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sur 334 notes
J'attendais avec impatience ce second roman de l'auteur des Délices de Tokyo !

Ryôsuke, jeune homme mal dans sa peau, décide de répondre à une petite annonce pour faire des travaux de terrassement dans une petite île d'à peine 300 âmes. Alors que les trois jeunes gens se découvrent des caractères très différents, un travail harassant et des habitants méfiants, Ryôsuke tente de renouer avec son passé. En effet, il n'est pas arrivé là totalement par hasard, lancé à la recherche d'un homme. Mais sur l'île, il est également rattrapé par le rêve de son défunt père : fabriquer du fromage de chèvre, ce qui est à la fois compliqué dans les conditions de l'île et pas du tout dans la mentalité des habitants de l'île.

J'ai beaucoup aimé ce roman, mais. Mais, il y a toujours un mais. Autant les Délices de Tokyo se suffisait à lui-même, autant je serais presque à attendre une suite à ce roman. Trop de points restent inachevés, des personnages qui avaient pris corps qu'on aimerait voir revenir, une fin trop ouverte pour mes goûts personnels.

En revanche, j'ai adoré l'écriture, je me suis retrouvée projetée sur cette île, au milieu des chèvres. Tout les passages sur les chèvres, sur les fromages sont à la fois précis et restent passionnant. On s'attache aux bêtes presque plus qu'aux humains et plusieurs fois j'ai été touchée, émue par ce qu'il leur arrivait. L'écriture est donc très prenante, très humaine, avec des émotions un peu comme de la peinture jetée sur une toile. C'est peut-être aussi pour cela que j'ai été un peu déçu par la fin, qui n'était pas totalement à la hauteur de mes espérances basées sur le milieu du livre.

Si jamais j'apprends qu'il y a une suite, je serais ravie ! En attendant, j'ai malgré tout passé un très bon moment de lecture ! Qu'en avez-vous pensé si vous l'avez lu ?
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C'est un livre déprimant que je conseille d'éviter si l'on n'est pas au mieux de sa forme.
Je vais même jusqu'à penser qu'il est aussi préférable de l'éviter si l'on se sent d'humeur enjouée, car après tout, la gaieté et le dynamisme sont fugaces, et ce serait dommage de faire le lit du cafard et de l'abattement.

Le livre s'ouvre avec l'arrivée sur une île isolée de trois jeunes japonais des villes et sur les difficultés qu'ils rencontrent pour s'intégrer dans ce milieu insulaire très fermé. Mais très vite, une autre piste s'ouvre : la quête de l'un d'entre eux, Ryôsuke.
Ryôsuke est un jeune homme taciturne, qui manque d'assurance et dont le récit nous livre les failles petit à petit. Après avoir tenté de mettre fin à ses jours, il est venu sur cette île dans le but de rencontrer un ami cher, de son père disparu. Une fois sur place, il se prend d'intérêt pour les chèvres laitières et aussi pour les chèvres sauvages et pour la fabrication du fromage. C'était le rêve de son père et de l'ami de son père, Hashi. Les deux hommes ont échoué dans la passé et Ryôsuke reprend leur rêve à son compte et se heurte à son tour à de nombreuses difficultés pratiques, techniques mais aussi culturelles.

C'est à mes yeux un livre sombre, extrêmement pessimiste. Sans en avoir pleinement conscience, Ryôsuke, choisit d'avancer inexorablement dans une voie sans issue. À cet égard, cet extrait du chapitre 37 est une synthèse du livre lui-même :
« Quelle direction était la bonne ?
À chaque pas, il s'enfonçait plus profondément. La surface de l'eau invisible lui arrivait maintenant à la taille. le grondement enflait. le courant qui venait buter contre son corps avait gagné en puissance, sans commune mesure avec ce qu'il avait été.
Soudain il sentit le tourbillon.
Il tenta de faire un pas en arrière mais il glissa et s'enfonça dans l'eau. Il poussa un hurlement déchirant. Son corps fut entièrement immergé en un clin d'oeil. Instinctivement, il donna un coup de talon pour remonter, en vain. Dans les ténèbres le mur d'eau l'engloutit. Son genou cogna contre un rocher. Il était aspiré. Il tombait. C'est tout ce qu'il comprit. »

Bien sûr, « l'enfer, c'est les autres » écrit Sartre dans « Huit Clos ». « Les autres » sont une perpétuelle menace pour ma liberté.
« Ryôsuke…
- Oui ?
- Je ne te conseille pas d'aller vivre sur l'île abandonnée d'Aigaki. »
[…]
Ryôsuke ferma les yeux.
« Vivre ici est difficile, reprit Hashi, mais ce n'est pas le plus important. Je crois qu'un être humain finit par renoncer quand il est exclu de la société. Quand la solitude est insoutenable. […] Je crois que personne ne peut supporter la solitude et l'isolement. »

Le paradoxe c'est que « les autres » sont constitutifs de mon humanité, parce que « Sans eux, je ne suis rien, je n'existe pas ».
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Ryôsuke Kikuchi, 28 ans mais qui paraît plus, ancien cuisiner, suicidaire et taiseux, a été recruté par une agence d'intérim pour aller faire des travaux de terrassement sur l'île d'Aburi pour raccorder des canalisations avant la saison des pluies.
Mais ce métier, auquel il ne connaît strictement rien n'est en fait qu'un prétexte pour venir sur cette île d'à peine 300 habitants, inhospitalière, battue par les vents, escarpée, sans réseaux aucun, ravitaillée par ferry une fois par semaine, et pétrie de traditions comme il va bien vite s'en apercevoir.

Il veut, ou en tout cas espère, y trouver quelqu'un. Un homme dont sa mère, aujourd'hui disparue, lui a souvent parlé et à qui il aimerait remettre un paquet.
Un homme qui a connu son père. Père dont il ne garde qu'un souvenir diffus, un vague sourire et qui s'est suicidé voilà bien des années, emportant avec lui son rêve, et peut-être bien davantage.
Un manque, un questionnement qui obsèdent Ryôsuke.

Avec lui, deux autres jeunes, Tokyoïtes et novices comme lui : Tachikawa, extraverti, maladroit et sanguin, et Kaoru, une jeune fille sensible au look extravagant avec ses nombreux piercings.
Dès leur arrivée, l'hostilité des habitants est palpable. Leur passage devant « le Président » s'avère peu concluant, déçu par le recrutement, encore raté estime-t-il, de son neveu.
Car le dessein de cet homme est double.
Oui, des travaux sont à faire, mais surtout, il serait bien de peupler et dynamiser l'île, de lui offrir du neuf et une vision moderne et attractive.
Pourtant, si l'idée est là, les agissements et coutumes locales interdisent tout non-conformisme ou désir de changement.

Malgré de multiples péripéties, à l'issue des travaux, Ryôsuke veut rester.
Il a retrouvé Mr Hashida, appelé Hashi, l'ancien ami de son père.
Il a parcouru l'île, découvert ses aspérités, ses reliefs et ses charmes. Sa rencontre avec les « pinzas », comme sont ici nommées les chèvres, est décisive.
Son idée ? Faire du fromage de chèvre.
Une envie pas si nouvelle puisque son père et Hashi, l'ont eu, plus de vingt ans avant. D'abord en métropole, puis Hashi seul, sur cette île, qui lui a servi de refuge puis de nouveau départ.
Mais ce fut une grande désillusion, un terrible échec.

Qu'importe ! Ryôsuke qui veut se fixer un but, qui a des discussions philosophiques sur le sens de la Vie avec ses nouveaux amis, s'obstine.
Est-ce son envie à lui ou le rêve de son père, et d'Hashi, qu'il veut prolonger, une promesse implicite qu'il s'est faite ?

Hashi, d'abord, réticent, consent à lui apprendre, à lui donner des conseils.
Et nous lecteurs, sommes aussi invités à les découvrir.
Ils nous emmènent en Italie, avec la mozzarella ou la ricotta, et surtout en France, avec notamment le brocciu corse, les différences sémantiques entre la et le chèvre, entre le lait de vache et celui de chèvre, les méthodes artisanales de production et surtout d'affinage.
Ceci relève un peu du hasard, mais surtout de l'art, et les descriptions gustatives et olfactives se font lyriques.

D'apprentissages en transgressions, de petites victoires en grandes confrontations, entre légendes et superstitions, Ryôsuke se construit, se sacrifie, s'affirme, se heurte et s'obstine.

J'ai beaucoup aimé ce roman, à la fois doux et cruel, mélancolique, ode à la nature et retour aux sources contre ouverture d'esprit et aux autres.
Son rythme est lent, à l'image de son héros orphelin, habitué à la solitude et aimant le silence, mais sans être asocial. C'est qu'il ne sait pas quoi faire de lui-même. Et quand enfin il trouve, il se heurte à un mur, ce qui l'oblige à se bousculer.
L'écriture est très descriptive et nous transporte sur cette île, nous fait ressentir les désarrois, incompréhensions, colères mais aussi beautés. Les paysages et les émotions qu'ils dégagent sont très visibles, palpables.

Au-delà, l'auteur s'interroge, et nous interroge, sur le prix de la vie, qu'elle soit humaine ou animale. La seconde étant malheureusement conditionnée par la première.
Et ici, sur cette île, elle est une raison majeure de l'hostilité des habitants, qui vivent de la viande et de la pêche.

Le dessin de couverture, de Tatsuo Kiuchi est très beau, contenant beaucoup du roman : les banians, les chèvres, les jizô (statuettes érigées pour apaiser les mânes de ceux qui sont morts ici) et l'ouverture vers et sur la mer…
Par contre, le quatrième de couverture contient une erreur.

Merci à Babelio et à son opération Masse Critique, ainsi qu'à Albin Michel.
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Ryôsuke est un adolescent tokyoïte mal dans sa peau. Son père s'est suicidé et lui-même a tenté de le faire. Il en a perdu son travail de cuisinier. A la quête de ses origines, il s'embarque avec deux autres jeunes désoeuvrés, Tachikawa et Kaoru (une fille), pour une toute petite île du sud de l'archipel nippon, pour un job d'été consistant à creuser une tranchée pour alimenter un nouveau réservoir d'eau potable. le travail s'avère éprouvant, les habitants sont méfiants et moyennement accueillants, l'impulsif Tachikawa provoquant même une bagarre avec un autre jeune. L'île est gouvernée par un « Président », et a la particularité d'être fortement habitée par des chèvres, qui servent de viande pour les autochtones. Au terme de leur mission, et sur le point de repartir, Ryosuke décide de rester, entraînant dans son sillage ses deux comparses interloqués. Non point dit-il pour les beaux yeux de la charmante institutrice de l'île, Mademoiselle Yoshikado, mais d'abord pour réaliser ce qui lui trotte dans la tête depuis longtemps sans doute : relancer une petite production, viable, de fromage de chèvre, comme ses parents ont tenté de le faire un jour avec leur ami Hashi, toujours en vie sur cet île et dont le jeune homme s'est peu à peu rapproché pour apprendre à faire le fromage mais aussi cerner les relations qu'a eu cet homme avec sa mère...
L'affaire avait périclité à l'époque, criblant de dettes le père de Ryôsuke et le conduisant au geste fatal. Mais Hashi a encore le tour de main pour apporter sa précieuse expérience, les petits chevreaux sont mignons et ne devraient en aucun cas finir en morceaux de bouche, Ryôsuke est fermement déterminé...Vont-il réussir ce pari, et auront-ils l'entier soutien de l'ensemble des habitants, partagés pour certains entre jalousies et désir de faire enfin revenir et s'enraciner des jeunes et de l'activité sur ce petit caillou à la population bien vieillissante ?

N'ayant pas encore lu les Délices de Tokyo, je ne pouvais pas être grandement influencé dans mon appréciation de ce nouveau roman de Durian Sukegawa. Simplement, je constate qu'à nouveau l'écrivain aime à nous faire saliver sur des bons petits mets. Après les Dorayaki, c'est ici la gastronomie française, à distance il est vrai, qui est à l'honneur ! Il signale largement que le fromage de chèvre est d'abord une affaire de fermiers français, n'hésitant pas dans son bel élan à louer le roquefort (Dont il rappelle qu'il s'agit d'un fromage de brebis). Il redouble d'efforts pour nous expliquer la technique de fabrication des fromages. La qualité littéraire n'est pas exceptionnelle, sans être non plus indigente : l'auteur maîtrise les ingrédients qui donneront à son livre une intrigue simple mais suffisamment originale pour maintenir l'attention du lecteur. Amitié, amour, quête des origines, solidarité générationnelle, un peu d'action, de jalousies et bagarres, de mignonnes petites chèvres, des gourmandises, un zeste d'action. Il m'a cependant quelque peu déçu, la poésie et une émotion toute intériorisée dans la solitude du héros ne surgissant que dans les 20-30 dernières pages. Mais cette histoire est rafraîchissante, susceptible de plaire (plus ou moins, donc) à tout le monde, tout en pouvant aisément à mon avis être classée en littérature jeunesse. Les chèvres, prénommées, sont de véritables héroïnes, on s'y attache. Il a aussi le mérite de nous livrer sans caricaturer ni en faire son propos essentiel quelques traits propres à la société japonaise actuelle et à la mentalité nippone.

La fin est assez réussie finalement. Sans la dévoiler, disons que l'auteur prend le parti de privilégier la quête originelle du héros, à savoir se retrouver soi-même et se sublimer par le succès de son projet, à toute dérive facile vers une histoire d'amour très prévisible.

Pour moi une lecture agréable. J'adresse un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cet envoi, qui m'a enfin décidé à lire les Délices de Tokyo, probablement d'une qualité un peu supérieure.
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"Sous un ciel hésitant entre le bleu pâle et le gris s'étendaient à perte de vue les flots à la crête blanche. de cette immensité liquide, infinie, émergeait un relief abrupt.

Ce qu'il avait sous les yeux était à des lieues de l'image qu'il s'était faite d'Aburi. Les pentes étaient trop escarpées, les arêtes trop vives. Des pitons rocheux pointaient çà et là, rivalisant vers le sommet qui les surplombait. En dépit de la verdure qui s'y accrochait, la moitié des parois restait à nu. La falaise tombait à pic jusqu'aux brisants fouettés par les vagues.

Cette île, était-ce vraiment leur destination ? "

Quand Ryôsuke aperçoit l'île, il n'est pas au bout de ses surprises. En plus de ne pas être à première vue paradisiaque, il va vite s'apercevoir qu'elle est aussi, peu accueillante . Il débarque avec ses rêves, ses secrets tout comme Tachikawa et Kaoru, les deux autres saisonniers qui ont voyagé avec lui.

" Les villageois étaient loin de former un bloc uniforme. Chacun avait sa personnalité. Certains venaient asticoter Ryôsuke et Tachikawa, tandis que d'autres s'interposaient. Il y avait des bavards et des taiseux. Quelques-uns étaient avenants, comme Toshio qui approchait dès qu'on croisait son regard, d'autres paraissaient garder leurs distances avec le groupe. "

Malgré tout ils vont mener à bien ce pour quoi ils ont été embauché, tout en s'attachant à cette île malgré les difficultés rencontrées chaque jour. Une véritble amitié va naitre entre eux et chacun va s'employer à aider l'autre au mieux. Car ils sont chacun à la recherche de leur voie.

Cette île est réputée pour ces chèvres sauvages qui vont peut-être permettre à Ryôsuke de réaliser son rêve s'il arrive à faire face aux coutumes des habitants de l'île.

" C'est l'île aux mystères."

Après avoir été conquise par le premier roman de Durian Sukegawa : Les Délices de Tokyo ( Pour la chronique, clique ici ), j'étais impatiente de découvrir ce nouveau roman. Une fois encore, l'écriture est pleine de charme, avec des personnages attachants qui se reconstruisent après des drames personnels et avancent jour après jour vers une vie meilleure en acceptant même parfois les échecs.

Une histoire émouvante où le monde animal ajoute une part de tendresse au rêve de Ryôsuke, tout comme l'amitié. Une belle histoire, un beau roman divinement bien conté.

Durian Sukegawa a un don pour nous toucher, nous bouleverser, nous charmer. Son écriture délicate, poétique, s'impose avec douceur dans la littérature japonaise.

Un roman qui réveille nos rêves enfouis et nous donne envie de nous surpasser pour les réaliser.

Et vous jusqu'où iriez- vous pour réaliser vos rêves ?

Durian Sukegawa, nom de plume de Tetsuya Sukekawa, est un romancier et poète japonais. Homme atypique, diplômé de philosophie, musicien et artiste de rue, il a de nombreuses fois défrayé la chronique, notamment avec son groupe l'Association des poètes qui hurlent - groupe de punk rock déclamant de la poésie contemporaine - ou une émission de radio prisée des jeunes qui trouvent en lui un interlocuteur à qui se confier.
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J'avais beaucoup aimé Les délices de Tokyo, aussi ai-je été ravie de pouvoir découvrir le nouveau roman de Durian Sukegawa. Je dois dire que j'ai trouvé la tonalité très différente. Autant le premier m'a semblé lumineux, ancré dans le réel, parfois méconnu du Japon, autant le second m'a semblé à la fois réaliste et fantastique. Réaliste, parce qu'il nous montre une jeunesse japonaise en perte de repère : Ryosuke est le héros du roman, mais ces deux "collègues" (je ne vois pas comment nommer autrement les deux jeunes qui l'accompagnent) semblent tout aussi perdus que lui, entre famille dysfonctionnelle et drame personnel. Fantastique, parce que l'île sur lequel ils se rendent n'existe pas, est coupée du reste du Japon, isolée. Et c'est là que nous basculons à nouveau dans le réalisme, avec la difficulté à conserver les habitants, les jeunes surtout, à faire venir des forces vives. le problème n'est pas tant que les nouveaux venus restent ou non, mais qu'ils parviennent à s'entendre avec celui qui fait office de seigneur sur cette île, comme en une survivance médiévale.
Ryosuke est à la recherche de réponse sur son propre passé, sur l'événement qui a fait basculer la vie de sa famille. Il poursuit aussi, d'une certaine façon, l'oeuvre de son père, se colletant à la tâche là où d'autres ont lâché prise - de façon définitive.
Très vite se pose aussi pour lui la question du prix de la vie animale - et du pouvoir que l'homme a sur l'animal. Que dire alors quand la survie de l'homme est en jeu.
Le rêve de Ryosuke - un livre tout sauf facile.
Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour ce partenariat.
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Le résumé m'a tout de suite invité à accepter ce livre, j'avais l'impression de me lire dans les quelques lignes qui décrivaient Ryôsuke. Je vous laisse le découvrir ici:

Le jeune Ryôsuke manque de confiance en lui, un mal-être qui puise son origine dans la mort prématurée de son père. Après une tentative de suicide, il part sur ses traces et s'installe sur l'île où celui-ci a passé ses dernières années. Une île réputée pour ses chèvres sauvages où il va tenter de réaliser le rêve paternel : confectionner du fromage. Mais son projet se heurte aux tabous locaux et suscite la colère des habitants de l'île…

Jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour réaliser nos désirs ? À travers les épreuves de Ryôsuke, Durian Sukegawa évoque la difficulté à trouver sa voie, soulignant le prix de la vie, humaine comme animale.

Comme beaucoup d'ouvrages asiatiques, j'ai trouvé l'écriture très poétique et pudique. le style m'a donc tout de suite plu. L'histoire quant à elle partait fort, avec un trio de jeunes adultes atypiques qui partent mal dans la vie. On sent que la venue sur l'île est une fuite et une recherche de soi et on a hâte de les accompagner dans cette conquête. On sent que les êtres ont tous l'expérience de la douleur et on s'attend à ce que l'ouvrage soit une sorte de rite initiatique, ce qu'il est.

Je regrette le non aboutissement des personnages, on commence à s'y attacher, à les comprendre, on veut savoir. On commence à se les approprier et les voici repartis aussitôt. J'ai comme un sentiment d'inachevé frustrant, exacerbé par la richesse de certains passages et des thèmes. Quand Ryôsuke gravit cette montagne et sent ses tripes partir, il doit affronter son plus grand adversaire, lui-même, ce passage m'a totalement retournée aussi. L'auteur soulève des questions importantes et compliquées, philosophiques et qui font réfléchir, Faut-il poursuivre ses rêves à tout prix? Comment se construise des sociétés? Quelle est la valeur de la vie animal? Les animaux sont-ils des êtres sensibles et sentiants? Peut-on se reconstruire? et comment?…
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Un roman que j'ai pris grand plaisir à lire. C'est à la fois très simple et profond. Très japonais… d'après l'idée que je m'en fais, toute subjective.

Ce roman est celui d'un renouveau pour un jeune homme un peu perdu, qui a une grande souffrance intérieure qui l'empêche de se sentir heureux. Un drame familial l'accable : le suicide de son père. En partant faire un un travail abrutissant (creuser, maçonner) sur une île perdue, on comprend qu'il se fuit. Cet épuisement physique l'apaise. Mais en même temps, il espère retrouver quelqu'un à qui il compte poser une question et remettre un mystérieux paquet.

Ryosuke se fait des amis, venus de la ville comme lui, et des ennemis parmi les autochtones qui n'aiment pas voir leurs habitudes bouleversées. Il finira tout de même par gagner l'amitié de certains comme le facteur ou l'institutrice. La personne qu'il espérait tant croiser se révélera le sempaï dont il avait besoin, lui apprenant tant la traite des chèvres et les secrets du fromage que l'attitude nécessaire face à la vie.

Les descriptions de paysage nous plongent dans un monde à la fois rude et beau. C'est un peu mélancolique. J'ai trouvé l‘écriture très simple : elle « colle » au propos, qui est celui du dépouillement.

Enfin les chèvres sont des animaux fascinants, que l'on aurait envie de caresser tout au long de ses pages, et sont en quelques sortes les intermédiaires entre Ryosuke et la Nature, au sens animiste du terme.

J'aime ce genre d'ouvrages où le personnage est « ravivé » par sa quête, succès et échecs. La fin ouverte nous laisse imaginer et c'est très bien aussi. Un beau petit livre.
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Ce roman est une petite merveille, sous forme de fromage de chèvre.

Mon conseil : le lire lentement, respecter le temps d'affinage.
Car si l'histoire peut vous paraître simple au premier abord, il n'en est rien. Les thèmes abordés sont graves et profonds : l'isolement, la place que l'on occupe dans une société avec laquelle on ne partage aucune valeur, la légitimité que l'on a à exister, ou à vivre, le poids des traditions...
Tout cela cuisiné avec autant que tact que possible, tel le moelleux divin d'un crotin de chèvre.

Ce roman, je l'ai lu avec énormément de plaisir et je ne saurai que trop vous le recommander.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Je remercie Babelio et Albin Michel grâce à qui j'ai pu découvrir le second roman de Durian Sukegawa.
J'avais hâte de le lire ayant eu un énorme coup de coeur pour « Les délices de Tokyo ».
Le jeune Ryôsuke est embauché sur une île japonaise pour faire des travaux de terrassement. Mais son objectif est tout autre : fabriquer du fromage de chèvre ! Et ça tombe bien, il y a des chèvres sauvages sur cet île… mais ce n'est pas si simple que cela. Les traditions sont fortes : les habitants préfèrent le ragoût de chevreaux au fromage !
La première partie du roman est lente et tout en grisaille (on découvre les paysages de l'île, ses habitants peu engageants, le côté sombre de Ryôsuke…). La dernière partie est plus dynamique (Ryôsuke persiste pour réaliser son rêve et surmonte des épreuves) .
J'avoue que j'ai été déçue par l'histoire… je me suis ennuyée et je n'ai pas trouvé de point d'accroche.
En tout cas, si vous voulez tout savoir sur la fabrication du fromage de chèvre, ce livre est pour vous !
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