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3,82

sur 1074 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'auteur, habitant le Canada, est d'origine vietnamienne. Elle a fui son pays natal en 1978, à l'âge de 10 ans, pour échapper aux communistes ; elle et sa famille font prairies de boat people ayant accosté en Malaisie.
Elle nous livre ses souvenirs, en vrac : de son enfance dorée au Vietnam, de la traversée à fond de cale et du camp, son arrivée au Canada, sa vie d'adulte.
Son récit n'est ni triste ni mélancolique. Il est détaché. Comme si fuir si jeune lui avait appris l'impermanence des choses. Ce qui l'émeut le plus, c'est le sort réservé aux femmes maintenant, qu'elle a pu observer de près.
Un récit sur l'exil facile et agréable à lire.
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La narratrice raconte ses souvenirs au Vietnam, au fur et à mesure qu'ils lui reviennent: son enfance privilégiée au milieu d'une grande famille, l'arrivée des communistes, le voyage en boatpeople, son accueil au Canada.
J'ai aimé ce livre très court qui s'écoule comme un ru.
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Ru est un très court roman autobiographique retraçant l'enfance de l'auteur à Saïgon, l'expatriation de sa famille au Québec, fuyant le régime communiste et sa vie d'exilée au Canada.

L'histoire est composée de courts chapitres sans ordre chronologique, comme une foule de souvenirs qui remontent décousus, mêlant des moments forts aux anecdotes, faisant passer le récit de drôle, à tendre et émouvant. Elle y parle de sa famille et des gens qu'elle a rencontrés et qui l'ont marqué, de son enfance dorée à Saïgon, des camps de réfugiés en Malaisie, de l'intégration des enfants ne parlant pas français dans les écoles au Québec.

C'est une découverte sympathique même si le style m'a moyennement convaincu, et que la succession des chapitres était un peu trop décousue à mon goût.

Lien : http://raconte-moi.net/2016/..
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Ru ressemble bien au petit cours d'eau auquel il fait référence et j'ai donc lu rapidement ce témoignage d'horreur et de résilience.
J'ai souri, j'ai pleuré, je m'y suis retrouvée et m'y suis perdue, j'ai admiré la femme, la finesse de sa pensée et l'angle de son regard, j'ai apprécié son style.
Et maintenant, que le livre est refermé, je n'en demande pas plus, surtout pas une une rivière tant le sujet est dur.
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Kim Thuy choisit la forme romanesque pour raconter des bribes de son passé dans "Ru". Sur ce qui est du passé, elle a effectivement des choses à raconter puisque elle a vécu enfant l'exil vers le Canada en boat people mais sur les bribes c'est plus problématique puisqu'elle mélange beaucoup d'événements dans le désordre y compris ses désirs de femmes ou les troubles autistiques de son fils.
J'ai choisi une version audio lue par l'autrice et ce n'est pas vraiment une bonne idée. Elle lit ses notes, puisqu'il s'agit d'un regroupement de petits textes mélangeant anecdotes et souvenirs sans ordre chronologique, de façon monocorde. Comme le style est chirurgical, la lecture ne procure aucune émotion, alors qu'on devrait être bouleversé par les événements.
Et puis il y a des considérations qui m'ont agacée comme celles sur le partage. Kim Thuy a des principes très stricts d'éducation pour apprendre à ses fils à partager alors qu'elle vient de raconter sa vie de nanti au Vietnam que ses parents quittent en cachant des diamants quand les gens ne mangent pas à leur faim. Ce sujet méritait d'être développé comme celui du Québec qui lui donne son rêve américain.
J'ai voulu persévérer en allant chercher une version papier à la bibliothèque mais cela me confirme que l'on ne fait que survoler l'histoire du Vietnam, l'émigration et l'intégration dans une nouvelle culture. C'est dommage.

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Dans "Ru", une femme voyage, de façon décousue, dans ses souvenirs : ceux de son enfance dorée à Saigon, l'arrivée des communistes dans le Sud-Vietnam, la fuite sur un boat-people, le camp de réfugiés en Malaisie et enfin l'arrivée au Québec et la découverte du froid.
La narratrice mélange le passé et le présent, sa vie d'enfant et celle de femme qui a désormais découvert le plus grand amour qui puise exister au monde : celui pour ses enfants.
C'est une femme qui se raconte, parle de ses doutes, de son cheminement, de la fin de son enfance, de la peur, de la crainte, de la difficile cohabitation avec de jeunes communistes avec qui sa famille a fini par nouer une forme de relation étrange : "Après cet incident, nous ne savions plus s'ils étaient des ennemis ou des victimes, si nous les aimions ou les détestions, si nous les craignions ou en avions pitié. Et eux ne savaient plus s'ils nous avaient libérés des Américains ou si, au contraire, nous les avions libérés de la jungle vietnamienne.", la découverte de l'inconnu et l'apprentissage d'un nouveau pays, de nouvelles coutumes et d'une nouvelle langue, à l'instar de la mère qui l'oblige à aller faire la moindre course pour qu'elle apprenne l'anglais, faisant pleurer la fillette qui ne comprendra que plus tard que sa mère faisait cela pour son bien : "J'ai aussi compris plus tard que ma mère avait certainement des rêves pour moi, mais qu'elle m'a surtout donné des outils pour me permettre de recommencer à m'enraciner, à rêver.".
Mais elle évoque aussi son retour au Vietnam à l'âge adulte, sa famille et les relations qu'elle entretient avec eux.
Mais surtout, ce que j'ai trouvé qui ressortait du récit, c'est l'hommage qu'elle rend à ses parents, aux sacrifices qu'ils ont fait pour permettre à leurs enfants de connaître une vie meilleure : "Mes parents nous rappellent souvent, à mes frères et à moi, qu'ils n'auront pas d'argent à nous laisser en héritage, mais je crois qu'ils nous ont déjà légué la richesse de leur mémoire, qui nous permet de saisir la beauté d'une grappe de glycine, la fragilité d'un mot, la force de l'émerveillement. Plus encore, ils nous ont offert des pieds pour marcher jusqu'à nos rêves, jusqu'à l'infini.".
Kim Thúy arrive finalement à restituer le Vietnam d'hier et d'aujourd'hui d'une façon très évocatrice, en utilisant des petits riens insignifiants qui finissent par vouloir dire beaucoup.
Il m'est difficile de classer ce livre, d'ailleurs je m'interroge de savoir qu'elle est la part de fiction et qu'elle est celle de vécu par rapport à l'auteur.
Sans doute un savant mélange des deux et peut-être qu'au final toute la beauté de ce livre réside aussi dans ce doute permanent, en plus des évocations particulièrement poétiques qui ponctuent ce récit exclusivement constitué d'impressions et de souvenirs qui reviennent dans le désordre pour finalement former un tout cohérent.
Un joli tour de passe-passe de l'auteur qui signe un magnifique et charmant premier roman que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir.

Souvent drôle, cette confession dévoile une femme sensible dans laquelle s'entremêle la culture Vietnamienne et celle plus occidentale du Québec
"Ru" est une lecture intéressante et poétique qui permet de faire tomber des barrières et d'ouvrir les yeux sur le monde.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Une femme raconte pêle-mêle ses souvenirs, depuis son enfance au Vietnam jusqu'à son destin de boat-people, fuyant ce pays vers une contrée plus accueillante, celle du rêve américain, le Québec. Auparavant, elle aura vécu avec ses proches dans un camp d'internement en Malaisie.

Un mot pour commencer sur le titre insolite de ce roman : « ru ». En français, ru signifie « petit ruisseau » et, au figuré, « écoulement (de larmes, de sang, d'argent) » (Le Robert historique). En vietnamien, ru signifie « berceuse », « bercer ». Ce titre résume les deux grands objectifs de ce roman : le témoignage d'une souffrance, celle de l'exil et de la recherche identitaire, la volonté de « bercer » en contant une histoire qui comprend sa part de beauté, celle du souvenir de moments – souvent malheureux – mais aussi heureux.

Il s'agit du premier roman de Kim Thuy, écrivain qui a fui le Vietnam à l'âge de 10 ans pour rejoindre le Québec qu'elle habite depuis une trentaine d'années. Dans ce roman, la narratrice - dont on pressent qu'il s'agit de l'auteur - dépeint, en de très courts chapitres (d'une ou deux pages), l'écheveau de ses souvenirs. Les récits sont tour à tour drôles, tragiques ou émouvants.

« Ru » nous présente des tableaux successifs, il est écrit par petites bribes, avec des va-et-vient géographiques et temporels, à la manière d'un puzzle. Ce roman en quelques sortes en lambeaux dit la vie de Kim Thuy, éclatée. le passage d'un chapitre à l'autre se réalise par évocations ténues. Ce procédé donne la légèreté de l'ouvrage et sa poésie, même si l'auteur dépeint, derrière cette légèreté, l'aspect tragique de son destin.

On peut voir dans cette oeuvre un roman de reconstruction, à travers la force de vie de l'auteur ainsi que la générosité des québécois qui l'accueillent. Kim Thuy a dû opérer un véritable travail de deuil par rapport à toute sa vie passée au Vietnam. Elle a été dépossédée de tout ce qui faisait sa vie avant et a dû se reconstruire au Québec. Cette contrée constitue en quelque sorte une page blanche où elle va pouvoir réécrire son destin.

Voici un roman qui nous parle du travail de mémoire, la narratrice abordant son enfance, et à travers elle, sa famille nombreuse, aux ramifications multiples. A travers une histoire singulière, où le lecteur découvre des moeurs vietnamiennes – l'alimentation par exemple ou encore des coutumes – c'est l'Histoire d'un pays qui nous est contée, notamment l'arrivée du communisme dans le Sud-Vietnam. La narratrice expose ses fragilités, ses souffrances – telle la maladie (l'autisme) de son fils – mais aussi ses moments plus heureux.

Reste l'ambivalence fondamentale de l'auteur, son état « hybride » : elle nous dépeint l'inconfort, le malaise des déracinés, à cheval entre deux cultures.

Un roman court (un peu moins de 150 pages) qui a obtenu le grand prix RTL-Lire 2010.
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Le récit autobiographique d'une jeune vietnamienne contrainte de fuir son pays sous la menace communiste, à l'âge de dix ans.
Du jour au lendemain, l'auteure dépeint le basculement d'une vie aisée à Saigon à la condition de "boat people", réfugiée dans un camp en Malaisie puis acceptée à l'immigration au Québec, à Granby.

La petiote se voit confiée dans cette fuite pour la vie un bracelet de plastique rose bourré de diamants, qui sera perdu...
"Alors, peut-être qu'un jour, dans des milliers d'années, un archéologue se demandera pourquoi des diamants sont placés ainsi en cercle dans la terre ? Il interprétera peut-être cela comme un rite religieux et les diamants, une offrande mystérieuse, comme tous ces taels d'or découverts en quantité étonnante dans les fonds marins du Sud-Est asiatique." (p.142)
Kim Thuy déroule ses souvenirs entre sobriété et poésie, d'une plume délicate. Elle oscille au gré des chapitres entre souvenirs de sa vie au Vietnam et nouvelle vie au Canada.
C'est un petit livre magistralement écrit, qui en quelques pages nous plonge dans le quotidien vietnamien, les odeurs, la maison de famille, la tante si particulière, puis dans le froid québécois où l'accueil par les gens de Granby est si sympathique et pourtant si incongru pour une petite Vietnamienne :
"Je me demande si je ne l'ai pas inventée cette amie. (…) Elle faisait partie d'une armée d'anges qui avaient été parachutés sur la ville pour nous donner un traitement de choc. Ils étaient à nos portes par dizaines à nous offrir des vêtements chauds, des jouets, des invitations, des rêves. (...)
"Comment visiter le zoo de Granby plus de deux fois par fin de semaine ? Comment apprécier un weekend de camping dans la nature ? Comment savourer une omelette au sirop d'érable ?"
L'intégration dans une autre communauté, un environnement différent, n'est pas si simple en dépit des meilleures volontés. Kim Thuy écrit que petite, quand bien même les petits Canadiens ne juraient que par leur bol de céréales le matin, elle ne pouvait se passer de son bol de riz.
Intéressante aussi la description de toutes ces formalités d'intégration dans le nouveau pays d'adoption.
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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Juxtaposition de fragments de vie, ce livre enchaîne les micro-chapitres (une demi-page, dans la majorité des cas, jusqu'à deux pages pour les plus longs).
La lecture sautille ainsi entre les époques, nous menant alternativement du Vietnam au Canada, en passant par les cales surpeuplées des bateaux vers la Malaisie et les camps de transits sans hygiène ni espoir.
Le Vietnam, c'est le pays qu'ont dû fuir la narratrice et sa famille, qui y vivaient une vie bourgeoise heureuse. le Canada, c'est le pays d'accueil, où l'on apprend le français, les us et coutumes occidentales nécessaires à l'intégration, les aliments et les vêtements étranges qu'on ne sait pas utiliser dans les premières semaines.
J'aurais pu aimer ce livre, pour son sujet, sa structure, pour quelques belles phrases, lumineuses ou cruelles, et deux ou trois scènes bouleversantes et sans excès vécues dans les camps et les bateaux. Mais la platitude des autres pages et surtout l'impression de lire une succession de dépêches d'agence de presse, aussi froides que brèves, a étouffé ces quelques sursauts d'enthousiasme.
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Ru, un mot, deux lettres. C'est d'une simplicité qu'on retrouve d'ailleurs dans le livre. L'auteur écrit d'une manière très simple, très fluide. La mise en page est extrêmement épuré, sans fioriture. Elle nous transmet sa vie, une vie pas facile et qui est racontée d'une telle manière que ça la rend belle. Ce livre nous fait prendre conscience des histoires des gens et de la singularité de chaque vie, de chaque personne que nous rencontrons.
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