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Ca se passe en Allemagne, à Munich, sur presque deux décennies, années fin 80-90.
Notre narrateur, un bel étudiant en architecture rencontre une jolie étudiante brillante,également en architecture, d'un milieu beaucoup plus aisé que lui.
Egalement à la même époque, son chemin croise celui d'une polonaise, sans aucun charme, indolente, indifférente, employé dans une librairie chrétienne qui au premier abord ne l'attire même pas ("elle est moche, elle est ennuyeuse, elle ne parle pas, et quand il lui arrive de dire quelque chose, c'est la pire des banalités").
Il épouse la première, mais la polonaise reviendra dans le tableau.....devenant une obsession....
Voici apparemment un sujet de livre de la collection Harlequin.....mais ici l'auteur en est Peter Stamm et ça change tout.

Un homme qui a une piètre opinion de lui-même, qui manque de confiance en soi,
face à une femme brillante, sûr d'elle-même, en plus à ses yeux d'un niveau sociale plus élevé, socialement d'un autre monde, ça donne quoi à votre avis ? Pas besoin d'être psychologue pour en donner une réponse. Stamm se mettant dans la tête du narrateur, raconte l'histoire banale d'un homme qui assouvit son insécurité dans la relation charnelle avec une femme qu'il n'estime pas, dont il a honte et lui fait pitié ("une sorte de sensation chaude, obscure, comme un sentiment de sécurité qui me bouleversait. / n'y avait qu'au lit que j'aimais être avec elle, quand elle était étendue là, douce et lourde dans ses horribles vêtements, et que je me sentais complètement libre, sans entraves."). Quand à l'amour dans toute cette histoire à trois, ce mot qu'on utilise et définit à tout bout de champs, donnerait lieu ici à une psychanalyse sans fin .

À travers cette histoire, Peter Stamm parle de la complexité et de l'ambivalence du caractère humain et de celles des relations de couple. Ce qui en apparence semble parfait et en harmonie, cache généralement des sentiments ambigus, confus, contradictoires, des frustrations dont même les personnes concernées n'arrivent pas à déchiffrer ("J'aurais été incapable d'expliquer ma conduite à Sonia, même à moi je le pouvais à peine").......et aux conséquences souvent désastreuses et insolubles.
Une critique aussi de la société bourgeoise allemande ( mais valable aussi pour d'autres pays ) avec son snobisme, ses ambitions matérielles,ses relations superficielles basées sur le statut et l'argent....."la comédie de la bonne société, de l'élite cultivée" qui entrave la liberté auquel aspire notre beau narrateur.

Difficile de lâcher ce roman, à la prose simple mais d'une grande précision, où l'auteur grâce à la finesse de la construction du récit et de ses personnages nous surprend, et joue sur notre empathie pour eux, au fur et à mesure qu'on avance dans le récit; si bien que le narrateur qui m'a énervée les trois quarts du récit, m'est devenu presque sympathique vers la fin.
C'est mon premier Stamm et j'ai beaucoup aimé.


".....une vérité impossible à démontrer mais que je comprenais intuitivement."
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Je remercie d'abord chaleureusement l'amie de Babelio qui m'a fait acheter ce livre.
Cet ouvrage , à priori pourrait ressembler au triangle amoureux classique ou à un roman à l'eau de rose mais pas du tout !

Il est dérangeant, perturbant, intéressant, passionnant .
Alexander, le héros principal , architecte, passionné par son métier comme sa femme Sonia, ambitieuse et brillante s'installent à Munich, ouvrent un cabinet qui connaît un rapide succès .
Cette union idyllique en apparence se trouve bouleversée par la rencontre d'Alex avec Iwona, une Polonaise, sans papiers, peu cultivée, dénuée de charme, indolente, indifférente, mal habillée, qui travaille dans une librairie chrétienne .
Cette Iwona-- l'exact opposé de Sonia-- devient une véritable obsession pour Alex qui manque de confiance en lui ..
Il couche avec cette femme dont il a honte "Il n'y avait qu'au lit que j'aimais être avec elle ", elle lui fait pitié mais c'est un désir physique irrépressible ........


L'auteur , d'une écriture fine, au scalpel, qui agace , envoûte et fait réfléchir , floute à dessein les impressions, laisse à ses personnages un caractère énigmatique , il cultive le mystère avec talent et malice !
Sonia et Alex semblent mal assortis, elle ,aime t-elle vraiment son mari ? Consciente de sa supériorité de classe , taiseuse, volontaire, peu à l'aise au lit, pensant constamment à son travail, sa carrière, ses projets, ses réalisations futures .....

Lui, doté d'une femme trop brillante, trop belle, apparaît en définitive comme un lâche et un velléitaire.......
Que cherche t-il enfin, auprès de sa laide, ennuyeuse et inculte maîtresse Polonaise ?
Un avilissement , un obsessionnel désir physique ? Un antidote à une épouse trop parfaite ?
L'auteur explore l'infinie complexité des rapports Amoureux, l'ambiguïté et les côtés obscurs des relations de couple ..
Il critique les snobismes, les ambitions et les relations superficielles, le paraître et l'argent de la société bourgeoise Allemande , les faux - semblants.......
Traversé par des intrigues souterraines et des seconds rôles formidablement campés , cet ouvrage ouvre le champ de tous les possibles dans la comédie de la bonne société !
Un très bel ouvrage dont je ne connais pas l'auteur, de nationalité Suisse, ( inconnu de ma libraire) !
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Munich dans les années 1980. A la fin de ses études d'architecture, Alexander, issu d'un milieu modeste, rencontre simultanément ou presque deux femmes que tout oppose. La blonde Sonia, architecte tout comme lui, est une Allemande bien née, très belle, très intelligente, passionnée par son métier. La brune Iwona, une Polonaise en situation irrégulière, est rustre, mal fagotée, sans conversation, transparente, et travaille dans une librairie catholique. Marié à Sonia, il ne peut se détacher d'Iwona.

On ne peut réellement parler de triangle amoureux. Peter Stamm sonde l'esprit d'un homme perpétuellement indécis, qui ne sait jamais que faire ou qui choisir et se laisse porter par les événements sans culpabiliser. Nous sommes en permanence dans sa tête, sans jugement, sans comprendre ses comportements. En arrière-plan, en faisant intervenir des beaux-parents ou certaines fréquentations du couple, Stamm égratigne une société allemande favorisée bien pensante. le résultat est en permanence troublant. La dernière page tournée, les trois protagonistes ne s'effacent pas de votre mémoire.

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Ah l'Amour, tout le monde en parle, tout le monde veut le rencontrer et le vivre mais ô combien c'est difficile, compliqué ! on y croit ou pas mais on se lance, on veut y croire !!! Ici la 4ème de couverture ainsi que la plupart des critiques parlent de trio amoureux, pourtant il s'agit plus d'histoires parallèles qui se croisent bien sûr à plusieurs reprises.
J'ai beaucoup apprécié le style et l'ambiance très particulière.
La psychologie des personnages est bien travaillée, ce qui renforce inévitablement le plaisir de lire ce livre si particulier.
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Alexander et Sonia accompagnés de leur petite fille Sophie forment un beau couple. Ils exercent, semble-t-il avec passion, le même métier d'architecte et ont monté ensemble une agence. 
Nous faisons leur connaissance à l'occasion du vernissage de Antje, une amie de longue date de Sonia qui a un peu participer au rapprochement de Sonia et Alexander.
Alexander va raconter à Antje une aventure dont il n'est pas fier, un lien complexe qui s'est noué avec une femme étrange Iwona.
Iwona, polonaise, qui vit illégalement en Allemagne, est une femme dénuée de charme, d'attraits, grise, informe, terne, vers laquelle dans un bar, par provocation, le pousse ses amis car il est le seul du groupe sans fille. Sans cela il ne l'aurait pas remarquée. Mais Il va se rendre compte qu'en sa compagnie, il se sent délivré de toute contrainte, libre car il se fiche de ce qu'elle peut penser de lui. 
Ce qui n'est pas le cas avec Sonia, trop belle, intimidante, dont les riches parents le méprisent, et avec le milieu des architectes qu'il côtoient.
«C'était comme si Iwona était la seule personne à me prendre au sérieux, la seule pour qui j'avais de l'importance. Elle seule voyait en moi plus que le gentil garçon ou l'architecte prometteur.»
En fait il se sent bien avec elle parce qu'il n'a pas d'efforts à faire pour jouer un rôle et surtout il pense qu'il pourra la quitter quand il voudra. 
Pourtant il ne pourra pas rompre totalement avec elle même après son mariage avec Sonia, trop parfaite.

Iwona ne réclame rien, ne lui en veut pas quand il la délaisse et revient des jours ou des mois après. Il ressent le besoin de la blesser pour se libérer d'elle mais «tandis que je croyais encore avoir du pouvoir sur elle, son pouvoir sur moi grandissait de plus en plus.» Iwona possède la force de ceux qui aime absolument, sans condition, elle vit de cet amour, de cette attente sans rien réclamer et c'est en cela que réside son emprise.
Ce livre est dérangeant, pesant mais comme le narrateur avec Iwona on ne le quitte pas facilement et on revient vers lui malgré soi. Il continue à faire son chemin après l'avoir terminé.
Sa force vient de ce qu'aucun des personnages n'est vraiment sympathique ni antipathique.
Ils nous sont proches par leur indifférence, leur égoïsme et leur lâcheté qu'accompagne chez Alexander un sentiment de culpabilité. Et comme le dit l'épigraphe de le Corbusier «Les ombres et les clairs révèlent les formes.»
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Voici un moment que ce roman, acheté surtout à cause de la peinture de Peter Doig en couverture, traînait dans ma pile à lire.
Le personnage principal, Alex, étudiant en architecture, se trouve balancer entre deux femmes que tout oppose : Sonia, architecte elle aussi, belle et de bonne famille, et Iwona, une Polonaise en situation irrégulière, peu attrayante et avec laquelle il a peu de points communs. Pourtant, elle le fascine sans qu'il comprenne pourquoi.
Mêlant de manière originale et intéressante les sentiments amoureux et l'attirance physique, et la construction d'une vie, au thème de l'architecture, ce roman m'a intriguée et ne m'a pas déçue.
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Alexander, Sonia, Iwona : un triangle amoureux classique ? Non, c'est bien plus compliqué que cela, sous la plume du suisse Peter Stamm, aussi doué qu'un Modiano chez nous pour flouer les impressions et laisser à ses personnages un caractère énigmatique. Dans Sept ans, Alexander est un architecte dont la vie professionnelle n'est pas vraiment une réussite mais ce n'est rien à côté de sa sphère privée. Sa femme est trop brillante, trop belle pour lui. Que cherche t-il alors auprès de sa laide maîtresse polonaise ? Un avilissement ? Un antidote à la perfection de son épouse ? On ne le saura jamais, d'autant qu'Alexander est le narrateur et que les pensées des femmes qui l'entourent passent par son prisme. Stamm cultive le mystère avec talent, même s'il y a quelque chose de frustrant dans ce roman, une impuissance à vouloir faire bouger les choses alors que le "héros" du livre apparait, en fin de compte, comme un lâche et un velléitaire. Traversé de sous-intrigues, plus ou moins souterraines, riche de nombreux seconds rôles admirablement campés, Sept ans est un livre destiné à tous les amoureux d'une littérature qui laisse le champ des possibles largement ouvert.
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En général, quand aucun personnage ne m'est sympathique dans un roman, je ne peux pas le lire jusqu'au bout. Ici, cela ne m'a pas dérangée car l'intrigue m'a plu. En outre, les personnages ne m'étaient pas non plus antipathiques. J'avoue que je m'amusais un peu de les voir se débattre dans des situations inconfortables qu'ils avaient eux-mêmes créées.
Peter Stamm s'attache à montrer toutes les formes que peut prendre l'amour destructeur. Dès le départ, le lecteur se doute qu'entre Alex et Sonia, les choses n'iront pas. Ils s'apprécient, mais ne s'aiment pas réellement. Il semble se mestre ensemble pour des raisons pratiques. Il la trouve belle et assurée; elle choisit celui qu'elle est sûre de ne pas aimer passionnément. Elle raisonne trop, a sûrement peur de ce qu'elle ferait si elle aimait vraiment. Elle préfère une espèce de sécurité qui est illusoire. Si les épreuves ne soudent pas le couple, l'un des personnage finit par comprendre ce qu'il faut remettre en question.
[...]
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Écrit d'après une pièce de Witold Gombrovicz, le roman Sept ans/Sieben Jahre de l'écrivain suisse Peter Stamm, publié en 2009 revisite le topos du triangle amoureux avec subtilité. La pièce de Gombrowicz "Yvonne princesse de Bourgogne", datant de 1938, contait l'histoire d'un prince délaissant de superbes prétendantes pour se fiancer à une femme laide et insignifiante dont la muette présence révélait à tous les hauts personnages de la cour leurs insuffisances et leurs vices. de même, les protagonistes de Stamm, Alexander et Sonia forme un couple parfait. Tous deux sont jeunes, beaux, architectes prometteurs propriétaires d'une agence à Munich. Seule ombre au tableau, la relation parallèle qu'a entretenu Alexander, l'été de leur rencontre à la fin des années quatre-vingt, avec Iwona, une polonaise sans-papier. Une femme timide et peu attirante dont le souvenir continue à peser sur sa vie, et avec qui Alexander renouera au bout de sept ans de mariage, incapable de renoncer à elle comme de l'inclure dans sa vie. Une relation bizarre, fondée tant sur obsession sensuelle inexplicable que par le désir de trouver un refuge à la pression de réussite à laquelle l'engage tant son métier que son couple officiel. Union tranquillement fonctionnelle, lisse et esthétique comme les constructions de le Corbusier que Sonia admire. Où se trouve la mésalliance ? Difficile de le dire, d'autant plus que les revirements inattendus des personnages et une écriture assez distante et peu introspective rendent ce récit plus opaque. Un petit traité des passions humaines à découvrir.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Comme souvent semble-t-il chez Peter Stamm, le personnage principal, Alexander, est lointain, distant, inatteignable et sa vie est très cadencée par les relations sexuelles. Cet angle de vue sur la vie de ses personnages élude les autres aspects de l'existence ou du moins les y ramène, et avec eux les lignes de vie des autres personnages. Tout paraît superficiel en comparaison : l'argent, l'occupation quotidienne, les projets de vie, ou disparaît tout simplement comme les aspirations profondes, les angoisses, les plaisirs et les satisfactions sporadiques. le roman est structuré et l'écriture ne comporte pas de trous ou de défaut d'assemblage, mais près de 300 pages pour une histoire quotidienne toute en surface, c'est décidément trop : une monotonie s'installe dès les premières dizaines de pages qui ne s'interrompt qu'au dernier point. Peut-être se trouve là l'agrément du lecteur, une sorte d'immersion dans un roman sans fin, mais je n'y ai pas été sensible. Il ne reste qu'une longue et épaisse mélancolie monotone de vies atones et sans but qui se noient sous l'effet de l'asthénie des personnages. Comme à la fin d'un jour de grisaille, d'ennui et de solitude.
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