Nouvelle plongée dans une uchronie se déroulant à Paris avec, cette fois-ci, une atmosphère Steampunk très sombre, notamment en raison d'un tueur enlevant, puis démembrant les prostituées ainsi que les enfants des rues… Bien que je ne sois pas une adepte du genre Steampunk, les autres éléments m'ont fait aimer cette lecture ! D'ailleurs, j'ai encore plus accroché à ce one-shot qu'à «
Les noces de la renarde », pourtant dépaysant, agréable et intriguant. Ce qui m'a surtout plu, c'est l'ambiance des bas quartiers, leur fonctionnement ainsi que les différents personnages y évoluant. Violante, l'héroïne, n'a pourtant pas réussi à trouver une place dans mon coeur, notamment en raison de son tempérament affirmé, hautain, franc et parfois capricieux. Toutefois, j'ai adoré la suivre au quotidien et dans son enquête. Malgré ses défauts, c'est une demoiselle intelligente, cultivée et observatrice. Même si elle est souvent guidée par sa sensibilité et son côté impulsif, il lui est arrivé d'avoir des réactions légitimes, en particulier dès que cela concernait son amie Satine ou encore son passé. de plus, j'ai aimé qu'elle appartienne à un monde peu ordinaire : celui de la prostitution. Cela change des héroïnes pures et aux moeurs parfaites. J'ai vraiment apprécié découvrir toute la gestion d'une maison close à ses côtés : le programme imposé, le nombre de passes à réaliser, l'encadrement et les règles, le suivi médical strict, les rivalités entre les filles, la jalousie dès que l'une d'elle a quelque chose en plus, … C'était intéressant et bien retranscrit !
Les personnages côtoyant la maison close sont nombreux cependant, je n'ai pas été perdue, car on cerne vite les personnalités importantes, qui sont d'ailleurs généralement narratrices. Il y a par exemple Léon (un proxénète sympathique qui a trouvé Violante dans la rue et l'a engagée en pensant la sauver), Jules (un homme de main de Léon allant souvent aider l'héroïne), Surin (un marin qui porte bien son nom et dont le côté « cogneur » m'a rappelé un homonyme dans The Witcher), Madeleine (la tyrannique maquerelle), le comte Armand de Vaulnay (qui va prendre la jeune femme sous son aile), un curieux narrateur assassin dont découvre l'identité plus tard, etc. Hélas, on n'échappe pas à certains personnages caricaturaux comme la rivale Livia ne faisant que critiquer et envier Violante, le commissaire SM qui ne servira pas à grand-chose, la gentille amie mais trouble, … C'est un peu dommage toutefois, ils permettent au moins à Violante d'évoluer et d'apprendre à se connaître elle-même. D'ailleurs, toute cette quête sur les origines de la belle m'a intéressée. Même si on anticipe plusieurs choses, c'était très prenant !
Avant d'acquérir cet ouvrage, j'en avais eu plusieurs échos, que ce soit sur la blogosphère ou grâce aux Imaginales, puisque «
Rouille » a été élu « prix imaginales des lycéens » en 2019. Il me semble également qu'il a eu le Prix ActuSF. J'avais donc des attentes envers cette uchronie ! Heureusement, j'ai été satisfaite : le rythme (que je savais assez lent) m'a plu, les personnages étaient originaux et agréables à suivre, tandis que l'ambiance des bas quartiers couplés à l'idée d'un « Jack l'Eventreur » français me fascinait. J'ai tout simplement adoré ! Les seuls reproches que je peux faire, c'est le manque d'attachement envers l'héroïne et certains éléments finalement assez clichés ou prévisibles. Beaucoup de lecteurs ont reproché le manque de développement du genre Steampunk. C'est vrai ! Hormis des animaux mécanisés, quelques prothèses et la
Rouille, c'est très léger et finalement peu utile. Néanmoins, ce n'est pas un défaut pour moi, car je n'aurais sans doute pas autant aimé si c'était trop poussé. Ainsi, ces points négatifs n'ont pas réussi à entraver mon ressenti général qui est positif. Je vous recommande cette lecture, si vous cherchez une enquête mêlant drogue, pauvreté, prostitution, amnésie et meurtres en série… Merci aux éditions Pocket pour cette découverte qui me faisait envie depuis un certain temps !
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