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Véronique Gossot (Traducteur)
EAN : 9782369560814
144 pages
Editions Intervalles (18/09/2020)
4.5/5   6 notes
Résumé :
Ces trois textes font partie d'un cycle de nouvelles dont le personnage récurrent est un chien. Le chien, le maître ainsi que ses parents proches débute par une transgression lorsque Köntho met à la porte sa mère afin d'accueillir sa jeune épouse. Scandalisés, les anciens s'offusquent et le traitent de « chien ». Köntho rétorque qu'il est en effet la réincarnation d'une « chienne rouge ». Chacun se souvient alors d'événements traumatisants survenus une vingtaine d'a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le chien, son maître et les parents proches est le titre de la première des trois nouvelles tibétaines composant ce livre. Courtes nouvelles mais très denses et passionnantes. le personnage central de chacun de ces trois récits est un chien, du moins tout est axé autour de lui avec une intrigue canine et des personnages hauts en couleurs (à l'image de cette très belle couverture). La première nouvelle concerne une période historique : la campagne d'élimination des chiens, la deuxième est sur un hapa, donc un pékinois qui se fait embaucher dans un bureau. Et la dernière est sur un enfant dont le chien s'est soûlé. Je ne souhaite pas donner plus de détails sur ces trois textes au risque d'en dire trop et de gâcher le plaisir des futurs lecteurs.

Véronique Gossot, la traductrice de cette oeuvre tibétaine, a fait un travail extraordinaire. Grâce à elle, chance nous est donnée de pouvoir découvrir Tagbumgyal très connu au Tibet. J'ai également beaucoup apprécié sa postface. D'une part je suis passionnée par la gente canine et d'autres part par le Tibet, les deux thèmes sont ici réunis pour mon plus grand plaisir !

Je ne peux qu'inciter tout le monde à se procurer cet ouvrage qui pour moi est essentiel à la découverte du Tibet, et de ses traditions. D'autant plus que la mainmise de la Chine sur ce territoire y est très bien relatée et de manière très fine et discrète par nombres de métaphores.
Gros coup de coeur !!! Merci à Babelio et la dernière masse critique de m'avoir sélectionnée sur ce livre en particulier : j'ai fait la danse de la joie quand je l'ai appris ! Et merci à l'auteur, à la traductrice et aux éditions Intervalles !
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Je remercie tout d'abord Babelio pour cet envoi !

Un recueil de trois nouvelles, qui correspondent à trois étapes que nous pouvons facilement lier à notre vie humaine. Notre vie humaine car ces histoires prennent comme protagoniste des chiens, fidèles compagnons de l'homme. D'abord chassé, puis adopté et enfin personnifié, au travers du regard de l'homme, le chien prend une toute autre dimension...

Ne voulant pas divulgacher le contenu de ce petit bijou philosophique, je m'en tiendrai ici. Un livre de chevet qu'on prend plaisir à relire et à méditer.
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Dans ce recueil de l'auteur tibétain Tagbumgyal, on découvre trois nouvelles écrites entre 2004 et 2015, et qui tournent autour des chiens.

Dans la première nouvelle, un scandale familial renvoie toute une communauté nomade vers un événement ancien : une campagne d'élimination des chiens pendant la Révolution culturelle. La deuxième nouvelle a une dimension fantastique : un petit chien pékinois arriviste et ambitieux devient employé de bureau. Enfin, dans la dernière nouvelle, un vieux chien se soûle en mangeant le vomi de son maître et, par une suite d'événements, va changer la vie d'un enfant.

Dans ces trois textes aux styles bien différenciés, pas d'exotisme tibétain ou d'idéalisation des sociétés traditionnelles. C'est la nature humaine, partout et toujours. Je suis restée un peu songeuse suite à ma lecture. Il y a une part de flou. Je n'ai pas toujours su clairement ce que voulait montrer l'auteur dans ces histoires où il se passe finalement assez peu d'événements. Il n'y a pas de grands personnages, de longues descriptions poussées, de rebondissements incroyables…

Pourtant, mon attention a été soutenue par la subtilité et l'implicite de l'auteur. C'est bien là que s'est trouvée la part de plaisir à cette lecture et l'envie d'y retourner une deuxième fois après avoir lu l'excellente postface de Véronique Gossot.

Si le chien est au centre des nouvelles, il s'agit bien de comprendre les hommes. le chien ici est aimé, chassé, adopté, rejeté, utilisé, tué, mangé… Il est un ami fidèle jusqu'au sacrifice, il fait partie intégrante de la vie et influence les destins, il est la métaphore des bassesses et des ridicules des hommes… Il incarne tellement de sentiments qu'il est parfois difficile de savoir qui est l'homme et qui est le chien dans ces histoires. Car les hommes ici sont lâches, hypocrites, soumis au pouvoir et à la flatterie, et ils abusent de leur pouvoir dans une société bureaucratique très hiérarchisée et assez impitoyable.

Les critiques de l'auteur ne sont pas voilées mais elles sont loin d'être vindicatives. Elles semblent posées là, dans le texte tout simplement, sans insistance, avec humour, ironie, subtilité et un regard acéré sur les coeurs humains et les faiblesses qui s'y cachent. C'est par le chien qu'on les regarde et, dans la dernière nouvelle, par l'étonnement d'un enfant sur le comportement des adultes.

C'est une très belle découverte et une véritable chance d'avoir une traductrice du tibétain et les éditions Intervalles pour publier ces textes.
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Trois nouvelles qui ont en commun de parler du quotidien des Tibétains et de leur rapport aux chiens. L'importance de ceux-ci qui gardent les troupeaux et qui vivent très proches des hommes.

- le chien, son maître et les parents proches raconte l'histoire d'un homme qui chasse sa mère de sa maison lorsqu'il y fait entrer sa jeune et jolie épouse. Les membres de la communauté nomade traditionnelle ne peuvent y croire et tentent de le faire revenir à la raison et d'accepter que sa mère réintègre le foyer, comme il est de coutume. Les vieux le traitent de chien et l'homme prétend être alors la réincarnation de la chienne rouge, ce qui rappelle à chacun la funeste période d'élimination des chiens imposée par la Chine.

- Journal de l'adoption d'un hapa : le hapa est un petit chien, ce que nous appellerions un pékinois. L'homme l'adopte et le chien, miraculeusement doué de parole, prend de l'ascendance sur lui, lui demande de l'emmener au bureau et de lui donner un poste pour qu'il puisse se faire bien voir auprès de la secrétaire.

- le vieux chien s'est soûlé : dans cette histoire, le vieux chien se soûle en ingurgitant le vomi imbibé d'alcool du père du jeune garçon narrateur. Il y est question d'éducation, de nomadisme et de chiens errants.

Trois nouvelles très différentes qui ont toutes en rapport de mettre en scène des chiens diablement humains. Dans la première nouvelle, c'est la Révolution culturelle qui est critiquée, ses horreurs. Dans la deuxième, c'est l'ambition, la corruption et le népotisme courants dans les administrations. Et dans la troisième, c'est à la fois l'envie de se faire bien voir des autorités et pour cela être prêt à tout et aussi la dure condition des laissés pour compte, des errants. A chaque fois, que la nouvelle soit un peu fantastique ou ancrée dans la réalité, Tagbumgyal fait mouche. Il n'use pas des mêmes styles pour chaque histoire, mais pratique assidument l'humour, l'ironie, la moquerie et parfois de vraies piques bien senties. On peut aussi lire ces nouvelles comme de simples fables mettant en scène des animaux, mais ça me semble difficile tant les traits humains sont facilement décelables et ce serait passer à côté de tout ce qui fait le sel de l'écriture de Tagbumgyal.

N'omettez point la lecture de la postface de Véronique Gossot, la traductrice qui permet de mieux comprendre les subtilités de l'auteur et le contexte politique. Je pense que c'est mon premier livre de littérature tibétaine. Tagbumgyal est né en 1966 et paraît dans la très belle collection Sémaphores des très belles éditions Intervalles.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Recueil de 3 nouvelles très intéressantes et riches en découvertes sur le Tibet et ses traditions. le personnage central est un chien et on prend plaisir à cette lecture étonante et passionnante. le choix de mettre le chien en avant est bien pensé d'autant plus qu'on détecte sans difficulté le parallèle avec les comportements humains. 3 nouvelles au style différents qui laisse conquis et songeur. Une lecture vivement recommandée !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
« Cependant, c'est au sens propre que le chien mange du chien et c'est au sens figuré que l'homme mange de l'homme. C'est de ça dont tu dois d'abord être convaincu. Par ailleurs, le chien n'a qu'un seul moyen du manger du chien ; l'homme, au contraire, a bien plus de moyens de manger de l'homme. »
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De manière générale, la nature du chien, pour moitié, c'est la nature de l'homme : si ce lien qui existe entre la nature du chien et la nature de l'homme se perd, on se change en loup, non ? On ne peut pas nier la distance entre la nature de l'homme et la nature du chien, mais parfois, quand je raisonne un peu, il me vient à l'idée que la nature de l'homme est aussi pour moitié la nature du chien. Quand tout le monde dit "c'est un bon chien", on comprend que ce chien a pas mal d'éléments de la nature de l'homme ; et aussi, si on dit "cet homme est mauvais", c'est parce que cet homme a intégré pas mal de facteurs de la nature du chien.
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Vraiment, l'homme est très cruel : quand quelqu'un l'écrase sous ses pieds, il adopte l'attitude du bousier humble et faible, mais à l'inverse, quand il aplatit les autres sous ses pieds, jamais il ne ressent ne serait-ce qu'un poil de pitié.
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Dans la frénésie de la Révolution culturelle, il était impossible à qui souhaitait courir vers l'avant d'y courir, et à qui souhaitait rester en arrière d'y rester.
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Ceux qui de toute façon doivent partir, laissez-les partir. Pourquoi les en empêcher ? Tout ceci est le propre du samsara.
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