L'oeuvre de
Rabindranath Tagore, bien qu'elle soit imposante, n'est pas particulièrement connue. Beaucoup peuvent citer
La maison et le monde ou bien
L'offrande lyrique mais le reste de cette oeuvre demeure un mystère pour le commun des mortels. Et pourtant ! L'intérêt et la qualité sont au rendez-vous. C'est le cas de
L'esquif d'or, un recueil de jolis poèmes épars, composés entre 1889 et 1940. Je ne le connaissais pas du tout avant de tomber dessus par hasard à la bibliothèque. Il y est question de recueillement, de muses, d'amour (évidemment !), de
souvenirs d'enfance, de la nature, des jardins indiens remplis de fleurs exotiques (pour le lecteur occidental, du moins), d'oiseaux, de fêtes et de célébrations et de plusieurs autres thèmes. Il n'y a pas de fil conducteur d'un regroupement de poèmes à l'autre, si ce n'est l'émerveillement, la beauté, la passion, la contemplation devant les choses de la vie. Et, effectivement, une existence comme celle exprimée peut paraître idyllique. Bien sûr, les poèmes de Tagore évoquent un monde qui n'existe presque plus – ou presque – mais le pouvoir évocateur des mots, des images, est toujours aussi fort. Je trouve presque désolant de les avoir lus un soir d'automne à mes lattitudes presques nordiques. Mais bon, à défaut de me permettre un voyage un Inde, je devrai me contenter des vers du grand poète.