AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,61

sur 334 notes
Le roman est lent, très lent, mais pas désagréable, pourtant je me suis un peu lassée aux deux tiers et j'ai lu plus rapidement. L'écriture est belle, la quête de Ryôsuke symbolique. C'est une histoire où la vie et la mort se côtoient. Laquelle des deux choisira le personnage ? Qu'apprendra-t-il de ce voisinage ? Pour le savoir, il faut passer par son amitié pour les hommes et les bêtes, sa recherche tranquille, ses échecs aussi.
Commenter  J’apprécie          92
Ryôsuke est un homme solitaire, qui prend la décision de quitter son quotidien après une tentative de suicide qui a échoué. Il accepte de travailler pour un contremaître sur une petite île. Une fois que ses compagnons et lui y accostent, ils tentent de faire bonne figure et de participer au mieux à la vie de la communauté, mais cela se révélera plus compliqué qu'il n'y parait. Son père s'étant suicidé, il cherche à réaliser le rêve de celui-ci. Progressivement, Ryôsuke tisse des liens avec des personnes de l'île, et le chemin à parcourir pour réaliser son rêve est long.

L'écriture de Durian Sukegawa est ce qui m'avait fasciné lors de ma lecture du livre "Les délices de Tokyo". Mon erreur est d'avoir voulu retrouver cette même légèreté dans le ton et une écriture qui invite toujours autant à la réflexion et à l'imaginaire. "Le rêve de Ryôsuke est différent, une quête de soi, une recherche d'identité dans un certain sens, car il tente de retrouver son père dans ce voyage.

Ici, l'écriture est différente, les dialogues nombreux, les descriptions également. Nous sommes embarqués sur l'île comme les trois personnages tokyoïtes. Il y a une forme d'oppression, autour de nous : de la végétation, des falaises, la mer à perte de vue, une navette qui ne relie à l'île principale qu'une fois par semaine. J'ai apprécié ce côté assez intrusif, le franc parlé des habitants de l'île.

Cette dernière appartient autant aux habitants qu'aux chèvres sauvages qui y résident. le rapport à la nature et à ces animaux est plaisant, le propos est juste dans l'envie de protection autant que dans la destruction. Il n'est pas exagéré, la relation avec les chèvres un peu idéalisée sans doute.

Enfin, les personnages sont diversement attachant : tantôt, on souhaite qu'ils se réveillent et prennent de vrais décisions, tantôt, on comprend le rythme de leur vie sur l'île. Je ne me suis pas attachée à un personnage en particulier, malgré les dernières pages du roman qui m'ont paru les plus abouties. On sort de la simple contemplation et le destin se met en marche.

En bref :

Un livre réussi pour un auteur de talent, mais je n'ai pu entrer pleinement dans la lecture. Je n'ai pas pu m'attacher aux personnages et le mode de narration m'a paru discontinu.
Lien : https://lecturedaydora.blogs..
Commenter  J’apprécie          120
Le rêve de Ryôsuke ou l'histoire d'une renaissance.
Quand on fait la connaissance de Ryôsuke, il est introverti, mal dans sa peau, sa vie lui semble sans saveur et elle ne lui a pas fait trop de cadeau jusque là. Que va t'il donc chercher sur cette ile ? Pas vraiment sûr qu'il le sache lui même.
Il va y faire plusieurs belles rencontres, avec des humains déjà, Tachikawa et Kaoru deux jeunes venus travailler avec lui sur cette ile et avec qui il va partager de bons et de mauvais moments. Avec Hashi, qui a connu ses parents et qui lui donnera les bases pour qu'il tente à son tour de réaliser le rêve de son père. Mais aussi avec la nature sauvage de cette ile et avec ses chèvres.
Ces chèvres qui vont être le pivot de son évolution, à travers la fabrication du fromage (le rêve de son père : faire du fromage de chèvre comme en France), à travers les relations qu'il va nouer avec elles (les sauvages et celles d'Hashi), à travers la lutte impossible face aux coutumes locales tellement ancrées au Japon, jusqu'à sa seconde naissance et son nouveau départ.
Les personnages secondaires sont très typés, un peu comme dans les Shonen, chacun endosse un caractère bien tranché facilement identifiable et un peu sans surprise (la raison de mon demi point en moins, sinon c'était 4 étoiles).
Tout au long du livre on se trouve dans une espèce de mélancolie, un monde en demi teinte, avec des sentiments comme assourdis, les quelques moments de joie sont vite éteints. Cette ile, sa nature sauvage, sa forêt de Banians, ses cavernes, semble être les seuls coins de ciel bleu. Mais petit à petit on sent l'étincelle poindre chez Ryôsuke et on est avec lui, on veut qu'il se libère.
La fin du livre m'a laissé sous un rayon de soleil, les lourds nuages au loin imaginant les avenirs possibles avec un large sourire aux lèvres, même si comme le veut la vie, rien ne sera facile.
Commenter  J’apprécie          50
Alors que j'avais adoré son précédent roman et que j'attendais surement beaucoup de celui ci j'ai été déçue de ne pas arriver à m'attacher à un personnage ni à l'histoire. Il est pourtant très bien écrit .
Commenter  J’apprécie          00
Le rêve de Ryosuke... Ou le livre où tu te demande si la traductrice à pas pris des libertés détestables... parce que quand même....

Alors Autant j'avais adoré celui d'avant, Les délices de Tokyo, mais là.... là je suis sortie de cette lecture avec un énorme bof, oui mais encore....
Avec même un sentiment étrange que cette traduction ne reflète, n'est pas le texte....
Je m'explique, à certain moment il y a forcement des mots japonais Mikoshi, shoshu.. et des tas d'autre. Et c'est bien normal, encore heureux. Mais dans le texte il y a l'explication du mot... genre Mikoshi palanquin des processions, et je doute qu'un auteur japonais explique ce qu'est un Mikoshi dans son texte à ses compatriotes lecteurs. C'est comme si j'écrivais Clocher et que je donne l'explication, ou qu'un Italien explique Pieta.... j'ai des gros gros doutes....
Ouais vraiment une impression que y a eu des libertés de prises niveau trad...
Parce que en plus j'avais pas souvenir d'un style si pauvre pour Les délices.
Bon ça c'est pour la forme, passons à l'histoire...

On a un jeune désoeuvré, déprimé, ouais le côté dépression au dessus du jardin.. suicidaire qui se retrouve sur une île (elle donne pas envie cette île d'ailleurs, elle est glauque, et puis ces habitants aussi.. ils sont glauques)..
Donc une île, remplie de gens.. désolée de le dire cons et de chèvres....
Bon notre jeune suicidaire va reprendre à son compte le rêve de son paternel, soit faire du fromage... si tu veux... de là il va rencontrer un gars, ancien pote à son paternel, lui aussi dans le fromage depuis des lustres, mais qui face aux cons a du abandonner le projet.... ok si tu veux encore, perso j'aime bien le fromage... Et puis aussi les gens avec des rêves et des idées saugrenues.
Mais le hic c'est que franchement, même moi qui suis pas du tout dans la partie.. heu non je suis clairement pas ni fromagère, ni fermière, ni quoi que soit dans ce goût là.... et bin j'en sais plus qu'eux sur le comment de la chose... sur le comment on fait du Roquefort par exemple... Et que notre jeune sache pas, ok.... mais que le mentor que ça fait plus de vingt ans qu'il se penche sur la chose, et que non.. bin j'ai bien envie de lui dire c'est normal que tu sois planté gars, en fait t'y connais rien....
Donc là, niveau crédibilité du personnage c'est pas Byzance... enfin je trouve, et vue que c'est finalement une des questions fil rouge du livre, "Vont-ils réussir à faire du frometon de chèvre?"... pour moi ça coince sévère...
Après bien sûr y a d'autre choses (encore heureux), mais c'est des trucs tellement bateaux, le rapport de l'homme à la nature, à l'autre, à la famille, à soi.. oui ok là-aussi si tu veux... c'est pas nouveau et sur ces sujets là j'en ai lu des mieux....
Commenter  J’apprécie          20
Dans la lumière éclatante qui s'est substituée à la pluie, j'ai pris le ferry avec Riôsuke.
Ballottée par la houle, j'ai ressenti les premiers symptômes du mal de mer avant d'atteindre l'île d'Aburi.
Bringuebalée sur les routes chaotiques de l'île, j'ai découvert des sentiers abrupts, une forêt de banians, ces arbres si particuliers aux racines aériennes.

Le taiseux Riôsuke m'a confié son dégoût de lui-même et du monde. Mais une petite étincelle de vie demeure, bien tapie au fond de son être, et c'est sûrement sa lueur bien pâlotte qui l'a emmené sur cette île.

J'ai goûté au sashimi, aux tempuras et me suis enivrée de nombreux verres de shôchû !
Mais surtout, j'ai tenté de confectionner des fromages au lait de chèvre, en m'initiant aux secrets des moisissures et de l'affinage. Et ce ne fut pas si simple sur cette terre au climat tropical et aux habitants plutôt hostiles à ce style de projet.

L'écriture est très simple, surtout au niveau des dialogues. Alors que Riôsuke et deux autres jeunes qui travaillent avec lui ont tout de même une bonne vingtaine d'années, il m'a semblé entendre des adolescents. Toutefois certains passages riches en réflexion, surtout dans la seconde partie du roman, rattrapent ce petit bémol.

Ce roman met délicatement en exergue la profondeur du traumatisme laissé par le suicide d'un parent. Riôsuke dont le père a mis fin à ses jours, cherche l'espoir et la force de vivre à travers une satisfaction personnelle qu'il désire totale et sans tache.
Sur cette terre isolée aux coutumes ancestrales très discutables, j'ai aimé partager les efforts de ce jeune japonais qui cherche sa voie. Il faut se laisser séduire par le doux chevrotement des biquettes et respirer à pleins poumons cette nature sauvage et le charme opère, tout doucement...

Commenter  J’apprécie          130
J'ai trouvé ce livre long à lire, l'histoire met du temps à démarrer.
Mais une fois terminer j'ai envie d'en savoir plus, savoir si il réussit son rêve .
Commenter  J’apprécie          00
J'irai au bout de mes rêves...
Ryôsuke a 28 ans et déjà plus de famille. Ce qui lui reste c'est un rêve. le rêve de son père qu'il a fait sien : fabriquer du fromage sur une île isolée du Japon. Une île très isolée aux coutumes ancestrales et aux habitants à la tête aussi dure que la pierre des falaises tombant à pic.
Alors lorsqu'il voit une petite annonce pour aller effectuer des travaux sur l'île d'Aburi, cette fameuse île où son père a vécu, il saute sur l'occasion. A son arrivée, il s'attelle aux travaux de terrassement, accompagné par deux autres jeunes, Tachikawa et Kaoru. Malgré leurs efforts, les habitants de l'île leur mènent la vie dure et ils sont victimes de nombreuses moqueries, qui plus d'une fois dégénèrent.
Mais rien de tout cela ne décourage notre jeune Ryosûke. Car il est venu retrouver un homme, un certain Sôichi Hashida, un ami de ses parents. L'ami avec lequel son père s'était lancé dans la conception de fromage plus jeune.
Au fil des pages, ce jeune pourtant solitaire et silencieux va tisser de profonds liens amicaux avec ses compagnons de fortune, qu'ils soient hommes ou... chèvres. Sous l'apparence d'une histoire simple, ce sont des sujets sociaux et sociétaux qui sont traités dans le Rêve de Ryôsuke : le rapport aux animaux et leur traitement, les traditions, la peur du changement, l'échec, la recherche de soi...
Une lecture dépaysante, voilà ce que je me suis dit en commençant ce roman. Très vite je me suis attachée au personnage principal, touchée par sa quête et sa recherche de sens. Qui ne s'est jamais interrogé sur sa propre vie et ses propres rêves ? Et surtout sur la réalisation de ceux-ci ? Il n'est pas facile de trouver le courage de tout plaquer et d'écouter son coeur. Nous avons tendance à faire la liste de ce que nous pouvons perdre (un travail, une stabilité financière, une légitimité durement acquise...) au lieu de voir ce que nous allons gagner. Ainsi, faut-il ne plus rien avoir à perdre pour se lancer, comme le fait Ryôsuke ici ?
A méditer très sérieusement... :)
Lien : https://www.jepeuxpasjailect..
Commenter  J’apprécie          30
Les difficultés à s'intégré à une société isolée et fermée.
Commenter  J’apprécie          20
Cette histoire racontée dans un contexte japonais, nous montre les contours de cette société déterminée par des codes que l'on ne peut pas contourner si facilement.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (701) Voir plus



Quiz Voir plus

Les délices de Tokyo

Tokue et Wakano font un pacte sous

Le cérisier en fleurs
La marquise de la boutique
La pleine lune
Un arbre du sanatorium

12 questions
84 lecteurs ont répondu
Thème : Les délices de Tokyo de Durian SukegawaCréer un quiz sur ce livre

{* *}