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Bon petit roman que celui de Tanizaki qui tient son titre à la fois d'un poème du dit du Gengi et du titre du journal intime du héros. Dans cette courte histoire, nous découvrons une famille au sein de laquelle les relations ne sont pas simples. La mère meurt tôt, mais elle est remplacée par une belle-mère qui sait admirablement se glisser dans le rôle du personnage absent. le père lui aussi disparaît et lègue cette femme à son fils, avec pour rôle de la protéger. Tous les autres personnages sont sacrifiés au profit de cette relation triangulaire et charnelle qui ne va jamais jusqu'à l'inceste.

C'est aussi une réflexion sur la femme et son rôle au sein de la société japonaise, sur sa relation à la maternité. le talent de l'auteur réside aussi dans un art consommé de la description. Cet ermitage aux hérons construit par le grand-père du narrateur, nous avons l'impression de le connaître intimement, de partager la fraîcheur de l'eau de la fontaine, d'entendre le claquement du mécanisme en roseau qui permet d'alimenter le plan d'eau...

Tanikazi est un fin connaisseur des lettres et des coutumes du Japon auxquelles il nous initie également au long de ces quelques pages.

Bref, c'est un très beau petit roman pour les amateurs de lettres japonaise et une bonne entrée en matière dans l'oeuvre de l'auteur.
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Tadasu est un adulte aujourd'hui et il revient avec nostalgie sur son enfance et les 2 femmes qui ont bercées ses rêves. Sa mère Chinu le laisse orphelin à l'age de 5 ans, à la suite de complications lors de sa 2ème grossesse. Au bout de quelques années, son père décide de se remarier avec une femme un peu plus jeune que lui. L'affection que Tadasu porte à ces 2 femmes est très forte et le texte de Taniguchi est une vraie ode à l'amour.

Le titre le pont flottant des songes fait référence à un célèbre texte de la littérature japonaise : le dit de Genji.La mère de Tadasu reprend le titre d'une des parties dans un poème :
"En ce jour où le coucou
A l'ermitage aux hérons
Vient chanter
Le pont flottant des songes
Est désormais franchi. "

Tadasu débute le récit de ses souvenirs mais ces derniers sont un peu flous. L'image de ses 2 mères se confond et il ne sait pas toujours exactement à laquelle des 2 femmes ils sont associés. C'est le père de Tadasu qui a voulu que la nouvelle venue prenne la place de sa première femme dans le coeur et l'esprit de son jeune fils. Elle sera renommée Chinu elle aussi et effectuera les mêmes gestes que sa première mère. Elle jouera du koto sur l'instrument de la morte et bercera le garçon en lui donnant le sein comme autrefois. Aussi, les 2 femmes finissent pas ne plus faire qu'une dans l'esprit du petit garçon, comme son père le souhaitait.

Tadasu se souvient avec bonheur de la beauté des pieds nus de sa mère trempés dans l'eau de l'étang, du bruit sec et régulier du sôzu, des berceuses maternelles au creux des seins, des séances de koto que son père écoutait religieusement... A 10 ans, quand sa deuxième maman arrive, ces mêmes habitudes reprennent.
Leur vie se déroule harmonieuse et sans tâche. Chinu attend un enfant mais le bébé est très rapidement confié et éloigné à la campagne sous le prétexte qu'il reste la priorité de la famille.

Tadasu grandit et continue d'aimer sa mère et de lui prodiguer affection et calineries. L'éloignement de son frère le dérange et il cherche à le retrouver mais en vain. Même son mariage sera lié à Chinu, son père lui imposant de ne pas faire d'enfant ou de les faire adopter afin qu'il se dévoue exclusivement à elle.En mauvaise santé, il espère bien que, après sa mort, son fils qui lui ressemble tant devienne le soutien de Chinu.

Un bonheur sans tâches ? Des rumeurs vont pourtant bon train : la famille sort peu et on les soupçonne de relations coupables.
Et effectivement, le lecteur très attentif pourra relever quelques notations ambigües qui laisse planer un certain doute et révèle que les choses ne sont peut-être pas si simples qu'elles y paraissent.

Tout l'art de l'auteur est là : celui de ne pas dire toute la vérité tout en la suggérant. A travers une narration pure et délicate, Taniguchi insère dans son récit des subtilités si légères qu'on peut facilement passer dessus sans s'arrêter. le texte mérite même une deuxième lecture afin de mieux repérer les indices.

Au lecteur de juger ! L'auteur n'en livrera pas plus !

Le pont flottant des songes se révèle finalement un petit texte bien malsain qui va au-delà d'une simple ode à la maternité. Je vous le recommande mais sachez lire entre les lignes !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Junuchirô Tanizaki, "le pont flottant des songes", Folio 4919,
2 euros, 110 pages, traduit du japonais et annoté par Jean-Jacques Tschudin.
Dommage que les annotations soient en nombre insuffisant. Il faudrait presque un glossaire : je n'ai pas trouvé "akéries" ou "kerries à double pétale" dans le dictionnaire alors que "fusuma" ou "koto" s'y trouvaient, mais tous ces mots sont sur une seule page (page 18). On comprend donc à quel point la lecture des trente premières pages, très descriptives, est ardue pour tout lecteur peu coutumier de la végétation et des coutumes japonaises. C'est intéressant, dépaysant, mais il m'aurait presque fallu une traduction de la traduction ^^ surtout pour les 25 premières pages qui décrivent le décor et nous présentent l'Ermitage aux hérons avant le début de l'intrigue proprement dit.
Je commence à m'habituer à l'univers délicatement malsain de Tanizaki. La quatrième de couverture évoque la relation oedipienne entre Tadasu le narrateur et sa belle-mère, mais il s'agit plus de l'étouffement de l'enfant sous une image maternelle de substitution, d'une relation toxique insidieuse, qui met rapidement mal à l'aise. Je n'en dirai pas plus mais si vous aimez le manga "les Liens du sang" de Shuzo Oshimi, pourquoi ne pas découvrir ce court de roman de Tanizaki ?

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Pour moi, un ouvrage magnifique. Tanizaki est un écrivain qui traite sans détours du problème du désir sexuel. Dans le "Pont flottant des songes" en particulier on retrouve les relations mère/fils et marâtre/"fils" décrites de façon ambiguës, et je pense notamment à la scène dans laquelle Tadasu, jeune homme, tête les seins de sa marâtre. Ainsi que le rôle du père peut-être énigmatique. Mais tout est décrit de façon poétique, ou n'apparaît aucun signe qui pourrait paraître malsain, on ressent l'innocence de ce jeune adolescent, de sa culpabilité à un moment mais bien faible par rapport aux rumeurs qui l'entoure. Il s'en défend mais gardera quand même quelques doutes sur des agissements possible de la marâtre.
Lien : http://wp.me/p4iy4V-7n
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Tadasu a deux mères : celle qui l'a mis au monde et qui meurt quelques années plus tard, et sa belle-mère avec qui se remarie son père. Avec elle, il entretient une relation ambiguë, entre amour filial et désir. Ses deux mamans s'appellent Chinu et leurs images se confondent dans les souvenirs de Tadasu. À partir d'un poème écrit par l'une ou l'autre de ses mères, il retrace l'histoire de son enfance et l'arrivée de sa deuxième mère à l'Ermitage aux Hérons, belle propriété typiquement japonaise.

Si le pont flottant des songes a été publié en 1959, l'intrigue se déroule au début du 20e siècle et offre au lecteur l'image d'un Japon assez traditionnel : longuement décrit, l'Ermitage aux Hérons est une magnifique demeure entouré d'un jardin paysager, qui contient un étang où les carpes et les gardons se réfugient volontiers, et où la vie est rythmée par le bruit du sôzu ("On avait installé sur son parcours un de ces dispositifs en bambou que l'on connaît sous le nom de sôzu, où l'eau, s'étant accumulée dans un tube, le fait soudain basculer pour s'écouler de l'autre côté, dans le claquement sonore du tube qui reprend sa place") et le son du koto joué par les deux mères de Tadasu. À l'intérieur, fusuma et tatami viennent compléter la description.

C'est donc un véritable paradis terrestre que décrit Junichirô Tanizaki, paradis au sein duquel va grandir Tadasu, enfant unique et chéri par ses deux mères, et surtout sa belle-mère, qui en plus de se faire appeler Chinu, comme la première maman, se comporte à l'identique, à tel point que Tadasu ne parviendra plus à les distinguer dans ses tout premiers souvenirs. Mais, en grandissant, l'amour filial s'accompagne également d'un désir plus sensuel pour sa belle-mère et, à l'éloge de la mère, s'ajoute l'éloge de la femme. Petit à petit, on découvre avec Tadasu, le passé de Chinu, ancienne maiko (apprentie geisha) et l'on comprend les choix, parfois difficiles, qui ont été faits par son père et Chinu.

Je ne connaissais pas du tout Junichirô Tanizaki et j'ai été ravie de cette découverte et de la très belle, mais traditionnelle, image du Japon. Les relations mère/fils sont ambiguës, et je pense notamment à la scène dans laquelle Tadasu, jeune homme, tête les seins de sa belle-mère. Mais cela n'apparaît pas glauque, ou répréhensible, mais j'y ai plutôt vu l'éloge de la féminité que fait l'auteur.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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Le pont flottant des songes de Tanizaki est un livre qui soulève l'aspect de la femme et de la maternité. La nouvelle, bien que courte, a le temps de plonger le lecteur dans un monde serein où nous suivons la vie du jeune Tadasu. Poésie, calme, intrigue d'une famille aux traditions ancrées, Tanizaki offre dans son livre son art d'écrire dans toute sa splendeur.
Petite remarque sur le choix du titre : "Le pont flottant des songes" (Yume no Ukihashi) peut faire référence au dernier chapitre homonyme du Genji Monogatari. Dans le dit du Genji, "Le pont flottant des songes" marque l'épisode où Kaoru érpouve encore de l'amour pour Ukifune, devenue nonne. C'est sans doute ainsi une référence à un amour malheureux, impossible.
Lien : http://yoru.e-monsite.com/pa..
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Court récit sous forme d'autobiographie privée et au titre enchanteur, ce "Pont flottant des songes" m'a bien plu, bien que moins poétique que je ne l'espérais à la lecture du titre si prometteur. de fort beaux extraits de poésie japonaise sont insérés, surtout au début, mais la narration est plus classique et banale. J'ai retrouvé dans ce récit cette finesse d'observation et la concision que j'avais perçues dans les haïkus japonais: c'est surtout le premier aspect qui m'a séduite, le second m'a plutôt déçue. Les descriptions des petits éléments naturels, de gestes, m'ont semblé très belles. En contrepartie, l'auteur délaisse certains épisodes de sa vie et de l'intrigue: ma curiosité reste un peu inassouvie, c'est dommage.
Une jolie découverte, mais sans plus.
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Ce livre pourrait être sous-titré "tout ce qu'il ne faut pas faire pour être une bonne belle-mère".

J'ai souvent été mal à l'aise en lisant ce récit. Les scènes controversées s'enchainent dans cette nouvelle. Quand son père se remarie, Tadesu considère sa belle-mère comme sa mère. Son père encourage d'ailleurs cette relation. Mais ça en devient malsain au point que Tadesu ne fait plus de différence entre sa mère défunte et sa nouvelle mère.

C'est un livre qui m'a un peu secouée et je suis contente que les mentalités ont changé depuis lors.
Lien : http://iluze.over-blog.com/a..
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Je ne sais pas vraiment quoi penser de ce livre, les 20 premières pages sont assez compliquées à comprendre, il faut vraiment lire avec beaucoup d'attention pour assimiler la quantités d'informations que l'auteur nous livre mais qui sont néanmoins nécessaires. J'ai eu un drôle de sentiments en lisant ce livre, je ne peux pas dire s'il m'a plu ou non, certains passages du livres m'ont un peu déroutés. Peut être parce que je n'ai pas l'habitude de ce genre de nouvelle.

Quoi qu'il en soit, j'ai beaucoup aimé le début de l'histoire de Tadasu, tout en douceur et en innocence, c'était vraiment attendrissant, l'ambiance qui s'en dégageait c'était reposant, au calme dans un japon de l'ère Meïji, dans une demeure japonaise à l'ancienne. C'était parfait comme tableau. Puis la situation change, Tadasu évolue toujours en tant qu'enfant choyé par ses parents mais l'ambiance n'est pas la même, c'est ça qui m'a choqué, on y retrouve toujours ce sentiment d'amour paternel et maternel mais doublé de cachotteries et de mensonges parfaitement maîtrisés.

En gros, je n'ai pas vraiment eu une bonne impression sur ce livre, il m'a semblait par moment malsain et choquant par les actes des parents.... Je n'en dirais pas plus si ce n'est que je ne pense pas le relire dans l'immédiat mais ça ne m'empêchera pas de découvrir d'autres livres de cet auteur.
Lien : http://mes-grimoires.blogspo..
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Au final, je ne sais pas vraiment quoi penser de cette nouvelle, d'une part j'y ai en partie trouvé mon compte , comme le suggère la couverture, il y est fait réference à la calligraphie, le titre est tiré d'un chapitre du très célèbre roman médiéval "Le dit de Genji", on y trouve pas mal d'éléments qui me parlent et correspondent à ce que j'ai cherché en voyage: maison de thé en bois, bassin aux carpes, koto.. et j'ai aussi enfin appris le nom de cet objet qui symbolise dans mon idée le jardin japonais idéal: le sôzu.. cette fameuse fontaine de bambou qui se remplit puis se vide en claquant un coup sec.. allez savoir pourquoi, j'adore ça!
Et elle a un rôle récurrent dans la nouvelle.
Par contre sur le contenu lui même, je suis plus réservée: ca commence bien, par un évocation de sa petite enfance par le héros, qui perd sa mère en bas âge, et n'arrive plus bien à distinguer dans ses souvenirs lesquels datent de sa mère et lesquels datent de sa belle mère. d'autant que le père et la belle mère se sont arrangés pour qu'ils ne fasse absolument plus de distinction, la seconde femme se comporte exactement comme un décalque de la première.
Là dessus, bon, on a franchement du mal à saisir l'intérêt de la chose, car l'amour du père et de la mère de substitution devient plutôt étouffant, peu de scènes en dehors de la maison familiale, on est assez proche du huis clos, parents qui abandonnent le demi-frère sans ciller (une raison est évoquée: l'action se passe à une époque ou la conscription n'était obligatoire que pour le second fils d'une famille, le premier étant exempté comme soutien de famille, l'auteur nous dit qu'il n'était pas rare de "louer" en quelque sorte le second garçon à une famille d'accueil pour lui éviter le service militaire...Mais franchement lorsque le père meurt et fait promettre à son fils d'épouser une fille qu'il lui désigne d'office afin de se mettre tous deux au service exclusif de la mère, on se dit qu'on est plus proche de parents abusifs que d'autre chose. Limite, le lecteur est content pour le héros que sa mère adoptive meure aussi assez vite pour qu'il puisse enfin vivre à sa guise.

Donc je dirais que je l'ai trouvé pas mal, sans plus, il ne me laissera pas non plus un grand souvenir, mais méfiez vous du résumé trompeur!
Lien : http://chezpurple.blogspot.c..
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