Il va de soi que j'avais commencé par être attirée par le film pour
David Bowie. Je me suis aperçue ensuite qu'il était l'adaptation d'un livre dont je me suis emparée derechef.
Parlons donc de la version littéraire de l'oeuvre. C'est une approche originale du vampirisme, ce qui est plaisant puisqu'au final, on finit par en avoir vite fait le tour. En effet, les vampires supposés intemporels et immortels ne le sont pas vraiment, pour
Whitley Strieber, puisqu'ils finissent par subir les atteintes de l'âge et doivent en supporter les conséquences.
C'est avec un immense désespoir que Miriam voit l'état de John se dégrader. Son comportement change, il a des poussées de violence subites, peut-être provoquées par le manque de sommeil, puisqu'il n'arrive plus à dormir après les "repas", ce qui l'empêche de se régénérer. Les rides se pointent au rythme où les cheveux disparaissent par poignées... ce qui me rappelle un film qui m'avait horrifiée fut un temps et qui m'avait donné des cauchemars horribles. Il faut que j'en recherche le titre... Bref, pour notre John, ce n'est pas la grande forme, et il en veut à Miriam de ne lui avoir "accordé" que deux siècles de vie au lieu de l'éternité promise.
Quant à elle, qu'à cela ne tienne, au vu des événements, elle cherche quelqu'un d'autre pour partager sa future solitude. Pragmatisme quand tu nous tiens... Au temps pour l'amour éternel, n'est-ce pas. Elle jette donc son dévolu sur une enfant, ce qui n'est pas au goût de John et on le comprend un peu. La jalousie l'étreint et arriva ce qui devait arriver. Au pied du mur, Miriam décide de se tourner vers la science et fait appel à une femme médecin, Sarah, laquelle ne sera pas dupe quant à la véritable nature de sa nouvelle patiente.
L'auteur apporte une autre dimension aux livres de vampires tels qu'on a pu les connaître jusqu'ici et ce roman est judicieusement étoffé de multiples références historiques, relatées au-travers des phases de sommeil de Sarah qui se remémore ses amours et rencontres passées... et ça remonte à très loin, dans moult endroits. Il ajoute une bonne dose de sensualité, mais en finesse, sans voyeurisme, ce qui humanise les personnages, contrairement à d'autres récits où les vampires manquent plutôt d'empathie et de sentiments. D'ailleurs la plus grande crainte de Miriam est la solitude et on voit donc qu'une vampire peut sombrer dans la déprime. Déjà qu'on en avait eu plus qu'un aperçu avec John, dont les réactions étaient déjà très humaines.
J'avais déjà à l'époque lu le livre d'
Anne Rice; Entretien avec un vampire. Ici, une autre approche est abordée, ce qui en fait un livre qui sort de l'ordinaire, servi par une très belle plume et dont j'ai beaucoup apprécié la lecture.
Oups, j'ai failli oublier de dire que
Les prédateurs est le premier livre d'une mini saga et qu'il est suivi de "
Le dernier prédateur" et de "
Le rêve de l'élite".