AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 91 notes
5
4 avis
4
11 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vous engageriez comme nounou pour votre neveu de sept ans une jeune fille qui vient de passer cinq années dans une institution psychiatrique ?
Ca parait dingue mais croyez-moi, dans ce roman, c'est peut-être le truc le plus censé qui soit !
Entre une course poursuite à travers la France avec des tueurs, une bande de bras-cassés qui s'appellent Bibi, Coco ou Nénesse et qui ont la gâchette facile, un vrai tueur qui passe tout le roman à vomir, une jeune fille complètement siphonnée, pas un personnage pour rattraper l'autre dans ce périple de cinglés.
L'écriture est nerveuse, rapide, sans temps morts, pas de psychologie, pas de description, juste des faits bruts, comme un grand verre de scotch qu'on boirait cul-sec, sans glaçon !
Commenter  J’apprécie          321
Troisième adaptation d'un polar de Manchette par Tardi, Ô dingos, ô châteaux réunit des thèmes chers à l'écrivain : personnages rugueux sans états d'âme, humour noir, violence un peu gratuite… le récit progresse par paliers, chacun devenant plus tendu et intense que le précédent. Il y a quelques scènes d'anthologie au cours de la course-poursuite sanglante entre la nounou protectrice et ses ravisseurs. Dans cette histoire, tous les protagonistes sont sacrément cintrés et aucun n'attire l'empathie. le texte d'origine, respecté à la lettre, possède une sorte de réalisme glacial où affleure le désir de choquer.

La suite : http://litterature-a-blog.blogspot.com/2011/11/o-dingos-o-chateaux-de-manchette-et.html
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          140
Après avoir vu l' excellent film (Folle à tuer) et lu le bouquin dont il est tiré
(Ô dingos, ô chateaux), voilà que je trouve et lis dans la foulée, l' adaptation en bd illustrée par Jacques Tardi.
Le graphisme à la foi poisseux et charbonneux de Tardi, colle parfaitement à ce roman aussi angoissant que noir.
Une performance intéressante, pour relancer, sous une forme modernisée, le roman de Jean- Patrick Manchette.
Commenter  J’apprécie          70
Ô Dingos, ô Châteaux !, Jacques Tardi adapte Jean-Patrick Manchette, troisième épisode. Ce roman, antérieur de quelques années au Petit bleu de la côte ouest et à La position du tireur couché, pose les bases de ce qui deviendra le néo-polar ou roman noir, genre que Manchette affina et revendiqua toute sa vie. Taper dans le concret, cracher au visage de la société pour mieux en dénoncer les dérives, ce récit ne fait pas dans la dentelle. L'histoire, avec sa distribution délirante (un tueur professionnel rongé par la folie, des hommes de main aussi obtus que les pandores sur leurs basques, un grand-patron prétendument bienfaiteur mais véritablement amoral et une garde d'enfant tout juste sortie de l'asile, sans être vraiment guérie), n'est que prétexte à une longue descente en enfer dans la réalité de la France de Pompidou.

Au moment de sa parution en 1972, le sujet et le style voulaient refléter leur époque, presque quarante ans plus tard, sa version dessinée conserve, d'une manière inquiétante, toute sa gravité. le fond du propos reste, malheureusement, toujours d'actualité : les patrons se gavent et dictent leur loi, consommation et croissance règnent dans les discours, quant aux fous, ils courent toujours. Tardi n'a qu'à se servir dans la prose de Manchette pour raconter une histoire particulièrement jouissive, outrageuse, à la limite d'un surréalisme sanguinolent.

Graphiquement, le dessinateur « déroule » son art sans trop se poser de questions. Les passages se passant à Paris n'offrent pas grand-chose de nouveau ; Tardi a tant montré la capitale, arrondissement par arrondissement, à toutes les époques, que ses vignettes sont quasiment entrées dans l'imaginaire des bédéphiles. Par contre, la longue course poursuite à travers l'Hexagone et le final façon puzzle dans le Massif Central, permettent au créateur d'Adèle Blanc-Sec de s'illustrer (!) dans de nouveaux paysages plus bucoliques, d'une manière que les frères Coen ne dédaigneraient pas.

Parfois trop bavarde, cette adaptation reste des plus (trop ?) fidèles au texte d'origine. Respect littéraire ou peur de trahir l'ami trop tôt disparu ? Au lecteur d'en décider. Toujours est-il que Tardi propose avec Ô Dingos, ô Châteaux ! un très bon album. À lire.
Commenter  J’apprécie          70
Si nous doutions que Mrs Tardy et Manchette étaient des grands bonhommes, la lecture de cette bande dessinée nous confirmera leurs talents.
Des dessins et une histoire très noires, qui nous promènent dans un monde de fous, à la rencontre de tueurs à gages originaux et très morbides, d'un commanditaire surprenant, d'un enfant vivant dans son univers d'indiens en lutte contre les méchants cowboys et d'une paumée de la vie qui réglera les comptes de tout ce petit monde.
L'intrigue nous tient en haleine jusqu'à la dernière page, et les dessins l'illustrent parfaitement en nous faisant de délicieux clins d'oeils. Merci encore messieurs!
Commenter  J’apprécie          60
Une histoire rocambolesque et rythmée, des personnages aussi loufoques qu'improbables, un titre obscur aux accents lyriques et poétiques. La bd refermée, difficile de reprendre son souffle.

S'il est toujours question de malfrats ridicules, de tueurs à gage louftingues, de situations grotesques, Manchette place son décor dans la France populaire des années 70, entre Renault 16, bonnet en laine à pompon et caddies de supermarché. A travers une violence sans discernement et gratuite dispensée par un aéropage de petites frappes, Manchette et Tardi nous sortent de l'univers convenu parisien pour celui de la province. Les forces de l'ordre sont curieusement absentes.

Plus abrutis les uns que les autres, pas la moindre étincelle d'intelligence n'éclaire nos personnages. Impossible pour le lecteur de s'incarner dans la peau de l'un d'entre eux. Même femme et enfant échappent à l'empathie du lecteur : la bêtise le dispute à la beaufitude.

L'exagération des scènes de violence décrédibilise celles-ci. Rien n'arrête l'escalade des moyens mis en oeuvre, surtout pas la raison. Les causes de ce burlesque imbroglio sont d'ailleurs aussi vite oubliées que peuvent l'être le nombre des victimes expiatoires de cette vaudevillesque chasse à l'homme.

Si la pâte de Tardi est délicieusement reconnaissable, la « tronche » des personnages échappe aux merveilleux excès de caricature dont Tardi peut être coutumier. Les mains restent disproportionnées, les yeux juste esquissés.
Commenter  J’apprécie          50
Finalement, la seule dingue officielle de l'histoire est peut-être la plus mentalement saine ! Dans ce noir ambiant qu'affectionnent et Manchette et Tardi, quelques petites touches d'émotion : les innombrables péripéties du récit en paraissent, du coup, moins artificielles.
Commenter  J’apprécie          40
Même si ce récit de Manchette n'atteint pas à mon avis la pureté conceptuelle de "la Position du tireur couché" ou du "Petit bleu de la côte ouest" - ou peut-être grâce à ce manque (très relatif) de profondeur, Tardi se sort remarquablement bien de l'adaptation en bande dessinée. Je trouve qu'il a su comme jamais donner une véritable identité graphique à chacun des personnages (ce qu'il ne parvient pas toujours à faire dans son oeuvre propre). le récit de cette course-poursuite, sur fond assez discret de lutte des classes, se lit avec beaucoup de plaisir.
Commenter  J’apprécie          33
Après une première collaboration avec Jean-Patrick Manchette sur « Griffu » en 1978 et l'adaptation des romans le petit Bleu de la côte ouest et La position du tireur couché, Jacques Tardi adapte un autre roman de cet auteur disparu en 1995. Il n'est d'ailleurs pas le seul à adapter les oeuvres de ce grand maître du polar, comme en témoigne encore récemment « La Princesse du sang » de Max Cabanes.

Cette histoire qui marqua le début de la carrière professionnelle de Jean-Patrick Manchette, raconte la fuite d'un gamin et de sa nounou, poursuivis par un tueur réputé, mais pas vraiment au mieux de sa forme. La mise en place d'une vingtaine de pages est particulièrement réussie et permet de faire la connaissance d'un casting assez savoureux. Une fois que le kidnapping a lieu, le récit prend des allures de road-movie. Cette longue course-poursuite ne réserve cependant que peu de surprises et la confrontation finale, pourvue de scènes violentes un peu gratuites, a eu du mal à me séduire.

Si le scénario de ce kidnapping est très classique, les deux fuyards s'avèrent cependant très attachants et le tout est narré par un expert en la matière. L'histoire est rythmée par une voix-off parfaitement maîtrisée, qui s'attache aux moindres détails, mais n'entrave jamais la fluidité de la lecture. Cette narration précise, quasi chirurgicale, permet de comprendre l'état d'esprit et les motivations des protagonistes, tout en conservant une certaine distance avec les personnages. le lecteur prend également beaucoup de plaisir à retrouver cette tonalité particulièrement foncée qui caractérise les polars à l'ancienne de Tardi et se retrouve plongé au sein d'une ambiance pessimiste et froide, pour une longue décente aux enfers, sombre et sans concessions.

Le dessin noir et blanc et le style si particulier de Tardi viennent encore renforcer cette atmosphère de polar à l'ancienne. L'auteur n'a également pas son pareil pour illustrer le Paris des années 70.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          30
Le graphisme de Tardi illustre l'univers noir de Manchette. Il nous entraîne dans la cavale de l'héroïne et dans la traque des tueurs. Les personnages sont brossés avec leurs faiblesses en filigrane chacun ayant sa part d'ombre et de lumière. Tandis nous laisse imaginer certaines parties de l'histoire non dessinées. Petit clin d'oeil à Hugo Pratt et à son héros Corto.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (208) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZZ RIGOLO SUR ADELE BLANC-SEC - TARDI

Qui vole un œuf de ptérodactyle ...

Adèle est bête comme ses pieds
Adèle et la bête
Adèle est la bête
Adèle et l'abbé

10 questions
53 lecteurs ont répondu
Thème : Jacques TardiCréer un quiz sur ce livre

{* *}