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Au XXIII ème siècle, l'Afrique est devenue le maître du monde. Les USA ont subi un revers de médailles assez impressionnant.. leur technologie et leur économie ont sombré. Tout cela est du à la pollution. On ne peut plus vivre à l'air libre, il faut des lunettes et des filtres afin de pouvoir subsister mais surtout avoir une espérance de vie un peu plus longue.
Ryan, le guide indigène (US) organise une visite guidée des monuments de l'âge de l'espace à un groupe de touristes africains.

J'ai trouvé ce court roman très instructif. Montrer les conséquences de la non écologie des pays développés de cette façon est purement génial.. et bien évidemment ce qui découle de ce non respect de la terre est effroyable, sur plusieurs niveau.
Ce roman est très riche pour le nombre de pages qu'il contient. J'ai également trouvé remarquable l'analogie faite entre l'afrique et l'amérique.. cette visite guidée est un peu comme un safari en pleine brousse... et le comportement des participants en dit long.
Bref l'auteur a remis les chose en place et il est d'une logique implacable.

Ce petit livre devrait être d'utilité publique
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Ecrit au début des années 1970, Norman Spinrad, connu pour être un contestateur et "grande gueule" traduit ici son amour pour et sa critique visant l'Etat américain dans cette novella SF de dénonciation. À cette époque hippie de (fausse) Gloire (le Vietnam) et de (fourbe) Splendeur (...les russes étaient les premiers dans l'espace, non ?), les premiers mouvements se préoccupant de l'environnement pointaient le bout de leur nez...
Et Spinrad, subodorant peut-être un avenir sombre (genre, celui d'aujourd'hui p.e., quand on connaît la production fabuleuse américaine de CO2), imagine une Amérique déchue et effondrée à cause d'une pollution atmosphérique mortelle.

Les US du 23e siècle sont désormais un pays sous-développé, exposant la plus grande poubelle du monde sous d'immenses nappes de smog comme attraction aux touristes africains. Et les habitants du continent africain, en plein essor, accourent pour observer avec une fascination presque malsaine cette (ancienne) société d'immodération déjà dépassée par le déclin.
Les protagonistes de cette histoire, de couleur noire et désormais économiquement avantagés et celui à la peau grisâtre (anciennement "un blanc" mais pollution à obligé...) se trouvent alors dans une situation interversible... et inconfortable, celle qui à travers les siècles est restée immuable : le racisme borné.

Un texte ingénieux, écrit avec verve, laissant s'exprimer alternativement un professeur d'histoire africain et le guide touristique étasunien blafard, qui dépeint un futur en passe de devenir notre présent sur ce ou... un autre Continent.
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Il en faut du talent pour parvenir à faire passer des messages sociétaux au sein d'une histoire courte, tout en préservant une lecture agréable. Norman Spinrad le possède sans conteste.

L'auteur imagine des États-Unis d'Amérique tombés de leur piédestal, asphyxiés par leur propre progrès et dans lesquels les habitants ont été contraints, pour gagner leur croûte, de se transformer en guides touristiques pour les riches et méprisants Africains désormais au sommet de la chaine de puissance, un peu comme les Égyptiens ou les Grecs de nos jours.

Norman Spinrad fait claquer dans l'esprit des visions superbes et effrayantes des ruines de New York qui s'y impriment durablement. J'adorerais voir cela au cinéma. On prend en pleine poire ce monde détruit à l'atmosphère létale, et la perspective qu'en donne les Africains du XXIIIème siècle – ces Américains étaient des dieux et des fous – démontre que nous vivons dans un monde de dingues capable de s'autodétruire à force de vouloir renforcer son confort et la maîtrise de son environnement.

En peu de pages, l'auteur parvient à installer les grandes lignes de son futur, suffisamment pour rendre son histoire crédible. Son Afrique dominante n'est pas très exotique – elle a seulement repris le modèle des USA modernes, avec ses touristes, ses carrières universitaires et sa certitude d'être tellement au-dessus des autres peuples – mais cela évite la dispersion du récit. le portrait est délicieux. Tellement crédible et surprenante à la fois est cette inversion des préjugés raciaux, l'Américain Blanc victime d'un complexe d'infériorité et nostalgique de son lumineux passé et l'Africain Noir d'origine américaine incapable d'oublier son passé d'esclave et profondément raciste envers les « p'tits blancs » !

Quarante ans après l'écriture de la novella, on pourrait dire que les USA (avec l'Europe) ont compris le message à temps, en établissant des normes antipollution toujours plus sévères qui ont limité la casse (le problème se reportant sur les gaz à effet de serre dont Spinrad ne parle pas). Ce sont finalement les nations émergentes qui, courant pour atteindre le même niveau de confort que nous autres, risquent de s'asphyxier dans leurs propres gaz toxiques.

J'ai donc trouvé géniale cette Lecture Commune d'octobre du Club Imaginaire (Pub, héhé !). Je crains toujours un peu la déprime lorsque j'entre dans un monde post-apocalyptique. Ici, pas du tout. La civilisation de ce futur a survécu ; elle s'est simplement déplacée géographiquement. Cette novella me permet également de découvrir la collection Dyschroniques des éditions le Passager Clandestin, que je revisiterai souvent, c'est certain.
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J'ai beaucoup apprécié ce court récit, qui nous prédit un avenir des plus sombres si nous continuons à nous comporter comme des imbéciles à grande échelle.

Alors oui c'est visionnaire, mais finalement, avec les explications à la fin de ce petit bouquin (qui rendent cette collection encore plus intéressante ce me semble), relativement logique. La science-fiction, nous en discutions je ne sais plus où, c'est en gros des auteurs qui développent après "et si...". Ici, en fait, ce serait plutôt un "voyez où nous allons tout droit"... Parce que finalement, quand on voit les citadins chinois avec leurs masques, on n'en est guère loin. le hic ici, c'est que j'ai du mal à croire que des nuages toxiques puissent rester sur place (ça me rappelle toujours Tchernobyl et l'histoire du nuage radioactif qui passe pas les frontières françaises, mouahaha, rire cynique), c'est un un peu ce que je reprocherais à ce bouquin.

L'histoire est courte, donc évidemment il ne peut s'y développer un récit à une échelle plus grande, mais c'est presque dommage.

A part ça : c'est bon. Les descriptions durant la visite de New-York en ruine sont saisissantes, les caractères des personnages affirmés, quoi qu'assez caricaturaux, avec le prof fasciné par son sujet d'études, le pater familias sage et calme, l'excité haineux et revanchard, le cupide au dernier degré... J'oubliais les fils à papa mais ils n'ont pas grande importance dans l'histoire.

Ce que j'ai préféré, ce sont les remarques très pertinentes et fondées sur les hommes de "l'Age de l'Espace", c'est à dire nous : en gros "comment peut-on être aussi intelligents, et aussi cons en même temps". Désespérants. Parce que je me dis souvent la même chose, du coup, même si c'est cynique, j'ai beaucoup aimé cette novella. Parce que c'est cynique... Et parce que Spinrad, que je ne connais pas bien, est sans le moindre doute un humaniste éclairé et lucide.

Je pense que bien d'autres de ses bouquins vont atterrir dans ma PAL ! Je n'ai pas un coup de coeur pour le bouquin, qui manque un peu d'épaisseur à mon goût, mais un coup de coeur pour l'auteur, lol !
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Je connais finalement peu l'oeuvre de Spinrad. J'avais adoré l'énergisant "Police du peuple", j'avais beaucoup aimé "les années fléaux" (enfin 2 nouvelles sur 3, la dernière était insupportable). J'avais été séduite par le mélange efficace et bien dosé entre propos engagé et divertissement. "Continent perdu" se place dans cette même veine.
Avec ce récit post-apocalyptique, Spinrad réussit l'exploit d'évoquer en à peine 115 pages un futur angoissant et un présent pétri d'injustices.

Sur le versant de la menace de catastrophe écologique, Spinrad se montre particulièrement convaincant et très visionnaire. On a du mal à croire que "continent perdu" a été écrit en 70. le récit de Spinrad est plus que jamais d'actualité. L'auteur pointe ici du doigt l'absurdité de l'arrogance des pays riches et développés qui ont su, croient-ils, dompter la nature, la maîtriser. Ils l'ont tant maltraitée, oubliant qu'ils avaient besoin d'elle. Ceux-là pourraient bien subir les terribles conséquences de leur vanité. La visite guidée d'une mégalopole dévastée est saisissante. le peuple du métro m'a fait penser à une des nouvelles du recueil "les années fléaux" du même Spinard. Cette image de ville dévastée, désertée, où les derniers Humains ont dû se réfugier sous terre et ont quelque peu dégénéré semble être une obsession chez Spinrad. L'auteur en profite également, à travers ces personnages, à dénoncer la société de consommation. Ces êtres qui reproduisent machinalement, par habitude, des gestes représentatifs du consumérisme de l'ancienne civilisation, gestes qui n'ont plus lieu d'être, m'ont un peu rappelé les zombies de Romero qui erraient dans le centre commercial.

Outre la menace écologique qui plane sur notre futur, Spinrad nous parle aussi du monde actuel (même si le texte a été écrit en 70, rien n'a changé depuis). L'auteur dénonce le comportement de la puissante Amérique vis à vis de l'actuel Tiers-Monde. Mais pour ce faire, il utilise un procédé efficace et audacieux : l'inversion des rapports de domination. Dans le récit de Spinrad, la défunte Amérique subit la violence, les railleries et le mépris de la toute-puissante Afrique. Cette inversion des rôles met astucieusement en lumière l'absurdité et l'iniquité du sentiment de supériorité des grandes puissances actuelles envers les pays en voie de développement.

L'engagement et la pertinence du propos alliés à un sens du rythme efficace et à une plume de qualité font décidément de Spinrad un auteur passionnant à lire.

Challenge Petits plaisirs 2016 - 43
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Paru en 1970, Continent perdu nous raconte une civilisation puissante, ramenée à un pays en voie d'extinction à cause de sa mortelle pollution.
Les rapports de force se sont inversés, et les Africains sont les hommes forts de ce XXIIIème siècle face aux descendants des Américains de l'âge d'or de l'Espace.
Le récit à deux voix, nous donne deux points de vue, le premier, un homme africain, professeur d'histoire qui considère son excursion comme un sujet d'étude, et le deuxième le pilote autochtone qui ne rêve que d'air pur et d'espace pour finir sa vie.
A travers les yeux des touristes et du pilote, on assiste à une très belle « excursion » à travers les vestiges d'une Amérique détruite, réduite à néant par la pollution. On y parle de grande panique sans trop savoir en quoi elle consiste, ce qui est bien dommage. Mais rappelons-le, ce livre est une nouvelle qui par définition est courte.
Mais un tas de problématiques y sont néanmoins abordés : racisme, écologie, pollution, tourisme malsain, chute d'une société qui se croyait invincible.
Pour tout dire à travers cette lecture commune, je découvre un auteur bien engagé pour son époque, et qui nous annonçais déjà les dérives de notre monde moderne, avec son racisme, sa pollution et ses déplacements de population.
Et surtout à savoir que le futur d'hier peut vite devenir notre présent. Soyons vigilant.
Très bon petit livre, très édifiant.
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Dans un monde futur où la pollution a complètement contaminé l'air américain et où les Etats-Unis ne sont plus que des victimes à l'espérance de vie limitée, Norman Spinrad décrit une simple visite en hélicoptère de riches Africains à ces Etats-Unis condamnée.
Découvrir les Etats-Unis, voilà une activité touristique intéressante ! Les vestiges de ce territoire si longtemps dominateur sont une source de satisfaction pour ces Africains. Maintenant, ce sont eux les cultivés. le professeur Balewa attend beaucoup de cette visite alors que le guide, Mike Ryan, ne pense qu'à amasser de l'argent pour vivre son rêve, loin des airs toxiques de New York.
Ce petit groupe va présenter quelques tensions car malgré deux centaines d'années passées, le racisme est toujours présent. Sauf que la situation est inversée par rapport aux Etats-Unis des années 1970 pendant laquelle Spinrad a écrit ce petit roman. Je me suis longtemps comment aller se terminer l'histoire mais l'auteur a su me surprendre.
Ce roman fait un peu froid dans le dos. Que serait un monde dévasté par la pollution…?
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XIIIe siècle, les Etats-Unis sont un pays dévasté par la pollution, appauvri, dépeuplé, contraint de tirer ses revenus du tourisme. Un groupe d'africains va visiter le New-York dévasté.

A travers cette ambiance post-apocalyptique, lourde, Spinrad va toucher toute une série de questionnements sur notre propre société, le racisme, en le retournant des africains contre les blancs américains, la pollution, l'évolution des civilisations, la décadence de la société et des individus...

Les descriptions, dans un aussi court roman, sont d'une précision et d'une efficacité tout en restant concises et limités à l'essentiel, ce qui rend le propos plus direct et son effet plus efficace. On visualise vraiment bien le New York dévasté.

Je reproche souvent aux oeuvres courtes de ne se concentrer que sur une idée finale sans en approfondir les questionnements connexes, les caractères et la psychologie des personnages... Ici ce n'est pas le cas. Justement, sa brièveté n'empêche pas la complexité des sentiments à la lecture et nous atteint par la force de son impact.
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Un monde sans vie, dont nous sommes seuls responsables , décrite depuis les airs.
Une vision tout en hauteur comme pour mieux prendre conscience de l'immensité du désastre et du caractère minuscule de l'humanité.

Un récit court, mais un discours dont la force résonne encore aujourd'hui alors que Spinrad l'a écrit en 1970

La ville anéantie, les filtres, le smog, le dôme, le métro, tout est fluide dans les descriptions de l'auteur, on imagine pleinement ces ruines fantômes vues du dessus.

Le récit nous fait basculer d'un personnage à l'autre, d'un étranger à un indigène pour nous offrir deux visions différentes, celle de la civilisation à présent dominante et celle du blanc appartenant au peuple déchu qui n'a su arrêter suffisamment tôt sa course au progrès.
Ce qui est perturbant c'est d'une part, de se reconnaître dans ce peuple de l'Ère de l'espace qui s'est autodétruit et . D'autre part, de constater que les hommes ne retirent pas de leçons de l'histoire puisque le continent africain semble enclin à reproduire les mêmes erreurs.
Un étrange et réaliste écho avec nos comportements actuels.

Encore une très agréable lecture issue de la Lecture Commune d'Octobre du Club Imaginaire!
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En conclusion, avec Continent perdu, Normal Spinrad signe un texte très fort. Ses descriptions imagées en font une expérience de lecture immersive et son récit permet de nombreux axes de réflexion :
– écologique tout d'abord puisqu'il est nécessaire que le développement technologique ne se fasse pas au détriment de notre environnement.
– sociale et éthique avec la dénonciation du racisme des Blancs vis à vis des Noirs et vice versa mais aussi un système d'inversion (ce ne sont plus les Occidentaux qui pratiquent les safaris humains en Afrique mais le contraire).
– et culturel car notre civilisation est mortelle et finalement bien fragile même si nous n'en avons pas toujours conscience.

Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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