Si nous ignorons le fond de pensée
De Balzac à propos du Rouge et le Noir de Henri Beyle, plus connu sous son nom de plume
Stendhal, nous avons un bel éloge de la main
De Balzac à propos de
la chartreuse de Parme, publié dans La Revue parisienne, dirigée et quasiment rédigée par
Balzac seul, de juillet en septembre 1840.
Il n'est pas étonnant de trouver cet article dans la revue
De Balzac. Il était depuis longtemps un admirateur de l'oeuvre
De Stendhal, et c'est ce dernier qui avait envoyé fin mars 1839 un exemplaire de sa Chartreuse au grand romancier, en lui écrivant : "Si vous le lisez, dites-m'en votre avis bien sincèrement. / Je réfléchirai à vos critiques avec respect."
Dans son long article élogieux et critique à la fois,
Balzac écrivait entre autres : "
La Chartreuse de Parme est à une si grande élévation, elle demande au lecteur une si parfaite connaissance de la Cour, du pays, de la nation, que je ne m'étonne point du silence absolu par lequel un pareil livre a été accueilli. Ce sort attend tous les livres qui n'ont rien de vulgaire."
Et aussi :
"M. Beyle a fait un livre où le sublime éclate de chapitre en chapitre. Il a produit, à l'âge où les hommes trouvent rarement des sujets grandioses et après avoir écrit une vingtaine de volumes extrêmement spirituels, une oeuvre qui ne peut être appréciée que par les âmes et par les gens vraiment supérieurs."
Une pique aux journalistes à ce propos :
"Ne soyez donc pas étonnés que, depuis dix mois que cette oeuvre surprenante a été publiée, il n'y ait pas un seul journaliste qui l'ait ni lue, ni comprise, ni étudiée, qui l'ait annoncée, analysée et louée, qui même y ait fait allusion. Moi qui crois m'y connaître un peu, je l'ai lue pour la troisième fois, ces jours-ci : j'ai trouvé l'oeuvre encore plus belle, et j'ai senti dans mon âme l'espèce de bonheur que cause une bonne action à faire."