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Passées la stupeur et la découverte de la trahison, l'accueil de l'envahisseur nazi dans ce petit village de Scandinavie est aussi froid que la neige qui le recouvre. Puis une résistance silencieuse s'organise, chacun y va de ses propres moyens et le village reste uni comme un seul homme pour recouvrer la liberté face à des nazis épuisés, au bord de la rupture pour certains. Un texte court mais intéressant, qui présente deux conceptions radicalement différentes du monde.
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Un sentiment de malaise à la lecture de ce livre. L'angoisse monte doucement comme la résistance passive mais haineuse des habitants. Une vision différente de la guerre ou tous les occupants et les occupés sont des victimes. le colonel à la tête de l'unité allemande va bien essayer de négocier mais en vain. Ni les menaces, ni le chantage ne parviendront à faire plier les habitants. La résistance ne s'organise même pas, elle est comme une seconde nature : la haine, l'indifférence, le silence et le refus. Les personnages sont passionnants dans leur façon de résister d'un côté et d'un autre. Les dialogues en huis-clos maintiennent cette angoisse latente. L'histoire reste actuelle et c'est bien là qu'elle me gêne car dans les pays où règne maintenant la paix et depuis longtemps, il reste des petits villages ou n'importe qui représente l'envahisseur et la résistance y est toujours aussi violente moralement tout en étant passive. Très beau texte dérangeant.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Nouvelle démonstration du génie de Steinbeck avec ce roman prophétique, puisque écrit en 1942, et qui semble annoncer la victoire de la résistance sur l'envahisseur nazi.
Lune noire est un quasi huis clos dans un village de Scandinavie qui regarde la guerre de loin. La vie s'écoule paisiblement jusqu'au moment où il est envahi par les allemands. Pas de longs combats pour cela. La cité n'a pas les moyens de se défendre. Les soldats et leur commandement s'installent. Rien n'a été difficile jusque-là pour cette armée sûre de sa puissance.

Steinbeck n'écrit pas une critique du régime nazi. Il écrit un manifeste résistant. Il exprime sa foi envers les peuples et rappelle que conquérir un territoire n'est pas conquérir le peuple, et que celui-ci, même sous la menace des armes, ne peut jamais être totalement brisés.
L'auteur parvient à ramener à la dimension d'un village ce qui se déroule dans toute l'Europe. le livre sera édité clandestinement en France et diffusé sous le manteau.
Un roman court, brillant, plein d'espoir et qui malheureusement résonne étrangement avec l'actualité.

Traduit par Jean Pavans
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Un texte jubilatoire sur la résistance d'une population ordinaire à l'invasion musclée de l'armée d'un Führer voisin. Avec sobriété et beaucoup d'humour, l'auteur illustre avec talent la victoire inéluctable de la résistance passive. C'est en 1942 qu'il publie clandestinement en France ce court roman prémonitoire sur l'issue de l'occupation allemande. La simplicité du discours rend particulièrement efficace la démonstration .
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«Ce sont toujours les hommes en troupeau qui gagnent les batailles, et les hommes libres qui gagnent la guerre.»
Un récit concis, un style très épuré, une sobriété inattendue pour moi (je me souviens des belles et longues descriptions dans "Les Raisins de la colère" ou "Des souris et des hommes") mais qui brillamment retranscrit l'atmosphère de tension qui règne dans ce village de Scandinavie, envahi par les Nazis en 1942. C'est l'humain qui est au coeur de cet ouvrage, l'analyse psychologique des personnages est approfondie, et Steinbeck nous livre ainsi des faits, sans prendre partie, sans jugement aucun, nous plonge dans la conscience des êtres face à la guerre, qu'ils soient du côté totalitaire allemand, ou du côté des conquis.

Un roman exceptionnel sur la guerre, la force d'un peuple avide de liberté, non soumis, uni et puissant face à l'ennemi.

«- Je ne sais pas. C'est la ville qui décidera de ce qu'il faut faire.
- Mais vous êtes l'autorité.
- Vous n'allez pas le croire, mais c'est pourtant vrai : l'autorité, c'est la ville. Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais c'est ainsi. Cela signifie que nous ne pouvons pas agir aussi rapidement que vous, mais lorsqu'une direction est tracée, nous agissons tous ensemble.»

Ce livre a été publié clandestinement en 1942; il servait d'appui à la résistance sous l'occupation nazie en Europe.
À ne pas manquer !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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A l'image de l'Europe,un village est envahi et contrôlé par l'armée du Fuhrer. L'invasion ne fait que quelques morts parmi les soldats et semble au départ plutôt calme et "civilisée" avec pour seul but d'exploiter les ressources minières. Mais les premiers accrochages avec la population lancent la surenchère. La résistance s'organise. John Steinbeck sait en peu de pages montrer l'évolution irrémédiable du conflit et la tension qui croit entre le maire du village et le colonel.
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Lune Noire aborde un thème peu souvent abordé dans l'oeuvre de Steinbeck, celle de la guerre et de l'occupation. Il n'est pas fait allusion au nazisme et à ses exactions bien particulières, mais la date de publication, 1942 dans sa version en anglais, ne laisse guère de doute quant au message de l'auteur.
Lune Noire décrit l'invasion et l'occupation d'un petit village tranquille, que les occupants veulent contrôler pour utiliser ses ressources minières. Petit village sans histoire qui n'était absolument pas préparé à faire face à une invasion, c'est d'abord l'incrédulité qui domine. Puis peu à peu, émergent les figures de la résistance passive, puis un réseau qui se structure. Toujours les occupés sont décrits dans leur dignité, et les occupants comme des marionnettes d'un pouvoir et d'une volonté qui n'est pas la leur.
Très court, surtout à l'aune des livres phares de Steinbeck, il n'est pas possible de lire ce roman sans faire un rapprochement avec le Silence de la mer de Vercors, publié la même année, aux Editions de Minuit qui publieront aussi la traduction française de ce roman de Steinbeck en 1943. L'occupant n'est pas aussi attachant chez Steinbeck, mais la même sorte de pacifisme émane des deux ouvrages.
Un message de dignité et de fidélité à des principes humanistes qui, malgré le caractère sombre de ce récit, mettent du baume au coeur et font croire quelques instants de plus que si, finalement, la raison et la paix sont encore des valeurs qui ont un sens.
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Lune noire n'est pas le plus connu des romans de John Steinbeck (en tout cas de moi). Contrairement au reste de son oeuvre, il ne se déroule pas dans sa Californie natale mais dans un village scandinave(sans doute la Norvège). Celui-ci se retrouve envahi par une troupe de soldats de l'armée du Führer. S'ensuit une résistance sourde mais continue. Et le vainqueur se retrouve démuni de toute prise sur ces habitants qui, sans bruit, luttent par une politique du silence, des sabotages, etc. La nature s'allie aux résidents en apportant un hiver aussi précoce que rude. L'épais manteau blanc devient un élément supplémentaire d'isolement "claustrophobisant" de l'ennemi.

La narration prend une tournure presque théâtrale, avec de nombreux dialogues. Même si le contexte est bien la 2e Guerre Mondiale, le livre étant d'ailleurs paru en 1942, très vite, il dépasse ce cadre pour emprunter un discours plus universel. Steinbeck établit une réflexion sur la guerre en général et sur les attitudes des intervenants, soldats, occupants, collabos, résistants, etc. Pas de manichéisme mais une galerie de caractères à - travers des personnages bien typés. Un vrai coup de coeur!
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Il y a, dans ce court roman de Steinbeck, un grand et bouleversent roman. Il y a d'abord la plume que l'on aime chez l'écrivain, cette si haute qualité narrative, conjuguant à la perfection simplicité et profondeur, formant, oui, une véritable poésie ; une plume, même si le mot est dévoyé, d'un humanisme authentique. Il y a au coeur de ces mots simples et ces phrases fortes, une grande leçon comme Orwell saurait en donner, sur la valeur et le sens de la liberté, sur ce que la guerre fait naître chez les simples gens, qui sont aussi les plus grands : la résistance pour la défense de ce que vivre veut dire, de cette décence ordinaire qui n'est rien d'autre que le sens réel d'une vie juste et, avec elle, de la vraie justice. Il y a encore, au-delà de la grande idée du juste, de l'idéal de liberté, un portrait fort touchant de l'humaine condition en temps de guerre, digne du silence de la mer de Vercors : un texte important qui rappelle que la guerre est une chose terriblement humaine qui abîme terriblement les hommes ; et qu'il faut être des plus grands d'entre eux lorsque, appartenant au mauvais camps, se retrouvant valet/soldat des puissants qui sont passés à la folie avant les puissants d'en face, il faut faire la guerre, mener la bataille, exécuter les ordres vils et cruels pour ces fous ivres de conquêtes et de pouvoir, et comment ces soldats/valets mènent un propre combat intérieur pour rester hommes dans cette entreprise de mise à mort de l'idée même d'humanité…
En lisant L'une noire, la mise en berne d'un astre qui a, de tout temps, servi aux hommes à se guider, à trouver la voie à suivre… on comprend que Steinbeck n'est pas l'auteur des quelques grands livres (des souris et des hommes, Les raisins de la colère, À l'Est d'Eden) mais un de ces grands de la littérature qui honorent les titres dont on les pare plus qu'ils n'en sont honorés.
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Lune noire est le premier Steinbeck que je lis et je suis sous le charme.

Dans ce court roman, un petit village au fond de la Scandinavie se fait encercler et occuper par des soldats nazis. Que faire alors ? S'accommoder de leur arrivée et collaborer ? Se taire mais saisir la moindre opportunité de leur mettre des bâtons dans les roues ? Les affronter frontalement ? A travers ce microcosme, Steinbeck dépeint avec beaucoup de justesse les affres de l'occupation, la lâcheté et la combativité humaine, la solitude et l'esprit de groupe, le courage et l'espoir.

En l'espace de d'une cent cinquantaine de pages, l'auteur parvient à nous plonger immédiatement dans cette occupation, à nous émouvoir pour certains personnages. Les dialogues sont magnifiques, très philosophiques. Cette lecture m'a beaucoup ému.
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