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sur 1042 notes
Dans ce classique de la littérature américaine et du « nature writing » en particulier, Henry David Thoreau nous fait partager son expérience au contact de la nature, ses deux ans dans une cabane, au rythme des éléments. Mais il ne faut pas pour autant l'envisager comme un simple traité d'écologie ou comme une critique environnementale. Car, si ce livre n'est pas complètement un essai ou un ouvrage philosophique, s'il n'est pas à proprement parler un roman, un journal ou un récit autobiographique, il est tout ceci à la fois. Et même un peu plus. On y trouvera, dans une remarquable prose poétique, toutes sortes de réflexions mêlées à des peintures lyriques. Ses descriptions de l'étang, du sarclage des haricots ou de la vie sylvestre laissent place, ici ou là, à des pensées sur la lecture, l'économie ou encore la solitude.

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Tout d'abord je m'excuse mais suis incapable de classer un livre, de lui mettre des étoiles comme à un hôtel (et si je pense à mon cher petit hôtel à Paris, je sais que les étoiles ne veulent rien dire, ça ne passe pas par là)
Mais venons en à Walden, un bonheur de lecture, une véritable expérience, il FAUT le lire et puis surtout ce sont de ces livres dont parfois on ne lira que quelques pages, ou une, ou deux alors qu'on cherchait un autre livre. Livre qui peut amener un sourire/souvenir attendri, ah! quand je l'ai lu...comme lorsqu'on regarde une photo un peu passée, on se souvient, bref du bonheur. Utopie ! Non pas que cela !
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magnifique et instructif ce séjour isolé en forêt dans une cabane.
Thoreau en tire des leçons philosophiques et de vie édifiantes et saines.
un excellent moment en pleine Nature !
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« Être philosophe ne consiste pas simplement à avoir de subtiles pensées, ni même à fonder une école, mais à chérir assez la sagesse pour mener une vie conforme à ses préceptes, une vie de simplicité, d'indépendance, de magnanimité et de confiance. »

Voilà une déclaration qui résonne comme un programme, une voie à suivre, ce que Thoreau a tenté durant son expérience de plus de deux années au fond des bois. Il s'agissait, pour lui, de tester ses capacités à la rupture d'avec la civilisation et de ses facilités matérielles. Cette espèce de compte rendu, est une ode à la liberté et à la singularité qui ne peuvent s'obtenir que par l'abandon de toutes les complexités matérielles et sociales. Pour Henry David Thoreau, les sociétés technologiques par l'obligation d'apprendre à se servir d'outils de plus en plus complexes engendrent une spécialisation croissante qui fragmente l'individu.

Ce constat d'un machinisme qui aliène l'humanité, Henry David Thoreau l'a fait au milieu du XIXe siècle, aujourd'hui en notre début de XXIe nous sommes immergés dans un bain technologique en toute insouciance, sans doute parce que la quantité et la diversité des objets techniques qui nous environnent atteint un niveau jusqu'alors inédit. Nous pouvons, cependant légitimement nous poser la question de notre liberté individuelle. Est-ce que nous Pouvons nous permettre de faire machine arrière ? Sommes-nous en train de devenir des mutants, des espèces de cyborgs ? Est-ce grave ? À souhaiter ? À craindre ?
Je ne sais pas, je n'ai pas d'idées précises, ou plutôt si, mais elles sont contradictoires et ont tendance à s'annuler. Je ressens néanmoins une sorte de malaise quand je vois mes contemporains incapables de percevoir que la pluie va tomber autrement qu'en consultant leur smartphone, alors qu'il est si simple de lever la tête et de regarder le ciel. C'est dans cet état d'esprit de trouble quant aux conséquences de notre vie indissociablement lié à un environnement technique toujours plus envahissant que j'ai abordé la lecture de Walden : ou la vie dans les bois.


Un élément que j'ai apprécié c'est sa volonté de ne s'adresser à son lecteur qu'en son nom propre et de son point de vue, sans chercher à bâtir un système universel qui répondrait à tout. Ceci se manifeste par l'usage de la première personne. Il s'agit donc d'une personne particulière qui s'adresse au lecteur avec toute sa subjectivité, et de ce fait avec toute sa sincérité. Il y a chez Thoreau un désir de cultiver la singularité alliée à une certaine colère de constater que le monde social exige l'inverse. Ainsi il voit dans les vêtements un élément qui sert à marquer le rang sur l'échelle hiérarchique de la société.
« Les rois et les reines qui ne portent leurs vêtements qu'une fois, bien qu'ils soient faits par un tailleur ou une couturière à la mesure de leurs majestés, […] ne sont que des porte-manteaux de bois sur lesquels on pend les vêtements propres. »
Cessons de réduire notre être à celui d'un simple porte-manteaux, et ramenons le rôle du vêtement à sa fonction première de protection contre les intempéries. Ce qui vaut pour les vêtements le vaut également pour tous ces objets qui sont plus des marqueurs sociaux que devant répondre à une réelle utilité. C'est pourquoi il apparaît pour Thoreau que la solution pour éviter de tomber dans ce piège est de s'éloigner des villes et de se rapprocher de la nature.

Dans son récit l'auteur exprime un amour profond et sincère de la vie animale et végétale des bois rythmées par le balancement des saisons. La maison qu'il s'est fabriquée est telle qu'elle reste en contacte avec la vie extérieure du bois : il n'y a pas de rupture. Il y a de très belles pages sur ses rencontres avec divers animaux, lièvre qui s'enfuit ou chouette qui s'éveille. L'observation des poissons à travers la glace de l'étang en hiver est un joli moment de poésie. D'ailleurs cet aspect poétique se retrouve dans des parties qui se veulent comme des exposés objectifs et scientifiques, par exemple sa description de la formation de la glace. le caractère de poétique de Thoreau l'amène à proposer des explications « scientifiques » tout à fait naïves voire enfantines. Il en va ainsi de l'analogie cosmique des formes qu'il tire de la contemplation des divers métamorphoses que subit du sable sur un talus lors du dégel ; ou de l'organisation topographique des océans dont il croit tenir la clé par le sondage qu'il opère dans son étang de Walden.
Walden : ou la vie dans les bois, malgré l'obscurité poétique de certains passages, respire un dynamisme et un optimisme très agréable, en ces temps de pessimisme voire de désespoir. Thoreau espérait et cherchait un chemin vers une forme de sérénité heureuse, et il nous a livré là un récit de l'une de ses tentatives. Libre à nous de nous en saisir et de les adapter à notre vie.

NOTE : Si vous voulez un compte rendu de lecture plus précis et objectif, je vous conseille la lecture de celle de « loreleirocks » (très bien faite) dans la page des critiques sur Walden.
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Ce texte écrit en 1854 en Amérique est fort surprenant constituant un manifeste écologique socialisant.

Il retrace l'expérience de vie de Henry Thoreau, précurseur, philosophe, en lutte contre le consomérisme et en rupture avec la société américaine qui se profile.

Malheureusement je n'ai pu le lire entièrement (arrêté à la page 107) car l'auteur se perd dans une multitude de détails amoindrissant l'effet produit par les idées replacées dans leur époque ; et surtout rendant la lecture trop fastidieuse.
Dommage… peut être plus tard ? quand je serais plus mûr !
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Attention chef d'oeuvre!
Je me souviens la première fois que j'ai entendu parlé de cet auteur. J'avais 16 ans et je regardais "le cercle des poètes disparus".
Vient cette citation "Je gagnai les bois parce que je voulais vivre suivant mûre réflexion, n'affronter que les actes essentiels de la vie, et voir si je ne pourrais apprendre ce qu'elle avait à enseigner, non pas, quand je viendrais à mourir, découvrir que je n'avais pas vécu."
J'ai mis 30 ans pour m'intéresser à la lecture de walden ou la vie dans les bois. Lecture savoureuse
J'ai surligné beaucoup de passages tant je peux m'identifier à l'expérience de Henry David Thoreau.

Tempérament solitaire, fuyant la société pour se refugier dans la Nature, célébrant le vivant, s'emerveillant face à la beauté de ce qui l"entoure et adoptant un mode de vie sobre.

Il assume aussi son ambivalence.

Il se définit solitaire mais apprécie la venue de visiteurs et la vie en société.
Témoin de la révolution industrielle et de la "mécanisation des tâches et de l'homme-outil" il écrit qu'il est certainement mieux d'accepter le progrès.
Il blâme la consommation de la chair animale tout en justifiant la chasse et la pêche.
Souhaitant "habiter la Terre" (donc déraciné) tout en construisant sa maison à côté d'un lac pour y être sédentaire.

Ce livre peut avoir plusieurs grilles de lecture et certains passages sont d'un modernisme hallucinant.
Ouvrage qui a certainement encouragé beaucoup de vocations de se refugier dans les bois dont celle de S.Tesson dans les forêts de Sibérie.
Livre intemporel !
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Walden fait partie des livres que j'ai déjà lus, que je relis, et que je garde pour relire encore. Je ne peux pas m'en lasser, tellement il est riche.

C'est le livre par excellence pour les gens qui aiment la Nature, la solitude, et rêvent d'une vie la plus simple possible. le lecteur ou la lectrice n'ira sans doute pas jusqu'à construire de ses mains une maison en rondins, et cultiver juste de quoi manger (Thoreau expose ses comptes en transparence, et il est vrai qu'il a très peu acheté), en agrémentant un peu son ordinaire avec la pêche et très peu de chasse. Ce sont donc deux années de vie solitaire, retirée dans les bois, près des rives du lac de Walden, que nous relate l'auteur, deux années à beaucoup marcher, à travailler sur son terrain (ses plants de haricots), à lire et à observer la faune et la flore, quand il ne méditait pas dans sa barque au milieu du lac. Mais il recevait aussi quelques visites, et sait nous parler des habitants des alentours (Irlandais, esclaves...).

Grand observateur et très connaisseur de son environnement (Thoreau était originaire de cette région), l'auteur nous parle aussi bien de construction que de culture (au sens agricole), et beaucoup de philosophie. Il évoque les saisons, la vie du lac, l'hiver et la glace, les animaux, le printemps, les sons... C'est parfois assez descriptif, les longueurs sont assumées, mais c'est toujours enrichissant, dans une langue poétique et belle, parfois même virulente ; n'oublions pas que Thoreau est appelé communément "le père de la désobéissance civile". Je l'ai mieux compris et appréhendé en le relisant, c'est tout de même un livre qui prend du temps, mais alors quelle lecture ! J'aurais presque une phrase à recopier par page...

Un grand livre donc, qui pousse à regarder davantage autour de soi, à aimer (aussi) la compagnie non humaine qui s'offre généreusement à nous, à goûter avec plus d'attention, de présence au monde, les choses gratuites et simples, et surtout, à saisir le temps pour faire ce que nous aimons et qui est nécessaire à notre esprit, à notre âme. C'est maintenant que nous vivons, avec ce qui est là, rien n'est plus important. Je le trouve en cela plus efficace et bienfaisant que bien des livres de développement personnel.
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Une référence dans son domaine que tout amoureux du genre doit lire au moins une fois dans sa vie.
Les premiers chapitres agissent vraiment comme une révélation, au point qu'on finit par regarder autour de soi pour voir, démoralisé, l'accumulation de bien que nous a vendu la société de consommation.

"S'il me faut absolument traîner mon piège derrière moi, je prendrai soin de m'assurer qu'il soit léger et ne me pince en aucun point vital de ma personne. Mais il est fort possible que le plus sage serait de ne jamais commencer à rien accumuler".

Et puis... et puis... et puis ça devient long. L'étourdissement causé par les premiers chapitres disparaît. On essaie de suivre Thoreau dans ses occupations et ses rencontres avec des visiteurs, tantôt baptisés "philosophe", tantôt "poète", on se perd, on ne sait plus vraiment qui est qui, on perd le fil... D'ailleurs je n'ai pas réussi à le terminer.

Oui, vraiment, un livre à lire pour les amoureux du genre, mais je lui ai largement préféré Into the wild et Indian Creek.
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Au début du XIXe siècle, Thoreau décide de s'installer dans les bois, au bord de l'étang de Walden, et d'y vivre sans ressources autres que celles offertes par la nature. Il passe en revue les raisons qui l'y ont conduit puis les sommes dépensées pour son installation (28$12 1/2). Ensuite, il évoque la vie de l'étang, au fil des saisons.

CULTE ! Les réflexions sur la vie en société restent terriblement actuelles ("Les nations sont possédées de la démente ambition de perpétuer leur mémoire par l'amas de pierre travaillée qu'elles laissent. Que serait-ce si d'égales peines étaient prises pour adoucir et polir leurs moeurs ?"). Les descriptions de la nature américaine sont d'une rare poésie ("Bien que maintenant la nuit soit close, le vent souffle encore et mugit dans le bois, les vagues encore brisent, et quelques créatures invitent de leurs notes au sommeil.").
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M'intéressant à l'élément végétal dans la littérature (voir essai sur mon site) j'ai été amenée à lire Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson (voir article ici), qui m'a rappelé Into The Wild de Jon Krakauer (voir article ici).
De fil en aiguille, je me suis penchée sur le mouvement Nature Writing dont les origines remontent à ce livre de Henri David Thoreau, aux États-Unis.
J'ai retrouvé certains traits communs avec Tesson et Krakauer, dont une sensibilité égale envers la nature et une profonde déception vis à vis de la société de consommation.
Plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2021/08/27/henri-david-thoreau-walden-ou-la-vie-dans-les-bois/
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