Été 2020, Islande. le narrateur de «
Ton absence n'est que ténèbres » se réveille assis au premier rang d'une vieille église de campagne « bâtie vers l'embouchure d'un fjord plutôt court, entouré de montagnes d'altitude modeste et d'un large golfe bleu », « un fjord situé à la limite du monde habitable. »
Il ne sait ni où il est ni qui il est, il a perdu la mémoire. Un homme d'une cinquantaine d'années « un pasteur, un chauffeur de bus ou le diable en personne » se trouve assis au dernier rang.
« Gardez bien à l'esprit que, parfois, les questions sont la vie et la réponse la mort. »
C'est sur cette phrase de l'homme mystérieux que le narrateur amnésique quitte l'église.
Après avoir rencontré Runa puis sa soeur Sorey, deux femmes qui le connaissent, il attend dans une caravane (le « Non-lieu ») de se rendre à la soirée donnée en l'honneur d'Elvis et de Pall. Dans cette caravane, il retrouve le pasteur chauffeur de bus.
Au fil des conversations avec les habitants du fjord depuis sa rencontre avec Runa, le narrateur amnésique se met à écrire l'histoire de leurs ancêtres, remontant ainsi plus d'un siècle. Ces récits le plongent dans une grande histoire familiale, évoquant des morts qui se sont aimés sur pas moins de 5 générations.
«
Ton absence n'est que ténèbres » est en effet une saga familiale puissante ensorcelante de laquelle il est très difficile de s'extirper et qu'on aimerait ne jamais avoir terminé.
C'est toute la magie de l'écriture de Stefansson dont les répétitions , le récit fragmenté et la logorrhée pourraient perdre ou lasser mais qui m'ont au contraire totalement envoûtée.
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« (…) les gènes charrient vos émotions, souvenirs, expériences, et traumatismes d'une vie à une autre et, dans ce sens, certains d'entre nous sont vivants après leur disparition. »
Lecture dans le cadre de la 5ème édition du Prix Bookstagram du roman étranger.