Ce tome contient les épisodes 32 à 34, "Green Arrow: Future's end"1 et une partie de "Secret origins" 4, initialement parus en 2014, tous écrits par
Jeff Lemire, dessinés et encrés par
Andrea Sorrentino (à l'exception de "Secret origins" dessiné par
Denys Cowan et encré par Bill Sienkiewicz).
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- Secret origins 4 (12 pages) – Comme le titre l'indique,
Jeff Lemire retrace les origines de la vocation de superhéros d'Oliver Queen, depuis sa jeunesse en rébellion contre son père, jusqu'à son adoption d'un costume d'archer vert, en passant bien sûr par son séjour sur une île pas si déserte que ça.
Le lecteur retrouve sans surprise les éléments déjà développés par le même scénariste dans le tome 1, en plus condensé. En particulier il ne revient pas sur le rôle de Robert Queen dans ces origines.
Denys Cowan réalise un travail correct, rendu tranchant par l'encrage hérissé de barbelé de Bill Sienkiewicz.
Ce retour sur les origines secrètes du personnage constitue un bref résumé bienvenu pour les nouveaux lecteurs. Il n'est pas très utile pour ceux ayant entamé cette série avec les premiers épisodes de
Jeff Lemire et
Andrea Sorrentino, dans la mesure où le sujet a déjà été développé dans le premier tome qu'ils ont réalisé ensemble.
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- Épisodes 32 à 34 – La ville de Seattle est la proie des gangs, la police est dépassé, et le président des États-Unis envisage de faire intervenir la Garde Nationale. Richard Dragon (Ricardo Diaz, Jr.) a kidnappé John Diggle, l'assistant de longue date de Green Arrow. Il s'est associé les services du comte Werner Vertigo, et il explique à Diggle pourquoi il voue une telle haine à l'encontre de Green Arrow.
Dans l'appartement qui lui sert de base d'opération, Oliver Queen retrouve Naomi Singh et Henry Fyff qui lui expliquent la situation. À peine mis au courant, un explosif lancé depuis un hélicoptère fait exploser le mur, et permet à Red Dart (une supercriminelle) d'attaquer Green Arrow. Elle est bientôt rejointe par Brick et Killer Moth.
Avec ces 3 épisodes,
Jeff Lemire mène à son terme l'intrigue principale. Green Arrow est de retour à Seattle et il doit combattre les sbires de Richard Dragon, avant de pouvoir se battre contre lui et libérer John Diggle. Lemire fait apparaître une dernière fois les personnages qu'il a développés, en particulier Emiko Queen. Les combats s'enchaînent de manière fluide, sans donner l'impression d'une enfilade mécanique. Chaque personnage a droit à son moment de bravoure.
Jeff Lemire prend le temps de s'amuser une dernière fois avec les flèches gadgets de Green Arrow. Richard Dragon évalue leur potentiel de dangerosité avant de neutraliser les plus efficaces. le lecteur apprécie à la fois que le scénariste fasse l'effort de mettre en valeur cet aspect kitch de Green Arrow, et à la fois la discrète ironie sous-jacente d'un auteur pas dupe.
Le héros finit par triompher (ce n'est pas une divulgation de l'intrigue, car la série continue après) grâce à sa détermination et sa force de caractère, dans la plus grande tradition des superhéros. Fort heureusement cette intrigue un peu linéaire et un peu stéréotypée bénéficie de la mise en image d'
Andrea Sorrentino. Cet artiste continue de s'émanciper du modèle de Jae Lee. Il conserve un encrage tranchant avec de lourds aplats de noir. Il incorpore toujours un ou deux découpages de planches conceptuels et saisissants.
Sorrentino sait saisir l'instant choc dans une image mémorable, même s'il s'agit d'une scène classique (Diggle ligoté à sa chaise, jeté par une fenêtre, le mouvement est incroyable). La mise en couleurs de Marcelo Maiolo complémente intelligemment les dessins. En fonction de la séquence, il peut imposer une teinte majoritaire pour faire baigner chaque case dans une unique ambiance très dense. Ou alors il peut étoffer les surfaces délimitées par les traits de Sorrentino pour pallier l'absence de texture, ou l'absence d'arrière-plan, de manière adroite au point que le lecteur qui n'y prête pas attention ne s'en apercevra même pas.
Ces 3 épisodes apportent une conclusion à l'intrigue de
Jeff Lemire, en conservant ses qualités narratives grâce à la prestation impressionnante d'
Andrea Sorrentino, bien complétée par celle de Marcelo Maiolo. Cette histoire n'est pas mémorable pour son intrigue, mais pour sa narration rapide, et sa mise en images très intense.
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- Green Arrow: Future's end 1 (cet épisode s'intègre dans un mouvement d'ensemble appliqué à toutes les séries DC du moment, voir Future's end Vol. 1 et suivants) – 5 ans dans le futur, Emiko Queen a succédé à son père en tant que Green Arrow, et elle fait équipe avec Naomi Singh qui a adopté l'identité de Red Dart. Mais voilà qu'Oliver Queen est de retour et qu'il a besoin d'alliés contre un ennemi de grande ampleur.
Il est possible de lire cet épisode comme une sorte de prologue à un récit à venir, sans avoir lu la maxisérie "Future's end". le lecteur prend plaisir à se plonger dans ce futur possible, en sachant qu'il s'agit du dernier épisode réalisé par
Jeff Lemire &
Andrea Sorrentino.
L'intrigue est plus dense que celle des 3 épisodes précédents, car Lemire doit tout faire tenir en seulement 20 pages, le rythme est donc très rapide. le scénariste joue le jeu de développer un futur potentiel en montrant les situations nouvelles des principaux personnages de la série, avec une réelle inventivité. Sachant que la maxisérie "Future's end" est réalisé par un comité de créateurs, le lecteur arrive sans difficulté à se satisfaire de ce petit rab' de Lemire & Sorrentino, sans avoir envie de lire la suite.