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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman raconte l'histoire vraie d'une des premières demandes de divorce qui a eu lieu sur le sol anglais, en 1855.
Monsieur Robinson tombant sur le journal intime de sa femme, y découvre, horrifié, le récit d'un adultère ( celui de sa femme et son médecin), ainsi que l'inclination qu'a eu celle-ci, pour les deux précepteurs de ses fils. Il y découvre aussi ce qu'elle pense de lui, et son profond malheur dans ce mariage. Sa fureur sera égale à l'affront qu'il estime avoir subi...
Je savais, grâce aux romans de Jane Austen , puis plus tard, grâce à ceux d'Anne Perry, le peu de poids qu'avaient les femmes à cette époque, mais j'ai encore appris des choses...
Edifiantes, révoltantes...
Ce brave époux, horrifié par la conduite de sa femme ( qui reste à prouver...) trouvait normal de demander le divorce pour adultère , alors que lui-même menait une double-vie, ( double-vie qui lui a donné deux filles... ).
Et la société , de donner raison à ce pauvre mari, (société masculine )...
Grâce à un travail de recherches phénoménal (extraits de procès, de journaux, courrier...), l'auteure a pu reconstituer non seulement la vie de cette pauvre femme , mais aussi, redonner vie à une époque, car Isabella, érudite, était amie avec certaines personnalités.
Histoire de la médecine ( neurosciences, gynécologie, cures de repos...) , histoire de la littérature, car ce procès retentissant a donné lieu à des oeuvres littéraires ou en a influencées certaines ( W Collins)... On y croise Dickens, Darwin...
Intéressant, instructif et très souvent révoltant, je suis ressortie de cette lecture, en remerciant la vie, de m'avoir fait naître en France, au 20° siècle ...

Challenge Plumes féminines 2020
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Ma chronique va être particulièrement car j'ai aimé cette lecture mais pas pour les raisons que j'espérais. En effet, en page de titre il est indiqué «Journal intime d'une dame de l'époque victorienne ». Ce sous-titre est franchement réducteur et trompeur pour le lecteur. En réalité, l'auteure nous propose une chronique de cette affaire de divorce (l'un des premiers en Grande-Bretagne) en remontant le temps jusqu'aux prémices de celle-ci. En ouvrant ce livre, je m'attendais à lire un roman mais pas du tout. En effet, Kate Summerscale nous expose les faits en s'attachant aux journaux intimes d'Isabella Robinson, à la correspondance des protagonistes, aux comptes rendus de procès ainsi qu'aux coupures de presse de l'époque.

L'auteure met un point d'honneur à nous exposer le contexte de l'époque qu'il soit scientifique (médecine, phrénologie, théorie de l'évolution) mais aussi artistique (de nombreux écrivains sont cités comme Charles Dickens par exemple). La condition des femmes, l'évolution des lois sur le divorce et les thèses (souvent fumeuses) des maux utérins sont également très détaillés. Il serait facile de s'attendre à un récit rigoureux. Mais au contraire, la plume m'a paru agréable et facile à lire. Cependant, quelques passages explicatifs m'ont paru longs et sans intérêt pour l'histoire. Il y a presque 100 pages de notes en fin de livre. le lecteur est libre de les lire ou non. de même un index est présent. Il est donc possible de se référer à ce livre en cas de recherche.

Cet ouvrage est vraiment intéressant pour toutes les raisons citées. J'ai appris beaucoup de détails qui m'étaient étrangers auparavant. Il est aussi déroutant car on s'attend à un roman pour finalement se voir lire une retranscription de cet évènement voir presque une biographique d'Isabella Robinson à certains moments.
Lien : http://danslemanoirauxlivres..
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Ce livre est le fruit des recherches de l'auteure sur un procès un peu singulier qui eut lieu en 1858 (ce n'est pas un roman). Alors que la procédure de divorce s'ouvrait plus largement, un homme a demandé le divorce en se fondant sur le journal intime de son épouse. Kate Summerscale nous raconte une époque, une femme, une grande affaire oubliée.

Le livre commence par un poème poignant de William Allingham puis pose le décor avec des arbres généalogiques et les hommes de loi intervenus au procès. Après un rapide prologue qui annonce clairement le procès (mais sans en donner l'issue), Kate Summerscale commence à nous parler d'Isabella Walker. Son premier mariage avec un Mr Dansey, son premier fils, le décès de son époux, et le remariage avec Henry Robinson, de nouveau des enfants, mais une vie insatisfaisante aux côtés d'un mari pétri de défauts, et une société qui ne lui convient pas. Femme intelligente et qui aime se cultiver, elle va coucher sur papier chacun de ses sentiments, même les plus honteux, ceux qu'elle devrait cacher, qu'elle devrait taire, en particulier sa passion naissante pour un certain Edward Lane.

Il faut se l'admettre, Isabella n'est pas vraiment une femme attachante. Je ne pense pas, contrairement à d'autres lectrices, que c'est dû au style de l'auteure. Elle nous livre de nombreux extraits de son journal, et celui-ci nous permet de connaître la femme telle qu'elle se représentait elle-même. Malgré un certain talent littéraire et des circonstances « atténuantes » (son deuxième mari était vraiment un gros c**), Isabella Robinson m'a fait l'effet de ne pas bien se rendre compte. Je ne l'ai pas appréciée, mais j'ai su la plaindre. La société victorienne est viciée par des convenances trop éloignées de la nature humaine et favorise le développement des défauts chez les uns et les autres. Entre l'hypocondrie et le traitement artisanal de véritables pathologies (j'ai frissonné d'horreur lors du passage consacré à la gynécologie de l'époque), la façon dont les individus, et bien sûr en particulier les femmes, étaient considérés, et les règles de bonne conduite, il y a de quoi se sentir piégée, comme Isabella, et faire des grosses bêtises.

Il est difficile de dire si oui ou non elle est « coupable » de ce dont son mari l'accuse. Je pense qu'elle l'était, et Edward Lane avec elle, ce qui fait de lui un sacré *bip* aussi. Trop facile de dire que l'autre affabule, a des crises de délire ou que sais-je encore ! Quel beau monde que celui où on accuse les autres pour se laver de tout soupçon ! Pas besoin d'aller dans les rues de Whitechapel pour constater que cette époque n'était pas si reluisante qu'elle veut bien le faire croire.

J'ai donc trouvé ce livre extrêmement intéressante. Les développements sur d'autres personnes, qui peuvent paraître trop s'éloigner du sujet principal (comme l'histoire de George Drysdale), m'ont beaucoup plu parce qu'il permettait de vraiment avoir une photographie réaliste de la vie de ces gens bourgeois. Cela permet aussi de croiser des personnages « historiques », qui ont fortement compté, et là je pense surtout à Darwin, qu'on voit régulièrement à partir d'un certain moment. J'ai appris beaucoup de choses (enfin, si tant est que je les ai retenues !) sans avoir l'impression d'avaler un manuel. J'ai trouvé l'écriture de Kate Summerscale très fluide. Sa démarche est tout à fait passionnante.

Là où je m'interroge, c'est sur les notes… Il y en a sur des dizaines de pages, mais elles ne sont pas indiquées dans le corps du texte, et j'ai eu du mal à comprendre l'intérêt de les lire après coup ! le format n'est pas très bien pensé. de même, le livre porte en sous-titre "Journal intime d'une dame de l'époque victorienne", ce qui a induit en erreur beaucoup de lecteurs, qui pensaient lire un journal. Je m'étais renseignée avant de l'acheter et n'ai donc pas été surprise, mais c'est vrai que la nature de ce livre n'est pas clairement indiquée. Mais à part ça, rien à redire.

En bref, ce fut une très bonne lecture, vraiment intéressante à tous points de vue, et je suis curieuse de lire d'autres livres de l'auteure, qui a écrit sur d'autres affaires.
Lien : http://sans-grand-interet.co..
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LA DECHEANCE DE MRS ROBINSON DE KATE SUMMERSCALE

Grande-Bretagne, milieu du 19e siècle. Mrs Robinson, mère de 3 enfants, est malheureuse en ménage. Passionnée de littérature et d'art, elle ne trouve en son mari qu'un compagnon froid et distant. Elle livre son amertume et sa frustration dans les pages de son journal intime et ne tarde pas à croiser le chemin d'un jeune et séduisant médecin qui partage ses centres d'intérêt. Malheureusement pour elle, atteinte d'une forte fièvre, elle parle malgré elle de son adultère. Son mari ouvre alors son journal intime. Blessé au plus profond de son orgueil, il réclame le divorce pour faute. S'ensuit un procès dont les journaux de l'époque se feront l'écho.

Kate Summerscale dévoile un fait divers qui met en lumière la condition féminine à l'époque victorienne. Elle a réalisé une véritable enquête pour reconstituer cette histoire, fondée largement dans la première partie du récit sur le journal intime et la correspondance de Mrs Robinson. La narration est concise et replace les faits dans leur contexte. L'auteur ne prend pas partie pour l'un ou l'autre des protagonistes mais nous livre les faits tels qu'ils se sont présentés en leur temps. Cette neutralité garde ce fait divers dans son jus, comme une percée dans une époque qui n'est plus la nôtre. Un voyage dans le temps instructif et passionnant.
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Toute femme se piquant d'écriture devrait avoir une chambre à soi et une bonne serrure, voilà pour la morale! Cette enquête, mi-historique, mi-journalistique, d'un procès pour divorce à l'ère victorienne est oppressant. Au coeur de l'affaire un journal intime, celui d'une femme présumée adultère: réalité ou folle imagination d'une femme mal mariée? C'est aux juges d'en décider. Leur verdict très nuancé sera imprégné de bon sens et d'humanisme. C'est remarquable dans une société où les "bonnes moeurs" poussent toute personne saine d'esprit à l'hypocrisie si elle veut éviter de sombrer dans le dérèglement psychique.
Connaître le statut des femmes à cette époque est une chose. le ressentir en est une autre. Or Kate Summerscale nous donne à ressentir l'enfermement mental et sociétal que fut cette époque pour les femmes, mais aussi pour les hommes. J'ai pensé à l'excellent film "les femmes du bus 678", autre temps, autre lieu, même problème. le maître est victime du système tout comme l'esclave, même si au choix, sa position est moins mauvaise.
Isabella est la victime lucide car intelligente sur sa condition, et son mari un homme abject de l'avis de tous. Les autres hommes, et notamment Edward Lane l'amant présumé, sont plutôt lâches ou égoïstes. Ils sont loin du héros sans peur et sans reproche. C'est vrai. Mais plus pitoyables que mauvais. Dans une autre société, ils auraient été des hommes plutôt "bien" avec leurs faiblesses, sans plus.
A la lecture de cette enquête, je comprends mieux la "mode du journal intime" au XIXème siècle. Je comprends aussi pourquoi on compte autant de femmes écrivains dans la "classe moyenne" en Grande-Bretagne. C'était le seul exutoire à leurs frustrations, à leur dépendance, à leur ennui ressassé dans leur prison plus ou moins dorée. Je ressens mieux rétrospectivement les romans des soeurs Brontë, de Jane Austen, de George Eliot, d'Elizabeth Gaskell et des autres... Leur connaissance de la nature humaine alors même qu'elles étaient sensées n'avoir rien vécu, prend sens.
Qu'ajouter? Que malgré sa longueur, l'enquête se suit comme un roman policier? C'est vrai. Elle se laisse lire agréablement. Elle est bien écrite comme un (très long) article de journal pourrait l'être. Pas d'erreur toute foi: Kate Summercale n'est pas un écrivain. Elle a bien fait de ne pas choisir la forme romancée. N'est pas Truman Capote qui veut et "La déchéance de Mrs Robinson" ne supporterait pas la comparaison avec "De Sang Froid". Mais elle vaut bien des romans ratés et plaira certainement à toutes les personnes qui aiment les romancières anglo-saxonnes.
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