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sur 335 notes
Fort du succès de ses Délices de Tokyo, Durian Sukegawa publie le Rêve de Ryôsuke. Bien que différents, on y retrouve des thèmes qui semblent chers à l'auteur : un personnage principal qui souffre d'un profond mal-être, l'amour de la cuisine, de lourds secrets... Trois saisonniers dont le taciturne Ryôsuke débarquent sur la petite île d'Aburi pour y effectuer des travaux. Au terme des deux mois éprouvants de leur contrat, ils décident de ne pas retourner à Tokyo et de se lancer dans une aventure un peu folle : celle de confectionner du fromage de chèvre. Ils vont se heurter à l'hostilité des insulaires et à la difficulté technique de leur entreprise.
Cette idée, c'est avant tout celle de Ryôsuke, qui est venu sur cette île pour retrouver Hashi, le meilleur ami de son père avant qu'il ne se suicide. Faire du fromage, c'était le rêve des deux amis qui s'est soldé par un échec cuisant.

Le rêve de Ryôsuke, c'est réussir là où ils ont échoué vingt ans plus tôt, mais c'est aussi trouver un but à sa vie, et se trouver lui-même.

C'est une histoire étrange, pleine de solitude, de désarroi, et de rugosité des échecs de la vie. Beaucoup l'ont jugée déprimante, je ne suis pas de cet avis. A vrai dire j'ai trouvé ce roman plus intéressant que les Délices de Tokyo, peut-être que la mélancolie qui s'en dégage me touche plus personnellement.

J'ai beaucoup aimé cette île mystérieuse, avec sa forêt primaire secrète, ses grottes inquiétantes et un rapport à la nature puissant. Il y a une très belle relation avec le monde animal, d'abord comme si se trouver parmi les chèvres sauvages ou domestiques ouvrait à la parole de tous les êtres vivants. Et aussi aimer une bête, devoir la tuer et la manger, une réflexion sur le prix de la vie humaine comme animale.

Ce roman singulier me semble se rapprocher du conte philosophique. Et c'est une quête existentielle qui ne fait que commencer lorsqu'on referme le livre.
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Après avoir beaucoup aimé "Les Délices de Tokyo", je me suis plongée dans le dernier roman de Durian Sukegawa et j'ai adoré. Certes, au début, le lecteur ne sait pas trop où il met le pied ; trois marginaux, deux hommes et une jeune fille, se rendent pour un travail que je qualifierais de "CDD" dans une île du Japon peu hospitalière avec un président et son fils, un contremaître qui est le neveu du président. Ceux qui les ont précédés n'ont pas donné satisfaction et ne sont pas restés. Chacun des trois travailleurs précaires, Tachikawa, la jeune Kaoru et Ryôsuke ont subi au moins une épreuve douloureuse et ont en commun la solitude. Ryôsuke dont le père s'est suicidé, qui a fait une tentative de suicide qui a réveillé son désir de vivre, a dans son sac à dos quelque chose à remettre à un homme de l'île. Cette île, une micro société, un monde clos aux règles et coutumes incontournables vit des denrées amenées en ferry du continent, la métropole, et se nourrit de poissons et de viande de chèvre. Les chèvres symbolisent la vie , la fécondité, la nourriture, la fantaisie, l'imprévisibilité et la liberté.. Les trois continentaux se mettent au travail et tentent non sans bagarres, conflits et incompréhension de part et d'autre, de s'intégrer aux habitants, rencontre une jeune institutrice avec laquelle ils sympathise ainsi que l'ancien ami du père de Ryôsuke , Hashi, dont on ne découvrira que tardivement le secret. Ryôsuke tente de réaliser le rêve avorté de son père en s'attelant à la fabrication de fromages de chèvre un peu à la française _ on apprend beaucoup sur l'affinage du fromage sans jamais s'ennuyer- et ses compagnons de route le suivent dans cette entreprise. Cette aventure est celle de la vie ; les rencontres, les heurts, les obstacles, les échecs, les contacts avec les chèvres, les unes domestiquées et les autres sauvages et toutes dotées d'une infinie sensibilité, la poursuite d'un rêve font de cette histoire époustouflante et riche de réflexion et sagesse un roman initiatique passionnant.
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Après les délicieux dorayaki, l'auteur nous entraîne sur une île afin de peaufiner le fromage de chèvre. C'est au travers de Ryôsuke un jeune au destin tragique qui arrive comme travailleur saisonnier sur cette île réputée pour ses pinzas, les chèvres sauvages.
On salive beaucoup si l'on aime le fromage, on boit aussi beaucoup de shôchû, et l'on découvre le projet de Ryôsuke pas facile à réaliser sur cette île avec ses habitants hostiles à l'étranger et à son projet, mais il peut compter sur l'ami Hashi, qui avait le même projet vingt années plus tôt.
Une lecture qui pour ma part a mis du temps à prendre son envol, il faut persévérer car ensuite l'histoire nous happe, et l'auteur nous amène à réfléchir sur les difficultés à trouver sa voie, de réaliser ses désirs, de l'harmonie entre l'homme, l'animal et la nature. En fait une belle histoire d'amitié, de passion à découvrir.
Je remercie Babelio et les Editions Albin Michel pour la découverte de ce roman
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Après “Les Délices de Tokyo” voici le deuxième roman de Sukegawa. Un roman sur une quête, une fable sur la vie.

Ryôkuse est un jeune homme de 28 ans. Suite au suicide de son père et la mort de sa mère, il souffre d'un mal-être terrifiant. Sur les traces de son père, Il se fait embaucher sur une petite île ou se trouve un grand ami de la famille. Parfaite pour l'introspection, l'île offre des pistes de réflexions à Ryôsuke. La découverte de la pêche, les marches dans les bois, la rencontre de chèvres sauvages et l'introduction à la fabrication de fromage de chèvre qui lui redonne peu à peu confiance en lui.

À lire au son des vagues …. c'est doux, sobre, avec une note d'espoir.
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Durian écrit de façon magnifique. Dès que vous démarrez un de ses romans, vous ne pouvez qu'être frappés par les images et la poésie qui se dégagent de ses mots.
J'avais dévoré "Les Délices de Tokyo" et je me suis plongée avec délectation dans ce roman.

De quoi ça parle ? Ryôsuke est un jeune homme mal dans sa peau qui se cherche. Profondément marqué par la mort de son père, il décide de partir travailler sur une île. Réputée pour être austère et offrir peu de loisirs pour quelqu'un de son âge : il fonde beaucoup d'espoirs sur cette nouvelle aventure, cette quête et sur les réponses que cela pourra lui apporter sur son existence.

Je vois déjà certaines personnes froncer les sourcils, faire semblant de bailler ou encore arguer que cela va être naïf ou un énième roman initiatique sur le thème de "comment réussir sa vie ? ". Il n'en est rien !

Durian nous prend par la main pour nous faire découvrir les paysages qu'il a imaginés pour nous. Et c'est à travers le prisme de son regard que nous découvrons l'île sur laquelle Ryôsuke va travailler. La palette de couleur pour nous décrire la mer, sa texture, ses mouvements, son iridescence, tout est magnifique ! Les mots choisis coulent et forment une mélodie extrêmement douce à l'oreille.
Nous sommes emportés par tous nos sens. Les lieux nous apparaissent dans toute leur beauté. Et la velléité de certains habitants est décrite avec justesse, finesse et émotion.

Il ne reste plus alors qu'à suivre notre héros, à rencontrer les personnes avec qui il se lie d'amitié, et le voir emprunter un chemin de vie qu'il pense être celui qui lui correspond.
C'est dans une vie aux gestes simples, au gré de ses rencontres et de sa prise de conscience de ce qui l'entoure que Ryôsuke fera ses choix, prendra ses décisions et se forgera en tant qu'individu.
Loin du néant dont il pensait être constitué; Ryôsuke, se découvre, se livre et choisira sa voie en suivant ses convictions.

Durian Sukegawa nous livre une nouvelle fois un très beau roman, rempli de poésie, éblouissant de couleur.
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J'avais acheté l'an dernier deux livres de Durian Sukegawa, les délices de Tokyo, lu en juillet, ainsi que le rêve de Ryôsuke. J'avais beaucoup aimé le premier, qu'en sera-t-il du second ?

L'histoire en quelques mots : Ryôsuke se porte volontaire pour travailler sur une île qui n'a pas été choisie au hasard. Ryôsuke y vient en pensant à ses parents décédés et à leur rêve de produire du fromage de chèvre, ce qui va à l'encontre des coutumes locales.

J'annonce la couleur tout de suite : j'ai moins accroché avec ce roman qu'avec les délices de Tokyo. J'ai pourtant bien aimé le début, avec une histoire résolument différente de la précédente. La capacité aussi de l'auteur à décrire les paysages ; avec peu de mots, on se représente très bien ce qui est en train de se passer.

Mais pour le reste du récit, mon impression est que l'histoire tourne un peu en rond. Partira, partira pas ? A-t-il les capacités de devenir éleveur ? le tout en boucle… Visiblement le dernier roman de cet auteur traite de nouveau de la condition animale, à voir pour une prochaine lecture.
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Ce roman est une belle aventure humaine et animale car les chèvres y sont aussi très présentes et 3 d'entre elles ont un rôle majeur qui fait que l'on s'y attache.
Cependant j'ai été moins enthousiasmée par ce roman que par Les délices de Tokyo.
Si j'ai aimé l'arrivée sur l'ile de Ryôsuke et des deux autres personnes qui deviendront ses amis, j'ai moins accroché sur la partie où Ryôsuke se retrouve seul à tenter de faire des fromages de chèvre.
Bien sur, dans cette quête de devenir fromager se trouve une histoire personnelle qui unie son père décédé et un des habitants de l'ile mais la réalisation des fromages a pris, je trouve, une trop grande place au détriment de l'aspect humain qu'il y avait dans 1ére partie du roman et bien qu'adorant le fromage, j'ai fini par me lasser des caves d'affinage et des moisissures.
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Le résumé m'a tout de suite invité à accepter ce livre, j'avais l'impression de me lire dans les quelques lignes qui décrivaient Ryôsuke. Je vous laisse le découvrir ici:

Le jeune Ryôsuke manque de confiance en lui, un mal-être qui puise son origine dans la mort prématurée de son père. Après une tentative de suicide, il part sur ses traces et s'installe sur l'île où celui-ci a passé ses dernières années. Une île réputée pour ses chèvres sauvages où il va tenter de réaliser le rêve paternel : confectionner du fromage. Mais son projet se heurte aux tabous locaux et suscite la colère des habitants de l'île…

Jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour réaliser nos désirs ? À travers les épreuves de Ryôsuke, Durian Sukegawa évoque la difficulté à trouver sa voie, soulignant le prix de la vie, humaine comme animale.

Comme beaucoup d'ouvrages asiatiques, j'ai trouvé l'écriture très poétique et pudique. le style m'a donc tout de suite plu. L'histoire quant à elle partait fort, avec un trio de jeunes adultes atypiques qui partent mal dans la vie. On sent que la venue sur l'île est une fuite et une recherche de soi et on a hâte de les accompagner dans cette conquête. On sent que les êtres ont tous l'expérience de la douleur et on s'attend à ce que l'ouvrage soit une sorte de rite initiatique, ce qu'il est.

Je regrette le non aboutissement des personnages, on commence à s'y attacher, à les comprendre, on veut savoir. On commence à se les approprier et les voici repartis aussitôt. J'ai comme un sentiment d'inachevé frustrant, exacerbé par la richesse de certains passages et des thèmes. Quand Ryôsuke gravit cette montagne et sent ses tripes partir, il doit affronter son plus grand adversaire, lui-même, ce passage m'a totalement retournée aussi. L'auteur soulève des questions importantes et compliquées, philosophiques et qui font réfléchir, Faut-il poursuivre ses rêves à tout prix? Comment se construise des sociétés? Quelle est la valeur de la vie animal? Les animaux sont-ils des êtres sensibles et sentiants? Peut-on se reconstruire? et comment?…
Lien : http://www.lesmiscellaneesde..
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Avant toute chose, je tiens à remercier Babelio (Masse critique) et les éditions Albin Michel de m'avoir permis de lire en exclusivité le dernier roman de Durian Sukegawa.

J'avais été très séduit par la lecture de Les délices de Tokyo. Le charme opérerait-il une fois encore pour ce second roman ? J'étais très impatient de pouvoir le vérifier.

L'action se déroule sur l'île (réelle ou imaginaire) d'Aburi. Une petite communauté d'habitants retirée de presque tout, y vit essentiellement de l'activité de la pêche. Les affaires du village sont gérées par le fondateur de la communauté, le Président, homme exigeant mais également bienveillant.
Des travailleurs saisonniers sont régulièrement engagés dans la métropole lointaine de Tokyo pour venir effectuer des travaux sur l'île, pour les besoins de la communauté. C'est ici que le jeune Ryôsuke nouvellement embauché, arrive sur l'île en compagnie de deux nouvelles recrues : Kaoru et Tachikawa. Ces trois là vont se lier d'amitié. On l'apprend très vite Ryôsuke n'est pas venu par hasard sur l'île d'Aburi. Il transporte au fond de son sac un colis secret qu'il veut remettre à une homme, Sôichi Hashida. L'histoire nous apprend vite que le jeune héros a vécu un drame lorsqu'il était enfant, celui du suicide de son père et de la séparation d'avec sa mère. Il porte en lui le poids d'un secret dont il veut se défaire, une énigme qu'il veut résoudre.
C'est là, durant cette quête personnelle, dans cet endroit retiré, que va germer en lui un rêve étrange mais tout empli d'une profonde signification : celui de produire des fromages de chèvre.

Voici les quelques arguments qu'a choisis Durian Sukegawa pour écrire le rêve de Ryôsuke, un roman qui ressemble à un conte initiatique, bordé tout à la fois de rêve et de réalisme, terriblement attachant. le rythme de l'histoire est enchanteur et sa fin d'une touchante beauté.
C'est un roman sur la quête de soi, sur la quête du bonheur, sur le courage, sur tout ce qui fait grandir : l'amitié, la solidarité, l'attention portée à la nature (parfois impitoyable) et à ses bienfaits (ici, des chèvres), aux plaisirs culinaires (le fromage de chèvre, l'alcool de shôchû) , etc.

Le rêve de Ryôsuke m'a confirmé que Durian Sukegawa était un écrivain de grand talent à la prose élégante et délicate, au talent narratif et de conteur incontestables.
Je recommande chaleureusement ce livre à tous ceux qui ont adoré Les délices de Tokyo ainsi qu'à tous les autres qui ne connaissent pas encore Durian Sukegawa.
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Des jeunes gens sont embauchés dans une île japonaise pour un chantier. Très vite, ils comprennent qu'on attend plus d'eux. La vie dans l'île est rude et la société très normée. Parmi ces jeunes, Ryosuke se prend d'affection pour les chèvres sauvages de l'île et tente de fabriquer du fromage. Il est venu également pour une autre mission : contacter un monsieur à qui il doit remettre un colis. Il va ainsi renouer avec l'histoire de sa famille et comprendre quel est son rêve...
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