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3,57

sur 284 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nager ? J'ai jamais su. Même encore maintenant. Après des centaines de kilomètres lorsque je dois me mettre à l'eau me revient sans cesse cette question : Est-ce que cette fois-ci encore je vais savoir nager. Est-ce que je vais flotter ? Suis-je capable d'avancer ?
Lorsque que l'on a été gros ou fumeur, même après un régime ou arrêté de fumer on a toujours cette ancienne étiquette qui vous colle à la peau comme une marque de fabrique. Moi c'est la natation … en plus des deux autres.
J'ai appris, seul, à quarante-deux ans, ne sachant trop quoi faire de mes pauses déjeuner à cinquante bornes de chez moi. A dix ans j'ai failli me noyer, à vingt aussi. Et pour tordre le cou de mes appréhensions je me suis mis au triathlon à l'âge de quarante-sept ans.
Le premier était dans le lac de Poses : 750 mètres de barbotage.
- Vous voyez la bouée au milieu du lac ? Vous la contournez par la droite et vous revenez. Pu…rée c'est loin. Tout le monde est affublé de combine de natation dernier cri, nous sommes deux ou trois en maillot de bain à se les peler grave. Température de l'eau : 18 ° C. La sirène retentit et d'un seul élan les trois cent triathlètes s'élancent comme un seul homme dans des cris de vivats de la foule massée le long des berges. Y en a qu'un qui est resté sur la plage, pénétrant doucement dans l'eau, se mouillant le ventre, la nuque, les bras. Je me jette enfin ignorant les quolibets dans mon dos, les premiers ont déjà parcouru plus d'une centaine de mètres dans un crawl impeccable d'où aucune éclaboussure ne jaillit. Les derniers sont à cinquante mètres devant moi, les algues tentent de me retenir, habitué à la piscine j'ai l'impression qu'à tout instant je vais me noyer.
Il en faut des longueurs pour que le plaisir intense de la natation se manifeste. Mais alors quelle liberté de nager, quel plaisir ! Surtout le soir quand tous vos muscles vous remercient de les avoir laisser se défouler. Inimaginable !
Chantal Thomas l'a compris très vite grâce à sa maman qui ne pouvait concevoir la vie sans cette activité. C'est leurs vies qu'elle nous raconte dans ce livre et il fait du bien en plus de vous faire remonter nombre de souvenirs.
Je vous ai raconté la fois ou je me suis lancé dans un Ironman ? Allez ça sera pour une prochaine.
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Nager, fuir le passé, les contraintes tels sont les idées fixes de la mère de l'auteure. La mer et la mère sont omniprésentes. Arcachon et Nice.
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman. Tous ces souvenirs que je n'arrive pas à partager avec l'écrivaine. Il manque, pour ma part, une certaine chaleur et complicité. le dernier tiers est nettement plus captivant.
Heureusement que son écriture est magnifique et très agréable à lire.
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En abordant le nouveau Chantal Thomas, je m'étais dit "C'est comme commencer un bon cru." Et je ne me suis pas trompée même si j'ai eu du mal, beaucoup de mal à entrer dans l'univers de ce roman. Même s'il s'agit d'une lecture dans le cadre de la sélection du prix du Jury France Culture et Télérama, Je ne me suis pas sentie contrainte et forcée à la lecture de ce roman, seulement j'ai été confrontée à une sorte de "mur" comme si ce que Chantal Thomas écrivait ne me touchait pas au départ.

Pourtant elle déploie une langue et une poésie d'envergure dans ce roman autobiographique dans lequel elle tente de retrouver dans sa mémoire des traces de sa mère. Alors à travers tout le récit en courts chapitres, elle va utiliser le champ lexical de la mer et de l'océan jusqu'à épuisement des expressions et des métaphores maritimes. Bien entendu, ça n'est pas dénué d'intérêt car je le répète l'écriture est fine, belle, virvoltante et mélancolique. La mer c'est la mère aussi, la mère de Chantal, Jackie. Après avoir épuisé les expressions autour des vagues, du sel, de l'eau et du sable, les plus belles pages sont celles sur la nage et la natation. On sent ici une vraie sincérité et un véritable souvenir marquant chez l'auteure. La nage comme une respiration.

Si je suis restée imperméable au début du roman aux personnages de la mère et de la fille, la fin du roman est subtile et magnifique et aussi très mélancolique à nouveau. Dans la mer il y a le ressac, les allers et retours des vagues qui effacent chaque fois les traces apparues sur le sable, sur les galets... Et c'est une belle image pour représenter l'oubli, cette maladie qui fait si peur.

Dans les dernières pages j'ai véritablement senti l'odeur de la mer. J'ai senti les embruns et la brise, les grains de sable entre mes doigts de pieds et l'eau froide de l'océan Atlantique. Moi qui aime tant la mer, je suis un peu déçue d'avoir été mise de côté au début du roman, mais j'ai vite retrouvé le fil et apprécié ce roman à sa juste valeur.

Un beau roman sur la mère et la mer.

Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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Peut-être trompée par la présentation de la critique, j'attendais le portrait d'une mère étonnamment sportive - une jeune femme née dans les années vingt, grande nageuse, authentique pionnière de la nage crawlée... Mais il ne s'agit pas (ou à peine) de cela! Dans ses deux premiers tiers le livre de Chantal Thomas est en fait un retour poétique et rêveur sur sa propre enfance, une broderie de souvenirs autour de la plage et du rapport à l'eau, à la nage, avec de temps à autre de jolis développements sur les matières annexes (sables, eaux rouillées, vase, qualités de pluie...); sur les petits animaux des bords de mer, sur la sociologie des populations vacancières.
Dans la dernière partie la narratrice est devenue universitaire, puis écrivain. Elle voit sa mère vieillir inéluctablement, perdre la mémoire de ces plages qui avaient tant compté pour elle, et peu à peu jusqu'au souvenir de la nage....
Impossible de ne pas se sentir ému par ces dernières pages, et dans le début du livre, de ne pas se laisser prendre au charme de certains passages, à la beauté de l'écriture. Le livre vaut en outre par cette indéniable profondeur littéraire à laquelle l'auteure nous a habitués, et par des réflexions érudites qui viennent ajouter une pointe de sel à ce récit d'enfance. Par exemple quand elle évoque brièvement l'écrivain Colette, ou encore le Grand Siècle, dont elle est spécialiste.

Et pourtant, je n'ai pas été totalement séduite, en tout cas dans la première partie.
Le problème (à mes yeux) vient du mélange des temporalités: Mme Thomas prétend nous raconter la petite fille qu'elle a été, sur les plages de son enfance. Mais c'est la personnalité adulte de Mme Thomas qui habite cette petite fille... Par exemple lorsque dans la même phrase la narratrice cite Proust, un auteur que par définition on ne peut pas connaître dès le bac à sable, alors qu'elle vient tout juste d'évoquer le passage du "quat'pattes" à la station debout. Cela constitue pour moi, comment dire...? une incongruité temporelle. Pour ainsi dire une faute de goût (la phrase en question se trouve à la page 90).
Même ressenti pour le joli conte de la Princesse du Palais des mers raconté par Lucile, la petite camarade de plage... si élaboré, si surprenant dans la bouche d'une très petite fille que la narratrice elle-même se sent obligée de commenter le fait qu'il puisse être raconté au passé simple.
En somme, dans ce halo de merveilleux balnéaire que Chantal Thomas s'efforce de créer, sur fond de nage sportive et de mère épatante, je ne retrouve pas totalement la fraîcheur, la grâce bondissante de l'enfance, mais trop souvent quelque chose d'artificiel, voire frelaté.

Quant à ce point de vue très surplombant, ce regard d'entomologiste que la petite Chantal porte sur l'espèce humaine, alors qu'elle est supposée n'être encore qu'à l'âge des châteaux de sable, il m'a laissée perplexe (médusée?). Ainsi, p. 86: "Il n'y a pas que les algues et les coquillages à me figer en contemplations. L'humanité aussi présente des spécimens passionnants. ... J'aimerais pouvoir les prendre dans ma main, les manipuler comme mon théâtre de Guignol, mais s'agissant d'êtres humains, et non d'algues ou de coquillages, j'ai appris à mettre une certaine discrétion dans mon comportement....".
(Tssssss! Que de sagesse et de précocité chez cette enfant! Je me trompe, ou nous avons là de la graine de Grand Écrivain?).
De sorte que ce livre m'a trop souvent paru empreint de préciosités, et même de ridicules: par exemple ce glissement de "l'eau est bonne" à "Le Bassin m'est bonté". Ou encore cette insistance sur les yeux bleus dont la narratrice explique qu'ils lui seraient venus "par imprégnation" parce que sa mère a beaucoup nagé dans un certain lac... Et je m'interroge encore sur cette 4ème de couverture qui énumère avec gourmandise les différentes villes que la mère a habitées afin de se rapprocher de la mer - précisant même qu'elle avait échangé "le cap Ferret contre le cap Ferrat", comme si c'était, en soi, une chose hautement mirifique, digne de notre plus total ébahissement!

Chantal Thomas est l'auteur de "L'Echange des princesses", de "L'Esprit de la conversation au 18ème siècle", et bien sûr de "Les Adieux à la reine". Elle n'est donc pas tout à fait n'importe qui, et c'est pour cette raison précisément que l'on peut se montrer vétilleux, et même sévère, quand elle bascule dans des facilités - et dans une certaine complaisance narcissique dont elle semble pourtant si éloignée dans ses autres ouvrages, comme d'ailleurs dans ses interviews.
Je dirais néanmoins qu'au fil des pages le récit gagne en simplicité, en profondeur. Si dans la première partie j'ai souvent été agacée de voir Chantal Thomas prendre la pose en Jeune Poète de la plage estivale, je n'ai pu m'empêcher de me sentir profondément touchée par les dernières pages pleines de délicatesse qu'elle consacre à sa mère vieillissante.











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La mer et sa mère, c'est tout un roman pour Chantal Thomas. La passion de sa mère pour les bains de mer est si impérieuse que sa vie en dépend. Cette femme pourrait négliger son mari et sa fille pour aller nager. La petite est en admiration devant cette activité maternelle, la seule qui pouvait lui donner du goût à la vie. L'enfant est patiente, elle construit des châteaux de sable sur la plage en attendant que la sirène oublieuse sorte de l'eau.
Chantal Thomas réussit à évoquer ses « souvenirs de la marée basse » avec un style fluide, empreint de nostalgie. Elle pardonne tout à Jackie qui nage si bien le crawl. Bienveillante lorsque la mémoire de la vieille dame se délite, elle se doute qu'elle doit encore l'emmener voir les vagues.
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Comme souvent un livre qui m attendait depuis x années que je viens de lire pour valider dans un challenge avec une date butoire
Je suis assez déçue j avais gardé un excellent souvenir de Chantal Thomas pour ses récits historiques ( d'ailleurs j ai quand même l intention d en relire quelques uns) .
Ce livre est un parallèle avec une comparaison de la société actuelle avec celle de l enfance de notre heroine et aussi de celle de ses grands-parents
J ai aimé mais sans plus l histoire traine un peu à mon goût pas de suspens.
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Ce livre est étonnamment étiqueté « roman », alors qu'il a tout d'un récit. L'auteure a sans doute ses raisons. C'est donc le récit d'une enfance, mais c'est aussi celui d'une relation mère fille, l'une et l'autre amatrices de natation. C'est écrit un peu froidement, mais cela n'empêche pas l'émotion d'affleurer.
Les baignades abondent dans ce livre, et ce dans des eaux diverses. Mais, pour un lecteur comme moi qui n'aime pas l'eau, faire trempette pendant 213 pages avec cette petite fille et sa maman, c'est un peu longuet !
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« Roman » peut-on lire sur la couverture. Tout est roman. Surtout la vie. Sous la forme de courts chapitres qui sont surtout des impressions, des souvenirs, des petites madeleines (ou biscottes) de Proust sur la mère de la narratrice et sur elle-même.
Jackie a toujours aimé l'eau. Petite, elle se baignait même dans le Grand Canal du parc du château de Versailles sous le regard médusé des visiteurs choqués par tant d'audace.
Plus tard, elle épouse très jeune le taiseux Armand, père de l'auteure qui naît en 1945 à Lyon. Toute la famille s'installe à Arcachon, un paradis rêvé pour ceux qui aiment l'océan, la plage, la nage... Alors que la mère enchaîne des kilomètres de crawl, la plus belle des nages disait Paul Morand, la fille fait des châteaux de sable et découvre l'amitié avec Lucille. Veuve, Jackie s'installe sur la Côte d'Azur alors que sa fille part à New York. Sous le soleil méditerranéen, Jackie devient une séductrice insoupçonnée rejetant son passé de femme au foyer. Autant elle aime répéter les gestes techniques de la natation, autant elle dépérit de devoir reproduire les mêmes tâches ménagères.
« Souvenirs de la marée basse », c'est l'histoire d'un transmission subtile, presque en catimini, via la nage, cette fuite vers l'horizon, de l'amour de la liberté, d'une parenthèse enchantée qui nous abstrait d'un quotidien ennuyeux.
Mais, si certes l'écriture est belle, si certes l'évocation des souvenirs juste et précise, ce récit ne m'a pas touchée à part le passage sur la rencontre de Chantal avec Lucille qui évoque la naissance d'une amitié et souligne la puissance de l'imaginaire, certaines fulgurances qui sont comme des évidences ou encore les derniers chapitres. Peut-être aurait-il fallu le savourer, le déguster plutôt que le lire d'une traite ?

EXTRAITS
- il m'apparaît soudain qu'à son insu elle m'a transmis l'essentiel  : l'énergie d'un sillage qui s'inscrit dans l'instant, la beauté d'un chemin d'oubli, et que, si j'avais quelque chose à célébrer à son sujet, quelque chose à tenter de retracer, c'était, paradoxalement, la figure d'une femme oublieuse.
- ma mère a deux visages : son visage de maison, obscur, et son visage de natation, lumineux.
- Les personnes, au fond, ont un rôle secondaire. Ce sont lés éléments qui nous dictent nos conduites. le soleil ou la pluie, le vent, le sable, les marées.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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Chantal Thomas se souvient. Avec douceur et nostalgie, elle se remémore les plages de son enfance à Arcachon, les séances de nages avec sa mère qui ne jurait que par le crawl, elle par la brasse. le sable, les plages de l'après guerre, son père trop tôt disparu. Les rencontres avec les enfants vacanciers, les enfants d'ailleurs. de courts chapitres qui sont comme des évocations, des invocations d'un passé disparu. Souvenirs de la marée basse est surtout le portrait en creux d'une mère aimée mais distante, exubérante et dépressive.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Tendre, le livre mêle sans jamais lasser les souvenirs sensoriels de la petite fille avec la mer et le sable, qui prédominent dans son récit, et un portrait intemporel de sa mère, de la grossesse qui les a unies -et comme c'est dit avec charme- jusqu'à sa vieillesse fantaisiste et attachante
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