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3,85

sur 1059 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle était-elle la quête d'Henry D. Thoreau ? le silence? Une vie intérieure ? Bien avant Sylvain Tesson et sa cabane sibérienne, Thoreau – philosophe américain du dix-neuvième siècle, revint à son Concord natal pour vivre deux ans près du lac Walden qui donne son nom à l'ouvrage. Loin des caricatures souvent entendues, il ne prône pas un retour à une vie de va-nu-pied même s'il cultive son champ de haricots les pieds nus dans la rosée du matin ; Thoreau estime que ce léger retrait du monde permet de mieux le saisir et de mieux se saisir. Il n'est point de solitude pour un être humain qui agit et qui pense. Ce précieux livre délivre un message opposé à celui de Pascal : sortez de votre chambre, agissez en harmonie avec la nature et ne cessez jamais de penser ! A mettre entre toutes les mains.
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Thoreau a passé plus de deux ans dans les bois proches de l'étang de Walden, dans une expérience de contemplation et de méditation qui a marqué son époque. Il observe la nature, le changement des saisons, et se contente de vivre par lui-même et pour lui-même. un mode de vie basé sur la frugalité, Thoreau s'étonne souvent de la manière dont la société qui l'entoure évolue vers plus de consommation, moins de simplicité, à tous les niveaux. Quand on sait que cette expérience date du milieu du XIXè siècle! Bref, un classique car très actuel encore aujourd'hui. Essentiel.
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Attention chef d'oeuvre!
Je me souviens la première fois que j'ai entendu parlé de cet auteur. J'avais 16 ans et je regardais "le cercle des poètes disparus".
Vient cette citation "Je gagnai les bois parce que je voulais vivre suivant mûre réflexion, n'affronter que les actes essentiels de la vie, et voir si je ne pourrais apprendre ce qu'elle avait à enseigner, non pas, quand je viendrais à mourir, découvrir que je n'avais pas vécu."
J'ai mis 30 ans pour m'intéresser à la lecture de walden ou la vie dans les bois. Lecture savoureuse
J'ai surligné beaucoup de passages tant je peux m'identifier à l'expérience de Henry David Thoreau.

Tempérament solitaire, fuyant la société pour se refugier dans la Nature, célébrant le vivant, s'emerveillant face à la beauté de ce qui l"entoure et adoptant un mode de vie sobre.

Il assume aussi son ambivalence.

Il se définit solitaire mais apprécie la venue de visiteurs et la vie en société.
Témoin de la révolution industrielle et de la "mécanisation des tâches et de l'homme-outil" il écrit qu'il est certainement mieux d'accepter le progrès.
Il blâme la consommation de la chair animale tout en justifiant la chasse et la pêche.
Souhaitant "habiter la Terre" (donc déraciné) tout en construisant sa maison à côté d'un lac pour y être sédentaire.

Ce livre peut avoir plusieurs grilles de lecture et certains passages sont d'un modernisme hallucinant.
Ouvrage qui a certainement encouragé beaucoup de vocations de se refugier dans les bois dont celle de S.Tesson dans les forêts de Sibérie.
Livre intemporel !
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Walden fait partie des livres que j'ai déjà lus, que je relis, et que je garde pour relire encore. Je ne peux pas m'en lasser, tellement il est riche.

C'est le livre par excellence pour les gens qui aiment la Nature, la solitude, et rêvent d'une vie la plus simple possible. le lecteur ou la lectrice n'ira sans doute pas jusqu'à construire de ses mains une maison en rondins, et cultiver juste de quoi manger (Thoreau expose ses comptes en transparence, et il est vrai qu'il a très peu acheté), en agrémentant un peu son ordinaire avec la pêche et très peu de chasse. Ce sont donc deux années de vie solitaire, retirée dans les bois, près des rives du lac de Walden, que nous relate l'auteur, deux années à beaucoup marcher, à travailler sur son terrain (ses plants de haricots), à lire et à observer la faune et la flore, quand il ne méditait pas dans sa barque au milieu du lac. Mais il recevait aussi quelques visites, et sait nous parler des habitants des alentours (Irlandais, esclaves...).

Grand observateur et très connaisseur de son environnement (Thoreau était originaire de cette région), l'auteur nous parle aussi bien de construction que de culture (au sens agricole), et beaucoup de philosophie. Il évoque les saisons, la vie du lac, l'hiver et la glace, les animaux, le printemps, les sons... C'est parfois assez descriptif, les longueurs sont assumées, mais c'est toujours enrichissant, dans une langue poétique et belle, parfois même virulente ; n'oublions pas que Thoreau est appelé communément "le père de la désobéissance civile". Je l'ai mieux compris et appréhendé en le relisant, c'est tout de même un livre qui prend du temps, mais alors quelle lecture ! J'aurais presque une phrase à recopier par page...

Un grand livre donc, qui pousse à regarder davantage autour de soi, à aimer (aussi) la compagnie non humaine qui s'offre généreusement à nous, à goûter avec plus d'attention, de présence au monde, les choses gratuites et simples, et surtout, à saisir le temps pour faire ce que nous aimons et qui est nécessaire à notre esprit, à notre âme. C'est maintenant que nous vivons, avec ce qui est là, rien n'est plus important. Je le trouve en cela plus efficace et bienfaisant que bien des livres de développement personnel.
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Dans ce classique de la littérature américaine et du « nature writing » en particulier, Henry David Thoreau nous fait partager son expérience au contact de la nature, ses deux ans dans une cabane, au rythme des éléments. Mais il ne faut pas pour autant l'envisager comme un simple traité d'écologie ou comme une critique environnementale. Car, si ce livre n'est pas complètement un essai ou un ouvrage philosophique, s'il n'est pas à proprement parler un roman, un journal ou un récit autobiographique, il est tout ceci à la fois. Et même un peu plus. On y trouvera, dans une remarquable prose poétique, toutes sortes de réflexions mêlées à des peintures lyriques. Ses descriptions de l'étang, du sarclage des haricots ou de la vie sylvestre laissent place, ici ou là, à des pensées sur la lecture, l'économie ou encore la solitude.

La suite sur mon blog :
Lien : http://touchezmonblog.blogsp..
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Une référence dans son domaine que tout amoureux du genre doit lire au moins une fois dans sa vie.
Les premiers chapitres agissent vraiment comme une révélation, au point qu'on finit par regarder autour de soi pour voir, démoralisé, l'accumulation de bien que nous a vendu la société de consommation.

"S'il me faut absolument traîner mon piège derrière moi, je prendrai soin de m'assurer qu'il soit léger et ne me pince en aucun point vital de ma personne. Mais il est fort possible que le plus sage serait de ne jamais commencer à rien accumuler".

Et puis... et puis... et puis ça devient long. L'étourdissement causé par les premiers chapitres disparaît. On essaie de suivre Thoreau dans ses occupations et ses rencontres avec des visiteurs, tantôt baptisés "philosophe", tantôt "poète", on se perd, on ne sait plus vraiment qui est qui, on perd le fil... D'ailleurs je n'ai pas réussi à le terminer.

Oui, vraiment, un livre à lire pour les amoureux du genre, mais je lui ai largement préféré Into the wild et Indian Creek.
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Au début du XIXe siècle, Thoreau décide de s'installer dans les bois, au bord de l'étang de Walden, et d'y vivre sans ressources autres que celles offertes par la nature. Il passe en revue les raisons qui l'y ont conduit puis les sommes dépensées pour son installation (28$12 1/2). Ensuite, il évoque la vie de l'étang, au fil des saisons.

CULTE ! Les réflexions sur la vie en société restent terriblement actuelles ("Les nations sont possédées de la démente ambition de perpétuer leur mémoire par l'amas de pierre travaillée qu'elles laissent. Que serait-ce si d'égales peines étaient prises pour adoucir et polir leurs moeurs ?"). Les descriptions de la nature américaine sont d'une rare poésie ("Bien que maintenant la nuit soit close, le vent souffle encore et mugit dans le bois, les vagues encore brisent, et quelques créatures invitent de leurs notes au sommeil.").
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Vivre seul dans une cabane au milieu de la forêt, au bord d'un étang, loin des tentations du monde et de l'argent, semer des haricots, marcher, de temps en temps accueillir des amis ou des vagabonds, observer les mille événements passionnants que la nature tous les jours met sous nos yeux aveuglés : Thoreau montre un chemin, caillouteux et merveilleux, sur lequel se perdre pour se gagner. Il décrit la guerre des fourmis et la couleur de l'eau, sans cesse autre, toujours en mouvement, à chaque instant surprenante; il rencontre des êtres simples, bûcherons ou poissons, qui savent que vivre n'a rien en commun avec ce que, là-bas, déjà si loin, on nous présente comme étant la vie, la course aux sous, le fracas de la politique, l'agrandissement des maisons à mesure que l'homme rétrécit. Lire Thoreau, c'est faire acte de résistance, même si l'on hésite encore - mais pourquoi? - à tout plaquer pour enfin vivre, à balancer dans l'étang glacé nos bidules électroniques, nos laisses numériques et nos attaches pécuniaires. La nature est notre être le plus intime. Trouvons-la avant que notre dispersion absurde la tue pour de bon.
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Livre magnifique, traduction de G. Landré-Augier très correcte mais remplie de coquilles typographiques
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Sur le fond :
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Retour à la nature et à ses spectacles innocents, à la symbiose d'avec notre environnement, intégration du cosmos dans le quotidien (voir Nature, d'Emerson, ami de Thoreau), simplicité volontaire, recherche de la vertu, de la pureté et de la vérité, combat contre la bien-pensance et le conformisme, aspiration à l'idéal, lutte contre la banalité qui nous enferme, exhortation des forces créatrices, croyance dans le progrès des valeurs et des possibilités humaines : en ce XIXe siècle américain de révolution industrielle, d'exploitation de la nature, de matérialisme débutant et de guerre, Henry David Thoreau apparait comme une fulgurance, étoile filante d'une société et d'une époque déjà vieille, pétrie de certitudes et de confiance en elle-même.

Magnifique auteur qu'est Thoreau. Sous une plume simple mais vive, précise, poétique, il renoue d'une certaine façon avec les vrais philosophes. Thoreau dit qu' "il y a de nos jours des professeurs de philosophie, mais pas de philosophes." Sous cet angle, bien qu'il n'ait pas à proprement parler développer de système philosophique (ou dirait aujourd'hui de lui qu'il est un "essayiste"), Thoreau est l'un des rares philosophes à avoir transformer ses convictions en projet concret. C'est notre Diogène de Sinope le plus contemporain, notre Socrate, bref, celui qui agit en lieu et place de discours vains.

Depuis Pierre Hadot et ses exercices spirituels, ou encore Alexandre Jollien et son concept de "philosophe nu", nous sommes sensibilisés à la "praxis", à l'"action" philosophique, avec ses difficultés inhérentes à la transformation d'une simple idée en réalité. La nécessité de vivre une vie en accord avec ses conviction, dans le monde bien réel, d'aucuns diraient maladroitement, leur "philosophie de la vie". Thoreau nous incite à penser par nous-même, à ne pas nous laisser influencer, à revenir à un mode de vie simple, sans chichi, qui nous permette de pleinement vivre l'existence dans toute sa saveur, de "sucer toute la moelle de la vie", et non de vivre une vie de "tranquille désespoir". Il a aussi la sagesse de ne pas dicter tout cela, concluant par exemple le livre d'une manière ouverte, appelant presque à une révolution de l'humanité (une sorte de sur-homme nietzschéen), sous la forme d'aphorismes. Sous l'énigmatique phrase "Le soleil n'est que l'étoile du matin", Thoreau, comme Pindare, ouvre les champs du possible, arguant que l'humanité n'en est qu'à sa jeunesse, et que les heures de la journée livreront leur lots de surprises à l'homme, que le siècle des Lumières n'est peut-être pas derrière nous mais devant nous.

Sur la forme :
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La première traduction date de 1922 et est unanimement décriée pour être aujourd'hui vieillotte et dépassée, sans même parler des quelques contre-sens et approximations. La traduction proposée ici par Germaine Landré-Anugier est plus que correcte, se montrant souvent inventive et poétique, là où les propos de Thoreau sont parfois flous ou dignes d'être classés comme des aphorismes.

Gros point négatif à cette édition, un nombre conséquent de coquilles typographiques. Selon mon décompte, il y en aurait approximativement entre 40 et 50 (faute d'orthographe, lettre manquante/erronée/ajoutée, mots collés, accent absent, virgule/espace/tiret incorrect, note absente, etc.). Pire, j'ai même relevé un morceau de phrase non traduite, page 196 ([...] I did not wish to live what was not life, living is so dear [...]). le texte anglais n'est pas non plus exempt de reproche : j'ai relevé des erreurs typographiques ("f1lled au lieu de filled), cependant très anecdotiques.

Je vais me procurer la nouvelle traduction de Brice Matthieussent, qui semble faire l'unanimité de par ses qualités. Je mettrais à jour ce commentaire plus tard donc.

En attendant, et en conclusion, je vous recommande au plus haut point la lecture de ce petit bijou qu'est Walden. Les américains ne s'y sont pas trompés, qui célèbrent ce monument de leur patrimoine littéraire avec zèle, comme nous célébrons nos Montaigne, Descartes, Pascal, Rousseau et autres penseurs éternels.
Lien : https://www.amazon.fr/gp/cus..
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Une ode au temps de vivre, à la contemplation, à l'effort adapté, au rejet du superflu.
Par son expérience dans les bois, Thoreau propose d'appréhender la vie d'une autre façon. En évitant de se disperser dans maintes activités inutiles ou parasites (acquisition de biens, travailler trop pour "s'enrichir" plus...), il dégage du temps et de l'énergie pour se consacrer à la spiritualité, à la compréhension de la nature, à réfléchir sur l'absurdité de certains comportements sociaux, à marcher dans la forêt, à parcourir les rivières, à réfléchir sur les maux de la société, etc...
Ce mode de vie serait difficilement transposable aujourd'hui dans une société de vitesse, de superflu de tout, de saturation d'informations inutiles.
Mais ce roman est une base fondamentale pour simplifier sa vie, l'assainir.
Une oeuvre majeure, une référence pour moi.
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