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3,82

sur 2296 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est le premier livre que j'aie lu du grand Steinbeck, adulé par bien des lecteurs pour son style dépouillé, sans fard, franc et emblématique d'une vision puissamment grave et auguste du tragique de la destinée humaine. La perle est le symbole du salut qui se transforme en malédiction, l'objet de vénération qui, après avoir nourri les rêves à demi éveillés de Kino qui veut extraire sa famille de sa misérable condition, devient la source de tourments effroyables, l'objet des convoitises les plus sournoises.

Kino ne goûtera plus au repos qu'il ne se sera débarrassé de cet objet infernal. Il s'élèvera contre ce sort implacable, fera vaciller l'ordre supérieur qui entend maintenir sa tête dans la fange. Vivant dans la suspicion vis-à-vis des personnes mêmes qui lui sont les plus proches, sa vie devient un enfer. Ce récit court et éloquent fouille l'âme humaine avec subtilité et déroule la tragédie des intérêts humains dans toute sa crudité. La perle est une histoire brillante dont le prosaïsme trompeur est le fondement, l'illustration particulière d'un archétype de la tragédie à la dimension mythique universelle. Les références bibliques omniprésentes et toujours bien dissimulées chez Steinbeck sont à l'oeuvre. On sent qu'elles ont abondamment nourri son oeuvre féconde.

La pêche miraculeuse devient donc amère et la grosse bille de nacre qui cristallise et révèle toute la bassesse dont est capable le coeur humain apprend à Kino ce qu'il en est de l'amitié, du sens de la fraternité. Un simple petit incident fait tout basculer en une seconde. Les valeurs s'effacent comme si elles n'avaient jamais existé et la bête sans lois ni dignité prend le pas sur l'homme.

C'est un sujet d'étude on ne plus fertile dont une dizaine de thèses n'épuiseraient pas le sujet. Une histoire intemporelle, le refrain bien connu et qui pourtant nécessite d'être inlassablement répété. C'est l'école de la vie.
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La perle de John Steinbeck ... un conte ? oui mais comment imaginer Steinbeck nous racontant l'histoire de Kino et de sa femme Juana sans ignorer la marche du monde.
En Californie côté mexicain, Kino est pêcheur de perles comme bon nombre d'habitants de ce village de huttes. Accompagné de sa femme Juana il plonge chaque jour dans l'espoir de trouver La Perle, l'unique, l'exceptionnelle et lorsque ce jour arrive il se permet de rêver..La perle vendue il pourra payer le médecin qui est venu soigner Coyotito , son petit garçon, mordu par un scorpion, il pourra se marier à l'Eglise, il pourra s'acheter de nouveaux vêtements, il pourra envoyer son fils à l'école.. il pourra ..
Mais voilà le chant du mal s'élève , l'encercle. Chacun va lui reprocher sa chance, l'envier, vouloir le voler, argent, argent quelle misère de ne pas en avoir, mais quelle misère de ne pas pouvoir vivre ses rêves quand la roue tourne. Pourquoi les nantis tolèreraient ils qu'un pauvre pêcheur devienne riche?
« Dans la ville, on raconte l'histoire d'une grosse
perle – comment elle fut trouvée, puis perdue à nouveau ; l'histoire de Kino, le pêcheur, de sa femme Juana et de leur bébé Coyotito. Et comme l'histoire a été si souvent racontée, elle est enracinée dans la mémoire de
tous. Mais, tels les vieux contes qui demeurent dans le coeur des hommes, on n'y trouve plus que le bon et le mauvais, le noir et le blanc, la grâce et le
maléfice – sans aucune nuance intermédiaire.
« Si cette histoire est une parabole, peut-être chacun
en tirera-t-il sa propre morale et y découvrira-t-il le sens de sa propre vie. Quoi qu'il en soit, on raconte dans la ville que… "
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L'argent ne fait malheureusement pas le bonheur. Kino, le héros de ce très court roman, l'apprendra bien assez vite, et à ses dépens. Autochtones, Kino, sa femme et leur bébé vivent dans une hutte, près de la ville de pierre, au bord du Golfe. Sans argent, ils doivent aller en mer et ouvrir des huîtres dans l'espoir d'y trouver des perles, qui leur donneront quelque chose à se nourrir. Au cours d'une apnée, Kino verra luire son destin, blottie au creux d'un mollusque. Destinée faite de sang, de peur, de traque et de grandes douleurs. Un roman sur la cupidité des Hommes qu'on doit lire comme un constat des dégâts que la quête de l'argent peut créer. Steinbeck nous prend au coeur, nous prend aux tripes. Un très court GRAND roman. A lire !
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L'argent ne fait pas le bonheur et peut même contribuer au malheur. C'est le cas pour Kino, un pêcheur indien, heureux dans sa hutte avec sa femme Juana et leur bébé Coyotito, dont la vie sera transformée par la découverte d'une très grosse perle.

Kino a initialement une bonne raison de vouloir gagner plus : le médecin blanc exige beaucoup d'argent pour soigner le bébé piqué par un scorpion. Lorsque le bébé commence à aller mieux, il pourrait tout arrêter et rejeter la perle de malheur pour revenir à sa vie d'avant, comme lui conseille sa femme, mais ce choix est complexe, quand on est entré dans l'engrenage des rêves et espoirs.

J'ai été à nouveau conquise par l'écriture de John Steinbeck (prix Nobel en 1962) : aucun mot inutile, des images, métaphores et allégories, pour un roman particulièrement court et riche.

Ce thème et son traitement m'ont fait penser à ce qu'il faut de terre à l'homme, de Léon Tostoï, dont je n'ai lu, pour l'instant, que l'adaptation graphique de Martin Veyron.

En cette période d'inflation, il n'est peut être pas inutile de réfléchir sur nos besoins et la valeur donnée à l'argent.
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Un court récit écrit à la manière d'un conte manichéen, qui nous démontre que décidément l'argent, ou plutôt l'avoir, ne font pas le bonheur ... pire que ce ne sont là que cause de tourments et de malheurs.
Comment un être pur et heureux peut il devenir obstiné , cruel et malheureux simplement parce qu'il possède ?...
L'écriture est belle, Nobel de littérature oblige, et l'on se laisse embarquer dans les réflexions et pérégrinations de Kino et Juana .
Beaucoup de poésie et d'humanité, qui rendent ce texte plus profond et plus impliqué politiquement et socialement qu'il n'y parait.
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récit haletant vite lu ; parabole de l'argent ne fait pas (toujours) le bonheur
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Si un jour vous trouvez un trésor par un heureux hasard, réfléchissez bien avant de vous l'accaparer, le garder en lieu sûr ? le cacher, le dépenser ? le donner à un plus pauvre que vous ? Et si oui, ferez-vous son bonheur ou son malheur ? Connaissez-vous la fable De La Fontaine intitulée le savetier et le financier ?
Je vous la fait court : le savetier chantait du matin au soir, il était pauvre mais heureux alors que son voisin, le riche financier se lamentait toute la journée avec les soucis de son patrimoine à gérer. le financier fait don de cent écus au savetier qui, à partir de ce moment aura toujours peur qu'on lui vole son argent, jusqu'à rendre les cent écus au donateur pour retrouver sa joie de vivre.
C'est un peu ce qui arrive au pauvre pêcheur Kino qui découvre la plus belle perle d'huitre que l'on n'a jamais vue. Tout le village va le savoir et même au-delà, dans la ville voisine, là où sont les marchands de perles. Va-t-il pouvoir permettre à sa famille de vivre dans un plus grand confort, faire soigner son enfant malade ou au contraire cette découverte fabuleuse va-t-elle les précipiter vers une succession d'ennuis ?
Je parie que vous avez déjà la réponse.
Une longue nouvelle, un conte philosophique intemporel passionnant et comme toujours avec Steinbeck, remarquablement écrit.

Challenge Riquiqui 2023.
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Ce très court texte de Steinbeck a tout du conte philosophique. La découverte d'une perle d'une taille incomparable par un pêcheur d'huîtres indien va bouleverser sa vie de pauvre hère bienheureux et le faire rentrer brutalement dans le monde des occidentaux. Lui qui se réveillait le matin avec dans les yeux la joie contemplative de l'instant (les pages du début sont superbes, en particulier la description du lever de soleil sur la baie de la Paz- Mexique -, autour de laquelle vit le peuple de pêcheurs) va subir l'envie, la jalousie, l'avidité, la calomnie. En tentant de fuir avec sa famille, tout en persévérant à garder cette perle, il signera sa perte.
Steinbeck dénonce dans ce récit les ravages que peuvent causer la possession et le bien matériel sur la vie des hommes. Cette perle, transposée de nos jours, peut représenter tant de choses : voiture, maison, collection de timbres, … Il revisite le dicton parfois éculé « l'argent ne fait pas le bonheur ». Mais contrairement à la suite parfois entendue « …mais il y contribue », on sait parfaitement, à mesure que les pages défilent, et connaissant un peu l'oeuvre de Steinbeck, que cette vision optimiste ne sera pas de mise ici. Pas de happy end, le pessimisme et la noirceur seront au bout du chemin.
Au final, bien plus qu'un conte philosophique, Steinbeck nous livre un regard incisif et désabusé sur les relations humaines, dans un texte définitivement intemporel. Comme le suggère l'auteur dès la première page : « Si cette histoire est une parabole, peut-être chacun en tirera-t-il sa propre morale et y découvrira-t-il le sens de sa propre vie. » A lire et à relire, sans hésitations.
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La perle... Je suis quelque peu mitigé après la lecture de ce court roman. Sombre, déprimant, dur.
C'est l'histoire de gens simples, pauvres, très pauvres, et qui font la découverte d'une énorme perle. Cette découverte, une chance inouïe, va faire basculer leur vie. Froidement et inéluctablement.
Heureusement, c'est court, et bien sûr bien construit et écrit.
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J'aurai tendance à classer cet ouvrage plus comme un conte philosophique que dans la catégorie roman.  En effet, à travers la possession de cette perle extraordinaire, c'est la révélation de la transformation de l'homme qui la possède mais aussi l'envie et le changement de comportement de son entourage afin de la posséder.

Tout y est relaté : les manoeuvres des uns et des autres, la métamorphose de la personnalité même vis-à-vis des proches, les ruses jusqu'au bout, même quand sa propre identité et sa propre vie sont au bord du précipice.

Comment un homme simple, heureux va devenir violent, brutal. Comment ceux qui l'entourent n'auront de cesse de vouloir posséder cette "perle" et l'objet est d'ailleurs bien choisi par ce mot qui représente ce qu'il peut y avoir de plus beau. Les bassesses, les revirements de situation et jusqu'à la violence rien ne sera épargné à Kino,  lui, sa femme Juana et même leur enfant Coyotito en paieront le prix.

L'écriture et le rythme vont crescendo, car au fil du récit, le ton et l'action s'amplifient et se terminent avec un final dramatique.

Comme toujours Steinbeck est très attaché à la pauvreté, les classes sociales,  l'étude des caractères et la manière dont ceux-ci peuvent changer avec les évènements.. Même ceux que l'on croit bien connaître peuvent révéler un autre visage, que l'on n'imaginait pas.... La famille, les différentes strates de la société sont également présentes, parfois certaines fidèles et d'autres plus versatiles suivant leur intérêt.

Et bien sûr la morale de l'histoire est en accord avec l'avidité des hommes.....
Court récit, efficace,  l'écriture toujours claire, très accessible et même si l'on se doute très vite la finalité il est toujours bon de prendre conscience que posséder plus n'est pas forcément source de bonheur.....

De cet auteur je préfère Les Raisins de la Colère qui reste pour moi de cet auteur mon roman préféré. 
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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