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sur 4398 notes
De tous les livres de Sylvain Tesson que j'ai pu lire, celui-là est mon préféré.
L'aventurier écrivain s'est isolé dans une cabane au bord du lac Baïkal pendant six mois. Il a vécu au rythme des saisons et de ce que lui offrait la nature.
Il nous livre un journal de bord de ce temps suspendu en pleine nature, et il y mêle ses réflexions politico-philosophiques à son observation de la nature. La solitude accompagne ces longues journées entrecoupées par les visites des autochtones avec qui il descend moult litres de vodka.
J'ai été impressionnée par ce désir profond de l'auteur à vivre coupé du monde et dans des conditions extrêmes. Cela donne le frisson

Entre les passages empreints de poésie, pointent les réflexions écologiques. Bon, on peut se poser les mêmes questions en s'isolant dans la campagne française, mais ce n'est plus vraiment de l'aventure… et c'est bien cette vie aventureuse au bout du monde dans des conditions extrêmes qui attire notre écrivain baroudeur et on l'aime pour ça.
Une belle leçon d'humanité et un dépaysement garanti
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Je n'étais pas vraiment ici ces dernières semaines. pas tout le temps en tout cas. je passais certaines après-midi, parfois le soir une fois la nuit tombée ou encore aux premières lueurs de l'aube au bord d'un lac gelé dans une contrée lointaine, en Sibérie. J'y ai vu la nature endormie par la fenêtre d'une cabane en bois, la neige étouffant le chant frais des oiseaux. Au fil des jours qui passaient, des lectures, des sentiments qui transitaient dans le coeur de Sylvain Tesson allongé sur son lit un verre de vodka à la main et une bougie allumée devant la photo de sa chérie, j'ai contemplé la nature se réveiller brutalement au coeur de l'orage, la glace se briser, les premières fleurs redresser leurs tiges et se déployer, les animaux sortir de leurs tanières, affamés et laissant leurs empreintes sur les dernières traces de neige.
Les journées étaient longues, parfois ennuyeuses, il a fallu se mettre au diapason. Allonger les heures, étirer les minutes, concentrer son esprit sur le minuscule, le presque invisible, sans bouger. se sentir disparaître de la vie pour l'éprouver entièrement. S'écouter et ne plus écouter les autres et leurs bruits, leurs interruptions insolentes. Laisser l'esprit dériver vers de nouvelles idées diffuses ou éclatantes, se laisser peu à peu transformer par le temps et l'espace.
Je suis revenue ici maintenant, sage d'une nouvelle appréhension de la vie.
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Sylvain Tesson aime les grands espaces vierges et glacés et ce n'est pas la première fois qu'il nous invite à le suivre en Sibérie. Mais ce grand voyageur, cette fois-ci, nous invite au fil de son journal de bord à partager son ermitage du bout du monde. Dépaysement assuré. Mais c'est bien volontiers que je me suis laissée embarquer au bord du lac Baïkal dans sa petite cabane de 9 mètres carrés avec des températures qui avoisinent les - 30°.
Grâce à la magie de sa plume, l'auteur nous donne à voir le lac BaÏkal dans tous ses états, à sentir le froid, la solitude dans toute leur intensité. Car dame Nature n'est pas, sous ces latitudes, une compagne de tout repos et il faut vivre avec elle en se battant au quotidien pour lui arracher eau, poissons et bois pour se chauffer. Heureusement qu'il y a la vodka...
Homme de caractère, Sylvain interpelle, dérange, provoque le lecteur avec ses réflexions tous azimuts qu'il sait magnifiquement condenser dans des sortes de maximes ou d'aphorismes du style : "La vie en cabane est un papier de verre".
Mais ce sens et ce goût de la formule n'exclut en rien la fine observation de celui qui vit en osmose avec la faune et la flore environnante, comme lorsqu'il s'agit par exemple de décrire les subtils changements qui s'opèrent lors de l'arrivée d'un printemps sibérien qui se fait longuement attendre.
Seul petit bémol, la relation des deux derniers mois marqués par le départ de sa compagne. Moins d'humour et de réflexions à caractère existentiel, plus de vodka... Et j'ai trouvé glaçante (sans mauvais jeu de mots) la scène finale. Mais comment ne pas faire sienne en définitive cette déclaration de l'auteur : "J'ai connu l'hiver et le printemps, le bonheur, le désespoir et finalement la paix".
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Tant d'avis contradictoires ont été commis à l'encontre de ce récit de Sylvain Tesson!
J'irai donc droit au but :

-Livre "pépite" sur mon chemin de lectrice.
-Transmission réussie d'images et de sensations d'espace, de froid, de "retraite", de silence, de Temps qui s'écoule, de paysages, de vie minérale, végétale et animale.
-Enrichissantes citations des auteurs qui furent ses compagnons de solitude volontaire.
-Subtils constats sur notre société qui vilipende les richesses de notre planète bleue et asservit l'homme.
-Nombreuses pages écrites avec une élégante justesse de ton montrant toute la lucidité de l'auteur-aventurier.
-Un bel exemple de retour sur soi au bout duquel se reconstruit une forme de liberté.
-Oeuvre d'un véritable écrivain innovant dans ses métaphores : une belle rencontre.

Je réserve donc à cette "pépite" une place de choix dans ma bibliothèque intérieure.
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Il était une fois, un boulimique d'aventures, Sylvain Tesson, qui décide avant ses quarante ans de se poser 6 mois en Sibérie, au bord du lac Baïkal. Sagement, ayant lu ses classiques (Thoreau et Reclus notamment), il emporta dans son sac 60 livres, des outils, de l'équipement polaire, des provisions pour plusieurs mois, des cannes à pêche, un pistolet à fusée contre les ours, des litres de vodka et dix-huit bouteilles de "super hot tapas" de la gamme Heinz.
Il vécut heureux, de pêche, de bûcheronnage, de marches, de lecture, buvant beaucoup de vodka, entouré de ses chiens. Fidèle au précepte de Thoreau, il avait dans sa maison trois chaises: une pour la solitude, deux pour l'amitié, trois pour la société. Ainsi, de temps à autre, il profitait de la discussion d'amis de passage, nourrissant alors sa solitude.

Bien sûr comme dans tout conte, il y a une morale sous-jacente.
Sylvain Tesson n'est pas dupe de son entreprise. Il n'est qu'un lâche qui abandonne ses semblables dans un monde plein de fureur et de bruits, et qui ne signifie rien. Épuré, nettoyé par le blanc, la nature sibérienne apaise l'âme et l'auteur ne se sent jamais aussi vivant que mort au monde, acceptant " de ne plus rien peser dans la marche du monde, de ne compter pour rien dans la chaîne des causalités ". En cette période de confinement, cette lecture a été plus qu'une invitation au voyage, mais un vrai partage de la vision de l'auteur.
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Se retirer du monde pour affronter les saisons sibériennes...

Quitter sa vie pour en retrouver une autre : sereine et contemplative. Qui n'aurait pas envie de fuir comme Sylvain Tesson ? Fuir pour quelques mois notre vie trépidante, notre coeur qui s'emballe à chaque instant, notre trop-plein de tout ?


Sylvain Tesson nous offre le journal de bord qu'il a tenu pendant ces six mois de solitude sur les bords du lac Baïkal. C'est un récit qui prend son temps, qui se veut sobre et introspectif. N'allez pas croire que Sylvain Tesson est un grand aventurier. Loin de là. Il est lecteur et écrivain, avant toute chose.
Sa cabane d'ermite au beau milieu des forêts de Sibérie pourrait aussi bien se trouver au fond d'un jardin en France. Elle y aurait la même fonction : celle de se replier sur soi un instant, de s'ouvrir à la nature, au temps qui passe, au chant des oiseaux, aux insectes qui fourmillent, au rayon du soleil qui vient inonder de sa lumière une parcelle de toile cirée.
Elle pourrait être aussi bien le lieu de divines lectures, de mille réflexions sur notre monde, sur cette société infernale, sur Dieu, sur le bonheur et les déconvenues aussi.
Mais, elle serait surtout un havre de liberté ...
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Sylvain Tesson est un infatigable marcheur, pour une fois, il a choisi de rester plus statique en choisissant de vivre "en ermite" pendant six mois dans une cabane sur les bords du lac Baïkal. Il emménage dans sa cabane avec des caisses de vivres, de vodka, de cigares, de livres pour se retrouver,
"pour une existence resserrée autour des gestes simples." dit il
Il tient son journal de bord dans lequel il raconte ses journées, son quotidien. En fait, il ne se passe pas grand chose... Il coupe du bois, pêche pour améliorer ses repas, fait des balades en raquettes puis en canoë quand la glace a fondu. Il lit et nous fait partager quelques réflexions extraites de ses lectures , il regarde le temps passer, la neige tomber, il apprécie le temps qui se dilate et les heures qui s'étirent quand on est désoeuvré . Il parle des Russes qu' il fréquente et des soirées très arrosées à la vodka... Il nous livre quelques aphorismes et ses réflexions sur la liberté, la société de consommation, émaillées de belles descriptions sur la nature et les animaux qu'il rencontre pendant ses promenades.
Il mêle quelques réflexions et descriptions intéressantes à d'autres plus banales, ce qui rend ce livre inégal, et, parfois je me suis ennuyée pendant cette lecture, je l 'avais d' ailleurs commencé et abandonné il y a plusieurs années. Je l'ai repris pour lui donner une seconde chance et l'intégrer dans le challenge #moisdunaturewriting. J'avais entre temps lu deux autres romans de Tesson entre autre " la panthère des neiges" que j'ai beaucoup aimé.
S. Tesson ne fait pas l'unanimité avec son essai sur sa retraite en Sibérie, il est vrai qu'acheminer en 4x4 sur la glace, des caisses de vivres, alcool, cigares, livres, des panneaux solaires, un téléphone satellite , plein de matériel sophistiqué.... fausse un peu l'idée que l'on se fait de l'ermite qui veut se mettre en marge de la société de consommation. Surtout que je viens de lire le roman de John Haines qui a choisi de vivre 25 ans comme trappeur en Alaska sans aide logistique, il est vrai que c'était dans les années 50.
Livre lu pour le challenge #moisdunaturewriting
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Sylvain Tesson accomplit un exploit. Un exploit dont bien peu d'entre nous seraient capables. Je n'en serais pas capable.
Sylvain Tesson débite des arbres pour se chauffer, pêche des ombles pour se nourrir, écrit pour s'occuper.
Il rédige de jolis passages, quelques platitudes, nous fait part de ses lectures et de quelques citations au passage.
Il nous décrit des paysages somptueux et nous raconte des anecdotes.
Et ?
C'est tout.
Je me suis un peu ennuyée en le lisant.

Lien : https://dequoilire.com/dans-..
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J'appréhendais la lecture de ce livre. Je l'avais dans ma PAL, mais repoussait toujours le moment de me plonger dedans.

Et bien, je me suis enfin lancée et je ne le regrette pas une seconde. Sylvain TESSON est un véritable écrivain. Il sait parfaitement décrire les paysages autour de lui, les atmosphères, les ressentis et les états d'âme jour après jour, le temps de son séjour en Sibérie.

Extrait « Promenade sur le lac, après le thé matinal. La glace ne craque plus car le thermomètre se maintient bas. le froid enserre l'appareil. J'avance vers le large. Sur la neige, avec un bâton, je trace le premier poème d'une série de « haïkus des neiges » :

Pointillé des pas sur la neige : la marche couture le tissu blanc. »

Je ne me suis pas ennuyée une seconde, j'ai même trouvée cette lecture rafraichissante. Elle ramène les choses à l'essentiel : trouver de quoi se nourrir, se chauffer, survivre. le reste est accessoire dans ces conditions de vie.

Extrait « Le soir, la neige toujours. Devant pareil spectacle, le bouddhiste se dit : « N'attendons rien de neuf » ; le chrétien : « Ça ira mieux demain » ; le païen : « Que veut dire tout cela ? » ; le stoïcien « On verra ce qui adviendra », le nihiliste : « Que tout s'ensevelisse. » Moi : « Il faut que je coupe du bois avant que les rondins ne soient recouverts. » Puis je me couche après avoir remis une bûche. »

Bien sûr, il y a des moments de grandes solitudes, mais à chaque fois, Sylvain TESSON a su se donner des coups de pieds au C.. pour avancer. Il n'a rien lâché. Il a tenu bon.

Même au plus profond désespoir, il n'a pas renoncé. Il s'est accroché à ses chiots que Volodia lui a confiés afin qu'il ne soit pas seul et qu'il puisse être averti lors d'un danger émanant d'animaux sauvages comme les ours ou les loups. Il en était responsable et ne pouvait pas les laisser livrer à eux-même.

L'intrusion de touristes ou même de connaissances venant troubler sa solitude, le perturbe. Mais bon, il faut savoir rester courtois et l'accueil autour de victuailles et surtout de vodka est primordiale. Ah ! La vodka, des litres vont être bu…On n'est pas aussi seul qu'on le voudrait, même perdu au milieu de nulle part.

Les pérégrinations dans les paysages majestueux de Sibérie au fil des mois sont superbes. Des touches d'humour, de poésie, et des citations des auteurs préférés de Sylvain TESSON viennent égrener les récits. Je vous l'ai dit, rafraichissant.

Je ne l'ai pas trouvé « pédant », comme certains lecteurs l'ont dit. Justement j'avais peur de cela en le lisant. Je trouve, au contraire, qu'il sait se moquer de lui. Il y a même une certaine pudeur dans son récit.

Extrait : « Ce soir, j'apprends l'éloge funèbre de Tao Yanming, mort en 427 : « Digne dans mon humble hutte, à mon aise je bois du vin et compose des poèmes, accordé au cours de choses, conscient de mon sort, n'ayant plus ainsi aucune arrière -pensée »…

Et je me couche en pensant qu'il ne sert à rien d'écrire son journal quand certains sont capables de ramasser leur vie en trente mots ! »

Mais chacun son ressenti. le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne laisse personne indifférent. Soit on aime, soit on déteste.

Certains vont dire que c'est facile de partir dans ces conditions. Et non pas de subir le confinement comme on le fait actuellement. D'ailleurs c'est lui qui a choisi de se retirer du monde et de vivre un temps en ermite. Il n'y a pas besoin de partir aussi loin pour vivre ce retranchement. Il y fait même référence un moment dans son livre. Mais lui, c'était son trip, la Sibérie. Il en est tombé amoureux.

Moi, ça m'a donné la pêche, du coup, lorsque j'ai un petit moment de mou, je repense à Sylvain TESSON, et je sors m'aérer, arpenter, non pas la Sibérie, mais mon petit coin de forêt. Me ressourcer, tout simplement. Voir les choses positives et les apprécier jour après jour, sans penser au lendemain, et à tout ce que l'on ne peut plus faire. Me raccrocher à l'essentiel, tout simplement.

Facile à dire, mais on se raccroche à ce que l'on peut, comme on peut.

Et boire un petit vin de temps en temps. Avec modération tout de même ! Je vous l'ai dit, chacun son ressenti.

Il cache bien ses fêlures J'ai trouvé la fin du livre très émouvante, j'en ai eu les larmes aux yeux. En fait, il m'a vraiment touchée.
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« Si un livre m'ennuie, je me sens vraiment floué… J'ai l'impression d'avoir perdu mon temps. Peut-être que je vieillis » (Murakami : « Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil »)
A la lecture de ce passage, m'est revenu en mémoire une de mes plus grandes déceptions de l' année : « Dans les forêts de Sibérie » de S. Tesson qui a eu justement le don de m'ennuyer mortellement… et de me mettre en rage !
Des critiques élogieuses… même de certains amis « babéliens » (aie, aie…) m'ont donné envie de l'ouvrir… et il m'est tombé des mains vers la page 200. Je n'en retiens que ses listes (interminables) de matériel à emporter, ses « pensées » (convenues) sur le monde contemporain et ses (innombrables) citations de philosophes : il fallait bien meubler le vide abyssal de ce récit.
Une fois de plus, la notoriété médiatique de ces « aventuriers-écrivains » leur ouvre toutes-grandes les portes d'émissions de renom. Qui aurait publié et assuré la promo d'un récit aussi creux s'il n'avait été écrit par une de ces célébrités des temps modernes ?
Ceci est plus un billet d'humeur qu'une vraie critique, certes. Mais j'ai déjà perdu du temps à cette lecture même inachevée et n'ai pas envie d'en perdre plus en faisant une analyse plus approfondie de ce non-événement littéraire.
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