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4,17

sur 551 notes
Une vraie belle découverte que celle de cet auteur islandais !
La tristesse des anges, ce sont les flocons de neige qui tombent, sans discontinuer, dans ce paysage islandais.
C'est la fin de l'hiver, le printemps se fait attendre. Jens, le postier, fait sa tournée, accompagné du gamin. Les deux personnages subissent les assauts de cette nature inhospitalière où les hommes se sont installés. Leur longue route, dans la tempête, le froid, la neige est un prétexte à une réflexion sur la vie et la mort. Rien de mieux qu'un environnement extrême et hostile pour se poser les vraies questions sur le pourquoi et le comment de la vie.
Je m'attendais à trouver des longueurs mais cela n'a jamais été le cas et j'ai été vraiment séduite par l'écriture tout en douceur et pleine de poésie de Jòn Kalman Stefànsson.
Un livre à découvrir !
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Voilà......c'est fini....et c'est insupportable. Qui a dit que lire était un plaisir? C'est une véritable torture ce livre!!!!! A chaque page, on a le souffle coupé devant cet équilibre parfait entre simplicité et beauté. Il semble que chaque phrase soit sur le point de sombrer dans un style cul cul les pralines....et puis non, vraiment pas. Les sentiments et pensées exprimés sont à la fois simples,-à la limite de la naïveté- et profonds, troublants d'évidence, mais en même temps surprenants dans leur façon de surgir au milieu du texte. le silence du premier tome (Entre ciel et terre) est ici remplacé par une profusion de mots, ceux du gamin qui semble s'éveiller de la torpeur qui fut la sienne après la mort de Barour, son meilleur ami. Il découvre les mots qu'il lit...et les siens qui surgissent en un flot ininterrompu, submergeant son compagnon de voyage, Jens, obligé de se coltiner cet adolescent qui pose question sur question, qui donne son avis sur tout, qui semble à la fois résigné et en colère contre la vie. En plus des livres et des mots, le gamin découvre aussi la sensualité, la sexualité, cherche à en comprendre le sens et le pouvoir, et à savoir si c'est de l'amour. Il est ballotté entre sa conception fraîche et naïve de la sexualité et celle de ses compagnons adultes, plus mûre. Et tout ça dans un environnement à couper le souffle....littéralement. Les chapitres décrivant la tempête de neige, et les tentatives de survie des deux personnages sont éblouissants, saisissants de vérité, avec un rythme effréné qui vous glace le sang.Car ces deux personnages entreprennent un véritable périple afin de livrer le courrier, par mer et par terre, bien qu'il leur est impossible de distinguer l'une de l'autre en cette fin d'hiver, qui justement n'en finit pas bien au contraire. Au cours de cette "aventure", où ils risquent leurs vies à chaque pas, ils rencontrent des gens....des locaux....sorte de balise sur leur chemin, des témoins vivants de la dureté absolue de la vie, de sa cruauté, mais aussi de sa beauté, et de sa façon sadique de pousser les gens à faire preuve de courage et de solidarité. La misère est partout...mais on ne s'apitoie pas, ce serait indécent. Chose surprenante....on rit...parfois....discrètement....tant cela semble incongru. Ajoutez à cela quelques touches de superstition et vous avez un pur chef d'oeuvre. Il y a un troisième tome.....et vu la chute finale de celui ci, la logique voudrait que je m'y précipite.....mais non....ce serait trop dur...intenable nerveusement.
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La tristesse des anges... Quelle charmante métaphore pour décrire la neige qui tombe! Ce roman est le deuxième de la trilogie de Stefánsson, la suite du merveilleux Entre ciel et terre.

C'est avec joie que je me suis replongée dans l'univers unique et particulier de Stefánsson. Quel plaisir de retrouver le "gamin", son personnage principal, et de le suivre dans ses incessants questionnements sur l'amour, l'amitié, la vie et la mort. Sa candeur et son regard neuf sur la vie sont rafraîchissants. Même ses désillusions le sont. On a envie de le suivre dans cette quête universelle chez l'être humain: c'est quoi le bonheur.

On se retrouve donc en Islande, au début du siècle dernier, où le gamin doit partir en expédition pour aider Jens le postier à traverser les landes pour aller porter le courrier dans les contrées lointaines, et ce, souvent au péril de leur vie. Durant 400 pages, il fait tempête : il neige, il fait froid et les personnages luttent constamment pour leur survie. L'auteur arrive à maintenir une tension constante sur son lecteur qui traverse, malgré lui, l'adversité avec eux.

L'écriture de Stefánsson reste pour moi inclassable. C'est un savant et savoureux mélange d'amour pour les mots, de métaphores magnifiques, de réflexions sur la vie et la mort et de descriptions incroyables sur les paysages islandais. Toutefois, si c'était à refaire, je lirais cette trilogie au coeur de l'hiver, où se passe la majeure partie du récit, histoire d'être encore plus dans l'ambiance.
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Nous retrouvons « le gamin » de « Entre ciel et terre », juste là où nous l'avions quitté.
Il a trouvé refuge dans la maison des deux femmes qui hébergent le vieux capitaine, à qui il est venu rendre le livre responsable de la mort de son ami. Et la vie semble reprendre, dans cette maison quasi familiale. Étant donné qu'il est trop sensible pour reprendre la mer, il sera instruit, c'est son chemin. Il découvre le Village, ses habitants, et même les premiers émois amoureux.
Mais il doit d'abord partir avec Jens le postier. La distribution du courrier les emmène aux frontières du monde, et c'est au coeur de la tempête de neige qu'ils rencontreront la pire épreuve : ils devront se battre avec leurs peurs, contre le froid, contre l'épuisement, contre la mort. Pour découvrir l'essentiel, ce qui importe plus que tout, ce qui donne envie de vivre.

C'est bien plus qu'un roman, c'est un voyage : la langue poétique de Jon Kalman Stefansson nous emmène vers nous-même. A qui veut bien se donner la peine de lire les personnages, les décors et les évènements de manière métaphorique, il est donné de découvrir le coeur de notre humanité : la puissance de l'amour, le prix de la vie, la peur de la mort, et néanmoins la tentation de s'y abandonner quand tout espoir nous quitte. La colère, la révolte de celui qui refuse l'absurdité et le néant. La dernière scène est dantesque, hallucinante, terrifiante.
Sublime.
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Encore un livre de cet auteur d'une poésie, d'une douceur extrêmes.
Moi, je plonge. L'histoire, le chemin que doit parcourir Jens, Jens qu'on a envie de serrer dans ses bras, Jens à qui on a envie d'offrir tout un déjeuner, Jens, c'est un peu de nous, si on s'enlève nos apparats, nos superflus, nos consommations inutiles.
Pour moi, les livres de Jon Kalman Stefànsson sont de magnifiques fables, et des livres précurseurs sur ce qu'il va advenir de notre monde.
Les anges peuvent être très tristes.
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Après Entre ciel et terre, j'ai retrouvé avec plaisir les tempêtes et le froid islandais avec le gamin de Jon Kalman Stefansson. Et la perspective de prolonger mon chemin de lecture dans le 3ème tome m'enchante. J'ai envie de savoir si Jens et le gamin ont réussi leur mission et les choix qu'ils vont faire s'ils rentrent chez eux.
J'aime beaucoup le style de ce roman qui alterne une forme de roman d'aventures dans le grand froid et des réflexions profondes sur la vie, la mort, l'amour, l'amitié et la condition humaine. La vie est rude dans ces contrées. Les personnes rencontrées par Jens et le gamin ont peu de biens matériels, peu de stock alimentaire, peu de soins, peu de contacts avec le reste du monde. le passage du postier est soumis aux aléas climatiques. Il est également question de l'importance de la lecture, du pouvoir des mots et de la poésie.
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Durant une tempête de neige, Jens le postier arrive à l'auberge quasi gelé. Helga s'occupe de lui tandis que le gamin observe. Dans cette terre d'Islande qui semble si hostile à l'homme, les mots transmis par courrier réchauffent bien plus que le coeur. Jens doit prendre la mer or il a peur de l'eau. Helga missionne le gamin d'aller avec lui. Contraint d'abandonner les plaisirs que procurent la poésie et la sensualité charnelle des femmes, le gamin l'accompabne.

L'année dernière, Ciel et terre m'avait fait pleurer d'émotions. Cette semaine, je me suis retrouvée dans le bus avec des poissons d'eaux dans les yeux. En 2010, j'avais été éblouie par l'écriture de Jón Kalman Stefánsson. Cette année, j'ai été à nouveau émerveillée par la portée de son style où la poésie puise au plus profond des mots. Je me suis prise des bourrasques d'émotions en pleine figure, le souffle coupé par la beauté de cette Islande. Devant cette nature où les éléments confèrent à l'homme du courage et une forme d'humilité.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2011/11/jon-kalman-stefansson-la-tristesse-des.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Ce texte concerne un livre de poèmes de Stefansson, mais je ne sais pas ajouter un livre aux listes, alors il s'accroche ici...


Jon Kalman Stefansson
Illusions et désenchantements, passions, amour et ironie dans le monde poétique de Jón Kalman Stefánsson.
« J'ai du mal à m'imaginer en train d'écrire de la fiction. La forme poétique est la plus appropriée pour moi." Alors il a répondu...
La première fois que la douleur m'a sauvé la vie - Jón Kalman Stefánsson - Iperborea de Jón Kalman Stefánsson est un recueil de poèmes original et troublant.
Je n'ai connu Jón Kalman Stefánsson qu'en tant que romancier et j'ai été étonné de lire ses poèmes qui sont précédés d'une introduction détaillée par l'auteur lui-même. Dans La première fois que la douleur m'a sauvé la vie, l'écrivain retrace son amour pour la poésie et raconte son approche des livres.
Ce volume contient quatre recueils allant de 1988 à 1994, qui peuvent donc être définis comme des écrits de jeunesse, ceux qui ont jeté les bases de sa future production.
J'ai aimé l'imprévisibilité de ces collections. Il y a des poèmes dans lesquels on sourit, d'autres sont présents la mort, la solitude... J
L'auteur a joué avec les règles en surprenant les lecteurs et en se rappelant que dans ce jeu il n'y a pas de lois : La poésie est complexe, mais l'un de ses aspects les plus importants, qui en même temps est la raison pour laquelle elle est souvent une épine dans le pied des dictateurs de tout âge et de ceux qui ont une impatience pour connaître les vues et les opinions des autres, est sa capacité à voir au-delà, et parfois à démasquer, les opinions et les clichés de son époque. Ou de les interroger. Pour nous forcer à en douter. La poésie ne respecte pas les règles, c'est un chat qui ne se laisse jamais complètement apprivoiser. Elle est la fille de son temps, mais elle n'est pas liée à son temps. Et dans ses meilleurs moments, il nous montre un monde au-delà du monde, ces idées dont parlait Platon
Ces poèmes sont une tentative d'allumer une lumière dans le noir, de créer un sourire même lorsqu'il est difficile de s'abandonner.
La première fois que la douleur m'a sauvé la vie, c'est... Imprévisible, troublant, drôle et émouvant.
Je le recommandé à ceux qui recherchent des collections originales, imprévisibles et inoubliables. Pour ceux qui ont des envies gigantesques pour ceux qui ont des rêves minuscules :
'Non!
Je ne demande pas l'exultation du temps
seulement
une journée complète autour
a toi
et la mer et le ciel
qui te suivent de près
juste une seconde
au-delà de la fin du monde'

Je ne dirai rien de plus, lisez, décidez...
Lien : http://holophernes.over-blog..
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J'avais adoré le premier livre de Stefansson : "Entre ciel et terre", voilà le second tome de cette saga Islandaise. On y retrouve le gamin et on découvre Jens...


Ils vont partir tous les deux au bout de l'Islande... enfin dans l'Islande du début du 20eme siècle. Des endroits où l'on ne peut venir qu'à pied et où la neige est souveraine. Les tempêtes se succèdent. Certes nous sommes sur la terre mais elle n'est pas plus clémente que la mer du premier tome.

L'écriture de Stefansson est toujours aussi fluide. c'est du bonheur page après page. La traduction est toujours aussi belle. Les personnages se succèdent. Et bien que la misère soit présente à chaque histoire, l'auteur trouve le moyen de la décrire d'une façon juste et non larmoyante.

Il y est question de poésie mais aussi de la force des mots. Et les mots sont vraiment la force de Stefansson. C'est une des écritures les plus puissantes que j'ai pu lire

A la fin de ce second tome, il me reste à attendre le troisième pour connaître la fin
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Apporter à pied le courrier dans les hameaux reculés des dernières terres de Finlande perdues dans la neige et les glaces, c'est la fonction de Jens, le postier, accompagné dans cette mission où il faut traverser un fjord, par celui qui est toujours appelé « le gamin », un adolescent orphelin qui a l'expérience de la mer. Tout oppose les deux compagnons de l'expédition : âge, aptitudes, tempérament, goûts, comportement, mais si ces différences se révèlent source d'affrontements, elles sont aussi précieuses, les deux héros du roman devenant ainsi complémentaires pour faire face aux assauts constants du vent, de la neige, de la glace , de l'engourdissement .

Odyssée au milieu des éléments déchaînés jusqu'à « la limite du monde, là où toute chose prend fin », le roman est aussi celui d'une aventure intérieure, où chacun se révèle face à la lutte contre les dangers multiples.

En dépit de la monotonie du schéma narratif : progression épuisante et dangereuse dans la neige / arrivée dans une maison refuge/ départ au matin pour une étape encore plus difficile, le roman n'est pas ennuyeux. Les personnages rencontrés en chemin sont variés, pleins d'humanité et source de scènes émouvantes. Il est bâti sur un crescendo, où la mort est de plus en plus présente, d'abord comme un risque, puis alors qu'ils sont de plus en plus épuisés, sous forme de silhouette féminine hallucinatoire et récurrente cherchant à les séduire et les entraîner dans un sommeil apaisant.

Document sur la dure vie au sein des immensités désertes et glacées, le roman insiste aussi sur le destin particulièrement tragique des femmes, et surtout des enfants orphelins, considérés comme des animaux .

Ce récit dantesque transcende le roman d'aventures car il se situe régulièrement au croisement du rêve et de la réalité, dans une écriture où le fantastique le dispute au poétique . Si l'ouvrage est construit sur la lutte continuelle de des corps contre les éléments pour pouvoir survivre, il présente aussi une réflexion sur l'importance du savoir , sur les livres, sur la fonction de la poésie, par l'allusion à des poètes ou des vers qui viennent hanter l'esprit du « gamin » . le titre LA TRISTESSE DES ANGES souligne cette dimension, la métaphore « les larmes des anges » désignant les flocons de neige chez les Indiens du Canada.

Roman profond, servi par une belle traduction, mais ardu, où le lecteur, à l'image des protagonistes de l'histoire, progresse lentement .
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