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4,1

sur 546 notes
Ce livre est un poème. Une sucrerie que l'on voudrait faire goûter à ceux que l'on aime. Chaque phrase est une mélodie pour les sens.

Outre la très belle histoire de cet homme qui cherche l'ultime lumière et dont le parcours initiatique sera fait de joies et de malheurs, l'auteur nous fait découvrir le monde insoupçonné des verriers, du travail de la lumière et de la quête spirituelle d'une poignée d'hommes.

L'auteur est inspiré lui aussi, car il cisèle ses mots avec amour et sait les façonner avec un grand humanisme pour notre plus grand bonheur.
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« [...] Il est venu le temps des cathédrales, le monde est entré dans un nouveau millénaire.
L'homme a voulu monter vers les étoiles, écrire son histoire dans le verre ou dans la pierre [...] »

Si l'histoire de Nivard de Chassepierre se déroule quelques décennies avant le début de la construction de Notre-Dame de Paris et la période de l'architecture gothique où les flèches des cathédrales voulaient toucher le ciel, elle raconte cependant le voyage initiatique d'un personnage (de fiction) qui avait décidé de consacrer sa vie à maîtriser toujours mieux la lumière, le verre et les couleurs pour en faire des oeuvres éternelles à la gloire de Dieu.

Or donc, en cet an de grâce 1113, dans la cité de Huy sur les bords de Meuse, le jeune Nivard est en apprentissage auprès d'un maître-orfèvre. Issu d'une famille de la petite noblesse, orphelin depuis que son père a été tué lors d'une Croisade, et que sa mère, devenue veuve, et chassée du domaine par sa belle-famille, est morte dans le déshonneur, l'adolescent se révèle très talentueux, mais son âme rebelle et révoltée ne le laisse pas en paix. Cherchant à fuir sa part d'ombre, il est choisi par d'anciens compagnons de son père, et se voit entraîné dans une quête de Lumière par Rosal de Sainte-Croix, qui lui demande d' « apprendre le vitrail et en faire une prière, pour qu'il soit la coiffe de l'édifice sacré et non la décoration factice et sans âme des lieux de culte ». Rosal l'architecte, qui rêve de lever « une armée de constructeurs pour atteindre le ciel avec ses pierres, y ménager des trouées vers la Lumière », a besoin « de l'alliance d'un verrier, un artisan audacieux et capable, prêt à se risquer dans un pari immense, qui appelle des siècles et des milliers de vies ». Nivard sera cet artisan, cet artiste, et se donnera corps et âme pour tenter de domestiquer le verre et les couleurs, poursuivant son apprentissage en Orient et aux quatre coins d'Europe jusqu'à la fin de sa vie.

On peut reprocher à ce roman son style trop lyrique, parfois pompeux, exalté, à l'image de Nivard, personnage complexe, tourmenté, tête brûlée contenant à grand-peine sa violence, à la limite du caricatural. On peut aussi rester sceptique devant tous ces drames terribles qui traversent la vie d'un seul homme, devant tous ces rebondissements et coïncidences un peu artificiels. Mais on ressent le feu qui anime Nivard, sa passion du métier et son entêtement dans la recherche de la perfection absolue, qui nous sont transmis par la plume de l'auteur, lui-même maître-verrier, ceci expliquant cela...

Et puis, même si ce roman a été écrit vers 1992 et nous parle du 12ème siècle, on ne peut s'empêcher de penser que cette quête, ce besoin de lumière, au sens premier du terme mais surtout au sens de « connaissance » et de « savoir », est encore d'actualité à l'heure où l'obscurantisme des islamistes radicaux fait plonger le Moyen-Orient dans les ténèbres...

Le passeur de lumière est un roman qui ne tient pas toutes les promesses qu'augurait son si beau titre, mais qui donne envie d'aller contempler les vitraux des cathédrales.

Faites passer les livres, faites passer la lumière...
Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Très belle histoire de maîtres verriers du moyen-age.
Chercheurs de couleurs qu'ils emprisonnaient dans les vitraux des églises pour qu'elles puissent ensuite êtres transpercées par les rayons du soleil.
Ils n'hésitaient pas a faire le voyage jusqu'en Orient pour découvrir de nouveaux savoir.
Je vous conseille de faire passer ce livre comme ces hommes faisaient passer leurs lumières.
Merci à l'auteur de m'avoir fait découvrir ce métier magnifique.
Le sujet n'était pas "racoleur", c'est le moins que l'on puisse dire. Il fallait un certain courage pour écrire et éditer un tel bouquin.
J'espère qu'il sortira de l'ombre et apparaîtra en pleine lumière !( pardon, c'était plus fort que moi.)
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Une romance historique au temps de la construction des cathédrales dans laquelle les affaires de coeur ne sont évidemment pas exclues. Les rebondissements sont à la hauteur des coutumes du moyen âge alors que s'engage la période des croisades. Leur lot de violences émaille les périples de ces pionniers de l'art verrier allant s'enquérir des secrets de fabrication en des contrées lointaines.

S'intéressant à cet art florissant du vitrail, l'auteur met l'accent sur la symbolique de la transmission de la lumière céleste vers le coeur - y compris le choeur d'ailleurs - des cathédrales et donc vers celui des hommes. le maître verrier est ainsi institué en passeur de lumière. Son art participe grandement à la magnificence des ces gigantesques monuments qui ont franchi les siècles jusqu'à nous éblouir encore aujourd'hui de leurs prouesses artistiques.

Roman bien documenté sur l'époque me semble-t-il. L'aspect technique de l'art est habilement contrebalancé par les péripéties romanesques.
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Voici une belle découverte,un voyage initiatique au pays de la lumière et des couleurs, de la transparence et de la pureté. Ouvrir ce genre de livre et nous voilà propulsés au temps des bâtisseurs, des chercheurs de l'excellence, un vrai joyau comme lecture. L'écriture est à l'image de ce travail d'orfèvre, ciselée, parfois poétique, nous emportant au cours des nombreux voyages que Nivard de Chassepierre doit entreprendre tel un compagnon, pour apprendre, découvrir et exceller dans son oeuvre. C'est une quête de toute une vie, qui se transmet de maître verrier à apprenti, de père en fils, de génération en génération.
Il y a un soupçon d'alchimie dans toute cette histoire ô si peu, mais une vraie alchimie des mots nous capturant au sein des pages. Je dois avouer que parfois je me suis sentie un peu enlisée par le vocabulaire d'époque, rendant la lecture un peu moins légère que je ne l'aurais espérée, mais la transparence des vitraux a su adoucir ce petit désagrément.
Des beaux personnages à suivre dans leur périple tels des templiers, des aventures fortes, la découverte d'un métier hors du commun pour nous à ce jour. Et il est sûr que je regarderais dorénavant les vitraux d'une autre façon avec plus de respect pour ce travail accompli au fil des siècles.
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Régulièrement on peut constater qu'un livre, tout particulièrement dans le domaine romanesque, affiche un titre prometteur, histoire d'accrocher le chaland.

Au cas présent, le titre de cette oeuvre de Bernard Tirtiaux, « le passeur de lumière » échappe à 1000 % à ce constat. le titre exerce un appel irrésistible, en tout cas cet appel l'a été en ce qui me concerne et tient toutes ses promesses.

Nous sommes au XIIème siècle en Belgique, Nivard de Chassepierre, enfant de petite noblesse de chevalerie que l'on qualifierait de déclassée aux éclats de tête brûlée doit prendre la fuite et s'initier au métier de maître verrier.

Maître verrier à cette époque dépasse le savoir faire de l'artisan artiste, le maître verrier est un alchimiste qui communie avec le divin, il capte la lumière du ciel qui se pose dans l'édifice à travers le filtre du vitrail. Mais davantage qu'un filtre, le vitrail créé est un kaléidoscope, un révélateur du divin.Cette prérogative, cette inspiration, ce souffle sont réservées à des âmes pures. L'âme de Nivard de Chassepierre sans doute parce que le maître a su se construire avec ses cicatrices bouleversantes est de celle-là

Mais le destin de Nivard de Chassepierre, dépasse sa quête individuelle, fut-il hors norme, il est choisi par un groupe d'initiés qui ont forgé leur projet lors des expéditions en Orient.
Destinée individuelle et quête ésotérique se mêlent pour dérouler un très beau récit, au style aussi rayonnant que le titre,
….quand la lumière passe savoir la capter, elle est si fragile
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C'est sans doute le roman le plus connu de Bernard Tirtaux. Mais ce n'est pas le premier que j'ai lu. J'ai lu précédemment "Prélude de cristal".

J'ai retrouvé ici la très belle plume de Bernard Tirtiaux. Et puisque l'histoire se passe au 12ème siècle, on a un vocabulaire moyenâgeux, dont je me suis délectée.

Le Moyen-Age est une période extrêmement périlleuse, où le chemin seul est lui-même semé d'embûches. Il faut parfois tuer pour ne pas se faire tuer. Selon les termes de l'auteur, " l'oeuvre appartient au destin, ce monstre malfaisant qui, d'une chiquenaude, culbute les vies."

Nivard de Chassepierre est orfèvre. Tel un compagnon, il voyagera pour apprendre le métier de verrier et devenir un maître du genre.

Le lecteur est plongé dans un univers qui devient le sien. Il se prend de passion pour les descriptions de l'oeuvre du maître. C'est comme s'il avait vu naître la sublimation des cathédrales grâce aux maîtres verriers...

Un roman historique touchant également.

Seul bémol : quelques longueurs à certains moments, raison pour laquelle je ne mets pas 5 étoiles. mais il est possible que ce soit la fatigue qui m'ait donné ces sensations.

Lisez-le et faites-vous votre idée à cet égard.







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Epopée humaine et spirituelle sur fond historique (le Moyen-Age), ce roman d'apprentissage mêle lumière et ombres ; le destin de Nivard (orfèvre puis apprenti-verrier et, enfin, maître-verrier) est tissé de bonheurs et de malheurs ou, plutôt, d'immenses joies et de drames profonds. Car ce taiseux ne fait pas les choses à moitié, ce qui lui permet de devenir un maître reconnu et recherché.
On suit avec intérêt son parcours entre occident et orient, entre amour et insondable désespoir, entre catholicisme et islam et on partage les préparatifs puis les aléas d'un voyage vers l'orient en compagnie d'anciens croisés, à la rencontre de templiers et à la recherche du secret de la lumière et des couleurs. On s'initie à l'art du vitrail qui va être porté à son apogée à cette époque et aux difficultés de ces artisans. Une vie de labeur, de recherches, de déceptions, mais aussi de joies ; de dévouement désintéressé également car certains mouraient avant de voir la fin de leurs projets tant ceux-ci prenaient des années pour se concrétiser (les techniques et les moyens de notre époque industrielle ont considérablement raccourci ces délais). C'est d'ailleurs un aspect du roman qui m'a frappée : on ne mesure pas en jours, semaines ou mois, mais en années, voire en décades.

Cependant, plusieurs particularités de ce roman en ont un peu gâché la lecture.
L'auteur, maître-verrier par ailleurs, s'appesantit un peu trop sur le vocabulaire et les techniques de l'époque de cet artisanat et de métiers annexes tels que forge et orfèvrerie ; un luxe de détails qui m'ont semblé répétitifs. J'aime beaucoup les vitraux et ai fait des voyages pour en admirer certains, mais le ‘'côté cuisine'' poussé à l'extrême ne me passionne pas. Cela alourdit et déséquilibre le roman, à mes yeux.
J'ai eu l'impression d'une histoire utilisant des stéréotypes sur le Moyen-Age : violence (il pleut des morts comme à Gravelotte), obscurantisme voire orgueil poussé jusqu'à l'extrême de beaucoup de religieux, errements de l'Eglise, personnages secondaires caricaturaux : croisés ayant perpétré des massacres abominables et devenus des mercenaires, moines n'ayant de religieux que le nom, hobereaux s'en prenant à tout ce qui passe à leur portée, etc… Seuls quelques rares personnages échappent à ces stéréotypes (les rarissimes amis de Nivard, essentiellement). L'auteur est sûrement un expert dans son art de verrier, mais il aurait dû effectuer davantage de recherches sur l'époque et aurait ainsi pu nuancer le fond historique du roman.


J'ai aimé le personnage de Nivard, taiseux perfectionniste et entraîneur d'hommes, sa soif d'absolu, son souci de se tenir à l'écart d'une Eglise sûre d'elle et de sa vérité et profondément et irrémédiablement amoureux d'une belle orientale dont la mort le laissera amputé physiquement et psychologiquement. J'ai également aimé Soma, le nubien, son dévouement sans limite et sa faculté d'adaptation permanente ; l'amitié entre ces deux hommes est d'une force inouïe (‘'Nivard n'a jamais éprouvé le besoin de questionner Soma sur son passé, et son compagnon de même, comme s'ils redoutaient tous deux d'endommager par les mots la perception qu'ils ont l'un de l'autre ou d'ébrécher par excès de bavardage leur fraternité profonde'').

Le jeune Nivard au soir de la mort de sa mère enterrée à la sauvette par une Eglise engluée dans des codes ineptes avait adopté pour devise : «Quaere Dei lumem post materiam, non gentes (Cherche la lumière de Dieu à travers la matière au mépris des humains)». Il y consacrera sa vie entre ciel et ténèbres ; cette dualité est probablement la source profonde de son art…
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J'ai lu "Le passeur de lumière" il y a maintenant plusieurs années. Avec le temps qui passe, les souvenirs s'étiolent. Je ne conserve de l'histoire que quelques bribes. Par contre ce qu'il me reste, comme une cicatrice encore saignante de l'âme, c'est le choc qu'il m'a procuré. Qu'est-ce que j'ai pu aimer ce livre en le lisant ! Rares sont les ouvrages qui m'ont procuré un tel plaisir. L'histoire, bien entendu était captivante, subtile et sensuelle, mais l'écriture surpasse tout. Bernard Tirtiaux sculpte les mots, les gonfle d'émotion et par leur texture, leur donne corps. Il aime les métaphores, en use et en abuse, mais elles sont tellement belles, tellement appropriées qu'elles vous laissent ébahi devant tant d'imagination "imagée".
Si vous n'avez jamais rien lu de cet auteur, je vous conseille de commencer par "Le passeur de lumière"; c'est à mon sens son livre le plus puissant.
Je vous souhaite un bon voyage au pays des mots lumineux.
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Nivard de Chassepierre est le fils d'un noble parti combattre lors des croisades, et mort en Orient. La famille perd alors rapidement ses possessions, et Nivard est contraint de trouver un travail. Il devient apprenti chez un orfèvre de Huy, qui s'enthousiasme de ses dons. Obligé de s'enfuir de la ville, Nivard trouve refuge chez Rosal de Sainte-Croix. Ce dernier voit dans le jeune homme une chance de réaliser ses rêves de cathédrales, et le pousse à devenir verrier et à maîtriser l'art des vitraux.

Nivard va alors entamer un voyage aux quatre coins de l'Europe et de l'Orient pour apprendre les secrets des verriers les plus doués et à maîtriser la lumière. Ce voyage initiatique sera semé d'embûches et d'épreuves cruelles, mais Nivard cherchera toujours à atteindre le sommet de son art.

Le passeur de lumière est un livre remarquablement bien écrit, et captivant, malgré le thème à première vue peu commercial de l'histoire. On se laisse charmer et emporter par la plume de l'auteur d'un bout à l'autre du récit.
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