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3,9

sur 247 notes
Ecosse, 1745. La guerre fait rage entre les jacobites et les partisans des Stuart. L'aîné des Durie rejoint les rebelles tandis que le cadet reste fidèle au trône.

Ce roman, c'est à la fois l'histoire du fils prodigue et des frères ennemis, sur fond de guerre civile, d'aventures et de romance. James, l'aîné de la fratrie, est le préféré de son père invalide, malgré son caractère égoïste et calculateur, et le fiancé d'Alison, la pupille de la famille, dont la fortune doit permettre de redorer le blason; Henry, malgré ses qualités de coeur et son honnêteté, est un peu le laissé pour compte de la famille et le souffre-douleur de son frère.

Les rebelles sont battus par l'armée loyaliste.

James, qui était aimé de tous malgré sa personnalité sombre et ses mauvaises actions, est désormais un traître à la couronne et finalement présumé mort. Pour sauver le domaine, Alison se résout à épouser Henry, qu'elle n'aime pas. Mais la nouvelle de la mort de James était prématurée.

J'en dis beaucoup sur le résumé de l'intrigue, mais ces évènements surviennent assez rapidement dans le récit et sont nécessaires pour comprendre de quoi il sera question tout au long du roman: la lutte entre deux frères que tout oppose et l'évolution que cette lutte provoque chez l'ensemble des personnages.

L'histoire nous est racontée par l'intendant de la famille, MacKellar, et cela soulève la même interrogation qu'on rencontrait dans Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë: peut-on se fier à ce que nous raconte le narrateur? Surtout qu'il se fie lui-même au récit d'autres protagonistes pour étayer son point de vue. En tant que lecteur-ice-s, on est forcément « du côté » des personnages qui nous sont présentés comme les héros et on s'associe à leur lutte contre leurs antagonistes. Est-ce à raison qu'on fait confiance à ce narrateur, qui est nécessairement de parti pris, ou à tort?

En général, je ne suis pas particulièrement amatrice de narration subjective: on n'a pas tous les éléments en main pour se faire une idée de ce qui est le plus proche de la réalité et on n'a pas de certitude sur la fiabilité du narrateur. Dans certaines histoires, ça sert l'intrigue. Je ne suis pas sûre que ce soit le cas ici, du fait que le narrateur est extérieur aux personnages principaux. J'aurais trouvé intéressant de suivre tour à tour le point de vue des deux frères. Ceci dit, c'est probablement une façon de voir très contemporaine et qui ne correspond pas à ce que souhaitait nous proposer Stevenson.

On est ici plus dans le récit d'aventures avec une longue introduction que véritablement dans le roman psychologique, bien qu'on prenne le temps de nous exposer la personnalité des protagonistes et les raisons de leurs dissensions de manière assez détaillée. Les deux aspects étaient intéressants, surtout du fait qu'il s'agit d'un classique. Aujourd'hui on raconterait probablement cette histoire très différemment, mais sans doute que le but ne serait pas le même.

Tel qu'il est, ce roman est un bon classique du récit d'aventures. Il nous fait voyager et nous offre des personnages suffisamment fouillés pour maintenir l'intérêt, même quand il y a peu d'action et même s'ils ne sont pas sympathiques. ça manque un peu de personnages féminins un minimum intrigants (seulement deux femmes, et elles ne sont pas réellement développées), mais j'imagine que ça tient à l'époque d'écriture et au sexe de l'auteur.

Malgré tout, j'ai passé un bon moment de lecture. La plume est agréable, il y a suffisamment de descriptions pour poser le contexte sans que ça en devienne rébarbatif. le seul reproche que je pourrais faire est que l'auteur abuse un peu du truc du « récit dans le récit », mais je pense que c'était assez courant dans les livres de cette époque.

Si vous appréciez ce genre, n'hésitez pas à lire le Maître de Ballantrae, il se lit très facilement et avec plaisir.
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Etudié en deuxième année de fac, la prof arrive en classe et nous présente le livre ainsi:
"(soupir) Bon, ce semestre on va étudier The Master of Ballantrae (oui, effectivement, comme je m'y suis encore prise à la dernière minute, je l'ai lu en français pour ne pas perdre de temps et être sûre d'avoir tout compris...). Je vous préviens, c'est pas un livre passionnant, mais on va faire avec..."

Merci pour cette merveilleuse entrée en matière. Il faut dire que ça ne m'a pas vraiment aidé à ouvrir le bouquin. Mais au final, j'ai trouvé l'histoire très intéressante et pleine de rebondissements. Un très beau récit d'aventure sur fond d'héritage avec ces deux frères au caractère opposé qui n'ont jamais été capables de s'entendre.
A lire donc. Quoique comme j'ai pu le constater encore une fois, écouter les avis extérieurs n'aide pas forcément.
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Histoire d'une haine farouche entre deux frères dans les landes écossaises et l'Amérique canadienne au XVIIIème siècle.
Les frères Duries se détestent depuis le premier jour, l'ainé est brillant, charmeur mais pervers et retors, le cadet droit, honnête mais terne. Pire ils vont se séparer pour des raisons politiques, chacun prenant partie pour l'un des camps en conflit en Ecosse. Bien qu'absent des années l'aîné vampirise l'esprit et la vie du cadet et l'empêche d'assurer sa position sociale jusqu'à son inévitable retour qui décuple les tensions.
Roman psychologique avec des moments d'action et de voyage le maître de Ballantrae est une oeuvre métaphysique, c'est la lutte éternelle entre le bien et le mal qui est l'enjeu.
James représente la séduction du mal, tous le connaissent et l'ont percé à jour mais il attire et finit par charmer même ses détracteurs, Henry est aimé mais sa raideur, sa maladresse et son manque de simplicité lassent même ceux qui ont pris son parti.
Ils n'existent évidemment que par l'un par l'autre et leur vie n'a de sens que par leur combat incertain. Si le huis clos du château écossais est le décor le plus fréquent, les indes et l'amérique servent de cadre à des voyages où l'on retrouve le Stevenson plus connu. Mais loin du soleil des îles c'est le froid et la pluie qui recouvrent ce roman âpre et étouffant à la conclusion inévitable.
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Enfin, j'en ai terminé. le maître de Ballantrae ne fait pas partie des classiques que j'aurais le plus apprécié, loin s'en faut. Je n'ai pas accroché au style et je me suis ennuyée du début à la fin. Cette histoire de rivalité fraternelle n'est qu'une suite de rebondissements sans grand intérêt. Les personnages principaux sont aussi inintéressants l'un que l'autre, débordants de haine et de rancune et passant leur temps à se chercher et à se fuir. J'ai du me forcer pour ne pas abandonner en cours de route car j'espérais que le récit deviendrait prenant, mais ça n'a pas été le cas. Aller au bout de ce classique a vraiment été difficile.
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Ce roman écossais est le récit d'une formidable haine et d'une lutte entre deux frères dont, à la fin, on ne sait plus bien lequel est le plus monstrueux.

La famille Durie de Durriesdeer et Ballantrae est une lignée de nobliaux du sud de l'Ecosse : un vieux lord ; Henri, le fils aîné qui porte de titre de maître de Ballantrae ; James, le cadet un peu falot et Alison, une vague cousine promise à James. L'histoire commence avec la tentative de restauration des Stuart (1745), le patriarche décide de mettre deux fers au feu et de partager ses allégeances. James veut briller et combattre du côté des insurgés jacobites, alors que ce rôle était plutôt dévolu au cadet, et le sort lui donne raison. Il est donné pour mort à la bataille de Culloden et Henry devient l'héritier et épouse Alison.

Une douzaine d'années plus tard, James refait surface sous le nom de M. Bally. Après la défaite, il a vécu en courtisan exilé, soldat puis pirate. Il exprime par tous les moyens la rivalité avec son cadet qui lui a tout pris et veut avant tout de l'argent. Il pousse son frère à bout, jusqu'au duel où Henry le laisse pour mort. Cependant, James réussit à s'enfuir et devient l'obsession d'Henry.

Après un séjour aux Indes, James revient une nouvelle fois et c'est Henry qui part en Amérique pour mettre du champ entre eux. Malheureusement, James n'accepte pas la situation et le rejoint à New York où il n'est pas bien accueilli. Il meurt au cours d'une expédition qu'il a montée pour récupérer un butin et Henry le suit de près, complètement obnubilé par le désir d'en finir avec son rival.

Le récit est fait par Ephraïm Mackellar, régisseur du domaine et fidèle d'Henry. Il déteste James mais finit par avoir une certaine sympathie pour lui, d'autant que Henry s'éloigne de lui et plonge dans une obsession malsaine. Malgré quelques longueurs, ce roman est captivant et riche en rebondissements, il mélange habilement le roman psychologique avec le récit d'aventures sur fond historique.
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« le Maître de Ballantrae » s'ouvre sur l'Écosse de 1745, un pays divisé entre le roi George, protestant, et Charles Edouard Stuart, catholique. Les Durie de Durrisdeer et de Ballantrae sont une famille puissante, Lord Durisdeer a deux fils : James, Maître de Ballantrae, et son cadet Henry. Tout oppose les deux frères. James est un libertin, un joueur, un manipulateur et un grand séducteur. Henry est l'honnêteté incarnée, la droiture sous un aspect austère. Au moment du conflit de 1745, le Maître de Ballantrae est supposé soutenir le roi George et rester au domaine tandis que son cadet devrait partir en guerre aux côtés des Stuart. Mais le Maître est un homme d'action et il joue son destin à pile ou face. C'est lui qui part sur le champ de bataille. Il est présumé mort après la défaite de Culloden. Henry prend alors le titre de Lord Durrisdeer, gère le domaine et épouse l'orpheline qui était promise à James. Il paiera tout cela extrêmement cher lorsque le Maître de Ballantrae réapparaîtra.

Autant vous le dire d'entrée, « le Maître de Ballantrae » est un chef-d'oeuvre. Les différentes inspirations de Robert Louis Stevenson y sont présentes. « le Maître de Ballantrae » est un roman d'aventures à l'image de « L'île au trésor ». L'intrigue nous entraîne sur les champs de bataille, un bateau pirate, en Amérique, en Inde, dans une forêt sauvage où le Maître a caché un formidable trésor. Mais ce livre est également plus psychologique. L'affrontement entre les deux frères n'est pas sans évoquer « L'étrange cas du docteur Jekyll et M. Hyde ». L'opposition entre le bien et le mal, bien marquée au début, tend à s'atténuer au fur et à mesure. Dès le départ, on sent que le falot Henry ne fera jamais le poids face au charisme du Maître. Même mort, il reste le préféré de tous. Henry, droit et généreux, pêche par excès de timidité et de modestie. La dévotion imméritée portée au Maître finit par l'obséder. La haine le ronge petit à petit. Face à lui, le Maître apparaît comme le mal incarné, voire le diable puisqu'il ressuscite à plusieurs reprises. Mais il finit par séduire M. Mackellar, narrateur-régisseur et seul ami d'Henry. Il faut dire que le Maître a un charme et un panache insensés. Plusieurs fois, il joue sa vie à pile ou face car pour lui il s'agit du « meilleur moyen de manifester son mépris de la raison« . La détestation, la jalousie, la volonté de détruire l'autre amènent les deux frères à un terrible affrontement final.

Robert Louis Stevenson livre là un récit haletant, enlevé et brillant. « le Maître de Ballantrae » se dévore, les péripéties des deux frères sont captivantes. On tient là du grand art, une perfection littéraire. Inutile de vous préciser que je vous conseille de le lire de toute urgence !
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Je n'ai absolument pas réussi à accrocher à ce roman d'aventure.
Écosse, Irlande, Angleterre, Indes, France, Amérique... Nobles, guerriers, pirates, commerçants... ça part dans tous les sens!
L'histoire repose sur une haine infinie d'un frère pour un autre, sans commune mesure. Ils vont littéralement se pourrir la vie jusqu'à en crever.
Le tout raconté par le fidèle serviteur dévoué à l'un des deux qui aura passé sa vie à suivre son maître, à vouloir le protéger etc.

Grâce à la critique de Laureneb , j'ai compris que ce qui m'avait le plus gênée c'est qu'il n'y avait aucun personnage qui m'avait intéressée.
Comment s'impliquer dans une grande aventure si on s'en fout des gens qui la vivent?

Peut être plutôt pour les fans de romans d'aventure qui aiment les histoire de rancunes tenaces et les voyages sans fin autour du monde.
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Lire absolument celui qui est traduit par Alain Jumeau.
Celui avec la traduction de Théo Varlet vous tombe des mains.
On en vient à douter que l'on fait une lecture de Stevenson tellement c'est médiocre et ridicule.
Faites la comparaison entre les deux ouvrages !
je vous promets un moment de grande rigolade.
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Bien sûr je ne cache pas mon admiration pour R.L. Stevenson autant pour ses oeuvres que pour le personnage, profondément charitable et moderne, bien qu'assailli tout au long de sa courte vie de questionnements existentiels. L'ensemble de son oeuvre est à porter haut dans nos coeurs, mais aujourd'hui j'ai tout spécialement choisi de vous parler de ce roman atypique que constitue le Maître de Ballantrae. Une ambiance sombre, étouffante comme la jungle où se déroule la seconde partie. L'intensité de la haine dont sont parfois capable les hommes est retranscrite avec une maestria somptueuse. La psychologie des personnages est incarnée de façon incroyablement moderne et réaliste. A chaque lecture, une nuée de nouvelles subtilités vous est dévoilée. Une véritable boîte de Pandore qui vous renverra peut-être à un certain vécu.
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L'histoire débute en Ecosse, au temps de la révolte jacobite qui visait à placer sur le trône du Royaume Uni un roi catholique. le vieux Lord Durrisdeer a deux fils : l'aîné, James, désigné comme « le Maître » puisqu'il est le premier héritier, incarne le Mal, mais un Mal presque séduisant par certains côtés : il est prêt pour toutes les aventures, même les moins recommandables, ne recule devant rien, et réussit toujours à se sortir des plus mauvaises situations. le cadet, Henry, incarne plutôt le Bien, mais un Bien « mou », un Bien « par défaut », peut-être parce qu'il ne possède pas l'audace et l'assurance de son frère.
Ce roman a été écrit trois ans après « L'étrange cas du Docteur Jekyll et de Mr. Hyde », et on y retrouve le même thème sous une forme légèrement différente : l'affrontement du Bien et du Mal, cette fois incarné dans deux personnages distincts. Mais on remarque que le Mal exerce toujours une fascination supérieure au Bien. le « Maître » est odieux, certes, mais arrive à séduire, en particulier son père, le vieux Lord. C'est un manipulateur très efficace.
Au début du récit, la famille Durrisdeer adopte une attitude très opportuniste, comme de nombreuses familles nobles écossaises de l'époque : un des fils rejoint la rébellion qui veut instaurer le « roi » Jacques, et l'autre reste au château familial, fidèle au roi « légitime » Georges : ainsi, quelle que soit l'issue du conflit, il y aura toujours un membre de la famille du côté du vainqueur.
C'est James, le « Maitre », qui rejoint les jacobites. Il disparaît après la bataille de Culloden, et on le croit mort. Henry prend donc le titre d'héritier, et épouse Miss Alison, une riche parente qui était promise à James.
Mais voici que le Maître réapparaît, à plusieurs reprises, après des aventures chez les pirates, en Amérique et en Inde. A chaque fois, il exige de grosses sommes d'argent pour des « affaires », en menaçant de révéler le fait qu'un membre de la famille Durrisdeer a servi les jacobites. Peu à peu, Henry dilapide son patrimoine pour satisfaire aux exigences de son frère. Et pour finir, il adopte à son tour les méthodes de James, en s'acoquinant avec des bandits pour tenter d'éliminer définitivement le Maître.
Sur la trame de l'affrontement des deux frères, le roman est riche en péripéties : n'oublions pas que Stevenson est l'auteur de « L'île au trésor » et de nombreux romans d'aventures. Au fil des pages nous rencontrons des pirates, des Indiens d'Amérique, des Hindous ; nous vivons des scènes mystérieuse en pleine nuit d'hiver en Ecosse, dans les marais et les forêts d'Amérique du Nord. Une touche historique vient de temps en temps nous remémorer les difficultés des familles royales anglaises, et les rapports entre l'île d'Albion avec ses colonies en Inde ou en Amérique.
Tout cela constitue un ouvrage très prenant, extrêmement bien construit, et où l'intérêt du lecteur ne fléchit jamais, malgré le style peut-être un peu daté (l'histoire est racontée par un « vieux serviteur » de la famille). J'y ai pris pour ma part beaucoup de plaisir, et je vais sans doute ajouter à ma PAL d'autres romans de Stevenson.
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