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Jean-Jacques Tschudin (Traducteur)
EAN : 9782070389643
112 pages
Gallimard (07/05/2009)
3.87/5   98 notes
Résumé :
Tadasu a grandi, mais il reste toujours un petit enfant lorsqu'il pense à son enfance et à sa mère, la merveilleuse Chinu, si bien réincarnée dans la seconde femme de son père, avec qui il entretient une relation trouble mêlant amour filial et désir.

Un magnifique éloge de la maternité et une réflexion sur l'image de la Femme.
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Tadasu est un petit garçon qui vouera toujours un amour sans borne à ses deux mamans. La première qui l'a mis au monde meurt d'éclampsie lors d'une seconde grossesse, Tadasu est âgé de cinq ans. Après la période de deuil, le papa de Tadasu se remarie et prie son fils d'aimer sa seconde mère comme la première ; très vite Tadasu confond les deux, son père et sa nouvelle épouse agissent dans ce sens. Au fil des ans, c'est une relation trouble qui s'établit entre Tadasu et sa "maman".
Très belle écriture de Junichirô Tanizaki sur le thème de la maternité et de l'image de la femme.

Challenge Petits plaisirs - 110 pages
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Jeune adulte, Tadasu se souvient avec des sentiments mêlés de son enfance à l'Ermitage des hérons, la maison familiale où il a grandi. Dans ce havre de paix, non loin de Kyoto, l'harmonie régne entre l'enfant, son père et sa mère. Mais celle-ci décède alors qu'il n'a que cinq ans. Après la période du deuil traditionnel, le père lui présente la femme qu'il souhaite épouser et qui sera sa nouvelle maman. C'est d'ailleurs ainsi qu'il est invité à l'appeler, tandis que le père la rebaptise Chinu, du nom de sa première femme. Très vite, la deuxième épouse adopte le comportement de la disparue. Elle joue du koto, trempe ses pieds dans l'étang, cite les poètes, considère Tadasu comme son fils, au point de le laisser téter ses seins le soir au coucher. Encouragée par le père, la complicité entre l'enfant et sa belle-mère est telle qu'il ne peut plus, dans ses souvenirs, différencier celle qui l'a mis au monde de celle qui l'a remplacée. le seul écueil dans cette belle sérénité familiale a lieu lorsque Chinu tombe enceinte. Tadasu est le seul à se réjouir de cette grossesse dont ses parents évitent de parler. Et, peu après la naissance de Takeshi, celui-ci est placé à la campagne dans une famille adoptive. Même si Tadasu interprète cette décision comme la preuve de l'attachement inconditionnel de ses parents à sa seule personne, il aimerait que son frère revienne dans son vrai foyer mais n'ose s'opposer à leur volonté. D'autant que les forces de son père déclinent. L'homme va mourir mais pour partir en paix il obtient de son fils la promesse que celui-ci épouse la femme qu'il lui a choisie et que le couple s'occupe exclusivement du bien-être de Chinu. Tadasu obéit volontiers même s'il découvre qu'autour d'eux, on jase. La rumeur parle d'inceste...

Dans cette nouvelle, brève mais si profonde, Junichirô TANAZAKI joue avec l'ambiguïté de situations a priori naturelles et paisibles mais qui recèlent une part latente de non-dits. Quand un père offre à son fils une nouvelle mère, quand celle-ci adopte les mots, les postures et les gestes de celle qu'elle remplace, le fils alors ne fait plus le distingo entre les deux femmes. Avec la candeur de l'enfance, il se prête au jeu initié par le père mais, sans lien du sang, l'amour maternel devient désir. Les gestes les plus innocents peuvent être tendancieux...Le sujet est délicat mais TANAZAKI ne tombe pas dans le piège de la lourdeur. Toute sa poésie est mise au service d'une histoire où ce qui n'est pas dit est tout aussi important que ce qui est décrit. Il évoque un Japon fantasmé -jardin zen, étang à carpes, bruissement de l'eau, pavillon de thé-, sait se faire sensuel, voire érotique, tait les motivations véritables de ses personnages pour faire réfléchir, deviner, supposer son lecteur. Ambiguë, équivoque, choquante peut-être, cette nouvelle est un trésor de finessse psychologique, de sérénité et de sensualité. A lire évidemment.
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Le narrateur Tadasu Otokuni se livre à une confession écrite en l'an 6 de l'ère Showâ, nous sommes donc autour de 1932, ce qui correspond vraisemblablement à la date d'écriture de cette longue nouvelle ou court roman, on hésite (une centaine de pages format folio).

L'histoire se déroule dans un lieu unique, l'Ermitage aux hérons, une belle et vaste propriété comportant en plus du pavillon principal, un pavillon de thé et une « villa des plaisirs partagés », excusez du peu. Quant au « Pont flottant des songes », c'est le titre du dernier chapitre du Dit du Genji, histoire d'enfoncer le clou : l'édificateur des lieux, le grand-père paternel, était fait dans le bois de la culture traditionnelle japonaise.

Le récit pourrait s'appeler, plus prosaïquement, « Tadasu et ses deux mamans ». Tadasu a perdu sa mère à l'âge de 5 ans, mais va deux ans plus tard retrouver une mère de substitution quasi à l'identique, car son père s'est employé à effacer au maximum toute différence de comportement, tempérament et usages entre son ancienne épouse qu'il chérissait et la nouvelle, au point de donner à cette dernière le même prénom de Chinu (alors qu'elle s'appelle Tsuneko à l'état-civil). Cette nouvelle Chinu ne semble pas s'en offusquer le moins du monde, probablement a-t-elle accepté dès le départ ces conditions imposées par le père.

La question centrale du récit est le rapport ambigu entre Tadasu et cette seconde mère. Tadasu tétait le sein de sa mère, et bientôt Chinu n°2 va lui proposer d'en faire de même… mais il a un peu grandi… Est-ce normal, ou tendancieux ? Tadasu ressent du trouble, et des dizaines de questions vont le tourmenter. Il échafaude des hypothèses en cascade, sur le jeu de Chinu, de son père, sur d'éventuelles stratégies et anticipations qu'ils auraient eues pour créer cette situation un peu trouble. Tout l'art de Tanizaki est de ne pas emprunter la voie facile du récit incestueux, mais de suggérer qu'il pourrait y avoir, ou y avoir eu… ou pas, et avec ou pas l'accord tacite du père. Et en fait, peut-être que tout est normal. le puzzle se complète peu à peu, mais clairement, il manquera toujours des pièces. le temps brouille la mémoire et c'est bien pratique pour mêler la réalité au fantasme.

Toujours est-il que des éléments factuels sont savamment distillés pour installer cette situation atypique. Déjà, le père a une douzaine d'années de plus que sa seconde femme, qui elle-même n'a guère qu'une dizaine d'années de plus que Tadasu. le couple finit par avoir un enfant sans l'avoir désiré, Takeshi, qu'ils éloignent en le louant à la famille d'un village… Tadasu se demandera s'ils n'ont pas fait exprès d'écarter le bébé pour ne pas entraver sa proximité avec Chinu, surtout lorsqu'il apprend rétrospectivement que son père est malade, victime d'une tuberculose rénale, à un stade avancé qui prive bientôt son épouse de sexualité, ce qui ajouté à l'impossibilité d'allaiter contribue à gonfler ses seins…

Tanizaki met à contribution deux personnages susceptibles de connaître le mieux les secrets intimes de la famille pour faire des révélations à Tadasu, et du même coup au lecteur : la nounou de Tadasu, qui a vécu au coeur de la propriété durant des années et vient de prendre sa retraite, et le médecin de famille qui soigne son père. C'est habile, d'autant que ces révélations ne font qu'alimenter des hypothèses sans donner de réponses véritables.
L'ambigüité persiste même une fois passée la période du tétage, dès lors que Tadasu, même marié ensuite à Sawako, dans un mariage arrangé, continue aussi à masser les épaules et le dos de sa mère avec une sorte de nostalgie, peut-être de regrets, en tête…

Un récit qui explore avec finesse et intelligence les souvenirs, les non-dits et ambiguïtés des relations parents-enfant, mère-fils, moins pervers que son roman La clé, moins profond que le goût des orties, mais on passe à nouveau un bon moment avec le pont flottant des songes, d'une grande subtilité et qui nous immerge dans le cadre dépaysant et rafraîchissant d'une demeure japonaise traditionnelle au paroxysme de son agrément. Toute la composition japonaise est là, entre ces pavillons reliés par un cheminement en bord d'étang ombré de bambous, où l'eau s'écoule en continu par le claquement de métronome d'une bascule...Kimonos et obis viennent colorer ce cadre qu'on devine sombre, si cher à l'écrivain, qui parsème son texte de courts poèmes...Mais Tanizaki n'a pas la nostalgie sans fond d'un Kawabata pour ces beautés en voie d'extinction, c'est un réaliste qui n'élude jamais le revers moins reluisant des choses, notamment ce climat humide et cette ombre qui finissent toujours par dégrader l'état du bois et propice à attirer des insectes nuisibles comme les scolopendres, ce dont il joue encore avec maestria.
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Réflexion sur l'image de la femme par Junichirô Tanizaki né à Tokyo en 1886 et dcd en 1965.

Cela se passe au Japon après 1910, l'année exacte n'est pas indiquée.

L'auteur Junichirô Tanizaki a laissé son nom à une des principales récompenses littéraires au Japon ; il laisse une oeuvre importante et unanimement considérée comme majeure dans le Japon du XXè siècle.

Tous ces romans sont audacieux pour l'époque : scandaleux, immoraux et subissent les foudres de la censure.

Il a publié également de nombreux drames, comédies et scénarios à une époque où le cinéma n'en était encore qu'à ses balbutiements.

Magistralement traduit par Jean-jacques Tschudin.

Ce petit livre est basé sur l'amour filial et le désir, relations troubles mais tellement bien écrit que cela n'a pas été dérangeant plus que ça.

Très intéressant.
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Yume no Ukihashi
Traduction : Jean-Jacques Tschudin

Ce très court roman de Tanizaki est de ces textes qui donnent envie, après les avoir lus et relus, de se lancer dans des déclarations du style : "Après avoir lu cela, on peut fermer les yeux et mourir." Exagéré certes, outrancier - surtout pour des lecteurs qui escomptent bien, jusque dans l'Au-delà, continuer à s'adonner à leur passion - et pourtant ...

C'est que, avec ce "Pont Flottant des Songes", titre emprunté au cinquante-quatrième et dernier livre du fameux "Dit du Genji", classique japonais composé au XIème siècle par Shikibu Murasaki et tenu, par beaucoup, pour le premier roman psychologique jamais écrit, Tanizaki atteint à la perfection absolue. Perfection des fils de l'intrigue qui se croisent et s'entrecroisent avec une telle habileté que le lecteur en prend conscience bien trop tard, lorsqu'il n'a plus ni le pouvoir, ni la volonté de se dégager de la toile ainsi tissée, perfection de l'ambiguïté qui, à l'exception du médecin et de la parentèle des protagonistes, caractérise les personnages mis en scène, perfection en fin du réalisme de l'histoire qui nous remet en mémoire l'infinie variété de distorsions et de perversions dont est capable la nature humaine.

Sade aurait dégusté, vénéré, applaudi Tanizaki et cependant, les deux écrivains sont à l'opposé l'un de l'autre, en tous cas quant à la forme. Car, pour l'imagination ...

Dans "Le Pont Flottant des Songes", le narrateur, Otokuni Tadasu, qui a perdu sa mère alors qu'il atteignait ses cinq ans, se voit proposer par son père, quelques années plus tard, de retrouver une nouvelle maman. Jusque là, rien que de très ordinaire jusqu'à ce que le père dise à son fils qu'il doit considérer cette nouvelle mère tout à fait comme la première. D'ailleurs, la jeune femme portera le même prénom que la disparue, Chinu. Elle jouera sur le koto ayant appartenu à la morte. Elle prendra même l'enfant avec elle certains soirs, dans son lit, pour qu'il s'endorme en la têtant, ainsi qu'il en avait plus ou moins l'habitude avec sa mère.

Ainsi s'écoulent les années. Tadasu grandit, son père et sa belle-mère avancent en âge mais leur harmonie est parfaite. le jeune homme n'a jamais oublié celle qui l'avait mis au monde, ce n'était d'ailleurs pas le but recherché, bien au contraire - son père l'en avait prévenu. En fait, on dirait que les deux femmes, la morte et la vivante, ont fusionné. Tout simplement et tout comme le souhaitait le maître de maison, de très loin le personnage le plus ambigu et le plus énigmatique du livre.

Bien entendu, les choses ne vont pas s'en tenir là. Inexorable, de détail infime en petite phrase délicate, de retour sur un paragraphe qui fait hésiter la compréhension en explication claire volontairement donnée, le texte progresse vers une fin que le lecteur, fasciné, hypnotisé comme toujours par la puissance et la complexité du génie de Tanizaki, ne cesse d'entrevoir depuis à peu près le premier tiers du livre et qu'il accepte avec reconnaissance, comblé par cette nouvelle et lumineuse démonstration de la subtilité d'un esprit qui a bien peu d'égaux dans la littérature occidentale.

En conclusion, je vous recommande vivement "Le Pont Flottant des Songes." Lisez-le une première fois, laissez reposer une semaine ou deux, lisez-le une seconde fois. Vous saurez alors pleinement ce que ressent le narrateur de cet étrange récit qui mêle si habilement les thèmes de l'inceste, du double et de l'ambiguïté sexuelle lorsqu'il confie : " ... plus je réfléchissais au sens caché de tout cela, et moins je comprenais ce qui s'était passé. ..."

Oui : vous saurez. ;o)
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... "Je ne sais pas ce que tu penses de la personne qui est venue jouer du koto mais, après mûre réflexion, en songeant aussi bien à ton avenir qu'au mien, j'aimerais qu'elle m'épouse et vienne habiter avec nous. Tu vas bientôt entrer en troisième année [grosso modo, correspond au CE2 français], alors j'aimerais que tu essaies de bien comprendre ce que je dis. Comme tu le sais, personne ne m'était plus cher que ta maman qui est morte. Si elle était là, bien en vie, ton papa n'aurait besoin de rien de plus. Après que ta maman nous eut quittés de la sorte, je suis resté longtemps sans vraiment savoir ce qu'il serait bon de faire jusqu'à ce que, par hasard, je fasse la connaissance de cette jeune femme. Je crois que tu ne te souviens pas clairement du visage de ta maman, mais je t'assure que tu comprendras un jour que, sur de nombreux plans, cette personne lui ressemble. Quand je parle de ressemblance, je ne veux pas dire être le portrait vivant de l'autre parce que ça, il ne faut pas s'attendre à le trouver chez les hommes - sauf pour les jumeaux ou des cas de ce genre. Non, ressembler à quelqu'un, ce n'est pas cela ! Mais si tu regardes l'expression de son visage, sa manière de parler, de se tenir, et cette nature, douce certes, mais aussi sereine et profonde, alors sur tous ces plans-là, tu verras combien elle ressemble à ta maman. Tu sais, ton papa n'aurait jamais songé à se remarier s'il n'avait rencontré quelqu'un comme elle ! C'est précisément parce qu'une telle personne existe que j'ai pu désirer le faire. Qui sait, c'est peut-être maman qui, pensant à ton avenir et à celui de ton papa, a fait en sorte que cette rencontre se produise ! Si cette personne acceptait de vivre dorénavant avec nous, combien cela t'aiderait à grandir ! De plus, comme nous avons maintenant commémoré le troisième anniversaire ( 1 ) de la disparition de maman, je pense que le moment serait bien choisi. Dis, Tadasu, tu comprends bien ce que je veux dire ?"

( 1 ) : le sankai-ki, la troisième célébration qui prend place deux ans après les funérailles. ... [...]
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Lorsque je restais appuyé à la balustrade de la véranda, la vue des carpes et des gardons qui nageaient dans l'étang me faisait soupirer après maman, et le bruit de l'eau qui cascadait dans la bascule de bambou me faisait languir d'elle. Mais c'était surtout le soir, une fois couché dans les bras de ma nourrice, que la nostalgie me saisissait avec une intensité impossible à décrire. Pourquoi ne revenait-il pas, tout ce monde de rêve doux et blanchâtre dans la tiédeur de son sein, avec ses effluves où le parfum de sa chevelure se mêlait à l'odeur du lait ! La disparition de maman signifiait-elle l'anéantissement de ce monde ? Cet univers, où donc l'avait-elle à jamais emporté ?
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J'entendis alors, au-dessus de ma tête, maman me parler à mi-voix, alors que, le visage penché vers moi, elle regardait sous la couverture. Quelques mèches de sa chevelure effleuraient mon front qu'elles rafraîchissaient.
"Dire que pendant si longtemps, tu as dû dormir tout seul avec ta nourrice, tu devais vraiment te sentir abandonné. Puisque tu avais envie de dormir avec maman, pourquoi ne l'as-tu pas dit tout de suite ? Tu n'osais pas ?"
J'acquiesçai de la tête.
"Quel étrange enfant tu fais ! Allons, viens vite chercher du lait !"
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Collant mes genoux contre les siens, j'écartai les pans de ses vêtements et insérai entre mes lèvres la pointe de son sein.
Tout d'abord, le lait ne voulut pas sortir, mais à force de sucer, ma langue finit par retrouver les mouvements de jadis.
J'avais grandi et avais désormais quelques pouces de plus qu'elle, mais je me recroquevillai pour enfouir mon visage dans ses seins, et j'aspirai goulûment le lait qui jaillissait.
Puis inconsciemment, je dis d'une voix d'enfant gâté : "Maman!".
Il devait y avoir une demi-heure que nous étions ainsi enlacés, quand maman me dit :
"Pour aujourd'hui, ça ira comme ça".
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Lorsque je restais appuyé à la balustrade de la véranda, la vue des carpes et des gardons qui nageaient dans l’étang me faisait soupirer après maman, et le bruit de l’eau qui cascadait dans la bascule de bambou me faisait languir d’elle. Mais c’était surtout le soir, une fois couché dans les bras de ma nourrice, que la nostalgie me saisissait avec une intensité impossible à décrire. Pourquoi ne revenait-il pas, tout ce monde de rêve doux et blanchâtre dans la tiédeur de son sein, avec ces effluves où le parfum de sa chevelure se mêlait à l’odeur du lait ! La disparition de maman signifiait-elle l’anéantissement de ce monde ? Cet univers, où donc l’avait-elle à jamais emporté ?

(p. 32)
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