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sur 3801 notes
Au départ, le style est un peu confus, le récit trop prolixe, les personnages, les événements surgissent d'un trait et disparaissent, on a comme l'impression de poursuivre le vent tellement que ça file, l'histoire, à une dizaine de pages on croirait en parcourir déjà une centaine. On comprend en même temps dans quel état d'esprit Stendhal a écrit cette œuvre, il avait l'urgence de le finir vite. Puis au bout d'une cinquantaine de pages, on s'y intègre avec joie, on fait connaissance avec un personnage versatile Fabrice del Dongo, tout jeune, il est fasciné par les exploits de Napoléon, il s'engage avec toute la naïveté possible à la bataille de Waterloo, seulement comment? il quitte l'Italie, se rend sur les lieux de la bataille sans aucune formation, sans expérience, sans passer par un enrôlement, il affronte au hasard l'inconnu comme un simple fanatique, il est découvert, un étranger surgissant au moment où la bataille est plus qu'atroce, il est pris pour un espion, cela lui vaudra un petit séjour en prison. De retour en Italie, le grand calvaire l'attend, il est une fois de plus soupçonné d'être un espion de Napoléon, il est à craindre pour l'Italie, à plus forte raison, son père et son frère ont vendu la mèche au service de renseignement. De cette découverte de la double haine, et du pays et de la famille, Fabrice mettre à jamais à la quête de l'amour, même de la manière la plus saugrenue, et quand l'amour vient frapper à sa porte, c'est une fatalité.
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Un sublime roman qui nous emmène sur les bords du lac de Côme et l Italie chérie de Stendhal. Fabrice est un des romantiques exacerbes qui vont au champ de bataille napoléonien et il déchante vite. S ensuit une magnifique aventure rythmée par l amour et les secrets des nobles du XIXeme siècle recroquevillés derrière des conventions sociales souvent trop stricts qui ne laissaient en aucun cas place à la volonté d émancipation.
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Un livre beaucoup plus palpitant et enivrant à lire que le Rouge et le noir, on trouve ici un Stendhal assez différent. Il garde toujours la psychologie fort développée qui a fait son succès mais avec de l'action en plus ici, des péripéties captivantes et rocambolesques et surtout un personnage central si attachant: Fabrice del Dongo. Candide, ambitieux, d'une passion qui ne sait se contenir, fougueux et insouciant et surtout rempli de cette âme napoléonienne si démodée dans cette restauration à l'ordre monarchique.

L'intrigue a lieu dans une Italie post-napoleonienne, la haine des lumière et le poids des conventions sociales règnent en maitre, ce qui va de pair avec l'hypocrisie. Composée d'une myriade de petites principautés et de cours, de manoeuvres entre ultra et libéraux, entre courtisans et prélats, cette Italie fantasmée est un véritable nid de vipère peint de manière satirique. Dans les cours d'Italie, on y trouve un absolutisme dépassé et risible, des petites fourberies mesquines entre courtisans médiocres et une religion mourante d'une bouffonnerie mordante.

C'est dans ce contexte que Fabrice va faire ses premier pas dans la vie, poursuivi pour avoir "participé" aux Cent Jours, puis, faisant face à une altercation pour rivalité amoureuse qui tourne mal et enfin, tombant amoureux de la vertueuse Clélia Conti. de péripétie en péripétie, on voit une galerie de personnages graviter autour de lui. La Sansevieria, remarquable duchesse qui fait tout pour sauver son neveu face à une cour friande de ce genre d'erreur. le Comte Mosca, habile ministre qui fait tout pour garder les faveurs du prince, un peu cynique par moment, il est le triste amant de la Sanseverina. Ernest IV, prince vindicatif, mesquin, légèrement burlesque et caricature de l'absolutisme, son successeur Ernest V est encore plus ubuesque.

A cette galerie de personnages, d'autres s'ajoutent, le Comte Rassi, machiavélique et sans scrupule, le gouverneur Conti et sa fille, l'abbé Blanès, fou d'astrologie et religieux atypique et bien d'autres encore... A la fin, c'est un dénouement mélodramatique qui vient sceller la fin de ce vagabondage amoureux, une fin un peu lapidaire mais tout de même satisfaisante d'après moi. Quel délice que cette savante alchimie stendhalienne...
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Un roman qui m'a redonné goût à la lecture dans un moment où la fatigue s'accumulait. Une source de rafraichissement pour qui arrivera à passer outre l'attente, comme un jeune amant du roman. On aime et on déteste Fabrice. Idem pour sa tante. Stendhal a réussi à créer des personnages aussi attachants que repoussants car ils jonglent en permanence entre le réalisme et le romantisme. Roman de formation, roman d'aventures, roman politique c'est avant tout un récit lourd en rebondissements mais avec une écriture si particulière qu'on ne sait jamais si l'histoire va trop vite ou pas assez. le choix du roman psychologique pour casser avec les codes habituels du roman donne beaucoup de dynamisme et empêche de faire des pauses. Néanmoins, le fait de se perdre dans les pensées des personnages à l'instar d'avoir des descriptions perturbe le lecteur non averti.

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La chartreuse de Parme est le récit d'un destin, celui de Fabrice del Dongo, charmant les femmes mais n'en aimant aucune, ambitionnant de combattre au côté de Napoléon et rêvant de gloire, mais n'ayant pas du tout l'étoffe d'un héros. Pour avoir tué un rival, il passera par la case prison à Parme, puis à Farnese où il tombera éperdument amoureux de Clélia, la fille du gouverneur de la prison. Leur amour impossible va vite prendre le goût de la tragédie. Ce roman constitue une grande fresque romanesque.
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Je ne conteste pas l'écriture De Stendhal, qui est recherchée et fluide mais quel ennui ...

au début, j'étais vraiment enthousiaste, en appréciant l'histoire, la plume mais au fur et à mesure, tout tournait un peu en rond : les amours d'aristocrates .. ça va 200 pages mais 600 !?

J'apprécie aussi le fait de choisir un anti-héros, prêt à tout pour retrouver le grand Napoléon, puis se laisser porter par sa magnifique tante dans les affres de la politique et des amours.

En conclusion, 2eme livre De Stendhal, j'aurai essayé, découvert l'écriture De Stendhal mais je crois que j'en resterai là, à présent.
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Aimer celle que l'on aime dans le noir c'est possible, tout comme participer aux guerres napoléoniennes. C'est le cas de Fabrice del Dongo, issu d'une liaison entre une marquise italienne et un lieutenant de français de Bonaparte. Ce jeune homme un brin fanfaron va vivre son lot d'aventures, de péripéties, sa relation fusionnelle avec sa tante Gina del Dongo avant de connaître l'emprisonnement dans une forteresse et l'amour avec Clélia Conti. Sa dernière demeure sera une chartreuse au sein de la ville de Parme.
Fabrice incarne la fougue, le héros stendhalien à la perfection et il s'allie parfaitement à l'arrière-plan napoléonien mais aussi la psychologie englobant les états d'âme de certains personnages, comme Gina ou Clélia. C'est le réalisme du début du XIX°s qui laisse une belle part à la vision de Fabrice et son exaltation suggérée sur les champs de bataille!
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Mon roman préféré de Stendhal, sur les deux les plus célèbres car je n'ai pas encore lu toute la production de l'auteur.
Au départ je n'ai pas compris où il voulait m'emmener. Mais il se trouve qu'il le savait exactement.
Fabrice del Dongo, agit un peu comme un irresponsable, capricieux, idéaliste. Il croit être superficiel et incapable de sentiments, mais la vie lui montrera, qu'au fond de lui brûle une flamme que nul ne peut éteindre. J'ai été particulièrement ému, lorsque amaigri, souffrant, il se lance dans des homélies désespérées. Un magnifique roman à lire et relire sans retenue.
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Je mentirais en prétendant que je préfère Clélia à Mathilde, Fabrice à Julien.
Pour autant, cette Chartreuse de Parme – que le lecteur devra attendre longtemps avant de pouvoir la « rencontrer », facétie stendhalienne oblige ! – est un monument, le mot n'est pas excessif.
D'abord, c'est une prouesse que d'écrire une pareille oeuvre en si peu de temps – moins de deux mois – ; ensuite, c'est une intrigue d'une profusion rarement égalée. Profusion de quoi ? de tout, mon capitaine !
Ce que ne manqua pas de souligner Balzac dans un article dithyrambique paru en 1840, où l'on pouvait lire entre autres ceci : « M. Beyle a fait un livre où le sublime éclate de chapitre en chapitre. Il a produit, à l'âge où les hommes trouvent rarement des sujets grandioses et après avoir écrit une vingtaine de volumes extrêmement spirituels, une oeuvre qui ne peut être appréciée que par les âmes et par les gens vraiment supérieurs. »
Oeuvre compréhensible seulement de ces Happy Few si chers à Stendhal ? J'ai la faiblesse de croire le contraire. La Chartreuse de Parme est à ce point fluide que tout-un-chacun peut le lire, à condition de « savoir » lire, c'est-à-dire ne pas s'enfermer dans des schémas narratifs prémâchés, cela va de soi !
Teinté d'une ironie déroutante – voir par exemple l'épisode qui se déroule à Waterloo, loin de l'intensité dramatique d'Hugo, relatant la même bataille dans Les Misérables –, le roman n'en est pas moins d'un romantisme exquis, qui prend toute sa dimension lors de l'emprisonnement de Fabrice, pendant lequel il rencontrera Clélia, fille du gouverneur de ladite prison. Leur union deviendra un modèle de confusion et de contrition des sentiments. N'oublions pas les intrigues politiques, très italiennes, très…féminines, où plane l'ombre délicieuse de Gina Sanseverina, maîtresse femme et tante de Fabrice. Stendhal, qui connaît bien l'Italie, la restitue d'ailleurs ici avec la finesse d'un connaisseur.
Enfin, La Chartreuse de Parme, écrit en un spasme littéraire, se lit comme un souffle.
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Si nous ignorons le fond de pensée De Balzac à propos du Rouge et le Noir de Henri Beyle, plus connu sous son nom de plume Stendhal, nous avons un bel éloge de la main De Balzac à propos de la chartreuse de Parme, publié dans La Revue parisienne, dirigée et quasiment rédigée par Balzac seul, de juillet en septembre 1840.

Il n'est pas étonnant de trouver cet article dans la revue De Balzac. Il était depuis longtemps un admirateur de l'oeuvre De Stendhal, et c'est ce dernier qui avait envoyé fin mars 1839 un exemplaire de sa Chartreuse au grand romancier, en lui écrivant : "Si vous le lisez, dites-m'en votre avis bien sincèrement. / Je réfléchirai à vos critiques avec respect."

Dans son long article élogieux et critique à la fois, Balzac écrivait entre autres : "La Chartreuse de Parme est à une si grande élévation, elle demande au lecteur une si parfaite connaissance de la Cour, du pays, de la nation, que je ne m'étonne point du silence absolu par lequel un pareil livre a été accueilli. Ce sort attend tous les livres qui n'ont rien de vulgaire."

Et aussi :
"M. Beyle a fait un livre où le sublime éclate de chapitre en chapitre. Il a produit, à l'âge où les hommes trouvent rarement des sujets grandioses et après avoir écrit une vingtaine de volumes extrêmement spirituels, une oeuvre qui ne peut être appréciée que par les âmes et par les gens vraiment supérieurs."

Une pique aux journalistes à ce propos :
"Ne soyez donc pas étonnés que, depuis dix mois que cette oeuvre surprenante a été publiée, il n'y ait pas un seul journaliste qui l'ait ni lue, ni comprise, ni étudiée, qui l'ait annoncée, analysée et louée, qui même y ait fait allusion. Moi qui crois m'y connaître un peu, je l'ai lue pour la troisième fois, ces jours-ci : j'ai trouvé l'oeuvre encore plus belle, et j'ai senti dans mon âme l'espèce de bonheur que cause une bonne action à faire."
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