soif d'apporter plus de justice dans ce vaisseau-monde profondément injuste, dénoncent en creux les oppressions que subissent encore de trop nombreuses personnes aujourd'hui.
Le propos est servi par une galerie de personnages forts et nuancés, à commencer par Aster, protagoniste principale du roman, et symbole de ces peuples tiraillés entre la nécessité de se soumettre pour survivre et l'envie de se révolter pour mettre fin à ce système complètement fou. On s'attache à ces différents portraits, aux relations pleines de vérité qui se nouent entre les personnages et on se révolte avec eux de ces situations insupportables que leur font vivre les habitants des Hauts-Ponts et les représentants de leur autorité. Un bémol néanmoins pour le personnage du Lieutenant, grand « méchant » du livre dont le traitement semble particulièrement dénué de subtilité, et dont l'acharnement envers Aster paraît inexplicable (en dehors du fait que c'est le méchant).

Il y a néanmoins un petit quelque chose qui dans ce roman n'a pas totalement fonctionné avec moi. Toutes ses qualités, notamment son militantisme assumé, ne compensent pas entièrement les quelques faiblesses de ce premier essai, au premier rang desquelles l'engagement fort du roman qui prend probablement un peu trop le pas sur l'histoire. La rage d'Aster, et à travers elle celle de Solomon envers les injustices qu'iel dénonce, est dans ce premier roman, encore parfois mal contenue, laissant une impression de déséquilibre entre message et scénario.
De même, la tonalité parfois très brutale du livre font qu'il peut ne pas convenir à tous types de lectorat. Dans le même esprit d'inclusion, de tolérance et de respect des autres, j'ai finalement préféré les très différents Trilogie de la Terre fracturée (NK Jemisin), plus mélancolique, ou L'espace d'un an (Becky Chambers), plus positif. Mais, comme toujours, c'est affaire de goûts.

Malgré tout, on retiendra finalement un très bon premier roman qui, malgré quelques maladresses et un ton très brutal, parvient à interpeller avec sa SF sociale et sa quête de davantage de justice.

L'incivilité des fantômes est fait pour toi si… tu aimes la SF sociale, qui assume ses revendications, et qui te donne envie de renverser la table pour remettre ce monde de m*** à l'endroit.

J'ai aimé :
- de la pure SF « sociale »
- Des personnages forts et nuancés
- Une fin à la hauteur
- Un engagement qui émane de chacune des pages…

J'ai moins aimé :
- … mais qui prend trop le pas sur l'histoire, accessoire
- Une rage parfois mal contenue
- Certains traitements un peu simplistes
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J'ai découvert Rivers Salomon voilà de cela quelques semaines seulement avec la lecture d'Abysses chez le même éditeur - Aux Forges de Vulcain.
Cette auteure m'avait tellement bouleversé que je me suis hâté de lire son premier roman, L'incivilité des fantômes, histoire d'en prendre encore une dose.
Quel bonheur !
Rivers Salomon déclenche chez moi quelque chose de très particulier, une certaine forme d'empathie esthétique assez exceptionnelle qui va au-delà de la simple reconnaissance de sa qualité d'écriture.
Elle porte un regard anxieux et révolté sur le monde et ceux qui le composent, elle dégage une énergie résolument positive même si c'est une forme de résignation qui l'alimente.
Justice et équité, amour et fraternité, sous sa plume ce ne sont plus des chimères mais des idéaux qu'il faudra toutefois réussir à trouver ailleurs que dans ce monde corrompu.
Comme Aster, comme Rivers, je veux poursuivre ma quête.
Mon petit doigt me dit qu'un troisième roman devrait sortir l'année prochaine.
Je l'attends dès sa sortie.
Lien : https://christophegele.com
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L"incivilité des fantômes" est un roman de science-fiction dont l'intrigue se passe sur un vaisseau-monde, le Mathilda, qui erre au milieu de l'espace depuis des centaines d'années à la recherche d'un nouveau "pied-à-terre". 
Pourtant, à bien des égards, ce roman est d'une actualité déconcertante. Les sujets traités sont brûlants et font clairement partie de notre quotidien. 

Bien sûr, la question abordée la plus évidente dans cet ouvrage concerne la place des plus faibles dans les sociétés. Ici, ils sont concentrés sur les ponts inférieurs, confinés et condamnés au travail, sans autre but (ça nous rappellerait pas un truc ? ^^) alors que sur les ponts supérieurs, c'est promenades et patinoire à gogo. Dans l'absolu, il reste difficile d'envier le sort des uns ou des autres, même des plus aisés, tant leurs vies semblent vouées au néant. Quel but que celui de rejoindre un hypothétique nouveau foyer au bout de plusieurs millénaires de voyage ? Finalement, tous les habitants du vaisseau sont la coupe d'un seul homme, le Lieutenant, un vrai méchant de roman , bien construit, avec ses aspérités, ses zones d'ombre et ses contradictions. Bon, ça reste quand même une personne abjecte prête à tout pour du pouvoir mais il semble lui aussi avoir des fêlures et j'ai trouvé cela très intéressant. 
Autre sujet passionnant, la question du genre qui prend dans ce roman une place centrale. On comprend mieux ce désir de l'auteur quand on s'intéresse un peu à lui. Les personnages et leurs relations sont touchantes, on les prend entièrement, sans compromis, concessions ou préjugés. On avance dans cette aventure avec des personnages finalement assez peu sexués dès lors qu'ils n'interagissent pas avec la société sexiste qui fait loi au sein du vaisseau. 
C'est le personnage d'Aster (miroir de l'auteur ? ) qui nous permet particulièrement d'entrevoir la difficulté d'être différent dans un monde normé : femme, noire, homosexuelle, autiste... hier, aujourd'hui ou dans 300 ans, les défis semblent être les mêmes pour se faire accepter. Et c'est là une autre grande question de ce roman. Face à l'injustice, doit-on se taire, être résilient ou au contraire se battre et refuser ? En tout cas, pour Aster, le choix est vite fait ! Et c'est ce qui rend ce personnage si génial et captivant !

"L'incivilité des fantômes" est un roman qui divertit bien sûr, l'histoire est prenante, l'action bien menée, les personnages attachants. Mais c'est aussi et surtout (et c'est ce qui m'a plu) un roman qui interroge ; sur notre société, passée, présente et à venir, sur notre rapport aux autres et à nous-même, notre rapport au pouvoir et à la liberté.  A conseiller surtout en ces temps perturbés où l'on a finalement pas mal de temps pour réfléchir ! 
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Associer le motif du vaisseau générationnel et de l'esclavage afro-futuriste en une narration puissamment neuro-atypique, pour un résultat hautement décapant.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/04/11/note-de-lecture-lincivilite-des-fantomes-rivers-solomon/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Merci à Lecteurs.com et aux éditions "Aux forges de Vulcain " pour cette lecture !

Au premier abord, ce livre ne me disait vraiment rien. Bien que sa couverture soit assez réussie, qu'il possède un titre assez attirant, les stéréotypes de sa 4ème de couverture m'ont plutôt refroidie. Cette notion de bien-pensance naïve et appuyée me semblait assez puérile. Au final, ce fut plutôt une bonne surprise !
 
L'univers dystopique créé par Rivers Solomon est intéressant, bien que peu novateur. L'Homme fuit la Terre, devenue invivable, à bord d'un vaisseau spatial. Au sein de celui-ci, des castes se sont créées : les blancs sont riches et ont accès au confort, les noirs sont pauvres et vivent dans la misère. Des sujets tel que la religion et le rapport à la hiérarchie y sont abordés de manière intéressante. Bien qu'il n'y ait que 400 pages, la vie social du vaisseau est plutôt détaillée et nous plonge entièrement dans ce petit monde.
 
L'écriture fluide nous emporte petit à petit au fil de l'histoire et on suit les péripéties d'une protagoniste, Aster, froide et étrange, ainsi que d'un petit nombre de personnages tout aussi spéciaux. Aster ne comprend que le 1er degré, est très intelligente mais fait partie de la basse caste. Orpheline peu de temps après sa naissance, elle suit les traces de sa mère au travers de ses carnets de notes codés laissés à son décès. C'est un véritable jeu de piste qui nous conduit à travers le vaisseau, jusqu'au dénouement fatidique. Une fin à la fois ouverte et… terriblement amère. Je n'ai pu m'empêcher d'être déçue par ce dénouement. Comme un goût d'inachevé.
 
Ce roman a évidement une deuxième lecture. L'auteur crée un parallèle avec le monde d'aujourd'hui et nous rappelle que, malgré les années ou le lieu, les mêmes erreurs se reproduisent et les mêmes maux touchent l'humanité encore et encore : racisme, homophobie, genre, pouvoir… J'y vois également un message écolo avec cette conquête de l'espace, du dernier espoir. La Terre, d'ailleurs, va nettement mieux depuis que l'humanité l'a quittée !

Je n'ai pas spécialement apprécié l'arrière plan « politique » de ce livre, mais son univers SF, premier degré, était très plaisant.
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Mon avis
Dans l'espace…

L'histoire se passe dans notre monde, dans un futur où les derniers humains ont été contraints de quitter la Terre à bord d'un vaisseau spatial, dans l'espoir de trouver une nouvelle terre d'accueil. Sauf que depuis quelques années, le vaisseau essuie des problèmes techniques qui induisent notamment de grosses difficultés à se chauffer (enfin… dans certaines zones du vaisseau du moins, on en reparle après).

Aster, la protagoniste (genrée au féminin dans le livre, je la genrerai donc de la même façon), commence à se demander si ces problèmes techniques n'auraient pas quelque chose à voir avec la mort de sa mère plusieurs années auparavant. Commence donc une sorte d'enquête dans les coursives pour essayer de réunir les pièces du puzzle sans y laisser la vie.

J'avoue que cet arc SF m'a laissée un peu perplexe. J'ai eu l'impression que le déroulé était souvent confus et je n'ai pas tout compris sur les explications données. La résolution du livre m'a aussi paru précipitée, avec une conclusion assez « sèche » qui m'a donné l'impression qu'il me manquait un bout de l'histoire.

Mais a vrai dire, ça ne m'a pas dérangée. Parce qu'à mon avis, l'intérêt du livre ne réside pas tant dans sa dimension SF que dans ses personnages et sa dimension sociétale.

… personne ne vous entendra crier

J'ai vu que certaines personnes avaient eu du mal avec les personnages principaux, ce que je peux concevoir, car les personnages sont assez atypiques dans la fiction (mais c'est aussi ce qui fait leur intérêt, justement, ce ne sont pas des personnages qu'on a déjà vus et revus !). Par contre, ça a été très perturbant pour moi, parce que je n'ai pas l'habitude de me voir moi-même dans les personnages de fiction, justement. Alors, bien sûr, je ne me suis pas reconnue dans tout et de très loin, mais à plusieurs reprises, j'ai bugué en me reconnaissant dans certains aspects de Aster. Et je suis vraiment contente que ce genre de personnages existent et que la représentation soit davantage prise en compte dans les oeuvres actuelles.

Pour en revenir au vaisseau, quel est son principal problème ? Les Blancs en ont profité pour réduire les Noirs en esclavage, et plus globalement, toute personne qui s'écarte de la « norme » blanche cis hétéro valide se verra mise au banc de la société (société nauséabonde, vous l'aurez compris). du coup, le haut du panier ne soufre absolument pas des déperditions de chaleur, au contraire des populations des Bas-Ponts exploitées et vivant sous une oppression permanente. Il n'y a pas de scène graphique, certes, mais je peux vous garantir que l'imagination comble parfaitement les trous laissés par la narration… J'avais sciemment laissé de côté le livre (que j'avais acheté peu de temps après sa sortie, je vous laisse faire le calcul), parce que je savais que la lecture serait difficile et j'attendais d'avoir les épaules suffisantes pour m'y attaquer. Pourtant, même comme ça, j'ai dû faire des pauses. Comme quoi, on peut parler de violence sans pour autant montrer explicitement ladite violence.

Donc, si on reprend l'histoire en y incluant cette atmosphère oppressante, on se retrouve avec des personnages discriminés, maltraités voire traumatisés, qui essaient de survivre à ce vaisseau. Aster, la protagoniste, enquête donc sur les avaries du vaisseau, la mort de sa mère, et la maladie suspecte du Seigneur… tout en devant composer avec des forces « policière » et « gouvernementale » particulièrement violentes, racistes, sexistes, LGBTIA+phobes etc. sachant qu'elle est Noire, intersexe, autiste et bi… Autant dire qu'elle part avec pas mal de malus, qui rendent d'autant plus difficile la révolte ouverte.

Tout cela donne un roman très difficile à lire (au sens psychologique, j'entends), et d'autant plus difficile qu'on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec notre monde passé et présent… Bref, attention à votre état d'esprit si vous voulez le lire, quand même.

Bilan
L'incivilité des fantômes et le genre de livres que je trouve difficile à estimer en « j'aime » / « je n'aime pas » compte tenu des thématiques et des violences qu'elles sous-tendent dans notre réalité. Pour la même raison, il est difficile à conseiller tant il faut avoir le coeur accroché, même l'essentiel des violences se passent en hors-champ. Pour autant, je pense qu'il fait partie de ces livres qui sont importants à lire. C'est un roman dur, mais qui vaut le coup
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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Une lecture très étrange, c'est assez difficile à définir.
L'histoire et les thématiques sont super intéressantes : on est dans un "vaisseau planète", qui est parti de Terre il y a des siècles suite à une catastrophe, et qui contient probablement les restes de l'humanité. le vaisseau vogue vers on ne sait où, une société s'est recréée avec ses castes, dans un régime policier super autoritaire, avec une hiérarchie de "ponts" (dont chacun a sa sous-culture) extrêmement raciste, et une justification divine (tout pour plaire). On suit Aster, une jeune femme d'un "lowdeck", très rebelle, mais également extrêmement brillante, en particulier en biologie, qui du coup sert de médecin, et a un statut un peu particulier, et qui, entre autres, cherche à comprendre pourquoi sa mère a disparu vingt ans plus tôt.
Voilà en gros pour le pitch, et c'est une histoire assez prenante, l'univers est intéressant et bien construit, les thématiques sont très intéressantes, sur l'ordre social et la violence en particulier (c'est extrêmement violent par contre, une sorte de violence banalisée, principalement via les soldats chargés de maintenir l'ordre qui maltraitent atrocement les "lowdeckers"). En filigrane, on a aussi des thématiques plus subtiles, sur le genre bien sûr (Rivers Solomon est non-binaire), mais aussi sur les troubles psy.
Et c'est là que ça devient une lecture étrange : Aster a de gros troubles psy, et sa meilleure amie, qui a un rôle assez important, en a encore plus, ce qui fait que c'est souvent très compliqué de se projeter, ou juste de comprendre ce qu'il se passe, les enjeux, les raisons des actions des personnages, qui ont parfois des comportements ou des réactions qui paraissent assez erratiques, ou qui ne correspondent pas à nos attentes. Il faut rester concentré, il faut parfois s'accrocher, d'autant plus que le rythme est parfois un peu saccadé, avec des accélérations et des ellipses un peu brutales.
C'est un voyage éprouvant, mais que je ne regrette pas d'avoir fait, on s'attache malgré tout à ces personnages, même si parfois on ne les comprend pas, même si parfois elles sont insupportables, énervantes, qu'on a envie de les secouer pour les faire prendre "le bon chemin", "les bonnes décisions", avant de se rappeler qu'en fait, ça ne sert à rien, au contraire, qu'elles sont juste différentes et qu'au final, ben, c'est comme ça.
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