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3,82

sur 239 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Et bien, j'ai adoré ce livre, c'est ce que je recherche dans une lecture, quelque chose de terriblement humain, d'actualité et qui me donne à réfléchir. Je suis fan et j'ai hâte de lire d'autres livres de cette auteure talentueuse.

Isabelle Sorente aborde l'empreinte psychologique à travers les âges et plus particulièrement l'impact des chasses aux sorcières sur la femme d'aujourd'hui.

Tout commence par la vision d'une femme à l'époque de la chasse aux sorcières qui subit un interrogatoire et que l'auteure a envie d'écrire. Elle sent que cette femme apeurée veut lui faire passer un message, à partir de là, elle va chercher tout ce qu'elle peut trouver sur cette époque de folle frénésie de la destruction de la femme qui aujourd'hui encore à des traces visibles sur notre société.

C'est à travers l'analyse de sa propre histoire, qu'elle va nous éclairer sur cet inquisiteur intérieur qui nous empêche d'avancer, qui pendant des siècles à persécuter les femmes et certains hommes, et a indirectement modelé notre façon de nous comporter. Ces traumatismes subis, qui, il faut le rappeler à quand même tuer 200 000 femmes en 2 siècles sont comme une empreinte génétique livrée par nos ancêtres. Notre faculté à nous déprécier facilement (je ne suis pas assez mince, trop vieille, trop folle quand j'essaie d'expliquer la charge mentale, trop hystérique quand je veux parler de l'égalité des sexes, de la place de la femme…. #metoo et bien d'autres)

C'est vibrant d'émotion, notamment quand elle aborde son harcèlement scolaire qu'elle a subi au collège.
Ce livre, je l'ai vécu comme la naissance d'une sorcière. Dans le terme sorcière j'entends le fait de reprendre son avenir en main,
Nous devons renouer avec la sorcière qui est en nous.

Qui a déjà lu ce livre ?
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Une claque, je l'ai lu et relu, je l'offre et le relirais. L'histoire d'une autrice inspirée par une visite la nuit, le fantôme d'une ancêtre, sorcière qu'elle va découvrir et qui va prendre une grande place dans sa vie jusqu'à remettre en question chaque réaction, action, pensée et tout son système de croyance et de fonctionnement relationnel. Et le nôtre aussi! Cet ouvrage est une pépite qui aide à comprendre tant de nos fonctionnements personnels, en société, en couple, au travail. Pourquoi on n'ose pas briller, prendre notre place car en nous toutes et tous sommeillent encore des chasses aux sorcières.
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Ce que je peux dire c'est que ce livre est surprenant. Si étonnant que je ne sais pas quoi écrire. J'ai dû mal à trouver les mots pour en faire l'éloge car je crois que mon retour est au-delà de ça.
Car cette lecture a été pour moi, non pas une rencontre avec la plume de l'autrice mais des retrouvailles avec une partie de moi, d'un nous, que j'avais mis de côté, cachée, chassée.
Cet ouvrage est le récit d'une enquête, c'est comme cela qu'il est présenté en quatrième de couverture et c'est exactement ça, le récit d'une enquête dans lequel de nombreuses femmes peuvent se reconnaître.
Je suis encore troublée par cette lecture, les mots ne se matérialisent pas parce que je sais que ce qui se transforme, se répare, se stabilise est ailleurs que dans la matière.
Je finirai simplement par dire merci à @isabellesorente pour ce très beau livre et aussi Merci à toutes les soeurcières de ma vie.
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Un essai très intéressant même si je ne partage pas l'approche psychanalytique de l'autrice. le livre est très bien écrit, intéressant.
Il part du rêve d'une sorcière, enfermée, rasée, isolée, qui hante les rêves de l'autrice. Elle va alors partir en quête à la fois dans les livres d'histoire mais aussi en elle et avec d'autres femmes.
L'image de la sorcière nous hante encore aujourd'hui, comme la menace qui plane au dessus de toute tête de femme qui pourrait la relever. Trop forte, trop intelligente, trop sûre, trop authentique, etc. la menace de la torture, de la noyade ou du bûcher se réveille. Il ne fait pas bon être une femme forte du XVme au XVIIme siècle... ni plus tard.
Il se lit rapidement et facilement, c'est un bon ouvrage à découvrir!

J'ai également réalisé une critique vidéo un peu plus longue et avec quelques extraits https://youtu.be/VKTuNoXHa1o

Lien : https://youtu.be/VKTuNoXHa1o
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Bon. Il faut que je trouve les mots pour parler de ce texte semi-autobiographique. Pourquoi semi ? Parce qu'Isabelle Sorente nous partage aussi ses recherches sur la chasse aux sorcières orchestrée durant des siècles et perpétuant un crime de masse encore peu reconnu (voire pas du tout). Elle nous parle avec élégance et sensibilité d'un lien transgénérationnel qui existerait entre cette chasse et les comportements de notre société d'aujourd'hui. Nous aurions enregistrées, en nous, les menaces des inquisiteurs et la terreur qu'ils suscitaient.
Le parti-pris est si intéressant que j'en ai frémis plusieurs fois. Ce livre est un des plus beaux pansements qu'il m'ait été donné de lire. Je n'en reviens pas... Il a fait écho à des facettes de moi-même avec lesquelles je suis toujours fâchée. le harcèlement scolaire dont parle Isabelle Sorente, la chasse dont elle a été victime, m'a brutalement rappelé mon propre harcèlement scolaire. J'avais l'impression de lire à la fois le récit personnel de l'autrice, mais aussi un écho vibrant de toustes celleux qui ont été victimes d'une "inquisition modernisée". C'est un texte qui fait bouger les marges parce qu'il nous enveloppe par la même occasion. Il rappelle à quel point l'inquisiteur, tant au-dedans qu'au-dehors de nous, concerne un grand nombre de personnes. Que ces gens marginalisés, ostracisés, sont si nombreux qu'ils pourraient faire rayonner un autre présent et donc, par la même, créer une société qui renouerait avec certains des principes fondamentaux de la sorcière : le soin, l'écoute, la connaissance, l'amour. Parce que la sorcière est aussi au-dedans et au-dehors de nous...
En somme, j'ai été happée par un texte qui guérit et ce que j'aurais encore à en dire, je préfère le garder pour le partager à voix haute avec mes proches.
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J'ai beaucoup aimé ce petit opus, dont je ne sais pas trop à quelle catégorie il appartient. Autobiographie romancée? Roman? Essai sur la condition féminine emballée dans le Je de la narratrice/autrice? Peu importe finalement: la promenade m'a plu.
Le thème de la sorcière est toujours un peu risqué, et honnêtement, comment savoir ce qui est vrai de cette page noire, tant on a écrit tout et son contraire sur le nombre de mortes et sur le côté systématique ou pas. Je n'ai jamais trop cru à l'analyse trangénérationnelle de nos traumas, ça n'empêche pas ce questionnement sur la place de la sorcière dans la psyché, l'histoire féminine, dans les rapports homme femme, mais aussi dans l'inquisiteur intérieur dont chaque femme peut subir le joug, d'être plein de questionnements passionnants. C'est très bien écrit, on a envie de noter plein de citations, c'est parfois un peu fouilli, comme la psyché humaine, et c'est très intéressant!
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Ce récit m'a captivée dès les premières lignes, tant Isabelle Sorente se met à nu pour nous livrer ses réflexions les plus profondes et les plus intimes. Dans un texte mi-roman, mi-essai, au style il est vrai parfois un peu complexe, l'autrice nous emmène sur les chemins de l'exploration d'une lignée de femmes et de leurs vies dans une société patriarcale. Elle interroge l'influence des traumatismes passés sur nos vies et nos comportements actuels, et confronte son expérience d'un harcèlement scolaire qui aura duré des années avec ce qu'elle connaît des histoires vécues par ses ancêtres femmes.
Un texte puissant, profondément marquant, qui amène à des réflexions personnelles et intimes des plus intenses.
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Entre le roman et l'essai, ce livre surprenant est une enquête personnelle et historique sur les traces de la sorcière.
La narratrice est hantée par une vision : la figure de la sorcière. Celle-ci la guide dans une quête intime, un cheminement à travers les persécutions qu'elle-même a vécues et l'histoire d'autres femmes.
Les chasses aux sorcières ont eu lieu au début de l'ère moderne. Selon l'autrice, elles auraient laissé une trace dans la psyché des femmes. Ce « traumatisme transmis », c'est le complexe de la sorcière, ce « soupçon permanent » de soi qui fait que nous finissons par ne plus nous croire nous-mêmes, c'est l'intériorisation de l'inquisiteur, c'est la torsion de notre identité face à l'autre.
Une réflexion passionnante sur la mémoire transgénérationnelle, la psychogénéalogie, la psychologie, l'Histoire et la spiritualité se développe, dont la finesse m'a impressionnée et m'a profondément parlé. Ce livre me touche intellectuellement et émotionnellement. Il remue beaucoup de choses et fait écho à mon propre cheminement intérieur, qui s'ancre dans celui de nombreuses femmes.
Car la sorcière, c'est celle qui cherche la vérité en elle, qui est capable de « tourner les yeux en-dedans ». Ce dialogue avec la sorcière à l'intérieur de soi résonne avec les paroles d'autres femmes en quête de sens. Il s'agit de descendre « dans nos propres cachots pour y faire de la lumière ».
La sagesse et la résilience qui s'écoulent de ce livre ont l'effet d'un baume. La guérison profonde n'est pas cette résilience qu'on nous vend pour que nous soyons plus productifs sans jamais protester, non, elle est synonyme de compréhension de soi et de réconciliation. Sans jamais oublier que ce qui est personnel s'ancre dans quelque chose de beaucoup plus vaste.
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Un coup de griffe sur l'épiderme, qui égratigne et amène à voir sous les couches du passé puis à regarder l'autre (la narratrice) dans les yeux en miroir pour enfin apercevoir sa propre H/histoire reflétée là.
Au-delà de cette phrase un peu alambiquée, cette lecture (dévorée en 2 jours) fut véritablement une expérience, ce livre, je n'ai pas l'impression de l'avoir lu, mais de l'avoir vécu.
C'est un livre que je n'aurai probablement pas choisi seule, du fait de son titre (mode racoleuse actuelle sur la thématique) mais je suis ravie de l'avoir découvert. de plus, Isabelle Sorente écrit très bien, très justement, maîtrise parfaitement la construction de son récit.
En questionnant la figure historique de la sorcière et surtout ses réminiscences dans nos vies contemporaines, c'est tout une invitation à l'analyse personnelle que propose Isabelle Sorente. Amour, place des femmes, relations de pouvoir, manipulation, harcèlement ... c'est un univers bouleversant.
A prolonger par la lecture d'Aïe mes aïeux ! d'Anne Ancelin-Schützenberger pour ma part et à découvrir pour vous je l'espère !
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Ce livre m'a été prêté par ma cousine car elle sait que je m'intéresse énormément à la figure de la sorcière. Elle m'a vendu ce livre en me disant qu'elle était sûre qu'il allait me plaire, vu le sujet traité et l'approche de l'autrice. Je n'ai pas voulu en savoir plus et je l'ai pris.

Je n'avais donc aucune attente particulière concernant cette lecture et pourtant elle fut des plus intéressante. Dans la première partie du roman, l'autrice pose des hypothèses vraiment très intéressante concernant la mémoire collective et notamment l'impact que les traumatismes ont sur cette dernière.
Les traumatismes étant ici les chasses aux sorcières qui ont tout de même duré près de deux siècles et fait des milliers de victimes.
Difficile de penser que ces événements n'ont pas laissé derrière eux des traces indélébiles dans la psyché des femmes.

Ce livre n'est en aucun cas un essai, il n'en a pas la prétention. Isabelle Sorente tente simplement de mettre des mots sur ces sensations qui nous traversent au cours de nos vies et nous donnent l'impression d'être des impostrices, des moins que rien, qui nous font constamment douter de nos valeurs.
Ces mots sont les siens, le fruit d'un immense travail d'introspection. L'autrice n'affirme pas que c'est la vérité, elle estime simplement que c'est la sienne. Libre à nous de nous y identifier ou pas.

Dans la deuxième partie du roman, l'autrice nous expose des événements de son passé qui l'ont construite malgré elle. Victime de harcèlement scolaire, Isabelle Sorente est encouragée à se livrer personnellement par la figure de la sorcière qui fait ici office de thérapeute. On quitte l'aspect recherches et théorique du roman pour plonger complètement dans l'autobiographie.

La troisième partie est celle qui m'a le moins parlée et pour laquelle je garde peu de souvenirs. Par contre j'ai énormément apprécié la dernière partie, où l'autrice invite ses amies proches à partager leurs propres expériences face à leur Inquisiteur intérieur. Ce chapitre m'a énormément touchée par tout ce qu'il dégage de vulnérabilité et de sororité.

En conclusion le complexe de la sorcière est un roman fort qui nous emmène dans une quête de soi particulièrement originale. Les théories émises par l'autrice - même si elles n'ont pas d'appuis scientifiques - sonnent juste et donnent de nouvelles perspectives à nos propres vécus.
C'est effectivement le genre de livre qui me restera longtemps en mémoire tant j'y ai trouvé une partie de moi-même.
Lien : http://www.cranberriesaddict..
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