Je m'attendais à autre chose... Suis-je déçu? Sans doute. Ai-je aimé ce que j'ai lu? Sans doute également. Petites explications...
D'abord je ne connais de
Sylvain Tesson que son père. J'étais donc vierge de tout a priori et je me suis assez vite fait une opinion.
Sylvain Tesson aime l'esbroufe, la poudre aux yeux, les phrases toutes faites, les éclats de rire superficiels et étaler son savoir. OK, il a de l'humour, il a une immense connaissance, c'est un casse-cou... est-ce nécessaire de le jeter sans cesse à la tête des lecteurs? Un peu comme Eddie van Halen qui pense devoir tout montrer à chaque solo de guitare... Sobriété et modération ne sont pas les amis de
Sylvain Tesson. Il n'aurait pas un tel penchant pour l'âme slave sinon.
Faire la retraite de Russie deux siècles plus tard, cela m'a amusé. Je ne suis pas du tout napoléonophile, loin de là même. Je tiens le petit caporal corse en très basse estime. Pourtant, je viens d'une région de Belgique qui adule "Napo", malgré une conscription intense qui s'apparente à un génocide. Sur Napoléon, Tesson a bien potassé son sujet. Il nous abreuve de êsnées, de phrases, de citations... On peut reconnaître à
Sylvain Tesson une saine objectivité (surtout sur la fin) où il rend à Napoléon ce qui appartient à
Bonaparte et montre sa déconnexion avec la réalité des choses.
Je m'attendais... oui, à quoi m'attendais-je? A davantage de présent. A davantage de sens, de lien avec les personnes rencontrées, les régions traversées... Il traverse des pays et des regions qui ont subi des bouleversements incroyables en 2 siècles, des pays en devenir, d'autres en reconstruction... Qu'en dit-il? Nada. Peau de zob. Et là, on retrouve un Tesson superficiel, faisant peu de cas des gens, hormis de lui-même et de ses compagnons de voyage... Là, je trouve qu'il rate son sujet. Mais il écrit quand même vachement bien...