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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vous n'aimez pas nager ? Passez votre chemin ! Vous n'aimez la nage qu'en piscine, allez plutôt voir du côté de Constance Debré ou de Colombe Schneck.
Vous attendez de la vie qu'elle vous invite à nager le long d'une côte magnifique qu'il vous est possible d'admirer entre deux brasses ? Vous êtes à la bonne adresse !
Vous n'imaginez pas à quel point je me suis retrouvée dans cette évocation… Je suis de ceux qui ne savent pas résister à « l'appel de l'eau.» de quoi s'agit-il ? Eh bien, c'est très simple ! Vous êtes parti pour une rando ou une visite. Donc vous n'avez pas de maillot de bain. Il fait chaud, un peu trop. Et soudain, vous vous trouvez face à une étendue d'eau (mer ou lac), vous ne savez pas y résister, vous vous mettez à moitié à poil et vous plongez. C'est ce que je nomme « l'appel de l'eau.»
Deux exemples me viennent à l'esprit : une fin d'après-midi à Genève avec ma soeur, mes nièces et des amies. On a marché toute la journée. Je n'en peux plus. Nous passons devant la Baby-plage en plein centre-ville. le groupe continue sa progression. Je m'arrête. Je sens qu'il faut que j'y aille. Si je n'y vais pas, je le regretterai toute ma vie. Je me déshabille et me jette à l'eau, je retarde le groupe, j'ai honte, les voitures passent pas loin, les promeneurs traînent. Il n'y a plus grand monde sur cette petite plage. Je nage. C'est un délice. Je sais que ce bain restera peut-être le meilleur souvenir de mes vacances. Ce moment volé au temps, un pur plaisir, le corps qui flotte, se rafraîchit, s'étend, revit. Je vois de loin le petit groupe qui s'impatiente. Je sors, me rhabille.
Je porte en moi le bonheur de ce moment heureux.
Un autre exemple (ne vous impatientez pas, la chronique va venir…!) (enfin, peut-être)
On est à la montagne, avec ma soeur, mes nièces, mes enfants, des amies. On marche. Un lac. Pas De maillot. Des pêcheurs. On se regarde. Tous en slip et hop, dans l'eau…sous l'oeil éberlué des pêcheurs plus surpris que fâchés. J'ai entendu dire par ma soeur que c'était peut-être son plus beau souvenir des vacances…
J'ai fait un peu le même coup à St Malo, en longeant la plage du Sillon. Pas De maillot. Pas De baignade prévue. Très chaud. Hop, en slip… (je précise quand même à mes élèves qui se seraient égarés dans la lecture de cette chronique que le 16 juin, sur l'île de Tatihou, je ferai en sorte de résister…) (la vache, pourvu qu'il pleuve!!!)
Bon, alors, le « Journal de nage » ? Moi, c'est simple, j'aimerais voir le monde à travers les yeux de Chantal Thomas. Et si je pouvais en plus avoir son écriture, ce serait parfait ! Tout est douceur, beauté, sensualité… Elle décrit les bains de façon merveilleuse : sensations, couleurs, parfums, lumières, harmonie des sons, des sens… Plaisir, splendeur, émerveillement. C'est complètement magique, il suffit de se laisser porter. le journal commence au moment du confinement. le corps est empêché, enfermé, coincé, contraint. Les rêves, eux, sont nombreux, comme pour compenser. L'arrivée de l'été ouvre l'espace : Nice, la mer, les bains. le corps retrouve sa liberté, les membres leurs mouvements, la vie son sens. Chantal Thomas observe le monde : là, un nageur-chanteur, ici des demeures anciennes, un cormoran, une inscription sur un vêtement… Les souvenirs de lecture surgissent au gré des vagues… Kafka, Casanova… La littérature n'est jamais loin, elle accompagne, combine les sensations, les expériences … L'autrice peut même nager à la manière d'un personnage rencontré dans une oeuvre, elle nomme cela « une citation nagée ». Et c'est magnifique.
Quand je serai à la retraite (encore quelques années quand même!) (quel drôle de nom pour moi qui vois ce moment plutôt comme une ouverture au monde, à l'espace, au temps, aux gens…), je ne sais pas quels pays je visiterai. En revanche, je sais précisément où j'irai nager, les plages de juin ou de septembre en Corse, en Grèce, près de chez moi, dans la Manche (le département) où l'eau est si bonne dès le mois de mai jusqu'au mois d'octobre…
Et là, j'aurai le maillot !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Journal de nage m'invite à reprendre contact avec la douce rêverie que Chantal Thomas nous invite souvent à suivre avec elle. « De sable et de neige » m'avait déjà convaincue de faire le voyage, je le poursuis avec plaisir à travers ce nouvel écrit. Les premières pages me replongent dans la parenthèse sèche du confinement, période triste du corps immobile;
Un an après, l'arrivée de l'été est doublement promesse de vie. du 06 juin au 28 Août 2021 l'auteure nous ouvre les pages d'un journal quotidien, conçu et composé au fil des brasses. Les mots de Chantal Thomas, au plus près de son ressenti, me conduisent doucement au fil de l'eau, jusqu'à en ressentir, la fraîcheur et la caresse.
«  Je suis entrée dans l'eau, je suis entrée dans un autre mode d'être ».
Ses lignes, tout à l'écoute de son corps transformé, nous ouvrent à l'ensemble des perceptions qui prennent alors relief dans sa pensée et sa mémoire. Elle nous avoue vouloir concilier son souvenir du passé et l'écho qui le porte au présent, le temps silencieux de la nage l'y invite et nous la suivons. le présent, ce sont ceux qui passent, le long des rochers, dans l'eau, apparitions fugitives pourtant symboles d'humanité: le vagabond et sa niche dans les broussailles, les deux jeunes gens en funambule, les baigneurs et leurs exclamations vives au toucher de l'eau, c'est un peu, en mode aquatique, l'hommage de Brassens aux passantes: « yeux de braise » et « foulard blanc »… le présent ce sont aussi les traces indélébiles de ses lectures, celles de ceux qui les ont écrites, Kafka à qui elle rend un vibrant hommage « les travailleurs de la mer » de Hugo, Joan Didion et ses souvenirs de mer dans « l'année de la pensée magique ». le passé s'incarne souvent sous les traits de sa mère, de son père, pas de nostalgie dans ces souvenirs, juste un trait d'union fort avec aujourd'hui. Et le monde n'est jamais loin de ses brasses, retour à Paris pour quelques jours, fantômes du bassin de la Villette, l'avancée des Talibans sur Kaboul, la plongée dans la terreur à Haïti, les échos du monde font paraître plus douce encore l'échappée belle au fil de l'eau.
Une rêverie à partager avec délice.
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Après un premier chapitre -le corps confiné- nous partageons avec Chantal Thomas les joies de la nage un été 2021 à Nice avec quelques allers retours à Paris . L'ensemble constitue un journal de sensations et de souvenirs familiaux et littéraires que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire.
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J'avais acheté le livre cet été, le réservant à une lecture sur la plage, une adéquation possible paysage/lecture.
C'est finalement en ce mois de novembre, au chaud sous un plaid et en pleine ville, que je savoure cette perle.
Je ne connaissais pas Chantal Thomas, associant naïvement ce nom à une marque de sous-vêtements. J'ai découvert une écriture fluide, belle, soignée, envoûtante. Sexy et ciselée comme de la lingerie fine.
Je me suis replongée dans cet été 2021, marqué par la pandémie de Covid. Je ne crois pas que ça m'ait été plaisant mais je me suis requinquée avec le récit de ces baignades niçoises qui m'ont donné envie de m'immerger à mon tour dans la grande bleue. Et qui m'ont fait flotter et dériver au gré des vagues et des souvenirs de l'autrice.
Beau et fluide.
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Ce journal de nage  a pour décor la Méditerranée et plus précisément Nice après le premier confinement. de jour en jour, elle nous raconte l'état de la mer, ses couleurs, ses criques et balades favorites, son type de nage, ses compagnons de nage, les habitués et les autres, toutes  les sensations véhiculées par l'eau. Elle observe et s'observe, elle scrute, elle s'abandonne à la volupté de la nage et de l'eau et laisse ses pensées venir et repartir, et je vous l'assure on ne s'ennuie pas un instant.

Moi qui ne suis pas férue de poésie loin de là, je trouve son écriture très poétique. Je me laisse embarquer dans ce voyage de nage et j'ai l'impression de nager à ses côtés, moi qui aime autant l'eau et vais nager presque tous les jours. En fait, je n'ai jamais eu l'impression de comprendre d'aussi prêt un auteur.



Dans ces propos, elle convoque aussi certains auteurs attachés à l'eau, tels Lord Byron, "formidable nageur", du poète Shelley et de son "envoûtement qui le pousse à rester des heures durant en contemplation devant lacs, sources, rivières, mers, sans s'être jamais décidé à apprendre à nager", mais encore, Victor Hugo "Debout face à la mer  voyant dans la nature,Victor Hugo contemple son âme dans le déroulement infini de sa lame, il explore son cerveau dans les anfractuosités sous-marines".
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