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3,8

sur 365 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J.K. Stefansson emmène le lecteur dans un village reculé d'Islande, dans la région des Fjords de l'Ouest. Un petit village côtier de 400 habitants auxquels s'ajoutent ceux qui vivent dans la campagne environnante. Un village qui a quelques particularités, notamment l'absence d'église et de cimetière, mais qui conserve toutefois des lieux de vie, une école, une salle des fêtes et de réunion, un cinéma, un entrepôt, une coopérative, un restaurant qui, à la surprise générale, ouvre ses portes en 1983, là où prospérait dans les années 70 l'incontournable Atelier du Tricot, un bureau de Poste qui a perdu son importance avec l'arrivée des échanges par Internet. Mais, fort heureusement, il y a dans ce village un "original" qui reçoit encore un abondant courrier "à l'ancienne".
Cette chronique villageoise est construite autour de la vie quotidienne de quelques figures marquantes. Ces habitants reviennent en boucle dans les huit chapitres qui composent ce roman, mais, et c'est là tout le talent de l'auteur, le lecteur n'a jamais l'impression de "tourner en rond"; en effet les personnages évoqués sont intéressants parce qu'ils savent donner à la banalité des événements une originalité qui leur est propre.
Plus profondément , c'est un livre sur le passage du temps, sur le sens de la vie, sur les questions qui demeurent sans réponses, sur les hasards de l'existence, à moins qu'ils n'en soient pas.
C'est un livre empreint de poésie, celle des paysages au sein desquels la mer tient une place primordiale, sans oublier le ciel et ses étoiles que chacun peut longuement observer les nuits d'hiver lorsque la météo le permet.
La narration de Jon Kalman stefansson est originale : par l'emploi fréquent du "nous", l'auteur s'intègre totalement dans cette petite communauté, comme s'il en faisait effectivement partie. Par ailleurs, en donnant l'impression de raconter oralement cette histoire, il crée une réelle proximité avec le lecteur.
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L'auteur nous emmène dans un petit village au fond d'un fjord, isolé des autres habitants de l'île. Ici, tout le monde se connaît et les ragots sont vite colportés par la postière qui s'est d'ailleurs fait un devoir de lire le courrier de ses administrés.
Ce village contient quelques personnages hauts en couleur comme l'astronome qui un beau jour s'est mis à rêver en latin ! Il y a aussi les deux employés de la coopérative qui croient plus ou moins aux fantômes et quelques fermiers ou fermières qui parfois, comble de l'exotisme, se mettent au jogging !
La vie de ces hommes et ces femmes se croisent et parfois se percutent.
C'est pas mal fait, mais moins poétique que les autres romans de l'auteur.
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Un petit village du nord-ouest de l'Islande, aux confins du monde. A peine 400 âmes dans les jours de lumière éternelle en été, et d'obscurité en hiver.

🌻Parmi ces 400 on en suit huit. Dans leurs solitudes, leurs désirs, leur quotidien. Il y a l'astronome qui a tout quitté pour vivre au plus près du ciel. David qui fait chanter son violon en rêvant d'une femme, des couples qui se trompent et se retrouvent…

🌻Et peut-être surtout un village où il ne se passe jamais rien en apparence, personnage principal de Lumière d'été, puis vient l'hiver. Et un écrivain islandais, Jon Kalman Stefansson qui manie sa plume avec subtilité et délicatesse, au plus près de ses personnages.

🌻Un nous majestatif (le village? un groupe de gens?) raconte l'histoire, lui donne des airs de tragédie antique. Et même parfois de comédie puisque les deux ne sont jamais très éloignées.

🌻Un très beau roman, une atmosphère dans laquelle j'ai aimé me plonger. Par l'auteur, entre autres, d'Asta.
Lien : https://www.instagram.com/bc..
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Un très beau roman, dans lequel l'auteur nous raconte l'histoire d'un petit village à travers ses différents habitants : ceux qui restent, ceux qui partent, ceux qui changent et ceux qui rêvent de modernité.

Un vrai plaisir à lire, l'écriture est toujours aussi belle et poétique.
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Il y a d'abord ce titre, si incroyable qu'il semble renfermer toute la beauté de l'Islande entre ses lettres. Ensuite, c'est l'immensité du talent de Jon Kalman Stefansson qui se déploie dans les rues de ce petit village des fjords de l'ouest de l'Islande. Là-bas, les saisons passent et le jour sans fin fait place à une nuit infinie. L'été est court, l'hiver fort long. Pourtant, les habitants y sont tous lumineux, à leur façon. Certains tentent de vivre une belle vie, tandis que d'autres mettent tout en oeuvre pour bien mourir. Il y a ceux qui tombent amoureux des cieux et des langues depuis longtemps oubliées et ceux qui tentent de semer les fantômes des nuits noires et des passés exilés des mémoires. Il y a les amours et les adieux. Les séparations et les retrouvailles. Et puis, il y a la petite robe de velours sombre qui fait s'illuminer les yeux des hommes et grincer les dents des femmes. Enfin, parfois, seulement parfois, il y a le retour de l'être aimé, ou la rencontre entre deux âmes qui fera tout basculer. Alors là, le temps d'un instant, l'obscurité laisse place à la lumière d'été… puis (re)vient la nuit.

La plume de Jón Kalman Stefánsson n'a de cesse de m'émouvoir et de me transporter dans un ailleurs fait de poésie et de beauté. Si ce roman n'a pas l'étoffe de "Ton absence n'est que ténèbres", il présente un souffle romanesque qui nous transporte dans le tourbillon de la vie. La vie comme elle peut être : tendre et cruelle. Emplie de joie et de désespoir. En huit courts chapitres, l'écrivain islandais nous permet d'entrer dans la danse de l'existence, lorsque, au firmament, les rêves, les désirs et les espoirs se font les plus incroyables. Il fait de ce village islandais un microcosme du monde, un théâtre où chacun des protagonistes révèle l'universalité de ses propres aspirations. C'est magnifique. Saisissant d‘humanisme. Bref, c'est Jón Kalman Stefánsson. Et je l'aime.

Traduction (incroyable) de Éric Boury.
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Un village de 350 habitants sans église ni cimetière, une coopérative, un abattoir.  L'atelier de tricotage a fermé depuis que son directeur s'est pris de passion pour l'astronomie. Un village où il ne se passe pas grand chose. Un village où circulent les  commérages. Peu de distractions : une séance de cinéma de temps à autres, quelques bals l'été.

L'art de Jon Kalman Stefansson est de nous y faire sentir la vie, avec finesse et poésie. La vie simple. Huit chapitres centrés autour d'un personnage et de son entourage immédiat. L'Astronome  quitte responsabilités familiales et professionnelles,  vend sa maison pour acquérir des grimoires en latin. Agusta, la postière  lit la correspondance et fait circuler des ragots. Jonas et son père Hannes, le policier, ce géant qui lisait des poèmes.  David et Kjartan employés de la Coopérative (j'aurais aimé en savoir plus sur cette coopérative agricole)  sont confrontés à des phénomènes paranormaux dans le hangar : des fantômes?  Sigridur, ancienne Miss Vesturland, forte femme souveraine absolue de l'Entrepôt, Elizabet, autre forte femme, Benedikt, le paysan plus à l'aise avec son chien qu'avec les femmes... Je ne les cite pas tous. 

Jon Kalman Stefansson présente cette galerie de personnages, tous différents, avec leur personnalité, leurs travers, leurs amours. On est étonné de voir se rencontrer et s'aimer des personnages à priori si différents.

Il nous fait sentir le glissement de ce village rural dans le XXIème siècle et  la société de consommation. La vie devient plus facile, on ne redoute plus le froid ou l'humidité mais des biens superflus deviennent indispensables. Les bergers ont parfois fait des études universitaires, partent voyager à l'étranger. La coopérative va être privatisée. 

La vie, tout simplement! Amour et sexe (parfois dissociés) et alcool. On boit beaucoup au village. Il fut un temps ou l'alcool était difficile à obtenir, il coule à flot. Sans jugement de valeur. L'alcool va dissoudre les timidités, permettre des relations sexuelles refoulées. Comme on est en Islande, ce sont souvent les femmes qui prennent des initiatives, personnalités fortes. 

Et la poésie!

Jon Kalman Stefansson est un auteur que je suis, j'ai adoré le Coeur de l'Homme - le premier que j'ai lu, Asta également un peu moins D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds et ce dernier et il me reste d'autres titres à découvrir, d'ailleurs Entre ciel et terre attend dans ma liseuse pour un prochain voyage livresque en Islande. 



Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Il ressort de la lecture de ce roman, que l'Islande est un beau pays, rude dont les habitants sont de grands rêveurs. de grands buveurs d'alcool aussi, surtout les hommes. Quelquefois ils vivent leurs rêves, quelquefois leurs rêves se fracassent … C'est beau, cela donne envie de connaître les islandais qui ne semblent pas beaucoup sortir de leurs frontières. Pour ma part, j'ai parcouru un peu une partie du monde et aussi Reykjavik brièvement, je n'ai jamais rencontré d'islandais en dehors de chez eux ou je ne les ai pas identifiés comme tels.
Il est beaucoup question de solitude, de latin, d'astronomie, de femmes qui hantent les esprits masculins et de femmes fortes qui ont conscience que le cerveau de ces messieurs est au bout de leur bite.
Quelquefois je me suis un peu engluée dans la lecture de certains passages vraiment très lents, sans doute pour que le lecteur prenne la mesure des longs hivers, mais aussi par le nombre de personnages aux noms si peu familiers à nos yeux et dont souvent, on ne sait s'il s'agit d'homme ou de femme.
Je découvre cet auteur à travers ce roman et je vais persister à le lire car j'aime son écriture, la perception de ses contemporains, ses réflexions sur notre époque.
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Dans ce village reculé d'Islande qui ne possède ni église ni cimetière la vie des habitants s'écoule lentement et rien de notable ne semble se passer. Chacun vaque à ses occupations, s'occupe parfois des affaires de ses voisins, les informations circulent entre la coopérative, la salle des fêtes et le bureau de poste.

Il suffit pourtant de peu, que le directeur de l'atelier de tricot fasse un rêve en latin, qu'un homme et une femme deviennent amants, que des fantômes semblent hanter un entrepôt, qu'un ancien amour réapparaisse ou, plus grave, qu'un homme se donne la mort pour que les choses changent lentement, imperceptiblement, et fassent basculer la vie des habitants. 

Jón Kalman Stefánsson est un véritable poète, ce qui m'avait déjà frappée avec son roman Ásta. Il est le conteur patient des coeurs humains. En huit chapitres, il balaie tout ce qui peut faire une vie humaine : l'amour, la mort, l'amitié, la solitude, le partage, la joie, la douleur... 

A travers le portrait de ses personnages il explore toute la complexité des relations humaines. Une grande sensualité émane du récit, mêlée à quelques séquences quasi surnaturelles, à l'image des paysages islandais partagés entre ses vastes étendues de nuit et ses courtes périodes de jour. 

Ce qui ne pourrait être que la chronique parfois drôle et parfois tragique d'un banal village au bord des fjords devient au fur et à mesure un condensé d'humanité, le réceptacle de tout ce qui se joue au cours d'une vie et dévoile toute une comédie humaine universelle.

Les récits et les portraits de Jón Kalman Stefánsson frappent juste à chaque fois accompagnés de ce style et de ce rythme si particuliers et de ses adresses au lecteur qui a ainsi  l'impression de vivre aux côtés des personnages. On s'attache à eux, on a envie de connaître leur histoire et leurs secrets, d'entrer dans leurs pensées et leur intimité. On se laisse emporter par les mots et la plume de l'auteur, par ce style habité à la fois par une tendre ironie et une douce mélancolie.

Un merveilleux voyage islandais.
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Ayant conservé un souvenir précis de Entre ciel et terre, j'espérais retrouver dans Lumière d'été la veine poétique de J.K. Stefásson. de ce point de vue, j'ai été un peu déçu, sans doute parce que la barre avait été placée bien haut "entre ciel et terre". En revanche, le savoir-faire dont l'auteur fait déjà preuve dans ce premier roman (qui a été publié plusieurs années avant Entre ciel et terre et Asta) est réellement impressionnant.

Il y a du Garcia Marques chez Stefásson, que je considère comme un auteur "latino-islandais" en quelque sorte. Chez ces deux écrivains, le sublime côtoie le burlesque et dans les deux cas nous sommes dépaysés et intrigués par ceux qui vivent sous un climat très différent du nôtre. Leurs personnages sont fortement typés, souvent caricaturaux et les situations cocasses ou étranges, mais tout cela sert de support à une réflexion sur la vie de couple et celle du solitaire, sur la vie et la mort presque sans avoir l'air d'y toucher.

Un village si petit qu'il n'y a ni église ni cimetière et où la factrice lit toutes les lettres, un directeur d'atelier de tricot qui se prend à rêver en latin, des femmes au fort tempérament, trois cartes postales envoyées en six ans par un enfant du pays, du sexe et de l'alcool en surabondance, des rires et des larmes, des situations gaillardes et/ou dramatiques : tous ces ingrédients maniés avec brio composent une fresque étonnante et décrivent un microcosme attachant.

le lecteur est littéralement immergé dans la vie de ce village finlandais par l'usage du "nous" dans le récit. La traduction est remarquable, vive et fluide. le plaisir de la lecture est donc garanti.

Les Islandais n'ont pas fini de nous séduire !
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Le nouveau roman de Stefansson nous invite à parcourir les fjords islandais avec mélancolie, un roman doux et amer dans un calme saisissant.

Le roman prend place dans un village reculé, loin de l'agitation de la capitale, dans les fjords de l'Ouest. Village où l'été est aussi court que le jour, où l'on sait que soit on s'enfuit tôt soit on reste toute la vie, les protagonistes se croisent et se dévoilent sous la plume du narrateur.

Le narrateur nous introduit dans ce village islandais, il parle de ses habitants en utilisant le « nous » intégrant ainsi le lecteur à cette communauté.
On entre alors avec lui dans un village tout à fait anonyme, les gens se croisent à la Coopérative, dans les rues quand il ne fait pas trop froid ou pas encore nuit.
Tout semble calme dans cet endroit perdu aux confins du monde, on pourrait presque croire qu'il ne se passe rien.
Lien : http://untitledmag.fr/rentre..
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