Don't call it mystery, tome 6

Quel bonheur, après cette longue pause dans la vf, de retrouver l'enquêteur nonchalant de Yumi Tamura, ce cher Totono à la coiffure de mouton improbable !

Tome un peu compagnon, cette fois l'autrice propose de nous embarquer non pas aux côtés de Totono, mais de Garo, en revenant en arrière pour suivre son enquête sur la mort de sa soeur Anju. A ses côtés nous allons être entraînés dans la quête d'un singulier serial killer, ce qui laisse Totono sur le carreau. Pour ne pas le perdre, l'autrice nous offre tout de même une première histoire fort amusante centrée sur lui où il vit son premier Nouvel An avec Leica et bien sûr rien ne se passe comme prévu.

Dans les deux cas, l'autrice nous propose des histoires de meurtres et autres séquestrations qui n'ont rien de tout blanc et rayonnant, c'est à nouveau dans les affres de l'âme humaine qu'elle plonge. Cependant, comme souvent, l'histoire de Totono apporte sa dose de lumière, grâce à l'humour et au décalage qu'il procure à chaque fois. Ainsi on peut s'amuser de sa maladresse avec les filles au cours de ce premier rendez-vous. On peut aussi être saisi par leur complicité et compréhension commune malgré leur caractère inhabituel. Cela donne une petite histoire savoureuse faisant gentiment réfléchir et frissonner, et donnant l'espoir d'un prochain rendez-vous !

Du côté de Garo, c'est plus sombre et désespéré, puisque ce dernier profite de la résurgence d'un tueur qui a fait plein de victime il y a 20 ans et semble recommencer, pour enquêter sur sa propre soeur disparue. A défaut de l'avoir eu dans l'histoire précédente, je m'attendais à avoir ici la réflexion coup de poing sur notre société comme l'autrice aime en asséner dans cette saga. Je ne l'ai pas trouvé ou alors ce fut délayé dans la mise en scène de choses qu'on connaît déjà : prostitution, bavure policière, drame familial, vengeance familiale… Alors, j'ai pris plaisir à suivre cette enquête et ses rebondissements, à la voir côté flic et côté Garo, mais c'était peut-être un peu moins mémorable que d'habitude.

Avec son ténu fil rouge zodiacal, Yumi Tamura continue de nous mener par le bout du nez dans ses enquêtes singulières du fait de leurs intervenants. Peu de Totono cette fois, mais un joli remplacement par Garo pour revenir un peu en arrière avec lui et poursuivre les recherches sur ce psy-zodiacal mystère. Rondement menées, efficaces, les enquêtes font gentiment frissonner mais manquent d'impact par rapport à d'habitude.
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Au début, nous sommes avec Totono et Leica qui continuent à partager des moments ensemble, en plein nouvel an. Avec eux, il y a toujours des surprises, Leica a toujours cette façon de parler en coder.
Ensuite, nous passerons beaucoup de temps loin de Totono, on y retrouve une ancienne connaissance, des policiers, et une sombre affaire de tueurs en série, qui fait également écho à une bien plus ancienne affaire.
On se prend le temps de lire cette série, qui regorge d'informations, de détails. Elle nous surprend, intéresse, et là cela a été particulier.

Elle est par contre desservie par son rythme de parution en France, et encore plus maintenant qu'elle ne sera plus disponible en numérique, enfin leurs mangas seront uniquement sur Piccoma a un prix encore plus exorbitant que celui pratiqué, et celui-là pas pour l'instant.
C'est bien dommage de "tuer" ainsi des séries prometteuses. Evidemment, elles sont toutes concernées.

Toujours un plaisir de retrouver Totonô Kunô, sauf que dans le tome 6, il n'est présent que dans le premier chapitre, soit dans le premier quart. Ensuite, c'est Garo qui devient momentanément le héros de l'histoire dans une aventure qui, de l'aveu même de la mangaka, "n'est pas tout à fait dans le même ton que le reste". Toutefois, on peut raccrocher cette intrigue aux tomes précédents : non seulement on avait déjà rencontré Garo et ses deux cousins, mais on avait aussi pris connaissance de l'existence du tueur en série Hagui disparu des radars une vingtaine d'années plus tôt dans le quatrième tome. Ce sont comme des pièces de puzzle qui s'assemblent. Les enquêtes sont toujours intéressantes à suivre, bien que leur élucidation repose assez souvent sur les kanjis ou les spécificités de la langue japonaise, mais les traducteurs, Yukari Maeda et Patrick Honnoré, font un beau travail, qui ne doit pas être évident pour cette série en particulier, les dialogues étant souvent très étoffés, denses, avec des digressions et beaucoup de réflexions. le septième tome verra sans doute la réunion de Garo et de Totonô : je l'espère.
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