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3,76

sur 193 notes
Ou comment donner au plus flemmard des lecteurs de théâtre, l'envie de dévorer l'oeuvre entière de William Shakespeare.

J'entends déjà les commentaires ouais mais c'est parce que t'as jamais lu du Somoza. Eh bien non. Je me suis pris une claque phénoménale, un peu à la manière du Chuchoteur de Donato Carrisi.

Ce polar vous glace jusqu'au plus petit de vos orteils, vous retourne comme une crêpe que toute bigouden serait ravie de vous préparer. Et ce jusqu'à l'épilogue.

Je m'explique.

Dans un futur très proche, en Espagne, la police psychologique a fait un sacré bond en avant. Une cellule spéciale, composée d'appâts est formée pour traquer toutes les pourritures que l'on surnomme communément serial killer (un quoi ?).

Jusqu'ici rien de très original. Mais la façon de les traquer quant à elle est tout simplement géniale. Les appâts sont formés à partir d'exercices théâtraux qui reposent sur les pièces de William Shakespeare, des personnages de ses livres et du symbole qu'ils représentent.

Somoza part du principe où chaque être humain n'est que désir, et qu'il suffit de porter un masque, une tenue, d'accomplir une gestuelle, qui débloquera chez l'autre une envie spontanée de tuer, d'aimer ou tout simplement d'être contrôlé.

On suit la traque d'un tueur, baptisé "Le Spectateur", et de la meilleure des appâts madrilènes, Diana Blanco.

Bien que difficile au début (on ne comprend pas trop les termes et les techniques de Shakespeare), la curiosité nous pousse à continuer pour notre plus grand plaisir. Comme si l'auteur lui-même avait pris l'initiative de provoquer le désir de bouffer son roman en un temps record.

Putain, les amis c'était énorme. C'était grandiose. Je vais avoir du mal à me relancer dans quelque chose d'aussi excellent.

Le véritable crime ici serait de passer à côté de cette perle !
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire et à avancer dans ce roman pourtant fantastique, mais tellement réel au début, qui se passe dans un avenir proche avec des avancées technologiques mais surtout psychologiques avec la découvertes des "psynomes" et la création de ces acteurs capables de jouer des "masques" pour tromper et contrôler des criminels. Mais finalement, quand j'ai enfin compris la dimension fantastique et le rôle des masques, j'ai été captivé par l'histoire jusqu'à la dernière page. 534 pages.
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J'ai hésité puis j'ai mis 2 étoiles, malgré le côté policier de l'histoire, parce que de ce point de vue-là, c'est un très bon livre qui nous tient en haleine jusqu'au bout. L'univers glauque créé, avec ces appâts formé par la police pourrait être intéressant, quoique plutôt dystopique : le département de psychologie criminelle choisit des personnes brisées, les brise encore plus, les humilie, voire les torture pour pouvoir les utiliser pour attraper des criminels. Ce qui passe moins bien c'est qu'on nous dit que les appâts aiment être des appâts parce que cela leur donne un énorme pouvoir… tout cela sans que cela ne gêne le narrateur, parce que c'est un appât. le plus gros problème c'est que tout cela repose sur de fumeuses théories psychologiques complètement délirantes qu'on met un temps fou à commencer à comprendre. Tout tourne autour de ces théories complexes avec psynomes et philias en rapport avec les pièces de Shakespeare. C'est d'une complication inouïe, pas crédible pour deux sous. «Beaucoup de bruit pour rien»
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L'appât, les appâts ce sont ses d es agents formés à la technique des « masques » : identifier en quelques secondes la nature du désir le plus profond du suspect pour provoquer en lui une overdose du seul plaisir auquel il ne peut résister. Il entre dans notre psyché. Ils sont formés au centre de formation ultramoderne de la police madrilène. Là un dispositif constitué de profileurs, d'appâts et d'ordinateurs est créé pour traquer l'insaisissable Spectateur qui terrorise Madrid.
Et Diana Blanco est leur meilleur élément. Quand elle découvre que sa jeune soeur est aux prises avec l'insaisissable Spectateur qui terrifie la ville, elle mène une course contre la montre qui la conduit jusqu'à l'antre du monstre. C'est du moins ce qu'elle croit.
Avec "L'appât" Somoza nous propose un fantastique roman policier fantastique et d'anticipation où il rend un vibrant hommage à l'oeuvre de Shakespeare. Avec ce thriller ambitieux et captivant il constate aussi le talent et le génie du dramaturge Mais attention l'intrigue de ce polar est très alambiquée et la lecture pas forcément aisée. Bref du Somoza dans le texte. Subversif ? Troublant ? Inventif ? Ingénieux ? Ce qui est certain c'est que les qualificatifs ne manquent pas pour décrire cette oeuvre .
J'aurai pu mettre cinq étoiles car j'ai adoré ce livre, mais la complexité des rouages de ce polar m'a retenue. En effet je crois réellement que c'est un vrai frein qui pourrait en décourager plus d'un, d'où ce demi point en moins. Mais franchement j'ai eu un vrai coup de coeur pour ce titre et cette auteur.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Bon, je sens que je vais me faire des ennemis...
J'aime bien me faire un petit polar de temps en temps. Mais j'ai du mal à considérer les enquêtes policières comme autre chose qu'un pur divertissement. Je sais bien qu'il est d'usage de défendre la littérature noire comme un genre chirurgical, qui sonde les âmes et fouaille les corps pour diagnostiquer les maux de notre époque, voire comme un genre métaphysique qui révèle le Mal et les Péchés des hommes (avec plein de majuscules).
Alors sans doute ai-je parfois frissonné, touchée par l'aile du désespoir et de sa copine la déréliction, mais la plupart du temps je m'excite surtout sur le suspens somnivore et le coupable improbable, qui rendent la lecture ô combien plaisante et dispensable.
Tout ça pour dire que cela faisait un moment que ce roman de Somoza me faisait de l'oeil: dans un monde pas si lointain, la science a vaincu la technologie en découvrant le psynome, équivalent psychique du génome ; et notre ADN mental a été déchiffré, chacun de nous réduit à sa philia, soit la structure de son désir qui, une fois décodée, met son porteur sous l'emprise totale de qui l'aura activé. Les méchants ne sont donc plus arrêtés par un flic, l'arme au poing, mais par un appât, qui, expert en séduction, contraint le vilain pas beau à l'orgasme et à l'auto-élimination.
Mais comment apprend-on à évaluer la philia de l'ennemi? En jouant Shakespeare, pardi. Qui révèle dans chacune de ses pièces les principes de nos désirs avoués et inavoués sous l'égide de John Dee, grand maître des Illuminatis de l'époque (en gros).
Et comme ma philia, c'est plus ou moins tout-ce-que-vous-avez-voulu-savoir-sur-les-grands-textes-sans-avoir-jamais-osé-demander, c'est vous dire si j'étais partante pour être appâtée et happée. Shakespeare, psychanalyse et philosophie (La philia interdit-elle la liberté ? Vous avez 2 heures), l'extase, quoi.
Ben non (voir plus haut). « L'Appât » n'est jamais qu'un honnête divertissement avec psychopathes, courses-poursuites et twists multiples. C'est sympa mais pour sonder l'âme humaine faudra relire le grand Will et ne pas trop compter sur José Carlos. le monde est peut-être un théâtre mais avec Somoza le masque est moins vénitien que jetable.
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Somoza José Carlos – "L'appât " – Actes Sud / Babel Noir, 2011 (ISBN 978-2-330-01877-1) – 534 pages
– traduit de l'espagnol par Marianne Millon, titre et éd en langue originale "El cebo" cop. 2010

Ayant apprécié la lecture de "Clara et la pénombre" publié en 2001 en espagnol (cf recension du 14 octobre 2019), je me suis procuré ce roman, publié en 2010. Quelle déception !

Il y a des romans mauvais en raison des déficiences de leur auteur tout aussi mauvais, il y a des romans ratés car mal calibrés par un auteur disposant de moyens littéraires limités ou ayant besoin de s'assurer rapidement quelque rentrée d'argent, il y a des romans produits à la chaîne pour alimenter le flot incessant de la littérature dite "de gare".
Et puis, il existe une catégorie relativement minoritaire, celle qui réunit les romans idiots, comme c'est le cas ici. L'auteur dispose d'une bonne plume d'écriture (il l'a prouvé avec ses précédents romans), d'un thème plutôt original qu'il connaît bien (ici, l'oeuvre de Shakespeare), et même du talent consistant à glisser des considérations générales dans des scènes concrètes. Malheureusement, tout cela est réduit à néant par une idée ubuesque (imaginer qu'une police forme et utilise des appâts jusqu'à la torture, se basant sur de fumeuses théories psychologiques tirées des pièces de Shakespeare), une grande complaisance envers la mode actuelle de l'étalage de scènes répétitives de violence plus scabreuses les unes que les autres, le recours à un pseudo-féminisme à la Zorro (bien que ligotée depuis plusieurs heures, l'héroïne vous terrase le grand méchant d'une oeillade imparable). C'est à croire que l'auteur cède à des modes au lieu de tirer le meilleur parti d'une originalité certaine.

Quel gâchis ! Poubelle.
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ma première approche des livres de M Somoza une tension du début à la fin pas de répit pas de temps mort pour moi un chef d'oeuvre
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Madrid, dans un proche avenir.

Comme Londres au temps de Jack l'Eventreur, la capitale espagnole vit chaque nuit dans la peur d'un tueur en série, fou et tortionnaire : le Spectateur. Vingt jeunes filles ont déjà été enlevées, séquestrées, retrouvées mortes, lorsque le roman commence.
Pour l'arrêter, tous les espoirs de la Police reposent sur Diana. Diana est un "appât". Une actrice formée à la théorie des "masques" : une nouvelle méthode de profilage consistant à identifier les désirs profonds des assassins pour que l'appât puisse incarner la victime idéale. La victime parfaite à laquelle le tueur ne pourra résister, celle qui l'obligera à sortir de son antre et à se découvrir.
Une nouvelle technique de profilage dont le principe repose sur l'étude des personnages de Shakespeare, leurs désirs, leurs pulsions. Acteurs, enquêteurs, psychologues, les appâts lisent le monde et décryptent l'âme humaine à travers l'oeuvre du grand Will.
Mais le Spectateur échappe aux pièges tendus par la police, déroute les profileurs, ignore les appâts. Pour débusquer le monstre, Diana va devoir plonger au plus profond de ses peurs, de ses traumatismes, de son passé, et approcher les frontières de la folie. Commence alors sa descente aux enfers.

Attention : chef-d'oeuvre.

Somoza poursuit avec ce roman fascinant et terrifiant son exploration de l'esprit humain à travers le prisme du polar. Après avoir exploré l'oeuvre de Lovecraft dans La clé de l'abîme, les pouvoirs terrifiants de la poésie dans La Dame n°13, ou les illusions du réel dans La Caverne des idées, l'auteur mêle ici la traque d'un serial killer, le parcours de l'oeuvre dramatique de Shakespeare et la cartographie de notre psyché, entre peurs et désirs. Portrait du monde en théâtre baroque, de la vie comme un songe plein de sang et de furie.
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« - Sherlock Holmes est déjà trop ''élémentaire'', dear Watson, remarqua Nacho. Aujourd'hui chaque crime est une équation que résolvent les ordinateurs quantiques.
- Les détectives, policiers, médecins légistes... c'est fini, compléta Monte, sentencieux. Place aux ordinateurs, profileurs, appâts et Shakespeare. »

Diana est un appât. Elle a été entraîné pour cela et c'est l'une des meilleures. Elle souhaite cependant mettre un terme à ce métier si particulier, elle chasse les psychopathes grâce à ses qualités développées pendant son entraînement avec le docteur Gens qui fait un lien étroit entre le théâtre de Shakespeare et la représentation que l'appât doit jouer pour capter l'attention d'un tueur en touchant son désir.

« (...) ce que nous sommes, pensons et faisons dépend exclusivement de notre désir et nous exprimons ce désir à chaque fraction de seconde par les gestes, les mouvements de yeux, la voix... »

Dans cette unité spéciale, les appâts sont tenus secrets afin de ne pas effrayer la population.

« Qu'une drogue vous provoque des hallucinations est une chose, mais c'en est une autre bien différente qu'un geste, un ton ou la vision fugace d'une partie du corps puissent vous rendre fou. »

José Carlos Somoza pose le problème de la liberté dans ce roman, l'action se situant dans un futur proche dominé par les progrès de la technologie et la peur du terrorisme.

« On ne peut pas immoler un innocent pour apaiser le monstre. C'est barbare et inhumain. »

C'est un roman étonnant, un très bon thriller qui évoque également les relations entre Diana et sa soeur Véra. « Sa soeur. Son univers. Son ciel et son enfer privés. Il lui arrivait de penser que toute sa vie était centrée sur Diana. » Orphelines très jeune suite au meurtre de leurs parents, elles n'ont pas pu surpasser cette atrocité à laquelle elles ont assistée.
Cela explique en partie leur volonté de devenir des appâts. Mais l'aînée veut toujours protéger Véra et le jour où Véra part chasser un psycho de toute première classe, Diana a peur et veut l'en empêcher, par tout moyen. Mais le désir est plus fort que tout.

« Le psynome est comme un poulpe invisible : il étend ses tentacules et te palpe. Il touche ta sexualité, ton inconscient, tes pensées. »

Lorsque Véra disparaît, Diana est persuadée qu'elle seule pourra la sauver. Elle reprend l'entraînement pour trouver le masque parfait qui pourra neutraliser le tueur par une « disruption ».

« La disruption est une explosion du désir : tu plonges tellement dans le psynome que c'est comme si tu perforais la terre et, soudain, tu vois monter le pétrole comme un vomissement noir et visqueux. »

Et oui, c'est un thriller noir.

Sera-t-elle assez forte ? Qui trompera l'autre en premier ? Quelle pièce jouer ? ...est-ce un jeu ?

« Que j'admette l'existence du psynome ne signifie pas que je pense que nous manquions de liberté de choix. (...) Nous pouvons tous changer. »
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"Mais... Qu'est-ce que c'est que ces c*nneries????" Telle est la phrase que je n'ai cessé de proférer, au moins cinquante fois, à la lecture difficile, perturbée et pour le moins désagréable de ce roman de psy qui a sombré dans l'abîme. Et pourtant, j'adore cet auteur, et j'en ai lu des trucs zarb, des styles et contenus radicaux (Dantec, Peace, Sade, Proust...), que j'ai fini par estimer et respecter en tant qu'auteurs et esprits. Somoza, qui est psy en parallèle de sa carrière d'écrivain, et qui a pour marque de fabrique le thriller SF avec un concept déjanté mais après tout concevable et intelligent (l'art humain dans Clara et la Pénombre, la poésie magique dans La Dame n°13, etc.) franchit ici la limite du ridicule absolu, et du délirant. Je suis du même avis que Zorazur, mais je vais bien sûr détailler et expliquer :

Vous n'imaginez pas ma déception, moi qui étais, pendant des années, un boulimique de théâtre, qui voue un culte à Shakespeare, et qui voulais donc absolument lire ce fameux polar sur Shakespeare enfin écrit par Somoza qui l'admire aussi. La quatrième de couverture est très vendeuse : Dans un Madrid futuriste, on dresse des profils psychologiques de criminels à partir des pièces de Shakespeare. Surgit un tueur en série insaisissable surnommé le Spectateur, qui échappe à toute catégorisation. "Mais ça a l'air GÉNIAL!!!" Me suis-je écrié pendant des années tandis que l'objet m'attendait dans ma bibliothèque! Et vous aussi, sans doute.

Et bien en fait non!!! Lisez bien, je vous jure que c'est vrai : En guise de théâtre, Somoza nous offre de la... danse. Il introduit le concept imaginaire du Psynome, centre cérébral de tous nos désirs, pulsions et de notre plaisir. Il explique que chaque être a sa Philia (en gros, son fantasme), et il relie toutes les Philia (qui ont des noms complètement idiots et obscurs) à des pièces de Shakespeare! Soit, me direz-vous, sauf que les fameux Appâts du titre sont en fait des "actrices" professionnelles employées par la police pour réveiller les Philia des suspects à appréhender en les faisant donc mourir d'un orgasme absolu (oui, oui...) au moyen... d'une espèce de chorégraphie à la noix, genre elles bougent trois fois un bras en triangle en croisant une jambe, dans une certaine tenue, et hop, non seulement le type est paralysé, hypnotisé, en pleine extase sexuelle, mais en plus, ladite mini-danse a un lien farfelu et nébuleux avec telle ou telle pièce de Shakespeare!!! Mais qu'est-ce que...?? Achevez-moi...

Alors, je veux bien qu'il y ait une réflexion sur l'esthétique du corps, sur son pouvoir, mais c'est tellement.... bébête, et ça va tellement loin dans la disproportion. Trois gestes et le gars jouit et il est complètement possédé? Sérieusement??? J'ai arrêté à la moitié tellement ce genre de scènes et de passages m'insupportait, et j'ai repris seulement il y a quelques jours, car je déteste ne pas terminer un livre, voulais connaître le fin mot de l'histoire, et après tout, on ne peut juger d'une oeuvre sans la lire intégralement. Il y a bel et bien du théâtre, dans le sens où les appâts contrôlent tout dans leur être, du moindre geste à la façon de parler (au point qu'elles sur-réfléchissent tout leur comportement pensé de façon millimétrique, et que la conséquence logique de tout cela soit la remise en question de toute sincérité ou spontanéïté de leur part, problématique que l'on retrouve dans la vraie vie avec les acteurs en général), toujours à cette fin de manipuler leur adversaire et sa libido. Bon, je veux bien reconnaître qu'on fantasme aussi sur des voix et des dictions, mais franchement... J'en perds mon ton habituel d'universitaire précieux pour des interjections, des jurons réprimés et des points de suspension... Quand je dis que c'est un délire de psy, c'est que Somoza nous livre avec ça un discours foireux où nous serions tous esclaves de notre plaisir, de notre désir... Euuuuh, oui, mais j'ai envie de dire "Et alors?". Ça fait quand même un peu moralisateur freudien. Personnellement, je suis un jouisseur, et j'ai envie de lui dire "Tant mieux!"

Il y a du positif parmi tout cela, mais ça ne vaut pas le coup de se faire souffrir si l'on aime Shakespeare : L'intrigue policière est sympa, avec pas mal de twists, le rythme de thriller effréné et le suspense propres à Somoza. J'ai senti venir la surprise des derniers chapitres, car puisque Somoza évoquait toutes les pièces de Shakespeare dans l'ordre chronologique, et sachant bien que son oeuvre se clôture entre autres par le Conte d'Hiver et La Tempête... Cela donne quelques hypothèses! Mais le retournement de situation de l'épilogue s'avère par contre totalement imprévisible... La toute fin de l'héroïne Diana est très logique, et rappellera un peu Clara et la Pénombre. Il y a des passages assez agréables au milieu de tout ce maelström : La représentation d'un Madrid post-attentat atomique avec une Zone Zéro, des inventions technologiques rigolotes, des conversations métaphysiques et éthiques intéressantes (Somoza adore ça dans ses romans, et même si ça fait un peu "explicitation du sujet de mon bouquin au cas où on aurait pas compris", ce sont toujours de bons moments), notamment entre Diana et le psychiatre Mario Valle. Les chapitres narrés du point de vue du Spectateur tranchent avec le reste de l'oeuvre, et l'écriture de l'auteur reste très agréable et soutenue, comme on en voit peu dans le polar (et servie par la traduction de Marianne Millon qui a dû quand même bien galérer avec ces histoires de Psynomes et de Philias).

Je crois que j'ai tout dit... J'espère que mon prochain Somoza suscitera moins mon ire et mon irritation. Apparemment, le Mystère Croatoan, qui vient tout juste de sortir, renoue avec ce qui a fait son succès... En attendant, je vais passer à autre chose, je pense...
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