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4,07

sur 1090 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après plusieurs semaines de lecture laborieuse, j'en ai fini avec ce livre profond et insondable. Je connais l'auteur, ayant lu plusieurs de ces plongées narratives. J'emploie la métaphore aquatique car j'ai failli me noyer plusieurs fois. L'amnésie du premier être rencontré, la multiplicité des périodes contées désarçonnent quelque peu. le temps traverse un espace déterminé, l'Islande. Les difficultés liées à la vie pastorale restent un élément fixe du décor. le glissement de ce monde âpre vers la civilisation est une autre constante. Comment naître dans une nature hostile, y survivre coûte que coûte, justifier aux êtres que l'on aime une existence sans espoir particulier d'un bonheur réservé à d'autres. Apprendre à s'interdire d'être heureux, de créer soi-même les conditions d'un fatalisme qui ne voit la lumière qu'à travers des amours contrariés. le verre d'eau donnée à cette inconnue est une scène terrifiante une bombe à retardement qui n'explose pas, la fuite qui en résultera éteindra la mèche.
Beaucoup d'amour baigne ce livre d'une lumière particulière, ponctué de références musicales rafraîchissantes.
J'ai lu ce roman dans des circonstances particulières, par petits bouts, me perdant parfois dans la galerie de personnages.
Cent-vingt ans de vies entremêlées laissent voir une construction, une colonne vertébrale dont l'amour, quel qu'il soit, est le ciment inaltérable.
A lire, rien d'autre à côté.
Merci
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De l'auteur Islandais, j'avais déjà eu l'occasion de lire Lumière d'été, puis vient la nuit, un roman qui se voulait plutôt comme un recueil de nouvelles ayant pour point commun un petit endroit isolé d'Islande. Stefanson récidive ici avec l'histoire d'un personnage égaré au sein des fjords. Son point de chute est un petit village où tout le monde se connait, et où tout le monde semble le reconnaître et apprécier son retour que rien ne semblait laisser présager. Lui n'a plus de mémoire, alors il tâche de la reconstruire, en écoutant les récits qui lui sont contés… à moins qu'il ne s'agisse d'histoires que lui même écrit, et qui se déroule peu à peu sous sa plume sans qu'il puisse la maitriser ? Petit à petit, sur plus d'un siècle, c'est l'histoire des habitants qui se révèle, leur choix heureux ou malheureux, parfois contraints, parfois les obligeant à renoncer à l'Amour avec un grand A. Car tout le roman tourne autour de cet amour contrarié par devoir ou nécessité, et la façon dont on finit par accepter son destin. Un roman lent, comme le sont souvent les oeuvres des auteurs islandais, mais d'une grand poésie de mots, un moment de contemplation qui fait du bien.
Je remercie les éditions Folio pour leur confiance.
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Content d'être parvenu au terme de ces 600 pages, je suis partagé entre plusieurs sentiments sur ce livre incontestablement attachant mais aussi profondément agaçant ! Cette écriture est envoûtante par son cycle de narration qui semble nous ramener au point de départ, mais qui à chaque itération laisse des traces différentes. C'est un livre certainement enivrant tant on y boit à perdre la raison, mais il est facile de vagabonder dans ces landes islandaises désertes et volcanique où les rochers dessinent des créatures magiques. Mort, vivant, en transition, tout se mélange dans ces terres perdues au milieu de l'Atlantique et qui ont façonné ce peuple de conteurs et d'auteurs accroché à son île où pendant des siècles, entre moutons, poissons et religion, il n'y avait que la narration pour s'échapper au quotidien. Il y a de très belles images, de profondes réflexions sur le non-sens de la vie, de la musique tout le temps, tout ceci fait rire, émeut, soûle aussi. On ressort du livre hébété et habité comme les héros et certainement l'auteur... Une expérience étonnante, qui ne peut laisser indifférent; Il n reste plus maintenant qu'à écouter la play-list des chansons qui accompagnent le livre, et il faut reconnaitre que c'est une très belle idée.
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L'histoire se passe essentiellement en Islande, dans un fjord au fin fond de la terre. Un groupe d'hommes et de femmes vivent là dans une simplicité de vie ; l'agriculture, l'élevage, la pêche et le silence des lieux que l'on ressent souvent dans le livre ; une quiétude sous les étoiles et les aurores boréales.
Le livre n'est pas très facile à lire ; il faut suivre l'auteur qui multiplie les personnages et les époques. Certains personnages à travers les temps portent le même nom et même certains lieux ont des noms. Noms qui sont assez islandais si vous voyez ce que je veux dire. Par ailleurs, l'auteur n'hésite pas à évoquer plusieurs périodes dans le même paragraphe - il faut s'accrocher.
Mise à part cette difficulté, les histoires des différentes générations qui se succèdent sont intéressantes et bien écrites. On sent dans le récit une tradition orale de l'auteur ; les faits ou les descriptions sont souvent répétées pour parler d'un personnage. On est bien dans ce livre. Je ne suis pas aussi dithyrambique que la quatrième mais j'ai bien aimé.
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Voici un livre exigeant qui se lit avec ténacité ! Il m'aura fallut plus de dix jours pour venir à bout de ces 600 pages. Une histoire difficile à appréhender avec la question permanente de savoir, où l'auteur veut nous amener, de nombreux personnages avec des prénoms nordiques difficiles à mémoriser, jusqu'à se demander s'il s'agit d'un homme ou d'une femme, ne facilitent pas la compréhension.
Donc un livre intéressant mais qui nécessiterait une nouvelle lecture pour tout assimiler et y voir un peu plus clair !
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Avec ce roman, Jón Kalman Stefánsson nous entraîne à l'ouest de l'Islande, dans un tourbillon de personnages. Une fresque familiale qui prend forme petit à petit …
. Alors que notre narrateur est frappé d'amnésie, ses rencontres lui permettent de retrouver, pièce après pièce, morceau par morceau, l'histoire de cette famille islandaise originale passionnée de littérature et de musique. On traverse l'histoire islandaise à la découverte de la vie insulaire dans les fermes, villages, landes … du nord ouest de l'île et de la péninsule de Snæfellsnes essentiellement. Des paysages superbes, fouettés par le vent et gelés par les glaces une bonne partie de l'année … mais que l'on a envie de découvrir en vrai (je n'ai pas pu m'empêcher de chercher tous ces lieux en photos !).
. J'ai dû m'accrocher pour arriver au bout de ce roman très dense mais ça en valait la peine. le style lyrique de l'auteur m'a énormément plu. J'ai noté un grand nombre de citations !
. Sous forme de puzzle d'une saga familiale, sur plus d'un siècle, Jón Kalman Stefánsson dresse les superbes portraits de personnages attachants et hauts en couleurs. Ponctué de poésie, ce roman est empli de pensées qui donnent à réfléchir. J'en retiens tout particulièrement l'importance du point de vue adopté, le rôle du courage et de la lâcheté pour son destin, et surtout, surtout ! L'écoute de la voie du coeur (« La boussole du coeur » comme le disent certains personnages).
. Une amnésie donc, qui, au fil des pages, devient anamnèse et rappelle à tous l'importance du passé familial pour notre construction personnelle.
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Voici encore un livre qui me donnait envie de mettre 5 étoiles, et qui, une fois la dernière page tournée, m'a laissé un sentiment mitigé. Je l'ai fini nauséeux, comme quand la gourmandise ordonne de manger encore et encore une autre part de gâteau, seulement parce qu'il est extraordinairement bon. Ce livre était pour mon goût trop long, beaucoup trop long, et le charme de la plume merveilleuse, poétique et enchanteresse s'est évaporé à partir de la deuxième moitié.
En outre, après avoir lu, relu et rerelu jusqu'à plus soif les émois d'hommes et de femmes en chaleur, je n'ai pu que sourire lorsque l'histoire d'amour en deux hommes est évoquée en fin d'ouvrage. Deux ou trois pages ? Un survol ? C'était pour coller dans l'air du temps ? Comme on dit en allemand, wennschon, dennschon...
Le style et la traduction restent remarquables.
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Un très beau titre.
Mais qu'en est-il du roman ?
Ça commence très fort : le narrateur se retrouve dans une église, entourée de moutons et de sternes, il ne sait pas s'il rêve. Au fond de l'église, quelqu'un. Un pasteur défroqué-chauffeur de bus. Dehors, dans le cimetière, une femme.
L'homme (qui semble avoir perdu la mémoire) et la femme (qui manifestement a connu cet homme) boivent un verre de vin sur une tombe sur laquelle est écrit cette phrase « Ton souvenir est lumière et ton absence est ténèbres » Juste à côté, une autre tombe en forme de rocher sur lequel est écrit une phrase de Kierkegaard. « L'éternel oubli guette ta mémoire. Où trouver dans ce cas une consolation ? »
Diantre, on va voler très haut. Mais va-t-on tout comprendre ?
Je pourrai faire, dès à présent un catalogue des habitants du fjord (oui, j'ai oublié de dire qu'on était en Islande, loin de Reykjavik) il y a des fermes avec des familles dessus, tout le monde s'entend bien, ils font des fêtes ensemble. On est en 2020, juste après le confinement, on parle beaucoup de musiques (des seventies à nos jours ou presque) ces fermiers sont aussi docteurs en philosophie ou littérature, ils sont trilingues, tous (et surtout) les vieux ont une « très grande soif de connaissance », ce ne sont pas les péquenots qu'on dit, et cette grande soif de connaissance est un personnage important.
Le vif du sujet c'est l'amour. La mort aussi bien sûr. Parce qu'on va plonger dans l'histoire d'au moins quatre générations et qu'il y aura des morts, naturellement.
« Les défunts perdent-ils leurs noms si nous ne racontons pas leur histoire ? »
Le vif du sujet commence à la page 197. Il fallait bien tout ce temps-là pour y plonger. Et pour relire le début. Mais c'est une vraie jouissance de relire un livre, en tous cas un livre comme celui-ci, car on comprend tout ce qui avait été obscur. Je peux maintenant faire rentrer les noms dans les cases.
On retrouve ce fameux pasteur défroqué-chauffeur de bus-cuisinier qui prend toute son importance, c'est lui qui est le maître du temps et de l'espace. C'est le passeur, une espèce de Faust.
C'est lui qui nous raconte l'histoire de Petur et de Gudridur. Et ça devient passionnant. Petur et Gudridur vivent au temps de Zola et de l'affaire Dreyfus. (1898). Ils discutent de tout ça, de Stuart Mill aussi, de l'assujettissement des femmes… Ils ont une grande soif de connaissance.
A travers les siècles, le sujet c'est toujours l'amour. "L'amour n'est pas un chien qui obéit". L'amour accompli, mais aussi l'amour blessé, l'amour tué dans l'oeuf par le devoir. « Personne n'a le droit d'assassiner l'amour. » Il y a quelque chose de désespéré dans la récurrence des histoires d'amour raté dans chaque génération.
La chronologie est éclatée, les années, les siècles se télescopent, il n'y a pas de linéarité, l'auteur (ou le passeur) pioche dans le sac de billes et en sort une de temps en temps, peu importe la bille, ce sont toutes les mêmes, des personnes qui aiment, qui pensent, qui meurent.
Le style est original, avec des redites, des répétitions volontaires, presque des leitmotivs repris dans les inserts, les titres, sous forme d'aphorismes, de maximes, de petites morales, de clins d'oeil.
Ce livre est très déroutant. On a l'impression d'être sur un échafaudage branlant. Les histoires s'imbriquent d'une manière aléatoire, ça commence par une belle histoire d'amour improbable (laquelle donne son titre au livre), puis on abandonne ce couple pour sauter les siècles et les espaces.
Mais, paradoxalement, on s'accroche, ou on s'attache. J'aime ce pasteur fou qui écrit des lettres enflammées à Hölderlin. Et à propos d'Hölderlin, j'aime la culture melting pot de Jon Kalman.
J'aime l'atmosphère du roman. Ces terres sauvages où seuls les moutons prospèrent.
Ah j'oubliais, il y a quand même beaucoup d'humour…
En revanche, il m'a semblé qu'il y a des digressions pesantes, des personnages secondaires superflus qui alourdissent un peu plus le récit déjà compliqué. Je n'ai pas bien cerné le personnage d'Errikur, pourtant central dans le récit, ses tribulations auraient mérité d'être raccourcies, je ne le sens pas. Mais il est vrai que le sujet était le poids de la généalogie dans l'histoire individuelle. En ce sens, on a bien compris. Et malgré ces lourdeurs assez légères, ce livre me reste dans la tête, comme ces musiques de nos vingt ans perdus.
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Une plume singulière, une histoire entre ombre et lumière, Ton absence n'est que ténèbres ne peut pas laisser indifférent. Avec ce petit truc en plus, la magie islandaise (?), qui attrape le lecteur dans ses filets et le recrache, un brin chamboulé, après six cents pages de lecture.
Une jolie découverte à qui saura se laisser porter et accepter de ne pas avoir toutes les réponses.

Pitch (4ème de couv):
"Egaré dans les fjords non loin de Reykjavik, un homme a perdu la mémoire. Dans le village où il s'est arrêté, tous semblent pourtant le connaître. Petit à petit, les récits qui lui sont faits le plongent dans la grande histoire d'une famille. du XIXème siècle à aujourd'hui, chaque destin est une tentative d'échapper à l'immuabilité de la vie islandaise. Un pasteur bouleversé par les lettres d'une inconnue, un fermier qui veut quitter sa terre pour faire des études, des amoureux qui ne peuvent vivre leur passion au grand jour… A travers ce puzzle romanesque extraordinaire, l'homme poursuit sa quête: qui est-il? Et qui sommes nous? Comment aimer, comment mourir?"

Entre fresque familiale, poésie et philosophie, ce roman vient questionner les liens de filiation, les choix, les sentiments retenus, les secrets cachés et leurs conséquences sur les générations suivantes. L'homme qui a perdu la mémoire (mais est-ce bien un homme?) vient retisser des fils entre les générations et donner des clés pour comprendre le Eirikur d'aujourd'hui, en racontant ces ancêtres. Comment en est-il arrivé à risquer la prison?…

Mais pour faire ce chemin, il faut accepter les voyages intempestifs dans le temps, dans l'espace, dans les pensées des personnages. Accepter de perdre ses repères. Accepter que tout ne peut être expliqué. Ce qui pourra dérouter les lecteurs les plus cartésiens.
Mais si vous décidez (tout est affaire de choix!) de vous laisser porter par la plume de Jon Kalman Stefansson, c'est alors un voyage incroyable que allez faire terre islandaise. Une terre coupée du monde qui peut paralyser, enfermer. Qui peut aussi conduire à se saouler de ses paysages ou de Brennevin. Qui pousse à la fuir, tout en faisant regretter de la quitter.
Ce récit est fait de beauté brute, de douceur, d'amours et de drames. La vie quoi!

Une lecture comme une jolie découverte, déroutante certes, mais inoubliable.
Lien : https://www.facebook.com/unl..
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Très grande narration littéraire.
Il y a du style
Un genre nouveau. ( le coup de l'amnésique qui décrit ce qu'il vit et qui se rends compte qu'il est chez lui , que tout le monde le connait, mais qu'il a tout oublié)
Je vais vous raconter une histoire de l'homme, qui à vu l'homme......
Beaucoup de talent, mais 250 pages auraient été suffisant
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